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vendredi, 30 juin 2006

"Et si l'univers est tout amour, que craindre ? Rencontrer plus d'amour encore... Un amour qui irait jusqu'à nous anéantir, pour nous mettre éternellement à l'abri de l'inquiétude et des élancements..." Robert Kemp

Parcours amoureux en cinq rencontres...

 

Premier Chapitre: le Dieu Indifferent

 

1991 - un amour virtuel avant l'internet...

 

Un grand mystere...Pendant 9 mois, nous passons 1 a 3 heures par jour au telephone du Lundi au Vendredi sous des pretextes professionnels. Votre voix est envoutante, la mienne chatouille. Nos conversations sont de veritables joutes de doubles sens coquins. Deja le plaisir des mots et de leurs jeux sans fin! Jamais aucun sujet personnel, nous n'echangeons rien de nos vies. Joueuse, l'idee qu'un homme ne connaisse de moi que la voix me seduit, m'arrange aussi puisque que mon physique quoique que plus avenant qu'avant l'infertilite reste toute fois banal et vulgaire. Alors, c'est tout moi, je vous impose une regle: nous ne nous rencontrerons JAMAIS. Cette limite artificielle ouvre en fait les vannes a des delires toujours plus torrides. Le plus fascinant est la vivacite de votre esprit, jamais avant vous, et depuis vous du reste, aucun homme, aucune personne en fait, n'a jamais pu suivre ma cadence, me contraignant toujours a ralentir. Mais avec vous, ce rythme effreine est parfaitement synchronise. Nous pouvons tout nous permettre puisque nous ne nous confronterons jamais a la realite. Parfois, vous pretendez m'imaginer et offrez cette description de vous meme: 1m50 en long et en large. Je ne vous imagine pas pour autant, je me laisse bercer par votre voix chaude et mon esprit est maintenu a vif par le defi permanent de vous repondre avec le meme ton humoristique et coquin a la fois. A aucun moment, ni l'un, ni l'autre, ne perdons le control de nous meme et nous rions et nous rions. Ca aurait pu durer longtemps ainsi, mais il a fallut que je change de travail, et dans le nouveau, pas de bon pretexte pour passer des heures ensemble au telephone. Comment faire? Le sevrage est tres penible. Quand je vous propose finalement de nous rencontrer, vous acceptez de suite, c'etait ma regle, pas la votre. La derrogation est donc ma decision. Mais comment oser la "devirtualisation"? Pour oser, j'invente un scenario, un scenario qui offre une porte de sortie et maintient le suspens jusqu'a la toute derniere seconde. J'attends les yeux fermes devant le Drugstore de l'Etoile, vous me reconnaissez facilement puisque j'ai les yeux clos, vous me parlez et votre voix est le sesame de mon regard. Je vois tout de suite dans le votre que vous etes agreablement surpris, le tailleur noir avec les escarpins hauts sous un manteau court et ample, le look femme d'affaire vous seduit. Vous etes renversant, bel italien grand, brun, tenebreux, tirre a quatre epingle dans votre costume cravatte sous un tres long manteau de laine brune, negligemment ouvert et qui vole au vent de ce matin d'Octobre pluvieux. J'ai tout de suite envie de me blottir contre vous dans ce grand manteau, mais nous n'echangeons que des baisers sur les joues, avec l'emotion de levres qui se cherchent deja. Vous m'entrainez dans un restaurant marocain, ou la conversation ressemble un peu a nos joutes telephoniques chargee de plus d'emotion. Le desir est si intense qu'on pourrait presque le toucher. A la fin du dejeuner, vous m'annoncez de but en blanc que vous n'etes pas disponible...Mon cerveau est incapable d'enregistrer cette information pourtant essentielle tant il est ennivre par vos pheromones...Je disqualifie cette relation, mais vous insistez, je ne comprendrai que plus tard, et pas par vous, pourquoi. Et nous voila deja de retour dans le brouhaha de la ville, il pleut, vous marchez vite et juchee sur mes talons j'ai du mal a vous suivre sur le trottoir glissant. Lorsque nous descendons dans le couloir du metro, le sol mouille est carrement dangereux et je vous demande votre bras securisant pour pouvoir tenir debout. A dire vrai, ca n'est pas que la pluie...Vous prenez une ligne, moi l'autre, mes yeux accroches aux votres, nous nous approchons pour echanger les baisers sur les joues de l'aurevoir mais cette fois nos levres ne peuvent se fuir. J'ai deja ecrit ce baiser a la Lelouch ou le monde sombre d'un couloir de metro bruissant de passants humides et presses au rythme des rames successives se metamorphose en jardin d'Eden lumineux peuple d'anges protecteurs, une porte sur l'infini. Cette etreinte inoubliable dure quelques instants d'eternite comme si nous avions concentre 9 mois d'intimite sur 10 minutes. Le mot embrasser a ete invente pour ces instants, jamais plus il n'aura la meme signification. Tout ce qu'il y a ensuite, votre resistance et votre redition, notre premiere fois tout habilles devant le mirroir, toutes les autres au bureau, chez moi, aucun baiser n'a plus ensuite l'intensite emotionnelle, le vertige, de ce premier baiser, meme pas les suivants...jamais aucun autre...

