Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 05 juillet 2006

"Nous méritons toutes nos rencontres. Elles sont accordées à notre destinée." François Mauriac

Parcours amoureux en cinq rencontres...



Premier Chapitre: le Dieu Indifferent

 

Deuxieme Chapitre: le Prince des Fleurs

 


Troisieme Chapitre: le Maitre de mon Ame




Quatrieme Chapitre: le Chevaleresque Troisieme Visiteur

 

 

Cinquieme Chapitre: le Roi des Ondes par Dreamer

2006 - un amour harmonie

 

La gare de Lyon est rayonnante dans un habit d'été superbe, de lumière, de bleu du ciel, de rayons chatoyants. La journée s'annonce belle.

Dans la sphère de l'improbable, ce rendez-vous palpitant a un air irréel. Je ne sais pas encore comment, la lecture de ses écrits m'a transporté dans un univers empreint de culture et de beauté, ses billets sont attendus secrètement et résonnent telle la goutte de rosée qui s'irise au premier rayon.

Le blog se construit donc dans cet univers improbable qui se joue cruellement de la distance en tissant des liens si soudains que la réalité n'en est que plus banale.

Sauf que parfois, la réalité...

Sur le quai, l'étreinte dure une infinité mélangée, la chamade à fleur de peau. Les sens qui se cherchent, puis les doigts s'emmêlent pour un départ irréel. Si les corps ont une mémoire, alors parfois les sens ont un accord désordonnés que nul ne sait expliquer ni arrêter.

Tu avais l'oeil malicieux et entendu, celui qui rend le regard empressé.

Nous ne savions pas que nous savions, les sens le savaient pour nous. Les gestes s'arrêtèrent de respirer en même temps que les habits s'envolèrent. Puis la respiration du désir emporta dans son souffle léger toutes les inhibitions, enfin, presque toutes.

Comme une bulle de savon qui brille de mille couleurs de l'arc-en ciel , celle-ci s'envole vers l'éphémère, le temps n'a plus de prise sur l'instant.

Comme une bulle de savon qui le temps d'un regard s'envole à nouveau dans un scintillement diapré, celle-ci retombe en mille gouttelettes fines telles un feu d'artifice dans son bouquet final.

Les sens sans dessus dessous, l'improbable rencontre, la magie du moment, le magnétisme de l'espace, l'incroyable partage rend l'instant insatiable.

 

Le temps suspendu, ô vol !!!

Dreamer 

mardi, 04 juillet 2006

"La lucidité est le lieu de rencontre de la conscience et de la sensualité." Norman Mailer

Parcours amoureux en cinq rencontres...

 

Premier Chapitre: le Dieu Indifferent

 

Deuxieme Chapitre: le Prince des Fleurs

 

Troisieme Chapitre: le Maitre de mon Ame

 

Quatrieme Chapitre: le Chevaleresque Troisieme Visiteur

 

2006 - un amour d'orage

 

Vous etes imprevisible et insomniaque. Tantot nonchallant, tantot passione. Tantot fuyant, tantot empresse. Souvent cynique, parfois possessif bien que vous vous en defendiez. Vous vous defendez d'ailleurs frequement de certaines de vos emotions, et alors ce sont vos actes qui vous trahissent. C'est votre desir de me proteger du Maitre de mon Ame qui a etabli le lien, mais aussi une souffrance profonde dont vous semblez ne pas connaitre l'origine. Votre ame est a fleur de peau. Cette douleur raisonne en moi comme l'echo de celle de mon fillot. Notre premiere connexion dans les coulisses de nos blogs respectifs se fait dans un formidable orage particulierement electrise. Les orages depuis me suivent ou que j'aille, vigilants cerberes, encore a present. Les heures que nous passons ensemble sont intimes, sensuelles, intenses, pleines de confidences et de surprises et puis vous disparaissez, des jours, des semaines entieres. Votre ambivalence, vos contradictions, votre incredulite, votre humour, votre sensualite, vos decalages eveillent en moi une creativite rageuse et un desir avide. Souvent sur votre reserve, vous vous epanchez parfois sans retenue comme une cocotte minute dont on retire la soupape.  Nous nous amusons beaucoup l'un l'autre. Nous nous ressemblons sur de nombreux points, la meme soif de vivre, la meme polyvalence entre intellectuel et manuel, la meme curiosite pour tout, le meme gout de l'absolu, la meme attirance pour les sensations fortes, le meme etat d'insatisfaction latent, les memes envies libertines. Parfois, j'ai l'impression que vous etes moi, en moins baroudeur. C'est probablement ce qui vous fascine le plus en moi, les risques que je prends en pleine lucidite. Parfois, vous m'etes plus mysterieux que le Sphinx. Entre nous, pas de gris, c'est noir ou c'est blanc.

