samedi, 12 août 2006
"Ecrire des vers à vingt ans, c'est avoir vingt ans. En écrire à quarante, c'est être poète." Francis Carco
Déjà 20.000 visites
Ce nouveau cap est arrivé si vite
A vous très chers visiteurs
Et surtout chers commentateurs
Qui me faites le grand honneur
De toutes ces belles faveurs
Quelques mots du fond du cœur
De votre supplément d'âme sœur.
Chaque jour vous m'accompagnez
Sans sourciller, sans même juger
Dans les dérapages incontrôlés
Sur les grands chemins et les voies détournées
Quand les sanglots ne peuvent plus cesser
Quand le bonheur me ferait exploser.
Merci de tous vos suppléments d'âme
Qui me touchent parfois m'enflamment
Et jamais ou si rarement me blâment.
Vous portez sans faiblir cet oriflamme
Pansez les plaies et séchez les larmes
Unis par l'esprit et par des mots le charme.
Merci à chacun de vous pour ces 20.000 visites
Pour la suite des aventures, à très vite !
vendredi, 11 août 2006
"Quand elles ne savent plus quoi faire, elles se déshabillent, et c'est sans doute ce qu'elles ont de mieux à faire." Samuel Beckett
"Mon amie aimait aussi se montrer dénudée, mais ne m'a jamais dit, vraiment, pour quelles(s) raison(s)...
Pouvez m'aider à mieux comprendre?" fut la question posée par Chris en d'autres lieux.
Tout d'abord, cette question assume un principe, celui d'aimer se montrer denudée. C'est déjà à la base une hypothèse qui dans mon cas n'est pas exacte. Je n'aime pas "me montrer" nue, en revanche, n'ayant pas le moindre soupçon de pudeur, ça ne me dérange pas. Pour moi, la nudité en tant que telle ne déclenche pas de désir particulier et donc je sous-estime celui qu'elle peut induire chez autrui.
Le manque de pudeur n'a rien à voir avec l'acceptation de son corps. Dans ma famille, la nudité est considérée naturelle depuis plusieurs générations, j'ai toujours vu mes parents et même mes grands-parents maternels nus. Mon grand-père ne portait jamais de vêtements dans son intérieur. J'ai gardé cette tradition familiale bien qu'à cause de la sexualisation prématurée de nos enfants j'ai du y renoncer temporairement. Heureusement, la "normalisation" de nos relations me permet progressivement de renouer avec cette préférence.
Souvenirs d'enfance.
Le lycée que je fréquentais était en face de l'appartement de mes grands-parents et souvent, à la récrée, je venais avec une copine me faire offrir un chocolat chaud dont seul Papy avait le secret. Ce rituel était aussi bien réglé qu'un ballet. Je sonnais, ouvrais avec ma clé, laissais ma copine sur le pallier, allais chercher le peignoir de Papy dans l'armoir, le lui passais puis allais récupérer mon amie sur le pallier...
J'ai 11 ans, et je suis déjà formée. Nous sommes Papa, son meilleur ami et moi dans une carrière de pierres abandonnée dans l'arrière pays nimois. Papa, qui, à l'époque, n'a pas encore maîtrisé ses pulsions photographiques, me demande de me déshabiller pour me faire prendre des pauses égyptiennes le long des parois dorées. Je refuse. L'ami de Papa me dit qu'il ne regardera pas si c'est lui qui me dérange...Je lui réponds qu'il peut rester que c'est l'oeil de l'appareil qui est mon problème pas lui, et je m'exécute sans jamais regarder l'objectif en face. Les images sont sublimes, la lumière caressant un corps parfait d'adolescente avec une tendresse infinie. Plus jamais Papa ne me fera faire de photos juste pour son plaisir. Je lui servirai encore de modèle pour diverses prises de vue professionnelles (il était dans la pub) mais plus jamais pour lui. Il a immortalisé ce jour là mon essence, il est allé au bout du sujet, il n'aura plus besoin d'y revenir. L'image sur ces pages a été travaillée par lui bien des années plus tard à partir de cette séance...
Si la nudité ne m'excite pas, en revanche, j'ai besoin d'être desirée. Je crois que chacun de nous (ou presque) en a besoin. Je n'ai pas peur de dire et de montrer mon desir, j'ai besoin qu'on me le dise et qu'on me le montre aussi.
Mais les images "au départ", n'ont absolument rien avoir avec tout ça.
Tout commence avec cette piètre perception de ce corps entretenue depuis près de 30 ans (peu après cette séance de photos) par mes parents malgré l'admiration du Prince. Lorsque l'âme du Dieu Indifférent m'apelle et que nous reprenons contact, je réalise qu'il faudra bien un jour ou l'autre re-dévirtualiser, et avec 20kg de plus que lorsque nous étions amants, je n'assume pas du tout. Mais je n'agis pas pour autant, je n'insiste simplement pas pour le rencontrer lorsque l'occasion se présente...Ensuite, lors d'une conversation avec le Maître de mon Ame, ma webcam se met en route toute seule (un coup de mon surmoi comme dirait le Chevaleresque) et me voila dévoilée...Il me trouve belle, comme quoi "beauty is in the eye of the beholder" (Margaret Wolfe Hungerford) et commence à me demander des photos, que je réalise habillée. C'est un premier pas dans dans la conquète de mon image.
