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mercredi, 23 mai 2007

déliraude #63

la pâleur s'édulcore
aux coloriages agenouillés
de la jouissance ascensorielle

l'épiderme se retourne
comme un gant translucide
offrant
le vif argent des nerfs
à la merci
de la trépanation des électrons

l'échine s'entrouvre
fermetures éclairs
lascivement baissées
fleurissant
à chaque courbe
en échancrant
le désir en flottaison
des papillons fébriles
d'une main inerte

à l'ombre de l'épaule
l'oeil se révulse
la narine s'obture
l'oreille se perce
bouche bée
dans la fonte des chairs immatérielles

suspension...

lévitation

mercredi, 19 juillet 2006

"Prendre un enfant par la main Pour l'emmener vers demain, Pour lui donner la confiance en son pas, Prendre un enfant pour un roi." Yves Duteil

J'avais commence un billet...Et puis la vie m'a fait un cadeau unique ce soir...La vie m'a offert une premiere fois...Alors comment resister a l'envie de capturer cette emotion a chaud...

Parfois meme le plus quotidien des quotidiens peut offrir de merveilleuses surprises.

Tout commence par une soiree en famille agreable et detendue...

Bon, les parents sont detendus parce que Maman a travaille a la maison pour cause de defaillance de la climatisation et de visite des reparateurs, et Papa est rentre tot comme tous les jours et que cette heure c'est son heure...Alors quand Maman travaille a la maison, elle a toujours son petit bonus de 4 heures. C'est un cadeau d'autant plus apprecie que les enfants encore au camp, on peut deserter la chambre, investir les autres pieces et les autres meubles de la maison  et meme oublier la sourdine. Donc Papa et Maman sont bien detendus et s'echangent petits bisous, calins, fessees en gloussant a chaque fois qu'ils se trouvent a portee de mains.

Bon, les enfants sont detendus, et ca on sait pas trop pourquoi...Peut-etre parce que les parents le sont? Ils ont, pour un soir, enterre la hache de guerre frere-soeur, enfin presque, il ne faudrait pas perdre les bonnes habitudes tout de meme. Ils apprecient particulierement le poulet que Maman a fait marine et que Papa a grille avec ces delicieuses asperges et leur vinaigrette moutarde bien ferme. Ils ne sont pas qu'a moitie connaisseurs ces petits.

Bon, alors ca rigole bien autour de la table. Les pitchounes ont toujours des tas de trucs a raconter et plus particulierement le menu des bosses et egratignures recoltees a la piscine en effectuant des plongeons "accrobatiques". Et puis Maman a un petit coup de barre. Et pour cause, pas facile de dormir dans une moiteur humide de plus de 35 degres. Sans meme vraiment s'en rendre compte, elle pousse un petit soupir et baisse les yeux, quand...

Quand son fillot vient delicatement glisser sa main dans la sienne en lui caressant tendrement les doigts, sans rien dire. Maman, a cet instant, se souvient parfaitement pourquoi elle a toujours voulu etre Maman...Elle releve les yeux et trouve le regard confiant et rieur surmontant le sourire craquant du fillot qui prolonge encore sa caresse. Le monde peut bien s'ecrouler a present...Toujours la main du fillot dans la sienne, Maman va plonger dans les lagons du Prince qui a bien remarque ce geste spontane de compassion et qui est lui aussi aux anges...

C'est si simple parfois le bonheur...

lundi, 12 juin 2006

Pour Alexandre

Charlottesville est une petite ville charmante de 40 000 habitants et 20 000 etudiants lovee dans une plaine verdoyante et luxuriante au pied des Appalaches...

Petite cite remarquable a bien des egards, elle offre la particularite d'avoir eu comme residents trois Presidents successifs: Thomas Jefferson qui a fonde l'Universite en 1825 au coeur meme de la ville, James Madison et James Monroe. Elle en garde une farouche preservation des traditions et un gout prononce pour la culture. Un peu comme certaines villes de province, elle est tiraillee entre un snobisme bourgeois et le cosmopolitanisme genere par l'Universite et toutes les recherches qu'elle finance. Sans cet influx d'energie en provenance des quatre coins de la planete, son univers serait mortellement etouffant. D'ailleur, lorsque nous sommes arrives, on nous a fortement recommande avec notre famille bi-raciale de nous installer le plus proche possible du Centre. En effet, sorti du perimetre de la ville, on plonge dans l'Amerique rurale tres conservatrice d'un etat du Sud qui fut esclavagiste...Nous aurions eu peu de chance de nous integrer dans ce genre de milieu. Mais les etudiants sont comme un poumon et leur oxygene rend la vie ici tres douce.

Le climat y est agreablement tempere, peu de neige en hiver, des etes chauds et moites, des Printemps et des Automnes de veritables celebrations sensorielles. Le degre d'humidite y est assez eleve expliquant la luxuriance etonnante de la nature. On y trouve des fleurs, des quantites de fleurs et de senteurs, meme a l'etat sauvage, de Mars a Novembre. La nature tres boisee, avec une diversite d'essences impressionante,  y est une source d'emerveillement quotidien meme dans la ville. Souvent, les Appalaches accrochent de leurs cimes bleutees les nuages venus de l'Ouest et les empechent de se deverser sur la plaine, il fait donc generalement beau, et le bleu du ciel y est particulierement pur et intense.

Parce que c'est une ville ancienne pour ce pays si nouveau, elle ne se plie pas a certaines specificites des villes americaines. Elle n'est pas batie sur un quadrillage geometrique de rues numerotees mais laisse ses rues serpenter paresseusement au gre des ondulations de ses petites collines et meme, taquine, change parfois leur nom...Et puis surtout, elle possede une tres charmante rue principale (Main Street ou Down Town Mall) de style victorien, pietonne, et agrementee de restaurants et de cafes aux terrasses aguichantes et d'un Theatre-Cinema ancien tres "derniere seance" qui passe de vieux classiques. Souvent quelques etudiants profittent de la douceur du jour pour gratter leur guitare en echange de quelques pieces. On se croirait presque en Europe.

En synthese, par sa dimension tres humaine, son cote cosmopolite qui permet de tout y trouver et de tout y faire, son climat et sa nature plaisants, il fait bon vivre a Charlottesville :-)

mardi, 30 mai 2006

"Car le mot, qu'on le sache, est un être vivant." Victor Hugo

En relisant mon petit livre d'or commence le 18 Aout 1988 a J-15 de mon premier grand depart pour les US en quete de mon Bachelor, j'ai eu envie de vous faire partager ce que mon Papy y avait consigne. J'ai beaucoup correspondu avec lui lors de mes longues expatriations, et plus que tous les livres que j'ai pu avaler, c'est lui d'abord qui a influence mon style. Plus de 10 ans qu'il nous a quitte, il me manque toujours...

30-8-88

Puissent les Dieux tutelaires t'accorder
Un ciel le plus souvent serein
Des nuages? Inevitables, c'est certain!
Mais dociles a mes voeux
Qu'ils passent, rapides, bientot evanouis
Que les vents, pour toi, ici ou la se fassent brises legeres...

Tres tot "raisonnable",
sache aussi "raison garder"
et sagement a l'occasion pallier,
ce que, de temerite,
ton prenom semblerait deceler.

Mais surtout...
Ecoute "ta chanson du coeur"
soigneusement, jalousement.
Retiens la,
compagne fidele et douce,
magicienne toujours,
parfois consolante.

Enfin,
que les jours de ta vie coulent...coulent...
nombreux et lumineux.

Des eclipses...?

Je les souhaite, rares, breves, in-consequentes aussi.

Bref,

des jours heureux!

Papy