Quand l'opportunite de la rencontre se profile, nous n'avons pas le temps de suivre votre rythme habituel. Vous aviez rompu toute communication off-blog pendant plus d'un mois et je ne suis meme pas sure de vos intentions. Je dois vous provoquer, brusquer un peu les choses. Alors je me lance et vous confirmez avec beaucoup de finesse le desir que vous n'aviez jusqu'alors pas avoue. Vous etes un sorcier des mots, choisissez chaque ingredient avec beaucoup de soin, j'aime cette dexterite. Nous nous voyons donc sans equivoque aucune sur l'objet de cette rencontre. Vous m'evoquez la nature, la montagne, la foret, et j'adore faire l'amour dans un cadre buccolique. Alors, nous choisissons de nous retrouver a Annecy. Annecy represente a mes yeux le souvenir d'un ete merveilleux, l'ascencion du Parmelan, une nuit tres tendre avec mes meilleurs amis dans un refuge, une baignade dans le lac sous la pluie, un jeune homme charmant avec un visage d'enfant que j'avais initie du haut de ma bien plus grande experience. Et plus tard, le marriage le plus emouvant auquel j'aie jamais assiste. Et plus tard encore, un reveillon de l'An 2000 magique malgre les degats de la tempete. Annecy est deja une ville qui fait partie de ma mythologie et il me plait de vous associer a ces souvenirs cheris. Vous semblez y avoir aussi de bon souvenirs mais pas le temps de nous les echanger. Vous m'attendez a l'embarcadere du bateau. Vous tenez a ce que ce soit moi qui vous reconnaisse. Nous avons tres peu de temps et en plus d'etre en retard, j'ai une sorte de coup de froid, la gorge dessechee et, malgre les medicaments, j'ai du mal a respirer, l'emotion est surement aussi fautive,  je me paume.  Puis, impossible de me garer. Finalement, nous nous retrouvons a la sortie du parking. Premier regard humide d'emotion, mais il faut attendre encore. Vous recuperez votre vehicule, je vous suis dans la montagne. Enfin sur un promontoire nous nous garons. Au bout du compte, il nous reste a peine une heure. Je vous sens timide, emu. L'attirance sensuelle est bien au rendez-vous mais vous n'osez pas me toucher, m'embrasser. Nous n'echangeons que quelques paroles, celles qui sont necessaires, vos yeux sont bien plus eloquents. Mon souffle s'est volatilise, suspendu a votre delicatesse. Nous partons a la recherche d'une clairiere propice a nos ebats, mais ne trouvons rien de bien encourageant, et, presses par les minutes qui s'egrennent inexorablement, sur le point de se satisfaire d'un a peu pres,  les pierres sombres de la Chapelle apparaissent au detour d'un arbre dans les jeux de lumiere du soleil entre les branches. Si nous l'avions fait expres, il aurait ete impossible de trouver un cadre plus romantique que cette ruine de Chapelle dont il ne reste qu'un pan de mur perce d'une fenetre gothique. Je me dis, c'est un signe...Je m'arete la...Mais vous cherchez encore plus loin un sol plus moelleux. Amusee, je vous regarde accoudee a l'ogive, reculer un peu l'echeance, prolonger encore le prelude, je m'impregne de votre etre. Vous etes plein de petites attentions qui me surprennent, vous etes attendrissant.  Nos corps se rapprochent enfin, nos levres se joignent, nous traversons le miroir. Si nous avions eu plus de temps, j'aurai prefere ne pas faire l'amour tout de suite. Prendre le temps de juste me perdre dans les etoiles de vos yeux, dans la douce fraicheur de vos levres, de decouvrir votre peau, de vibrer sous vos tendres caresses. La finesse musclee de votre corps tranche avec la massivite du Prince. Cela fait si longtemps. Charmee par vos douces attentions, je me soumets passionement sans effort ni contrainte a vos desirs. Les sens s'ennivrent lorsque l'emotion prive de mots et d'air.