Plus tard, dans une relation un peu étrange nouée au gré de mes explorations blogosphèriques, j'ai maille à partir avec un blog bien écrit mais pollué de visuels "dégradants" de la femme. Le summum est quand l'auteur publie une image des fesses de son amante, charmantes mais franchement pas très appétissantes, enfin de mon point de vue. Cela déclenche en moi la curiosité de voir à quoi ressemblent les miennes, prises dans une position similaire. Toujours, les hommes m'ont dit que j'avais un beau postérieur mais je n'avais jamais eu même l'idée de me rendre compte par moi même. Le Prince, très mauvait photographe, m'assiste dans la réalisation d'un premier cliché, et là je tombe des nues (pour ne pas dire autre chose ;-)). Il ne ressemble pas du tout à ce que j'avais pu imaginer, cette taille très marquée met en évidence une rondeur à la fois tendre et indécente, il est conséquent mais pas aussi gros que je ne pensais, pas vulgaire non plus, et ferme (du moins il en a l'air). Bref, des fesses comme ça, difficile de ne pas les assumer du moins dans la catégorie L ou XL....
Cette image m'aidera à afronter le défi des dévirtualisations un peu plus tard...D'ailleurs, après la première, mon partenaire me surprend adorablement en retournant le lendemain sur les lieux de nos ébats pour les immmortaliser, prend aussi un cliché de lui et me demande de lui envoyer un portrait de moi. Entre mes fesses et mon visage, pour moi, c'est un pas de géant! Je déteste toujours autant être prise en photos et surtout je trouve mon visage vulgaire et quelconque, enfin, il m'a vue, m'a trouvé du charme, veut un souvenir, alors je retourne à mon tour sur les lieux (4 heures de route) et je m'exécute en improvisant un pied avec un parapluie et une boite vide...
Ensuite, entre en scène un autre acteur que je contacte parce que j'ai envie d'achever le fantasme de l'Orient Express et qu'un précédent partenaire potentiel s'est desisté. Très vite après cette experience de création commune, il commence à me communiquer des images de son corps et puis de fil en aiguille, nous allons un peu plus loin, et puis...Je finis par lui répondre avec la seule photo que j'ai...C'est pourtant une image plutot chaste pour une photo de fesses mais sa réaction, disons, qu'elle ne l'est pas... C'est donc pour lui que je réalise pleins des clichés de différentes parties de mon corps par morceaux plus ou moin grands puis en pieds, le plus souvent tout de même de dos.
Et puis avec ma manie de collectionner les fantasmes des hommes, je les échange contre un récit (fort allèchant cela dit en passant) et les offre ici et là pour différentes raisons de manière assez impulsive. Finalement, un site leur est dédié. Il est réservé à quelques initiés qui tous ont d'abord apprécié mon âme et donc les trouvent belles...
Elles m'ont permis de mieux accepter l'image de moi et je remercie ceux qui m'encouragent dans cette voie.
Donc, en synthèse, à la question pourquoi je me montre nue, la réponse est parce que je n'ai aucune pudeur, parce qu'on me le demande, parce que j'ai besoin d'être désirée, pour faire plaisir et parfois pour distraire, et enfin pour progresser dans la conquète de mon corps...
mardi, 08 août 2006
"Pour pouvoir voler vous devez croire à l'invisible." Richard Bach
Melancolie, doutes, vertige de l'abime, terreur de l'abandon,
autant de puissants filins d'acier qui attachent tout au fond...
Blessures, silence, oubli, quotidien, autant de poids en trop dans la nacelle
dont il faut crever les petits sacs et laisser s'ecouler le sable universel...
Dieu Indifferent, Maitre de mon Ame, Chevaleresque Troisieme Visiteur, Roi des Ondes, Adorateur de Fossette
autant de chevaliers blancs amnesiques qui brillent par leur absence en ces temps de disette...
Alors monter dans sa montgolfiere blanche, toute seule, armee de son plus beau sourire
pour couper les amarres, larguer l'excedant de baggage et cesser de souffrir.
S'envoler au loin, sans espoir de retour, a la recherche de l'unique sauveur
celui qui a le vrai pouvoir de guerir, celui qui dort bien cache dans son coeur.
Se laisser porter par les vents, a travers les orages, la tempete, le fiel,
s'elever toujours plus haut pour s'evaporer en pluie redemptrice innondee de soleil
et laisser dans l'infini trop bleu triompher son arc-en-ciel.
Rallier le courage de revenir, de pretendre que c'est sans importance,
d'etre la, disponible, gracieuse, gaie, d'offrir son essence
puisque "je" sans "nous" n'a jamais eu aucun sens.
jeudi, 03 août 2006
"L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l'âme." William Shakespeare
Rapport entre l'image et l'âme...
Sur ces pages, pas de dépictions sublimées de corps idéalisés...pas non plus de photos de mon envelope charnelle deposées ailleurs...Juste les mots, un peu de musique, quelques nuages et quelques fleurs...
Depuis plusieurs années, vivre en marge de la dictature de l'apparence résolument. Et croyez-moi, il en faut de la résolution quand on est la fille d'un esthète et d'une matérialiste...En laissant filer cette pression, sans s'en rendre compte se détacher de sa propre image, ou plutôt oublier de se regarder...Se contenter du regard complaisant du Prince des Fleurs...
Et puis un jour, au hasard des rencontres, se soumettre à un autre regard, et puis un autre,...Et aussi s'imposer l'oeil à la fois impitoyable et tricheur de l'APN...Se découvrir, si ce n'est de la beauté au moins les raisons probables des compliments et des oeillades concupiscentes souvent récoltés mais jamais pris au sérieux...
Etant capable de trouver un charme irrésistiblement sensuel à des hommes qui pour beaucoups de femmes seraient physiquement fort peu désirables, il m'est difficile de comprendre l'impact des atouts charnels. Il me faudra donc à l'avenir être moins desinvolte dans le partage de ces photos...
L'envie de me connecter aux autres en faisant abstraction de l'élément visuel reste toutefois intacte, ni par pudeur, ni par manque d'estime de soi, simplement parce que l'oeil n'a aucune perception de la dimension de l'âme et que quand on aime un esprit, on trouve forcément le corps qui l'abrite splendide et désirable...
Même Angelique s'en est rendue compte!
