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vendredi, 19 septembre 2008

disjoints

ils parcourent les nœuds
comme des amants roulent dans les embruns
tout naturellement
sans y attacher d’obligation

ils les démêlent les uns aux autres
brin après brin
du cyan au pervenche
de l’indigo à la nuit noire

leur inertie les propulse
au-delà de la félicité
dans la multidimension
des sillages unis

ils sont femme et homme
par devers leur sexe
comme un défi à la fatalité
même disjoints

 

bleu aux mots

des mots qui flirtent sur l'azur
entrechoqués dans les intonations fêlées
fidèles à eux-mêmes
en reflets changeants
au détour d'une note sincère

un moment
le soupçon d'un moment
qui dure quarante ans
plongeant au fond de l'idéal
pour se renouveler encore
blessé
exsangue
mais parcouru de l'étincelle sacrée

des mots qui redéfinissent l'azur
gravant la perfection
dans le diaphragme d'un halo doré
désarticulation hors concordance
respect suspendu d'un ressenti d'aquarelle



hommage à Christophe

jeudi, 18 septembre 2008

tessons

tessons de poésie dans le lit des comètes
l'abandon subordonne le raisonnable
en vapeurs de rites charnels

tout se consume et rien ne se consomme
la flammèche bondit d'un pétillement à l'autre
bal féerique affranchi des tessitures d'échange

partage conspué en spirale ascensionnelle
aux propulsions ombellifères
dans les sphères aux énigmes insondables

la compagnie déploie les ailes de cristal
là où le passage s'enracine
le vent largue la voilure d'un soupir qui s'obstine

battement de deux sur la pointe d'un prisme consanguin
amalgame agame en gamètes étincelantes
fêlure d'un premier cri

mercredi, 17 septembre 2008

mille pétales complices

le feu s'écoule bouche à bouche
serpente lancinant le long de l'échine
éveille chaque molécule à son aube stellaire
les ondulations amplifient la brillance
pétrifient les méandres en pleine chair
s'insinuent entre les pétales
de l'innocence au pur esprit
de la sagesse au disque d'or

saturé de mélange spontané
voué à l'éternisation de son unicité
l'instant se fixe sur l'écran translucide
imprime la sinusoïde de sève saphir
dans les entrailles de la vibration
irréfutable comme l'amnésie insomniaque
qui perle des corolles d'iris volutés
sur les crêtes foulées des énergies en osmose

mardi, 16 septembre 2008

mascarades

tu étais resté là longtemps
juste à la croisée des âmes amoureuses
comme suspendu au vide
les parfums bourgeonnaient
l'aveuglement perçait les cataractes
la tendresse débordait ses confins

tu n'entendais plus qu'un battement unique
rythme inconsidéré aux garnitures volages
peut-être dans l'audace béante du néant
restait-il un coin de silence
défection fustigée des amants voltiges
usurpation fruitée de ces lèvres entre les tiennes

alors tu restes longtemps là
perché sur le fil de lumière
couleur invisible de l'arc-en-ciel
fragrance solitaire aux échos délavés
les mots tremblants au bout de la langue
mascara de mascarades échevelées

jeudi, 11 septembre 2008

admiratif

parure de flocons allègres
sous la membrane translucide
d’une épiphanie empourprée

rêves en sarabandes d’existences
dans les clairières du frémir
saturées d’aubades indigentes

bouquets d’esquisses parfumées
déposés au hasard d’un rayon de lune
sur la pulpe chatoyante

les résistances fondent sous le plomb
or d’haleine poétique
de badauds admiratifs

lundi, 08 septembre 2008

guirlandes sidérales

la palpitation s’acharne
harnache le trépas
de panaches de feu
exaltant les guirlandes de comètes
dans les abysses fluorescents
de regards à la renverse

les lucarnes de douceur
naufragent les vertiges
de cocons de soi moirés
fendus d’effervescences primordiales
torrides étranglements
d’une dispersion irrémédiable

samedi, 06 septembre 2008

ombre solaire

le souffle se meurt dans la bouche
chaque courbe se cintre sous la main
volute de flamme au fil des cils
juste à la dernière extrémité de la langue
là où les mots s’éteignent
sous le fouet inflexible de la lumière
simple restitution d’ombre
solaire comme un poème d’amour

jeudi, 04 septembre 2008

confidence au vent

est-ce le silence qui chuchote ainsi droit au cœur
les preuves criantes que la raison refuse d’admettre ?