S'il n'y avait eu que ces instants sylvestres, etheres et fougueux,  cette histoire pourrait tomber dans la banalite. Mais c'est ce qui se passe ensuite qui en scelle le caractere unique. Toutefois, l'apres, pour l'instant, reste notre secret. Nous l'avons enfoui au plus profond de nos coeurs, avons glisse la carte de ce tresor dans une bouteille, avons jete cette derniere a la mer. Peut-etre un jour retrouverons-nous le chemin...

lundi, 03 juillet 2006

"Il est permis à un amant de chercher les moyens de plaire, et on doit lui pardonner lorsqu'il a réussi." Marivaux

medium_Stormy_sunset.jpg

Silencieuse devenir votre ombre
Discrete cachee par la penombre
Dans le nean infini me fondre
Sans plus pouvoir correspondre

Dans l'abime notre amour sombre
S'enfonce dans les decombres
Un bout de mon coeur s'effondre
Me laisse perdue a me morfondre

Silencieuse devenir votre ombre
Discrete cachee par la penombre
Dans le nean infini me fondre
Sans plus pouvoir correspondre

dimanche, 02 juillet 2006

"Une rencontre, c'est quelque chose de décisif, une porte, une fracture, un instant qui marque le temps et crée un avant et un après." Eric-Emmanuel Schmitt

Parcours amoureux en cinq rencontres...

 

Premier Chapitre: le Dieu Indifferent

 

Deuxieme Chapitre: le Prince des Fleurs

 

Troisieme Chapitre: le Maitre de mon Ame

 

2006 - un amour sans rencontre

 

Vous avez l'air si malheureux, si seul. Vous laissez des details vous pourrir l'existence. Pourtant, vous avez tout pour vous, une carriere, ce reel talent pour la musique, de l'humour, vous etes cultive et sensible. Bon, vous etes un peu coince, un peu trop timide et vous avez tendance a vous laisser embarquer par des femmes aussi torturees que vous.

Alors avec mon coeur de bon samaritain et parce que ca m'amuse, je vous propose une petite ordonnance pour vous remonter le moral:

  1. Faites au moins un compliment par jour a votre mechant chef.
    C’est désarmant les compliments. Vous pouriez etre surpris du résultat.
  2. Un peu de sport, ne serait-ce qu’une bonne ballade à pieds.
    Si vous êtes à Paris, allez traverser le Pont Neuf en ayant une pensée émue pour moi parce que Paris me manque. Levez le nez, vous pourriez surprendre la lune au détour d’un nuage !
  3. Un bon coup.
    Le sexe, c’est pas en option. C’est NECESSAIRE. On veut parfois se faire croire qu’on en a pas besoin, mais on se ment. C’est un peu plus tricky si vous n’avez pas la partneraire.
    Toutefois, l’auto-érotisme ne rend pas sourd. Si vous manquez d’inspiration malgre votre secretaire (j’ai un peu de mal à vous croire), faites-moi signe et je vous ferais cadeau, à condition que vous la consommiez, d’une variation sur un fantasme du Dieu Indifferent (le plus courant, 2 filles)…. Vous le méritez plus que lui…
  4. Respirez.
    Il faut l’aérer ce cerveau en ébullition. Quelques instants sophro ou yoga, recentrez vous sur votre souffle, votre corps, les battements de votre cœur, sentez le pomper votre sang dans vos veines. On n’écoute jamais assez le murmure de son corps.
  5. Enfin, ne laissez plus jamais la connerie des autres vous definir, surtout à l’usure. Vous vallez bien mieux. Vous êtes vibrant, intelligent, rafiné, cultivé, sensible. Normal que vous attiriez des jaloux qui veulent vous saper le moral. Ne vous rabaissez pas à leur niveau de canniveau !