Alors ici, laissons nos âmes s'apprivoiser loin des regards...
lundi, 31 juillet 2006
"La vie, c'est comme une bicyclette, il faut avancer pour ne pas perdre l'équilibre." Albert Einstein
Funanbule sur le fil de la vie fuyant
Avancer un pied devant, un pied devant
Peur du vide, ne pas le regarder affolant
En déséquilibre au bord du faux pas ballant
Fermer les yeux un instant, un instant
Expirer et inspirer profondément
Oublier l'attraction tentante du néant
Maîtriser l'assiette, le balancement
Et glisser un pied devant, un pied devant
Ne craigniez pas un étourdissement
Ne redoutez pas un écrasement
Pensez à l'exploit, au firmament
Détournez juste le regard un moment
Et applaudissez votre funabule bruyament
Qui sur le fil de la vie crânement
Avance un pied devant, un pied devant
11:06 Publié dans Amour, Blog, Vivre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : citation, sensualité, désir, plaisir, luxure, amour, bonheur
vendredi, 28 juillet 2006
"Quand on est enfant, on n'a pas de mains, on a des menottes, alors on est très attaché à ses parents." Vincent Roca
Maintenant qu'il est "attaché" notre fillot est transformé... Il a enfin le visage detendu et confiant d'un petit garçon épanoui de 7 ans et demi.
Bien sur, ses "araignées" viennent encore le hanter parfois et il lui arrive aussi de se laisser tenter par ses shémas de relation négative, mais soit il s'autorégule, soit l'application de nos stratégies se révele efficace.
En regardant ces près de 3 ans qui nous ont été nécessaires pour en arriver là, il paraît évident que ce parcours a été presque plus le mien que le sien, avec clairement une accélération du changement dans les 6 derniers mois...depuis les premiers billets sur ces pages.
Au plus fort de la lutte contre l'infertilité, alors que face à l'inconpréhension totale parfois meme la culpabilisation de nos proches et de nos amis, nous cherchions de l'aide, n'importe quel soutien qui aurait pu mettre un sens sur cette ineptie, j'avais été choquée de constater que tous les groupes de soutien et autres associations avaient été crées par des couples qui avaient finalement réussi à procréer au bout d'un nombre d'années considérable et souvent aux prix d'efforts héroïques contre tout pronostique médical. Tous étaient là pour entretenir l'espoir, un espoir qui était déjà le nôtre chaque mois, puisque qu'aucune cause connue d'infertilité n'avait été détectée chez nous... Voyez cher couple infertile, si vous essayez assez fort, comme nous, vous y parviendrez! Une seule question m'obsédait, comment gérer l'échec? Comment regarder un enfant sans pleurer? Comment ne pas culpabiliser ses amies lorsqu'elles "tombent" enceintes presque sans le vouloir, ou son frére qui précipite un marriage parce qu'il attend un heureux évènement et qui n'arrive pas à le dire, malgré toutes les perches que je lui tends, et qui finit par le faire en larmes au moment du départ...Pas de litérature, ni assistance d'aucune sorte à part un psy qui devait penser que mon infertilité venait de la psychose de Maman qui est sensée être héréditaire et propose un travail de longue haleine...Et donc, c'est seuls que nous avons fait face...Juste nous, tant bien que mal...Avec au fond de nous le sentiment qu'il doit y avoir un sens à cette souffrance...
Et oui, il y avait bien un sens, nous étions "faits" pour adopter ces 2 petites ames perdues...
Pourtant, le défi dans lequel nous nous sommes engagés dépassait largement nos attentes les plus pessimistes. Il y a tout juste un an, si j'avais blogué (malgre l'arthrite), ces pages auraient parlé de ma terreur d'être la Maman d'un futur tueur en série...Et à nouveau, nous avons été confronter au même mur d'incompréhension de nos proches et de nos amis, et si vous aviez commenté, certains auraient dit des choses comme "Avec assez d'amour tout est possible", sans comprendre à quel point un enfant atteint d'un tel trouble est doué pour empêcher la figure maternelle, centre de sa colère contre le monde des adultes, de l'aimer...Sans comprendre la dynamique relationnelle familiale qui ne s'exprime jamais hors du cadre du foyer...Sans comprendre que l'amour n'est pas suffisant... Et une fois de plus, face a un obstacle qui me semble insurmontable, je me documente, je cherche, j'apprends, je synthetise. A nouveau peu, fort peu de literature ou de recherches sur ce sujet relativement nouveau, mais j'absorbe tout comme une éponge, et j'assemble ma propre thérapie à partir de ce que je parviens à glaner ici et là et en laissant parler mon intuition et celle du Prince (qui lui aussi aurait trés bien pu devenir un grand pervers, mais c'est une autre histoire). D'abord, il a fallut accepter que la mère est la personification de sa douleur, que c'est toujours contre moi que sa colère est dirigée mais que ça n'est pas personnel. Et ensuite, il a fallut comprendre ses propres troubles de l'attachement pour pouvoir apprendre les gestes maternels jamais reçus, particulièrement ceux de consolation et d'apaisement. Et enfin, nous nous sommes apprivoisés à l'aide de quelques rites...
Rite N° 1: Fillot désire quelque chose, il ne l'obtiendra pas s'il n'en fait pas la demande lui-mème (au lieu d'envoyer sa soeur) en regardant Maman dans les yeux. Et il en faut de la patience pour attendre que les mains se retirent du visage et que les yeux s'ouvrent...Et il en faut de l'opiniatreté pour ne jamais céder à la facilité de dire oui sans que la condition ne soit remplie...
Rite N°2: A toute colère du Fillot, justifiée ou non, réduire la distance physique entre lui et moi, jusqu'au touché...Là encore, on pourrait facilement sous estimer l'ampleur de cette tâche qui paraît si simple, mais chaque jour, ma détermination à me tenir à ce rite est testée.
Rite N°3: La fameuse chanson du soir, chaque soir, mème malade ou absente...Une chanson simple qui parle juste d'amour...
