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lundi, 13 novembre 2006

Shoot

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Comme des toxicomanes qui partagent un shoot, tu tapotes ma veine, tu enfiles l'aiguille et le bien-être suit le sillon des vaisseaux pour atteindre les contrées les plus reculées de ce territoire inexploré qu'est l'enveloppe charnelle désincarnée. Lentement, le flux lumineux se repend et les repères se perdent, s'évaporent comme une goutte d'eau se noie dans la mer. Avec le peu qui me reste de présence, je saisis à mon tour le stupéfiant et dans ce même rituel automatique, je te projette dans le voyage concentrique. Nos âmes sont étrangement enlacées, nous savons que l'Amour est indivisible, alors nous partageons l'anéantissement, enfants du mirage dansant dans leurs sarcophages, étincelles de l'agonie recomposant les soubresauts élémentaires du virtuel, enchanteurs de crécelles harmonisant les fausses notes artificielles. Nos éclaboussures sont les ratures de tous les poèmes que nous n'écrirons pas.

Imperméable

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Dans l'imperméable de lumière
L'émotion est crue sans artifices
Sans un tremblement de paupière
Elle explose la vie en sacrifice

Pour les explorateurs de l'objectif
Le temps n'est pas, l'espace replié
Le monde évolue dans le fictif
Et la chair à vif consumée

dimanche, 12 novembre 2006

dérisoire

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Volets béants des miroirs
Gémir d'Amour dérisoire

La lumière s'ouvre en deux comme une noix
Dans un tourbillon de torpeur foudroie

Terrible et merveilleuse tout à la fois
Détresse délectable et sanglots de joie

Laminée la douceur se pâme
En abdiquant tout jusqu'à l'âme

Vertige exquis, fixité vertigineuse
Gouffre superficiel, élévation creuse

Cette fièvre n'est qu'insignifiance
Et pourtant centre de gravité du sens

Volets béants des miroirs
Gémir d'Amour dérisoire

Légionnaire

Tu as fait tes armes dans la Légion Etrangère au plus profond de forêts primaires, dans ces contrées si sauvages où la vie resplendit avec toute la cruauté d'une nature à l'état brut. Ça n'était pourtant pas plus brutal que la guerre civilisatrice dans laquelle tu as grandi. Tu as été surentraîné, préparé à tout, une vraie machine de guerre. Autour de toi tout plie, tout rompt devant ta volonté inébranlable, rien ne peut stopper ta progression. Tu sais que cela fait partie des règles tacites du jeu. Tu sais que si tu reprends ton souffle, tu es mort, alors tu avances, exécutant sans faiblesse cette routine parfaitement orchestrée dont on t'a si bien lavé le cerveau.   Tu es reconnu pour cette exécution sans faille, sans question, sans hésitation, les médailles qui ornent ton fier uniforme témoignent de l'admiration de tes pairs. Tu n'es pourtant pas tout à fait encore un robot, tu vois bien les ravages, la destruction tout autour de toi. Mais ça te laisse froid, tu as l'habitude, c'est cela ta normalité.
 
Sauf qu'il semblerait qu'il ait eu une lacune dans cet entraînement si intensif et exhaustif.
 
Juste une petite lacune...
 
Personne ne t'a jamais dit pourquoi.
 
Occupé à survivre encerclé des dangers imminents contre lesquels on se bat, ça n'est pas une question qui vient à l'esprit. Il faut d'abord acquérir les compétences pour lutter, ne pas se faire tuer, et le temps manque.
 
Pourtant, cette nuit-là, dans un demi-sommeil, tu ne dors jamais que d'un œil, ce mot fait toc-toc dans ta conscience anéantie de réflexes conditionnés. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?
 
Tu ne sais pas…
 
D'aussi loin qu'il t'en souvienne, tu n'as jamais eu de discussion avec qui que ce soit   qui puisse te donner seulement un indice sur le pourquoi.
 
Comment,…ça tu maîtrises, tu sais trop bien comment…Quoi,… tu en as une bonne idée, même si le concept reste relativement abstrait, tu sais que l'objectif est le succès. Tu n'es pas certain de la définition exacte de cette cible, mais elle porte au moins un nom, et c'est donc déjà un début de définition.
 
Mais, pourquoi ? Pourquoi ? Non, jamais pourquoi n'a été évoqué…

 

Alors tu t'arrêtes…

 

Pourquoi pas ?

samedi, 11 novembre 2006

armures

Ils en ont forgées de biens belles armures
Les soldats du quotidien en pâture

Couche après couche de téflon
Ils croient se blinder contre l’émotion

Contre cette sensation guillerette
Qui pourrait avoir un petit gout de défaite

En surface, pour briller, ils brillent
Mais leur intérieur se recroqueville

Le cœur privé d’éléments essentiels
Se ratatine et la tristesse amoncelle

Car souvent le remède est pire que le mal
Ce mur protège autant du bien que du mal

Il faut savoir accepter de souffrir
Pour accéder à l’ultime plaisir


ça aussi...