Si vous avez un minimum de virilite, vous voudrez lire le fantasme...

Et bien sur, vous me le demandez.

Je n'en ai encore publie aucun, il me faut choisir entre les cinq variations. Je les relis pour la premiere fois depuis leur ecriture, et il me font le meme effet...Je choisis pour vous l'Opus #2 (tiens toujours pas publie celui-la ;-)).

Et a partir de la tout s'emballe.

L'emotion dans votre reaction me destabilise completement. Et vous en ajoutez une touche en m'offrant une musique composee pour une amoureuse. Cette musique, vous pourriez l'avoir ecrite pour moi tant elle parle a mon ame. De votre cote,  vous pensez que jamais personne ne vous ecrira un texte comme celui que je vous ai confie, et bien sur, je creve d'envie de vous donner tort...Mais c'est impossible. Nous ne ne connaissons pas. Nos odeurs, nos gouts, nos textures, nos preferences. Sans l'intimite du vecu, les mots ne pourraient capturer la magie...Le resultat serait vulgaire. Alors votre musique dans les oreilles, j'ecris l'Opus # 1 de mon fantasme et vous fondez a votre tour. En ce debut Mars, le JetStream souffle un vent tiede de folie sur la Virginie. Une longue jupe et un chale de soie me caressent sur le pont et j'ai l'impression de voler jusqu'a vous. Notre connexion est incroyable. Vous me visitez, et je vous visite aussi. Nous sommes boulverses. Je nomme cela la transcendance. C'est la premiere fois qu'une ame qui m'habite est aussi habitee par moi.  Comme une lumiere blanche au niveau du plexus solaire, et de grandes vagues de chaleur qui se deroulent et envahissent tout le corps. Vous le decrivez avec mes mots. En quelques heures, nous passons du courriel a l'instantane au telephone et a la video, sans presque s'en rendre compte, brulant toute les etapes. Je perds sommeil, apetit, interet pour tout ce qui n'est pas vous. Mais j'ai comme une vision de l'avenir. C'est un feu de paille, votre musique me l'a murmure, elle contient toute une histoire d'amour en quelques minutes. Pour composer une telle piece, il faut etre une sorte de vampire se nourrissant de l'essence d'une autre ame. Et quand tout est absorbee, c'est fini. Je ne suis qu'un rite de passage. Et comme Piaf, je prie juste pour vous garder un peu. Je vous confie ma peur, mais vous me rassurez. En attendant, je sais que votre celibat n'est pas tenable. Il vous faut une compagne. Alors je vous galvanise, je vous rassure. L'une de vos fans qui pourtant ne vous a pas toujours bien traite vous propose un week-end, je vous pousse a accepter. Ce mardi la, lors d'une conversation, je me rebelle contre votre attitude defaitiste en tout, je vous sermone et a la fin, je reste sans force, comme si vous aviez bu toute mon energie. Le dernier soir avant votre depart, je vous apprend encore a lacher prise, a vous abandonner. Pendant le week-end, je ne peux plus vous sentir en moi. A votre retour, vous me confiez qu'elle ne pourra pas supporter de vous partager...et que c'est elle que vous choisissez. Comment vous blamer? Comme vous etes fier! Alors, je vous laisse vous envoler, gardant la spiritualite de la 8eme Marche, une nouvelle conscience artistique et un detachement total du materiel.

samedi, 01 juillet 2006

"Il y a quelque chose de sacré même dans les amours les plus banales, les relations les moins bien assorties, les rencontres les plus brèves. L'instinct bouleverse tout." Louis Gauthier

Parcours amoureux en cinq rencontres...