Il nous reste encore un long chemin à parcourir, mais au moins nous sommes à présent sur la bonne voie!
01:47 Publié dans Amour, Blog, Vivre | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : citation, famille, attachement, amour, bonheur, rite
jeudi, 27 juillet 2006
"Avoir peur c'est aimer. Donner peur c'est haïr." Félix Leclerc
Quel sentiment etrange que la peur...
La peur qui angoisse, qui s'infiltre rampante et qui ne relache pas son etreinte...
Petite, seules les araignees etaient ma terreur. D'abord meme les minuscules, et puis tout doucement , j'ai pu tolerer celles de taille raisonable et seules les grosses m'effrayaient. Il faut dire qu'elles devaient le savoir, car les larges arachnides de campagne, amples comme une demi-main et toutes poilues venaient toujours echouer dans ma chambre, deposer leurs ombres sur le haut plafond blanc...Je restais ainsi, figee de longues minutes, recroquevillee dans mon joli lit rose bonbon, ne la quittant pas des yeux avant d'etre capable de rassembler assez de nerf au debut pour appeler de l'aide et plus tard pour bouger et aller en chercher, juste a la porte d'en face, celle de mon frere. Et lui, malgre notre relation qui apres ses 2 ans s'est deterioree au point de ne presque plus exister, lui qui ne montrait jamais de pitie ou de tendresse pour moi, il venait toujours a la rescousse, sans me taquiner, pour eliminer ma peur, une chaussure a la main...Et pan, plus de vilaine bestiole...
Une jeune femme nommee Sophie vivait avec moi dans un merveilleux appartement sous les toits en plein 6eme lyonnais. L'endroit etait vraiment superbe, mais dans ses sous-pentes, les souris avaient trouve un vrai paradis...Au debut, je les aimais bien ces petites souris, elles sont si mignones, et puis petit a petit, il y en avait partout, les 90 m2 empestaient la crotte de souri, une horreur! Il a bien fallu agir et je suis vite devenue "terminator" de souris. Enfin la pauvre Sophie avait une peur bleue de ces adorables petits animaux, pire que ma hantise des araignees. Un jour, l'un de ces charmants rongeurs avait investit son panier de linge sale. J'entends une toute petite voix qui m'appele "Aude, Aude..." et rien d'autre, je finis par me lever de mon lit ou je potassais un cours d' "Economics" (oui, je fais tout dans mon lit...), j'entre dans sa chambre et je vois la gentille Sophie toute recroquevillee dans le coin de son lit, verte de trouille...Elle me dit, en pointant du doigts l'autre extremite de la piece assez vaste, "La, dans le placard une souri!". Sans ma propre terreur des araignees, j'aurais sans doute eclate de rire...Mais j'ai respecte son angoisse...Je suis allee chercher un balet, j'ai glisse le manche dans les hanses, souleve le tout, ouvert la porte du pallier, pose le panier puis renverse...La mignone a disparu dans un eclair gris...Le tout sous l'oeil distant vitreux de doute et d'effroi de la pauvre Sophie...Tout danger eloigne, nous avons bien ris! Et avons commence a delirer en pensant a ce qu'elle aurait fait si je n'avais pas ete la...C'est alors que s'impose l'image d'un camarade de cours assez effemine qui abittait a quelque pattes de maison...Alors nous lui concoctons un petit canulard...Nous l'appelons "Au secours, au secours, il faut que tu viennes tout de suite nous aider...Il y a une vilaine souri dans le panier de linge sale de Sophie" et lui de sa voix haut perchee "Pas de panique les filles, je vais vous aider, alors Aude tu prends le panier et tu le mets dehors, d'accord?" "Non, non!" avec une voix histerique, "Je ne pourrais jamais faire ca, il faut que tu viennes tout de suite!" Lui: "Ne vous inquietez pas les filles, tout va s'arranger...Si vous ne pouvez pas prendre le panier avec les mains, tu vas dans la cuisine, tu prends le balais, tu reviens tu passes la balais dans les hanses,...." "Non, il FAUT que tu viennes, on a trop peur! On ne peut pas faire ca..." On a fait durer le plaisir un bon moment, il n'a jamais propose de venir! Mais nous avons tous bien ri quand nous lui avons dit que c'etait deja fait!
Ce genre de peur, incontrollee, incontrollable, comme ma terreur des araignees sans bonne raison, juste parce que, c'est vraiment terrible. Le pire c'est lorsqu'un proche tente de rationaliser ou de demontrer qu'il n'y a aucune raison d'etre effraye...C'est presque un camouflet a l'intelligence, si on pouvait controller, qui aurait plus d'interet a trouver un moyen de le faire que celui qui est transit de frayeur?
Une autre peur me hante...la peur en voiture...Depuis un accident ou la mort m'a frolee de son manteau glace a trois reprises...Alors, dans certaines cisconstances (trop courte distance de securite, coup de frein brutal), je panique et l'adrenaline envoit des decharges electriques douloureuses dans tout mon corps. C'est une peur que je parviens a reduire en fermant simplement les yeux (ce que j'aurais du faire lors de cet accident).
Pour ce qui est des araignees, j'ai la fierete de vous dire que la fonction de Maman protegeant sa progeniture m'a completement guerie et je suis la tres glorieuse assassine d'un specimen plus gros que ma main sous l'oeil panique de mes deux tresors. Pas la moindre petite crainte, ma chaussure n'a pas flanchee, pas faiblit, meme en ramassant le restant de pauvre bete dans un papier...Je l'aurais bien capturee et relachee, mais pas envie de la retrouver de nouveau se balladant dans la "Family Room", tout de meme pas maso!
Mais toutes ses peurs restent annecdotiques, elles sont circonstantielles...
