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mardi, 27 janvier 2009

tuméfaction

la vrille incandescente
atomise les chairs
dispersion de bluettes
enchevêtrées aux flocons

les échos intérieurs
éclatent les dernières demeures
lèvres confondues
en l’âpreté de l’instant

la transparence ruisselle
agonie de douceur inaccessible
aride des tuméfactions d’aubépines
pétrifiée d’un regard d’obsidienne

 

dimanche, 25 janvier 2009

l’esthétique du fluide

lei sur les épaules ingénues
le langage de l’inconcevable
esquive géographes et ingénieurs
même munis de quelque guide ancestral

l’eau vient à la bouche
de qui ne s’effarouche ni ne touche
ruissellement d’or intempéré
par les canons fondus dans le flux

 

 

vendredi, 23 janvier 2009

unfini

la fin et le début s’enlacent amplement
éclosion intégrale de luxure
sous l’influence indécente des cendres

subtile autonomie d’une caresse
qui ne cesse de remonter
les ruissellements intarissables

comme autant de pétales de pavots
à la transparence déchiquetée
par le souffle facétieux

ébriété inversée du cycle
aux courroies imputrescibles
de tous les unfinis

 

mercredi, 21 janvier 2009

baptême

les mots passent
vols de monarques à contre-jour
aux nouvelles frontières de soi

d’aucuns s’agrippent à ceux qui tombent
les ailes desséchées par l’actualité
d’un nuage de poussière

d’autres contemplent les jeux de shams
dans leurs voilures aux voies polymers
comme un baptême de lumière

 

lundi, 19 janvier 2009

exclamation

le mot flâne comme la main
au gré d’un frisson
tout fasciné par l’écho
qui
dans le lointain se répond

si proche au sein de l’absence
si seul en la connivence
il exclame la cambrure
le temps d’une caresse

dimanche, 18 janvier 2009

luxe

L’haleine de l’inexprimable se patine de réglisse puis s’écoule et glisse lorsque l’arrêt sur pensée froisse les sérénades anodines sur les épaules soumises. Les couleurs de l’innocence envahissent les capitons capiteux des petites manigances et soulignent le partage d’une ligne d’antimoine liquide qui se moule toujours aux formes extravagantes des forges de l’impromptu, stance de tendresse toute nue, juste pour le plaisir de sentir s’accélérer le vrombissement jusqu’à la foudre. Alors, à l’extrême de la perdition, s’offrir encore le luxe de le dire ou de le taire, puisque la tessiture du chant comme celle du silence n’est jamais qu’une page blanche au gué de l’autodafé. Les feuilles noircissent et l’éclat ne flanche pas. Il continue de tisser des larmes entre les cils pour exaucer la cécité. Et si par résignation les ailes ploient, c’est seulement pour mieux dilapider leur soupçon d’envergure à la semée du zéphyr.

vendredi, 16 janvier 2009

infemme

la main la main
sur les seins d’airain
enveloppe de noir
à la lueur de la flamme

encore encore
encense les sens
le cœur s’effondre
dans les glaces de l’infemme

vif

alangui
comme cet air
constellé de givre
scintillant sous les caresses
de l’astre indolent

à vif
comme l’hiver
au bord du serein
grisant sous l’ivresse
désastre embué

ombre pourpre
du déversement infertile
en fécondation in vivo
des arabesques des poètes
saturés de leurs reflets

mercredi, 14 janvier 2009

brísingar

qu’il est long le collier d’étincelles
qui embrase le sein

il étire langoureux chaque joyaux
jusqu’au fin fond de l’insondable charnel

s’enroule vivement à la perpendiculaire
en effleurant facétieux les cils

s’allonge voluptueux encore un peu
à l’ombre des étamines

mais ne laisse jamais miroiter
que son unique chaînon de platine

mardi, 13 janvier 2009

altruisme

un tu qui n’est pas autre
prélude un je qui lui est autre
virtuel support de l’échancrure vitale

un nous indocile
germe de zestes du vide
respire des mots dans la chevelure du vent

entrebâillement du temps
sur le velouté des senteurs ambrées
en écho aux éclaboussures d’ordinaire

dimanche, 11 janvier 2009

consécration

se sous-tend cette étrange présence
juste là à la racine des ailes
afflux de magma
qui pétrifie les mirages en miroirs
hémorragie cataclysmique
qui anéantit les distances mystiques

la solitude en célébration
en consécration des désincarnations
dans le creuset transgénique
où une voix d'outre-vie
affole la consanguinité
en irradiant de douceur

samedi, 10 janvier 2009

festons en pavane

festons d'éclats cristallins
comme une écume figée dans la glace
les éclosions se déchaînent tranquilles
au fil des alizés azurés de flagrances

absences transgressées
aux renversements d'apparences
syzygies des écorces mortes
en pavane d'une étoile à l'autre


jeudi, 08 janvier 2009

sous ta main

au cœur de la caresse
le paysage se vitrifie
la douceur se fait tempête
où s'affalent soupirs en rafales

au cœur des lèvres
l'intimité s'esseule
la peur capitule
exubérance en polyphonie

au cœur
une foi
une fois
unique

mardi, 06 janvier 2009

intégrisme

pas de frontière
entre intérieur et extérieur
ni démarcation ni duplicité

le flux constant
libre de gravité
émancipé de dimension

électricité statique
aux cinquante huit facettes
aux mille pétales

boucle

glissement
glissement vers le vide
un vide sans frayeur
familier comme une douce invite

et puis la chute
une chute merveilleuse
délicieuse
comme un état absolument naturel

une chute qui s’enroule sur elle-même
et tourbillonne
gai cocon de soie
planant au petit bonheur
des thermiques du silence
pulvérisant
les limites quantiques de l’altitude
toujours soutenue par l’haleine complice
de l’élancement elliptique déraciné

vibrato d’amour
en trémolos de calices
plénitude gourmande
qui s’efface encore
vide