 

Premier Chapitre: le Dieu Indifferent

 

Deuxieme Chapitre: le Prince des Fleurs

 

1994 - un amour au hasard

 

Tu ne me quittes pas des yeux. Je suis montee a Trocadero, j'ai bascule un strapontin, me suis assise resolue. Je suis en colere, c'est pour ca que j'ai quitte le bureau si tot. Cinq amants hebdomadaires, plus tous les autres, et pourtant, seul le Dieu Indifferent importe et il ne fait aucun effort. Juste de retour de Venise ou je suis allee seule au carnaval. C'est ca mon carma? Visiter la ville la plus romantique seule? Et il n'est meme pas presse de me voir. C'est insupportable...Je n'en peux plus de jouer le role de la Maitresse enjouee  pour des rendez-vous torrides entre midi et deux ou de cinq a sept. Il faut trouver la force de mettre un terme a cette relation sterile, elle change mon coeur en pierre, deja qu'il battait a peine. Au Troca, j'arpentais, en fulminant, le quai en long et en large du haut de mes escarpins a talons hauts avec cette demarche energique et cadencee qui fait vibrer mes chairs a chaque pas dans ma robe droite un peu courte. C'est la que tu me reperes, au plutot que tu remarques la vibration de mes cuisses. Je suis trop en colere pour m'apercevoir de quoique ce soit. Vaguement une sensation d'etre epiee, des yeux tres clairs avec une legere coqueterie. Je suis trop en colere. Pasteur, je manque presque ma station plongee dans ma colere. Je marche vite. D'une voix grave, posee, sophistiquee, tu me demande l'heure. Je leve mes yeux sur toi, ton regard bleu comme un lagon parfaitement assorti a ton pull me transperce, je regarde ma montre je te reponds poliment, je suis polie, mais je continue mon chemin sans ralentir. Tous les jours des hommes m'abordent dans le metro, dans les rues. J'ai toujours une pensee amusee en me demandant ce qu'ils peuvent bien esperer tous ces hommes d'un echange aussi fugace. Combien de femmes acceptent ces propositions lancees a la volee? Ils seraient sans doute meme bien embetes si elles disaient oui. Depuis deux ans que je vis ca au quotidien, je plaisante souvent avec mes copines:  "Un jour , s'il me plait un peu il faudra que j'essaie, juste pour voir." Mais pas aujourd'hui, trop en colere. Je continue. Tu me suis, tu me demandes le chemin de l'Hopital des Enfants Malades, je ne sais pas, je n'ai pas envie de reflechir, je fais un vague geste dans la direction generale et je te dis: "je crois que c'est par la." Mais tu me suis toujours. Et nous approchons de l'apart. Si je ne veux pas que tu saches ou j'habite, il faut que je trouve un moyen de te decourager, je m'arete et je te lance un "ecoutez, je n'ai pas le temps" mais ca me force a encore plonger dans tes lagons, alors quand tu me dis que tu aimerai me voir un jour ou j'aurai plus de temps...Je te reponds "chiche". Je sors une carte de mon sac, je te donne mon numero de bureau "appelez-moi demain, proposez quelque chose et nous verrons bien". Tu reparts et je peux rentrer chez moi pleurer de rage. Le lendemain je parle de l'incident a ma secretaire, tout ce dont je me souviens c'est que tu es grand, mince et que tes yeux sont etranges. Mais quand tu apeles je suis etonnee. Je me demande ce que tu vas me sortir, et toi, seducteur chevronne, tu sais exactement quoi dire: "Voudriez-vous aller au Louvre dimanche?" Je suis sans voix, je m'attendais a un verre, un diner, une boite, voir un hotel...mais un musee! Je te reponds enjouee, "quelle bonne