Il y a dans mon ame une angoisse d'une autre nature, plus pernicieuse, plus perfide, plus tenace, une frayeur insurmontable qui me retient, qui me gouverne souvent, qui m'empeche de vivre pleinement, qui m'etouffe...
Mes enfants m'ont permis d'en prendre conscience et elle est liee a mes troubles de l'attachement, c'est mon angoisse de separation...
Elle me devore de l'interieur comme un parasite, reveillee par les deux recentes ruptures si soudaines, si rapides, si inattendues, au point que je me defie des visiteurs...au point que j'ai du mal a laisser la porte ouverte...au point que je ne peux m'empecher d'offrir une resistance a ces connexions magiques alors que je sais bien que c'est plus difficile que d'empecher l'eau qui coule...alors ca m'epuise, me draine de mes forces...
Pourtant, ils sont adorablement gentils mes visiteurs, tendres et attentiones, ils ne me veulent aucun mal, ils font tout ce qu'ils peuvent pour mon bonheur et bien plus...Une connexion d'ame a ame est veritablement exceptionnelle...Alors pourquoi ne puis-je leur faire entierement confiance? Pourquoi meme une separation de quelques heures raisonne en moi comme un abandon pur et simple?
Au debut de notre relation, je reprochais au Prince de m'abandonner en s'endormant et je le suppliais de resister au sommeil...
J'ai renoue avec cette angoisse pour chaque visiteur et ca me mine...
Il va bien falloir trouver un moyen de gerer pourtant, car toute resistance est purement futile, il est impossible de fuir ou d'eviter ces relations...Elles ont ete tissees dans nos vies precedentes, elles sont inscrites a meme nos ames...Ce que la plupart des visiteurs ont du mal a saisir est que ce qui est pour eux essentiellement unique pour moi est multiple...different pour chacun d'eux mais neanmoins multiple...C'est le nombre qui cree le chao...Les ondes se melangent comme sur une bande FM surpeuplee et creent un charivaris incomprehensible que seul un dialogue soutenu avec chaque visiteur parvient a eclaicir. Avec le Chevaleresque qui me visite toujours mais avec lequel le dialogue est rompu, je suis deja tres pertubee...Avec le Roi qui disparait des ondes pendant 10 jours, la cacophonie n'est pas loin...Je sens aussi plusieurs autres connexions en devenir, et cette phase est toujours douloureuse...Je crois que j'ai depasse ma capacite maximum et qu'un fusible va finir par fondre...Que faire? Precipiter certaines connexions pour assurer le demarrage du dialogue salvateur? Ou au contraire les ignorer voir essayer d'en rompre certaines? Si seulement je savais comment!
Bref, a ce stade de ce billet, vous etes surement perdus, si vous etes meme arrives jusqu'ici!
Et bien moi aussi! C'est bien le probleme...
Je suis en desequilibre complet et esclave de cette peur stupide et sans veritablement fondement qui me detourne meme de ce qui devrait vraiment me faire peur, qui est de ne pas retrouver un emplois me permettant de garantir le confort de ma famille...
Ca n'est pas en passant mes journees recroquevillee a pleurer que je vais reussir a exterminer mes araignees, pourtant j'appele et je suis entendue, mais pour l'instant ca ne suffit pas...
Allez, il est temps d'aller dormir...demain est un autre jour, une autre promesse...quand on a la chance d'etre tant aimee et de tant aimer...Il n'y a vraiment AUCUNE raison d'avoir peur...
lundi, 24 juillet 2006
"Sans jamais avoir compris que l'Amour, en aucun cas, n'empêche un homme de suivre sa Légende Personnelle. Quand cela arrive, c'est que ce n'était pas le véritable Amour, celui qui parle le Langage du Monde." Paulo Coelho
Suivre sa Legende Personnelle...
200ieme billet !!!
Nous nous sommes au fil de ces pages, des billets, des musiques, des images et des mots echanges, construit une culture bien a nous, notre Legende Personnelle.
Notre univers a son propre langage, ses propres rites, ses propres valeurs.
C'est un monde d'Empathie, de Visiteurs, d'Orages et de Bulles, ou "l'essentiel est invisible pour les yeux", ou l'on "s'apprivoise", ou la petite lumiere dans le cable a haut debit connecte inlassablement des ames les unes aux autres pour que la "vie soit comme ensoleillee" (Saint-Exupery).
C'est le territoire de "L'Amour Universel" d'ou l'on a banni l'exclusivite pour mieux gravir les "Marches de l'Escalier de la Maturite Amoureuse", ou l'on choisit d'ignorer les limites que l'on construit dans sa tete pour "connaitre une fois encore qu'on n'est pas plumes et os, mais liberte et espace que rien au monde ne peut plus limiter" (Bach).
C'est un empire ou, sous la protection d'anges bienveillants, le Prince de Fleurs, le Dieu Indifferent, le Maitre de mon Ame, le Chevaleresque Troisieme Visiteur, le Roi des Ondes, l'Adorateur de Fossette, et de nombreux Supplements d'Ame, on conquiert des demons comme l'infertilite, les troubles de l'attachement, l'arthrite, et ou l'on gagne jour apres jour la bataille contre la rouille du quotidien.
C'est un domaine sans accents (pour cause de clavier QWERTY), pleins de fautes d'ortographe (parce que le correcteur est casse et que l'anglais est la langue de tous les jours), et ou pourtant, meme "citoyen du monde" (Ibsen), on venere la langue francaise, la poesie de ses sons et de ses sens, ou l'on fait l'amour aux mots et ou l'on apprecie les raffinements sensuels du vouvoiement.
C'est un lieu ou l'erotisme s'exprime sans jamais ceder a la facilite de la trivialite ou du vulgaire meme dans ses jeux les plus libertins, parce qu'il est la sensualite a la fois insatiable et apaisee de la 8eme Marche, et ou toutes les rencontres meme les plus improbables peuvent avoir lieu parce que CARPE DIEM!