 

Tu flottes hors du temps

Bulle de savon en brise de Printemps

 

Tu es tellement bien que tu en oublies

Que dans une autre dimension tu as une vie

 

Tu flottes léger et insouciant

En apesanteur et inconscient

 

Tu sais que derrière la membrane translucide

Un monde tissé d'utopies réside

 

Et cette projection là

A ta clairvoyance ne résiste pas

 

Alors quand un relent d'illusion

Vient faire trembler ta bulle de savon

 

Tu encaisses et tu souris

Ca passera, ça aussi…

 

 

Candide

Pour qui du quotidien l'univers

Est plus transparent qu'un livre ouvert

 

La vision n'est plus déformée

Par un prisme de mirages mystifiés

 

Souvent obscène et indécente

Est la candeur clairvoyante

 

Les fabricants de mythes en sont choqués

Leur monopole pourrait se volatiliser

 

Alors en calomnies et cabales

Sur la candeur un déluge de balles

 

Qui ricochent sans effet

La clairvoyance étant un fait

vendredi, 10 novembre 2006

Fidèles

Vous, les fidèles de ces pages, vous qui pénétrez ici la plupart du temps sans laisser d'autre trace que le sillage impersonnel d'une adresse IP. Silencieusement, vous arrachez quelques instants à l'esclavage du quotidien pour lire des délires plus ou moins poétiques, que cherchez-vous ?

 

Il n'est pourtant ici, ni vérité, ni messie.

 

Il n'est pourtant plus ici de luxure perlante, de larmoiement d'écorchée vive, de lavage de linge sale, plus de réjouissances pour voyeurs de tous bords, plus de hurlements de frustration ou d'insatisfaction, plus grand-chose à quoi s'identifier ou se référer.

 

Pas que vous ne soyez pas les bienvenus, mais il n'est ici rien que vous n'ayez déjà…

 

Approchez…

 

Approchez plus près…

 

Approchez encore…

 

 

Voici le secret…

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jeudi, 09 novembre 2006

Leap of faith

 

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Tu es arrivé jusqu'ici , tu ne sais pas trop comment. En fait, la vie t'a soumis à son joug, et tu n'as pas trop résisté. Juste un peu, comme on te l'a appris quand tu étais petit, sans grande conviction, tu n'y as jamais trop cru…Juste un peu pour la forme et puis parce que pour lâcher prise, il doit falloir être accroché.

 

Alors voilà, tu es là, tel Indiana Jones, au bord du précipice.  Mais, tu ne te sens pas vraiment l'étoffe d'un héro. Sauras-tu faire ce premier pas dans le vide ? Pas de sable à portée de main pour faire apparaître le passage…Est-il là ?

 

Je te souris de l'autre coté. Tu me regardes et tu te dis que mon regard doit être ton filin de sécurité. Tu penses que si tu as suffisamment foi en moi, tout ira bien…

 

Mais tout de même, c'est du vide ! Tu n'es pas sûr, et si j'étais une sirène, juste un appât appétissant, pour entraîner ta chute ? Tu jettes un œil cherchant à jauger la dégringolade potentielle. Il n'y a pas de fond que tu puisses distinguer. Tu hésites, tu as peur…

 

Pourtant, c'est en toi seul que tu dois croire, tu ne saurais être un leurre pour toi-même…Ecoute ce que te souffle l'intuition ! Cet acte de foi, cet acte d'Amour, je n'en suis ni la source, ni l'objet. Tu disposes de tout ce dont tu pourrais avoir besoin juste là. Je le vois briller, inonder l'abîme de lumière, vaincre les ténèbres. Ouvre les yeux, regarde-toi dans la psyché, regarde comme ta noirceur brille !

 

Viens ! Fais un pas !

 

Fais le, ce dernier pas de l'illusion de souffrance! Fais-le, ce premier pas d'équilibre! Seule la peur te retient encore ! Mais qu'as-tu à perdre ? Regarde derrière toi, c'est à cela que tu t'accroches ? Crois-tu seulement que cela t'appartienne ?

 

Allez ne réfléchis pas, viens !