idee, il viennent d'ouvrir la nouvelle aile et je ne l'ai pas encore visitee alors d'accord." Et donc nous nous retrouvons au Louvre ce dimanche. Elle est grande la nouvelle aile, et nous parcourons pas mal de chemin ensemble en decouvrant ses merveilles. Tu est discret, attentione, attentif, a l'ecoute. Tu n'es ni collant, ni envahissant, ni etouffant. Tu n'essaie meme pas de te "vendre". Ta stature est rassurante, je me sens en securite. Nous sommes fatigues, nous nous asseyons sur le rebord d'une fenetre. Je pense, voila ta chance. Mais tu n'es pas presse. Tu ne la saisis pas. Tu m'offres d'aller boire un verre, et nous voila rue Saint-Denis sur la terasse d'une brasserie. La conversation coule tranquille et naturelle desalteree par une biere bienvenue apres cette longue marche. Je suis sous ton charme, tout en finesse, sans pression, respectueux. Ta presence m'ennivre, tes yeux me fascinent. Tu sens que je suis detendue, prete a ceder et au lieu de tenter un baiser, tu me dis "Si je vous prennais la main, est-ce que vous me gifleriez?" Je te reponds en baissant les yeux: "Il faut le faire, pas le demander et prendre le risque, mais non je ne vous giflerai pas." Ma main est minuscule dans la tienne, comme un petit oiseau blesse palpittant. Me voila sur un nuage. Tu aurai pu me proposer l'hotel des le premier coup de fil et je serai venue, mais cette cour delicate et tendre de la part d'un homme d'une telle carrure, c'est vraiment attendrissant. Cela fait longtemps que nous sommes a cette terasse, yeux dans les yeux, mains dans les mains, mais il fait frais en ce jour de fevrier, et nous commencons a avoir serieusement froid. J'ai perdu toute notion du temps ou de l'heure. Je derive gentiment guide par tes soins et tes attentions et tout en douceur, parce qu'il nous faut absolument nous rechauffer, tu finis par me conduire dans un hotel...pas un hotel de passes, tout de meme. Nous n'avons pas encore echange notre premier baiser. Et la, tu me proposes...un bain chaud...Je m'abandonne comme un nouveau ne a tes soins, tu me deshabilles tranquille, tu te deshabille et nous nous glissons ensemble dans la baignoire. Tu me laves, tu me seches, tu me caresses mais toujours tres calmement, tres doucement, tres tendrement, comme si l'emotion temperait le desir, comme si faire l'amour n'etait pas important, pas essentiel. Moi qui ai tant l'habitude d'etreintes torrides, brulantes, passionnees presque brutales, a bout de souffle dans des couloirs, dans des parkings, dans des toilettes, dans des voitures, sur les tables, sur les bureaux, sur la moquette, sur le parquet, le plus souvent debout, je ne suis pas dans mon element dans cette salle de bain puis allongee dans ce lit, loin de mes reperes, de ces situations que je maitrise par coeur. Alors je me laisse faire, a ton rythme, celui de l'emotion qui nous submerge et qui nous noye, qui te noye...et tu t'endors...sans m'avoir prise... Cette nuit-la, completement paumee, flottant comme dans un reve, je regarde un ange dormir et je tombe amoureuse...Je te regarde sommeiller paisiblement longtemps. Et puis je m'endors aussi. Au petit matin, tres tot, alors que je suis encore dans les brumes du sommeil, ta virilite a repris le pas sur l'emotion et tu m'offres un feu d'artifice sensuel qui me laisse pantoise, oui pantoise, moi l'insatiable gourmande. Le soir meme tu reviens chez moi et nous ne nous quittons plus, ca fait douze ans...