C'est un espace de respect de tous, le vrai sens des "hommes naissent libres et egaux". Vous etes encourages a vous y exprimer, vous n'y serez pas juge, pas modere, pas efface. Ici, on ne regarde qu'avec le coeur et l'on sait bien que meme les paroles les plus acerbes ou les plus incongrues ne sont que le reflet de souffrances.
C'est chez moi, c'est chez vous, c'est chez NOUS!
Merci de vos supplements d'ame...
jeudi, 20 juillet 2006
Variations sur un Fantasme Aude Opus #2
Parfois la simplicite est plus eloquente qu'un long discours...
Ceci fut ecrit par le Chevaleresque peu apres notre rencontre,
avant la publication de Aude Opus #1,
lorsque je lui ai demande s'il avait devine mon fantasme favori...
00:55 Publié dans Amour, Blog, Deuils, Fantasmes, Sensualite, Visiteurs, Vivre | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : citations, amour, érotisme, aphrodisiaque, solitude, reves, fievre
mercredi, 19 juillet 2006
"Prendre un enfant par la main Pour l'emmener vers demain, Pour lui donner la confiance en son pas, Prendre un enfant pour un roi." Yves Duteil
J'avais commence un billet...Et puis la vie m'a fait un cadeau unique ce soir...La vie m'a offert une premiere fois...Alors comment resister a l'envie de capturer cette emotion a chaud...
Parfois meme le plus quotidien des quotidiens peut offrir de merveilleuses surprises.
Tout commence par une soiree en famille agreable et detendue...
Bon, les parents sont detendus parce que Maman a travaille a la maison pour cause de defaillance de la climatisation et de visite des reparateurs, et Papa est rentre tot comme tous les jours et que cette heure c'est son heure...Alors quand Maman travaille a la maison, elle a toujours son petit bonus de 4 heures. C'est un cadeau d'autant plus apprecie que les enfants encore au camp, on peut deserter la chambre, investir les autres pieces et les autres meubles de la maison et meme oublier la sourdine. Donc Papa et Maman sont bien detendus et s'echangent petits bisous, calins, fessees en gloussant a chaque fois qu'ils se trouvent a portee de mains.
Bon, les enfants sont detendus, et ca on sait pas trop pourquoi...Peut-etre parce que les parents le sont? Ils ont, pour un soir, enterre la hache de guerre frere-soeur, enfin presque, il ne faudrait pas perdre les bonnes habitudes tout de meme. Ils apprecient particulierement le poulet que Maman a fait marine et que Papa a grille avec ces delicieuses asperges et leur vinaigrette moutarde bien ferme. Ils ne sont pas qu'a moitie connaisseurs ces petits.
Bon, alors ca rigole bien autour de la table. Les pitchounes ont toujours des tas de trucs a raconter et plus particulierement le menu des bosses et egratignures recoltees a la piscine en effectuant des plongeons "accrobatiques". Et puis Maman a un petit coup de barre. Et pour cause, pas facile de dormir dans une moiteur humide de plus de 35 degres. Sans meme vraiment s'en rendre compte, elle pousse un petit soupir et baisse les yeux, quand...
Quand son fillot vient delicatement glisser sa main dans la sienne en lui caressant tendrement les doigts, sans rien dire. Maman, a cet instant, se souvient parfaitement pourquoi elle a toujours voulu etre Maman...Elle releve les yeux et trouve le regard confiant et rieur surmontant le sourire craquant du fillot qui prolonge encore sa caresse. Le monde peut bien s'ecrouler a present...Toujours la main du fillot dans la sienne, Maman va plonger dans les lagons du Prince qui a bien remarque ce geste spontane de compassion et qui est lui aussi aux anges...
C'est si simple parfois le bonheur...
08:05 Publié dans Amour, Blog, Vivre | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : citations, famille, ecriture, amour
lundi, 10 juillet 2006
"On n'est pas maître de son coeur." Marivaux
Vous me tenez en si grande estime
Vous pensez de moi n'etre pas digne
Repoussez de votre coeur les signes
Croyez trop superficiel cet amour
Pensez solitude votre pour toujours
Voyez faibles et pauvres vos atours
Pourtant si seduisant et inspire
Vous possedez tout pour etre adule
Si seulement vous vous laissiez aimer
Vous pourriez jouir de votre potentiel
Avec comme seule limite le ciel
Car se laisser aimer donne des ailes
Ce poeme inspire par une ame qui risque de devenir triste et amere a force de se sous-estimer, de se resigner et de vouloir se conformer a un cadre qui ne lui convient pas est dedie a tous les amoureux transis qui se croient indignes d'etre aimes, a tous ceux qui ont plus peur de perdre qu'envie de gagner. La vie est courte, on est souvent decu, mais comme au loto, 100% des gagnants ont tente leur chance!
Compagnons de la blogosphere,
ne laissez pas la vie vous etouffer,
notre Quete a commence!
samedi, 08 juillet 2006
"On se demande parfois si la vie a un sens... et puis on rencontre des êtres qui donnent un sens à la vie." Brassaï
Parcours amoureux en cinq rencontres...
Premier Chapitre: le Dieu Indifferent
Deuxieme Chapitre: le Prince des Fleurs
Troisieme Chapitre: le Maitre de mon Ame
Quatrieme Chapitre: le Chevaleresque Troisieme Visiteur
Cinquieme Chapitre: le Roi des Ondes par Dreamer
Epilogue
Aimer et etre aimee.
Cinq hommes. Tous differents. Physiquement, intellectuellement, emotionellement, socialement, sexuellement.
Une meme femme ou peut etre cinq femmes en une.
Leurs points communs: sensibles, raffines, cultives, attentiones, des blessures profondes plus ou moins conscientes, des egos plus ou moins malmenes souvent par l'absence du pere.