intuition ou illusion
clairvoyance ou projection
désir ou évidence

qui croire ?

le clamé ou le non-dit ?
l’écrit ou l’écho ?

qu’importe

s’il n’est rien à perdre
il n’est rien à investir

s’il n’est rien à gagner
il n’est rien à vendre

reste un soupir en confidence au vent
qui l’entraine à la couronne de l’astre scintillant

le feu n’en resplendit pas moins intransigeant
pas moins merveilleusement aveuglant

marée

la danse se dérobe encore
effarouchée par la promiscuité
soudain trop cuisante
et l’
abîme s’entre-ouvre
sur un cortège d’ivres ellipses
aux corsages de jasmin

les aiguilles ramollissent
emportant les repères
dans des tourbillons de saveurs pourpres
où neutralisant la chimère
la brèche est ensemencée
avant même sa conception

alors la poésie revient
comme une marée originelle
dépose la nacre sur les charbons ardents
efface les traces sur les brisures incrustées
ravage les certitudes aux lèvres fruitées
et lâche les rênes de la douceur

mercredi, 03 septembre 2008

égyptologie

brûlure d’éternité
sous la silice étincelante
entre or rouge et barque solaire
la poussière sacrée afflue au firmament
en géométries liquides
foudroyées par les volutes ambrées
éclats d’albâtre et de pomme
essences de musc et de granit
sensualité minérale ruisselante
entre les voiles claires-obscures
de la dévotion solennelle d’une voix momifiée
sous les bandelettes de cœur
comme une bénédiction d’outre-tombe
émancipée à perte de vie
aussi étrangement intime
qu’une énigme illuminée

 

pseudonymes1 sur le même thème ici

mardi, 02 septembre 2008

texture

la texture du silence
intensifie le sens
parade de mots omis
soustraits aux mais amis

saturation de pur refoulé
aux ivresses de mouillage
sous l’encre desséchée
par les ras-de-chicorée

dissipée aux plumetis solaires
des volutes anthracites
de la reconnaissance détrempée
d’une
éclipse de source

dimanche, 31 août 2008

naturel

Chaque crépuscule cuivré couché par le vent éveille le poète au regard constellation. Il tresse tranquillement les effluves cendrés, glissant sur la cénesthésie pour défolier les sens, pétale après pétale, dans le sillage miroitant de songes aux esthétismes invraisemblables. Il divague plus profond sur les flancs de porcelaine de la volupté, défrayant le réel d’esquisses de plénitude ensoleillée d’orages. Il satine les plus saillantes érections dans le lit incendiaire d’une douceur que la grâce de la muse la plus charmante ou la magie de la fée la plus enchanteresse ne saurait pas plus refléter qu’égaler. Si émerveillée par inadvertance, une créature transparente accompagne son ombre le temps d’un souvenir, elle reste à jamais tatouée par les filaments de diamant brodés dans les mots délaissés sur le fond de ses iris insondables et parfois, à la faveur du couchant, elle parvient à percevoir presque malgré elle, quelques bribes de la vie fauve du poète naturel.
 
 
 

samedi, 30 août 2008

involontaire

Une dernière volonté plie comme un instinct primaire soulagé, recouverte par l’écoulement inexorable du sable. A livre ouvert, l’amour n’a ni genre ni solitude pour infuser chaque éclat de silence. Ses gerbes d’impressions parfumées épanouissent encore les corolles défroissées par l’accumulation des meurtrissures salutaires, esquissant des mondes parallèles luxuriants aux frictions fictives. La charnière charnelle rompt alors, dissolue, cosmopolyfolie somptueuse d’aberration essentielle, voile de nuit constellée du sang vermillon du manteau énigmatique. Le statique brouille les émissions qui s’échouent dans les impasses indigo et s’agglutinent enfin au ballet pyrotechnique du solo légendaire.

 

lundi, 25 août 2008

vagabondages

bouffées spontanées de tendresse
quand les caprices de l’impromptu
désarçonnent les vraisemblances
en inflorescences irradiantes

l’onde concentrique se déconcentre
restituant les inflexions candides
d’une forme stellaire d’intégrité
où la langue décompose l’inspiration intime

toute séparation de corps
ne reflète qu’une union méconnue
qui sublime le cliché
par delà l’objectif

comme les gouttelettes en suspension
soudain irisées par la palpitation synchrone
de la conversation innocente
des vagabonds de fortune