"Ne t'en vas pas au dehors, rentre en toi-même ; au coeur de la créature habite la vérité." Saint Augustin

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Étranges créatures

Dépouillées d'apparences

Sans bouger évoluent nues

Indécentes de lumière

 

Étranges créatures

Les vêtus veulent habiller

Offrir leurs manteaux de peur

Pour mieux les réintégrer

 

Étranges créatures

Écoutent sans juger

Ne veulent rien et ont tout

Existent en transparence

 

Étranges créatures

Vaccinées du quotidien

D'un mot peuvent décoller

Fusionner sans assimiler

 

Étranges créatures

Dompteuses de feu

S'immolent au brasier

Sans se consumer

 

Étranges créatures

Se trouvent toujours là

Constante de l'univers

Illuminent la mer

mercredi, 08 novembre 2006

Un mot

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 Courtesy Blue Ridge Muse
Un mot.

Un mot usé, abusé, confondu. Un mot qu'on dit sans le penser parce qu'il élude la pensée.

Un mot qui s'évade tout seul, et puis que certains, pris de panique, tentent de rattraper, comme s'il était possible de récupérer ce qu'on n'a jamais possédé, ce qui n'appartient ni à ceux qui l'ont dit, ni à ceux qui l'ont entendu.

Un mot qu'on croit planter parfois comme un étendard dans un autre cœur en signe de propriété, mais qui ne porte jamais que les couleurs de l'abandon.

Un mot, celui qui stigmatise la peur, celui qu'on croit nous perdre mais qui seul a le pouvoir unique de trouver. Un mot qui fait fuir les chevaliers en armure.

Un mot dont l'éclat aveuglant reste visible pour le miroir, même une fois enfermé dans la naphtaline d'un coffre-fort réputé inviolable.

Un mot, dont le sens se noie dans la nuit des temps, un mot sans lequel l'humanité est animale.

Un mot jeté là, sur l'aile du vent, en épilogue à un message automatique, malgré la promiscuité d'une foule en délire, ou lâché une nuit d'ivresse, comme on lâche du lest,  pour que la montgolfière s'envole, ou simplement chantonné en boucle comme le refrain d'un air populaire.

Un mot, puisé dans la virginité des coeurs usés, qui arrache au quotidien pour invoquer le néant. Un mot qui révèle la vraie nature de l'éclat.

Un mot comme l'implosion délicate d'une clochette de muguet rutilante de rosée sous les faisceaux infra-verts d'un astre ajourné.

Un mot vocalisé silencieusement jusqu'à l'oubli, juste un mot d'Amour.

mardi, 07 novembre 2006

"J'ai toujours aimé le désert. On s'assoit sur une dune de sable. On ne voit rien. On n'entend rien. Et cependant quelque chose rayonne en silence..." Antoine de Saint-Exupéry

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Quand espiègle le temps
Déserte le meilleur moment

Quand malicieux le vide
Embrasse le plein avide

Quand mutines les ténèbres
Illuminent l'ombre funèbre

Quand turbulent le vent
Manque de souffle un instant

Quand polisson l'éclat
Persiste entre les draps

Quand facétieuse l'âme
S'offre en douce manne

Les loups cessent de hurler
Les esquifs cessent de sombrer
Les lunes cessent d'arpenter

Et les cascades du rire
Pleurent de calmes délires
Pour le désert reverdir
 
 
Ecoutez:
podcast
 
 

"Si tu ne sais pas quoi faire de tes mains, transforme-les en caresses." Jacques Salomé

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La caresse d'une voix
Affable tel l'adagio
Claque comme un fouet

L'univers se déploie
Au point le plus chaud
Balancier désuet

Imperméable aux lois
Le désintégré robot
Rencontre la paix

Isole tous les droits
De la pensée fléau
L'intuition reconnaît
 
 

lundi, 06 novembre 2006

"Vivre est un élan hasardeux et il n'y a aucune conclusion à en tirer." Marc Gendron

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Dans l'élan arrêté
Des temps désabusés
Au creux de la douceur
S'est recueilli le coeur

La foudre satinée
De saveurs inventées
Espère enfantine
Les vesprées matines

L'écho d'écho reflété
Mâle de féminité
Balance l'équilibre
Abandonné et libre

dimanche, 05 novembre 2006

"La poésie se fait dans un lit comme l'amour. Ses draps défaits sont l'aurore des choses." André Breton

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Si un jour sombre d'amnésie frappés
Nous nous égarions sur la voie lactée
Nous murmurerions en chantant encore
L'Extase ébahie le silence d'or

Si un jour d'insouciance délaissée
Par l'abîme nous étions avalés
Bouche à bouche nous nous ferions fort
De désincarner l'un l'autre d'accords

Si nous étions faits de chair et de sang
Nous serions certainement des amants
Mais émancipés de ces mortels corps
Nous sommes anges assouvis d'aurore

Pourtant pour que soit un "nous"
Il faudrait que soient deux "je"
Mais ce jeu n'est pas à nous
Et l'Amour sans partage