Cinq supplements d'ames soeurs qui construisent, permettent d'etre un peu plus soi meme chaque jour, aident a regarder le cote plein du verre, a voir la beaute du monde, a vivre, a creer, a surmonter l'infertilite.
Meme absents, meme deconnectes, ils vivent en moi.
L'un d'entre-eux aurait-il pu etre le mythique Unique, celui des contes de fees, celui que toutes les celibataires chastes et moins chastes recherchent?
Le destin m'a refuse de porter un bebe mais m'a confie deux ames qui ont deja trop souffert, alors la question ne se pose pas. Si je dois choisir, ils passent en premier. Mais si je suis aimee, c'est un choix qui ne me sera pas demande.
Mon amour est sincere, chaque histoire doit trouver son equilibre, meme si c'est dans la rupture.
Et puis lorsque j'ai confie mes infidelites au Prince apres 12 ans d'exclusivite de ma part, il a dit : "J'ai toujours su que ca arriverait, c'etait une question de temps." Me connaitrait-il mieux que moi-meme?
Il y aura d'autres chapitres, d'autres visiteurs parce que je ne serais jamais completement une femme...
Amours qui commencent mais oublient de finir...Je ne sais pas faire le deuil du sentiment amoureux...
Eloge de la diversite.
Eloge de l'improbabilite
Eloge du desir.
Eloge du plaisir.
Eloge de l'ouverture.
Eloge de l'aventure
Eloge de la vie.
Eloge de l'envie.
Eloge du risque.
Eloge du rocambolesque.
Eloge de l'instant.
Eloge du present.
Eloge de la magie.
Eloge de l'oubli.
Eloge de l'invisible.
Eloge de l'innaccessible.
Eloge de l'irrationel.
Eloge du passionnel.
Eloge du hasard.
Eloge du bizarre
Eloge de l'emotion.
Eloge de l'exploration
Eloge du partage.
Eloge du tripotage.
Eternelle amoureuse.
mercredi, 05 juillet 2006
"Nous méritons toutes nos rencontres. Elles sont accordées à notre destinée." François Mauriac
Parcours amoureux en cinq rencontres...
Premier Chapitre: le Dieu Indifferent
Deuxieme Chapitre: le Prince des Fleurs
Troisieme Chapitre: le Maitre de mon Ame
Quatrieme Chapitre: le Chevaleresque Troisieme Visiteur
Cinquieme Chapitre: le Roi des Ondes par Dreamer
2006 - un amour harmonie
La gare de Lyon est rayonnante dans un habit d'été superbe, de lumière, de bleu du ciel, de rayons chatoyants. La journée s'annonce belle.
Dans la sphère de l'improbable, ce rendez-vous palpitant a un air irréel. Je ne sais pas encore comment, la lecture de ses écrits m'a transporté dans un univers empreint de culture et de beauté, ses billets sont attendus secrètement et résonnent telle la goutte de rosée qui s'irise au premier rayon.
Le blog se construit donc dans cet univers improbable qui se joue cruellement de la distance en tissant des liens si soudains que la réalité n'en est que plus banale.
Sauf que parfois, la réalité...
Sur le quai, l'étreinte dure une infinité mélangée, la chamade à fleur de peau. Les sens qui se cherchent, puis les doigts s'emmêlent pour un départ irréel. Si les corps ont une mémoire, alors parfois les sens ont un accord désordonnés que nul ne sait expliquer ni arrêter.
Tu avais l'oeil malicieux et entendu, celui qui rend le regard empressé.
Nous ne savions pas que nous savions, les sens le savaient pour nous. Les gestes s'arrêtèrent de respirer en même temps que les habits s'envolèrent. Puis la respiration du désir emporta dans son souffle léger toutes les inhibitions, enfin, presque toutes.
Comme une bulle de savon qui brille de mille couleurs de l'arc-en ciel , celle-ci s'envole vers l'éphémère, le temps n'a plus de prise sur l'instant.
Comme une bulle de savon qui le temps d'un regard s'envole à nouveau dans un scintillement diapré, celle-ci retombe en mille gouttelettes fines telles un feu d'artifice dans son bouquet final.
Les sens sans dessus dessous, l'improbable rencontre, la magie du moment, le magnétisme de l'espace, l'incroyable partage rend l'instant insatiable.
Le temps suspendu, ô vol !!!
Dreamer
"La poésie éclaire comme un feu d'artifice, elle ne veut pas chasser la nuit, mais, au contraire, en tirer parti." Jean-Paul
Dans les profondeurs de la nuit noire reglisse
S'adonner aux frissons du feu d'artifices
Se laisser emerveiller des malefices
Qui se font des etoiles miroirs complices
Taquinent la lune rousse de leurs malices
Emplissent les ciels de leurs vastes helices
Jaillissent en bouquets scintillants de tamaris
En gerbes ardentes et multicolores d'iris
En panaches rayonnants de fin myosotis
En brassees etincelantes de royaux lys
En touffes dorees de brillants narcisses
Replonger en une enfance evocatrice
D'orage tonnant de couleurs l'adoratrice
mardi, 04 juillet 2006
"La lucidité est le lieu de rencontre de la conscience et de la sensualité." Norman Mailer
Parcours amoureux en cinq rencontres...
