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dimanche, 27 juillet 2008

ligne d’arrivée

certains croient être arrivés
ils s’imaginent reconnaitre la piste
dans les fresques d’autres
qui ont estimé aussi être arrivés
mais avoir cette conviction est encore  manifestation d’orgueil
et les récits par nature erronés
comment savoir être arrivé quand il n’est pas d’égo pour le constater ?

la lumière ici les attire
croyant être arrivés
ils ne peuvent que douter qu’ici puisse seulement exister
alors ils se méfient
mais l’attraction est plus forte que la peur

nul ne sait où est ici

ici n’a pas de propriétaire

ici tout est à volonté
l’espace d’un instant fétiche
sans retenue ni limite

sensualité, émoi platonique et déception
chacun obtient ce qu’il est prêt à recevoir
sans pour autant se rapprocher ou s’éloigner
de la mythique arrivée

samedi, 26 juillet 2008

état

rubans incandescents irisés de gentiane
la matière se dématérialisait

remplaçant émois et frissons
subrepticement l’immatérialité avait épaissi

pendant toute une durée immédiate
vous aviez été encore là

oh presque pas

juste à regarder

à dire parfois

et puis votre présence aussi s’était atténuée
silencieusement
comme un miroir fondant sous la caresse de l’étoile

alors le calme s’était étendu
sur l’ensemble
comblant le plus infime interstice
desséchant le dernier soupçon de reflet

l’état luisait

jeudi, 24 juillet 2008

anonyme

l’incendie déboule
nuée de napalm igné
injection d’interjections délirantes
au seuil de l’anonymat
d’un mot ravagé
du fond de la sépulture

l’esprit des possibles
s’imprime au sommet
comme la candeur de la vérité
assénée en toute violence
les matins défraichis
tout ourdis d’oubli

 

mercredi, 23 juillet 2008

sensible

les notes pianotent ingénues
sur les espaces érogènes
à la naissance d’une palpitation
au cœur sans cible

 

toc en tocade
ivresse insondable
aux vertiges inhalés
aux prestiges exténués

 

et toujours l’amour traine
à portée d’abandon
nudité de l’habité
plus rutilante que l’apparat

 

et la solitude se blottit à l’âtre
carambolage idolâtre
spiralant les décoctions
des galaxies de la source

 

idéal

l’étincelle gémit
se fixe dans l’oscillation
s’extirpe de l’éblouissement
pour rutiler plus haut
laissant échapper des gerbes poivrées de cannelle
des murmures pyrotechnicolorés
des satinassions mélodieuses aux vertus odieuses
comme la perpétuation d’un accord idéal

 

lundi, 21 juillet 2008

propagation

une constellation se propage
d’un atome à l’autre
adage de ponts et de bancs
dans les voiles des histoires simples et fluettes
comme ce langage originel aux accents distordus

 

un éclat se réverbère
d’un cristallin à l’autre
naufrage d’idées et de vœux
dans les mousselines éperdues et sauvages
comme ces appels réprimés aux tintements saillants

 

un mot s’étouffe
d’une entente à l’autre
orage de doux et de pur
dans le froissement d’un lointain intime
comme cette évidence esquisse de l’extase

dimanche, 20 juillet 2008

il(e)

est-ce tes yeux effervescents ou ton regard d'ombre ?
est-ce ta mine malingre ou ta prestance imposante ?
est-ce le réconfort de ta candeur ou la brulure de ta voix ?
c’est le cœur en Bengale et une fourmilière d’étincelles
une vrille exponentielle en filigrane des larmes
l’arche des étoiles en plein soleil…

 

 

 

vendredi, 18 juillet 2008

guipures


podcast
 

 

blottir les mots dans l’entrebâillement de tous les instants
guipures échevelées sur le fil du sang
pour dire ce qui échappe au conceptualisable
pour faire miroiter le sas vers l’indicible
jeu de vérités chatoyantes se neutralisant mutuellement

la poésie est une autre dimension imperceptible
le sixième sens qui assourdit les cinq premiers
et emplit à la lie l’ébriété congénitale
où viennent s’échouer les lambeaux de soi
pour fleurir les tombeaux de sable de la mystique

 

en suivant le fil de pseudonymes1 

 

de la pluie et du vent

un sourire en coin de l’œil borgne
le vent ne couche plus la pluie
qui à présent se déverse drue et droite
presqu’aride
minérale
à travers les failles de l’arc-en-ciel

pourtant le vent ne s’essouffle pas
et caresse tendrement
le galbe lustré de chaque goutte
l’animant encore malgré lui
comme tout ce qu’il transperce

 

mardi, 15 juillet 2008

hiver nucléaire


ceux qui aiment
n’ont pas de nom
pas de visage
ni même d’ombre
dans les éclats de miroir
brisé d’alouettes

 

ceux qui aiment
ne connaissent pas les frontières
du territoire du spontané
avide de candeur
leur esprit lévite
ouvert à tout venant

 

ceux qui aiment
distinguent la mélodie du silence
voient le teint de la transparence
caressent le grain de l’impalpable
savourent les épices de l’eau fraiche
hument les fragrances des cendres

 

des lasers fichés dans les prunelles
ils expirent inspirés
sous les carcasses scintillantes
de l’hiver nucléaire
quand la poussi
ère se pose
quand la combustion s’acharne

 

écho de HORS DES GHETTOS chez gmc

 

E=MC2


La poésie s’épaissit graduellement comme le coton d’une brume qui presqu’imperceptiblement assourdit les élucubrations et puis se déchire dans une avalanche  thermonucléaire en claquant la lumière à toute volée. Les particules bouillonnantes s’amassent lentement dans l’anse éreintée, gorgeant d’intensité l’abdication. L’exaspération rampe entre les circonscriptions, repoussant les jonctions aux injonctions pyrolâtres, dilatant la fragmentation dilletante, ravageant encore une fois les enfants sauvages, immaculée.
 

vendredi, 11 juillet 2008

perce-neige

les yeux brulent
boucliers de feu
abandonnés au mot
en regardant le silence
à s’en crever les tympans
à en percer les neiges de l’infini
le sang mêlé au vent
blottis dans un flash tétanisé

 

mercredi, 09 juillet 2008

radioactivité

friponnerie de suivre la fissure de  lumière
jusque dans le retranchement de la conscience
en chevauchant la course immobile du glacier incandescent
ravivé par la naïveté jasmine
d’un silence bruissant de pur

toujours le sort revient élaguer les gracieuses enflures
d’un coup de griffe précis et vif
extraction acharnée de la plus infime trace de radiance
dans le brouhaha d’une ultime électrolyse pyrogénique
satinant les fanfreluches d’un équilibre étanché de lubricité

toujours au seuil de l’éclatement
la complicité ploie
sous la fanfare de soupirs opalescents
de la nonchalance radioactive

 

subversif

dans la subversion du rationnel
l’esquive aussi trouve sens
et la noirceur brille
sans vaciller
malgré tout
malgré la discipline
malgré le mépris
infaillible
puisque même figée en glace
l’eau avance
inexorablement
comme le désert
vers l’union marine

lundi, 07 juillet 2008

transfert


en vaine transparence
transpercée
traversée de travestis

 

en saine transparence
transgressée
transparue dans l’ombre

 

en pleine transparence
transfusée
transférée à l’éther