vendredi, 30 juin 2006

"Et si l'univers est tout amour, que craindre ? Rencontrer plus d'amour encore... Un amour qui irait jusqu'à nous anéantir, pour nous mettre éternellement à l'abri de l'inquiétude et des élancements..." Robert Kemp

Parcours amoureux en cinq rencontres...

 

Premier Chapitre: le Dieu Indifferent

 

1991 - un amour virtuel avant l'internet...

 

Un grand mystere...Pendant 9 mois, nous passons 1 a 3 heures par jour au telephone du Lundi au Vendredi sous des pretextes professionnels. Votre voix est envoutante, la mienne chatouille. Nos conversations sont de veritables joutes de doubles sens coquins. Deja le plaisir des mots et de leurs jeux sans fin! Jamais aucun sujet personnel, nous n'echangeons rien de nos vies. Joueuse, l'idee qu'un homme ne connaisse de moi que la voix me seduit, m'arrange aussi puisque que mon physique quoique que plus avenant qu'avant l'infertilite reste toute fois banal et vulgaire. Alors, c'est tout moi, je vous impose une regle: nous ne nous rencontrerons JAMAIS. Cette limite artificielle ouvre en fait les vannes a des delires toujours plus torrides. Le plus fascinant est la vivacite de votre esprit, jamais avant vous, et depuis vous du reste, aucun homme, aucune personne en fait, n'a jamais pu suivre ma cadence, me contraignant toujours a ralentir. Mais avec vous, ce rythme effreine est parfaitement synchronise. Nous pouvons tout nous permettre puisque nous ne nous confronterons jamais a la realite. Parfois, vous pretendez m'imaginer et offrez cette description de vous meme: 1m50 en long et en large. Je ne vous imagine pas pour autant, je me laisse bercer par votre voix chaude et mon esprit est maintenu a vif par le defi permanent de vous repondre avec le meme ton humoristique et coquin a la fois. A aucun moment, ni l'un, ni l'autre, ne perdons le control de nous meme et nous rions et nous rions. Ca aurait pu durer longtemps ainsi, mais il a fallut que je change de travail, et dans le nouveau, pas de bon pretexte pour passer des heures ensemble au telephone. Comment faire? Le sevrage est tres penible. Quand je vous propose finalement de nous rencontrer, vous acceptez de suite, c'etait ma regle, pas la votre. La derrogation est donc ma decision. Mais comment oser la "devirtualisation"? Pour oser, j'invente un scenario, un scenario qui offre une porte de sortie et maintient le suspens jusqu'a la toute derniere seconde. J'attends les yeux fermes devant le Drugstore de l'Etoile, vous me reconnaissez facilement puisque j'ai les yeux clos, vous me parlez et votre voix est le sesame de mon regard. Je vois tout de suite dans le votre que vous etes agreablement surpris, le tailleur noir avec les escarpins hauts sous un manteau court et ample, le look femme d'affaire vous seduit. Vous etes renversant, bel italien grand, brun, tenebreux, tirre a quatre epingle dans votre costume cravatte sous un tres long manteau de laine brune, negligemment ouvert et qui vole au vent de ce matin d'Octobre pluvieux. J'ai tout de suite envie de me blottir contre vous dans ce grand manteau, mais nous n'echangeons que des baisers sur les joues, avec l'emotion de levres qui se cherchent deja. Vous m'entrainez dans un restaurant marocain, ou la conversation ressemble un peu a nos joutes telephoniques chargee de plus d'emotion. Le desir est si intense qu'on pourrait presque le toucher. A la fin du dejeuner, vous m'annoncez de but en blanc que vous n'etes pas disponible...Mon cerveau est incapable d'enregistrer cette information pourtant essentielle tant il est ennivre par vos pheromones...Je disqualifie cette relation, mais vous insistez, je ne comprendrai que plus tard, et pas par vous, pourquoi. Et nous voila deja de retour dans le brouhaha de la ville, il pleut, vous marchez vite et juchee sur mes talons j'ai du mal a vous suivre sur le trottoir glissant. Lorsque nous descendons dans le couloir du metro, le sol mouille est carrement dangereux et je vous demande votre bras securisant pour pouvoir tenir debout. A dire vrai, ca n'est pas que la pluie...Vous prenez une ligne, moi l'autre, mes yeux accroches aux votres, nous nous approchons pour echanger les baisers sur les joues de l'aurevoir mais cette fois nos levres ne peuvent se fuir. J'ai deja ecrit ce baiser a la Lelouch ou le monde sombre d'un couloir de metro bruissant de passants humides et presses au rythme des rames successives se metamorphose en jardin d'Eden lumineux peuple d'anges protecteurs, une porte sur l'infini. Cette etreinte inoubliable dure quelques instants d'eternite comme si nous avions concentre 9 mois d'intimite sur 10 minutes. Le mot embrasser a ete invente pour ces instants, jamais plus il n'aura la meme signification. Tout ce qu'il y a ensuite, votre resistance et votre redition, notre premiere fois tout habilles devant le mirroir, toutes les autres au bureau, chez moi, aucun baiser n'a plus ensuite l'intensite emotionnelle, le vertige, de ce premier baiser, meme pas les suivants...jamais aucun autre...