 

[ a suivre ...]

Commentaires

J'ai toujours aimé les mois d'octobre, il sied bien aux amants.
Je vous voyais presque...

Écrit par : laparhasard | vendredi, 30 juin 2006

tiens je pensait que tu n'etais pas parisienne…

Écrit par : yoyostereo™ | vendredi, 30 juin 2006

L'Automne est une saison pleine de charmes lapahasard, mais moins que le Dieu Indifferent.

Écrit par : Aude | vendredi, 30 juin 2006

Les plus Parisiens des Parisiens ne sont-ils pas ceux qui ne sont pas nes a Paris, Yoyostereo?

Écrit par : Aude | vendredi, 30 juin 2006

Vivement la suite ....... ;)

Écrit par : Manu | vendredi, 30 juin 2006

Chaque histoire est tres differente Manu, c'est cela qui est si beau, si merveilleux, si magique,...

Écrit par : Aude | vendredi, 30 juin 2006

L'intensité de l'instant où tout bascule... Vivre pour retrouver à chaque fois cette force qui se dégage...
Vivement le chapitre 2 ;-)

Écrit par : bandido | vendredi, 30 juin 2006

Chaque fois different, chaque fois unique, chaque fois incomparable, chaque fois impossible de reproduire ensuite la meme intensite bandido. Et pourtant ce qui passe ensuite est aussi genial...et se nourrit de cette premiere emotion.

Écrit par : Aude | vendredi, 30 juin 2006

Mauvaise ou agréable surprise ? La tentation de se voir est toujours forte dans ces cas-là. J'ai eu la chance d'avoir l'une et la malchance d'avoir l'autre. Depuis je ne le fais plus, une malchance est si vite arrivée...

Écrit par : La grande Loulou | vendredi, 30 juin 2006

Je pensais justement a ca ce matin La grande Loulou. Qu'est-ce qui me fait prendre autant de risques dans ma vie sentimentale. A l'epoque, je n'etais pas attachee alors c'est plus comprehensible. Mais maintenant, hier, aujourd'hui?
Je crois que la blessure de l'infertilite est si profonde, si vive, si douloureuse encore qu'aucune autre ne pourra jamais la suplanter. Alors, je n'ai plus peur d'aimer et d'etre aimee parce que je n'ai plus peur d'en souffrir...Ca ne veut pas dire que ces rejets motives par d'autres femmes ne me font pas mal, mais cette douleur ne me fait pas peur...

Écrit par : Aude | vendredi, 30 juin 2006

Hum! virtuel avant internet, mon oeil!

Écrit par : pyrome | lundi, 03 juillet 2006

Qu'est-ce qui est le plus tangible pyrome? La parole ou l'ecrit?

Écrit par : Aude | lundi, 03 juillet 2006

Les commentaires sont fermés.