Premier Chapitre: le Dieu Indifferent
Deuxieme Chapitre: le Prince des Fleurs
Troisieme Chapitre: le Maitre de mon Ame
Quatrieme Chapitre: le Chevaleresque Troisieme Visiteur
2006 - un amour d'orage
Vous etes imprevisible et insomniaque. Tantot nonchallant, tantot passione. Tantot fuyant, tantot empresse. Souvent cynique, parfois possessif bien que vous vous en defendiez. Vous vous defendez d'ailleurs frequement de certaines de vos emotions, et alors ce sont vos actes qui vous trahissent. C'est votre desir de me proteger du Maitre de mon Ame qui a etabli le lien, mais aussi une souffrance profonde dont vous semblez ne pas connaitre l'origine. Votre ame est a fleur de peau. Cette douleur raisonne en moi comme l'echo de celle de mon fillot. Notre premiere connexion dans les coulisses de nos blogs respectifs se fait dans un formidable orage particulierement electrise. Les orages depuis me suivent ou que j'aille, vigilants cerberes, encore a present. Les heures que nous passons ensemble sont intimes, sensuelles, intenses, pleines de confidences et de surprises et puis vous disparaissez, des jours, des semaines entieres. Votre ambivalence, vos contradictions, votre incredulite, votre humour, votre sensualite, vos decalages eveillent en moi une creativite rageuse et un desir avide. Souvent sur votre reserve, vous vous epanchez parfois sans retenue comme une cocotte minute dont on retire la soupape. Nous nous amusons beaucoup l'un l'autre. Nous nous ressemblons sur de nombreux points, la meme soif de vivre, la meme polyvalence entre intellectuel et manuel, la meme curiosite pour tout, le meme gout de l'absolu, la meme attirance pour les sensations fortes, le meme etat d'insatisfaction latent, les memes envies libertines. Parfois, j'ai l'impression que vous etes moi, en moins baroudeur. C'est probablement ce qui vous fascine le plus en moi, les risques que je prends en pleine lucidite. Parfois, vous m'etes plus mysterieux que le Sphinx. Entre nous, pas de gris, c'est noir ou c'est blanc.
Quand l'opportunite de la rencontre se profile, nous n'avons pas le temps de suivre votre rythme habituel. Vous aviez rompu toute communication off-blog pendant plus d'un mois et je ne suis meme pas sure de vos intentions. Je dois vous provoquer, brusquer un peu les choses. Alors je me lance et vous confirmez avec beaucoup de finesse le desir que vous n'aviez jusqu'alors pas avoue. Vous etes un sorcier des mots, choisissez chaque ingredient avec beaucoup de soin, j'aime cette dexterite. Nous nous voyons donc sans equivoque aucune sur l'objet de cette rencontre. Vous m'evoquez la nature, la montagne, la foret, et j'adore faire l'amour dans un cadre buccolique. Alors, nous choisissons de nous retrouver a Annecy. Annecy represente a mes yeux le souvenir d'un ete merveilleux, l'ascencion du Parmelan, une nuit tres tendre avec mes meilleurs amis dans un refuge, une baignade dans le lac sous la pluie, un jeune homme charmant avec un visage d'enfant que j'avais initie du haut de ma bien plus grande experience. Et plus tard, le marriage le plus emouvant auquel j'aie jamais assiste. Et plus tard encore, un reveillon de l'An 2000 magique malgre les degats de la tempete. Annecy est deja une ville qui fait partie de ma mythologie et il me plait de vous associer a ces souvenirs cheris. Vous semblez y avoir aussi de bon souvenirs mais pas le temps de nous les echanger. Vous m'attendez a l'embarcadere du bateau. Vous tenez a ce que ce soit moi qui vous reconnaisse. Nous avons tres peu de temps et en plus d'etre en retard, j'ai une sorte de coup de froid, la gorge dessechee et, malgre les medicaments, j'ai du mal a respirer, l'emotion est surement aussi fautive, je me paume. Puis, impossible de me garer. Finalement, nous nous retrouvons a la sortie du parking. Premier regard humide d'emotion, mais il faut attendre encore. Vous recuperez votre vehicule, je vous suis dans la montagne. Enfin sur un promontoire nous nous garons. Au bout du compte, il nous reste a peine une heure. Je vous sens timide, emu. L'attirance sensuelle est bien au rendez-vous mais vous n'osez pas me toucher, m'embrasser. Nous n'echangeons que quelques paroles, celles qui sont necessaires, vos yeux sont bien plus eloquents. Mon souffle s'est volatilise, suspendu a votre delicatesse. Nous partons a la recherche d'une clairiere propice a nos ebats, mais ne trouvons rien de bien encourageant, et, presses par les minutes qui s'egrennent inexorablement, sur le point de se satisfaire d'un a peu pres, les pierres sombres de la Chapelle apparaissent au detour d'un arbre dans les jeux de lumiere du soleil entre les branches. Si nous l'avions fait expres, il aurait ete impossible de trouver un cadre plus romantique que cette ruine de Chapelle dont il ne reste qu'un pan de mur perce d'une fenetre gothique. Je me dis, c'est un signe...Je m'arete la...Mais vous cherchez encore plus loin un sol plus moelleux. Amusee, je vous regarde accoudee a l'ogive, reculer un peu l'echeance, prolonger encore le prelude, je m'impregne de votre etre. Vous etes plein de petites attentions qui me surprennent, vous etes attendrissant. Nos corps se rapprochent enfin, nos levres se joignent, nous traversons le miroir. Si nous avions eu plus de temps, j'aurai prefere ne pas faire l'amour tout de suite. Prendre le temps de juste me perdre dans les etoiles de vos yeux, dans la douce fraicheur de vos levres, de decouvrir votre peau, de vibrer sous vos tendres caresses. La finesse musclee de votre corps tranche avec la massivite du Prince. Cela fait si longtemps. Charmee par vos douces attentions, je me soumets passionement sans effort ni contrainte a vos desirs. Les sens s'ennivrent lorsque l'emotion prive de mots et d'air.
S'il n'y avait eu que ces instants sylvestres, etheres et fougueux, cette histoire pourrait tomber dans la banalite. Mais c'est ce qui se passe ensuite qui en scelle le caractere unique. Toutefois, l'apres, pour l'instant, reste notre secret. Nous l'avons enfoui au plus profond de nos coeurs, avons glisse la carte de ce tresor dans une bouteille, avons jete cette derniere a la mer. Peut-etre un jour retrouverons-nous le chemin...