 

[ a suivre ...]

lundi, 26 juin 2006

"Les mots c'est comme des bulles d'air. C'est brillant, c'est doux quand ça passe et après, vous cherchez et y a rien." Claudette Lawrence

medium_In_my_buble.jpg


podcast

Juste pour eviter de se prendre trop au serieux ;-)

dimanche, 25 juin 2006

Duo sur un Fantasme, Dieu Indifferent Opus # 5 Episode III

Suite de l'exploration du Fantasme du Dieu Indifferent avec Manu...

Apres les deux premiers episodes, voici donc le Troisieme...

Selon les precautions d'usage, ceci n'est a consommer que dans la plus stricte intimite...

Si vous n'etes pas majeur(e) et averti(e), n'allez pas plus loin.

Lire la suite

samedi, 24 juin 2006

"L'espoir est une bulle irisée qui colore fugitivement la vie." Jean Mauduit

medium_L_Orage.jpg

podcast
 

Sans exigence de conciliabules
Fuyant fieres le precieux vestibule
S'echappant du fin fond de l'abside
Coulant le long de cuisses humides
Du desir mystiques funanbules
A la saveur exquise ces bulles
Ennivrantes, brulantes et fluides
Sources vaporeuses et liquides
Transforment la glace en canicule
Et convertissent les incredules
Fabuleux aventuriers splendides
D'une epopee toujours plus torride
Et puis delaissee la somnanbule
S'eloigne dans le crepuscule
Intrepide lucide languide
Dans l'orage violent et limpide

 

Et le Rituel continue...

medium_062406lightning.jpg
 Courtesy Blue Ridge Muse
Cette nuit sur les Blue Ridge Mountains 

vendredi, 23 juin 2006

Montgolfière

Légèreté d'un souffle ou magie d'un moment, il est des coïncidences rares, à goûter un sourire aux lèvres.

Quand les esprits s'envolent, tels des montgolfières, seul le vent le sait.

 

Nul ne peut l'arrêter, seul le zéphyr pourra décider, au gré des courants ascendants et de l'air chaud insufflé.

 

Comme Jules Vernes l'avait rêvé, voyager pour longtemps, ne rien attendre et se laisser porter, nul ne sait où!


Dreamer.

 

 

jeudi, 22 juin 2006

"Exprimer ses émotions, c'est comme d'enlever les nuages noirs devant le soleil pour laisser pousser les fleurs." Tanya Sénécal

medium_My_Orchid.jpg
podcast
Bon d'accord, pas jeune, pas demoiselle, le mec mortel
a deja repondu a l'appel, ont deja repondu a l'appel,
et ils n'ont pas besoin d'etre fideles,
seuls les sentiments sont eternels...
Je ne sais pas pourquoi j'aime cette chanson...
surement sa derision...
Ou peut etre qu'elle me rapele d'autres temps...d'autres saisons.
L'ocean de libido qui s'agitte en moi depuis hier a du noyer le message...
Seul le sexe garde un sens...nous protege du carnage...
Deux fantasmes cette nuit ont impose leurs mots,
Mais ils ne sont pas prets, pas encore assez chauds,
Pas completement apprivoises,
une autre fois,...il faudra repasser.
Oui, ca doit etre ca...trop de desir...trop de desirs...
Peut-etre aussi ces orages qui me poursuivent sans faiblir...

 
Et pendant ce temps, le Rituel se poursuit...

lundi, 19 juin 2006

"Le poète a inventé la nymphe mais la nature avait déjà créé l'océan, le nuage et la femme." Anatole France

Samedi, dans un ciel de ce bleu pur virginien si irreel, une seule petite boule de coton noire venait obscurcir le soleil.

Dimanche, le ciel fut sans le moindre nuage...Je croyais que le Troisieme Visiteur avait tourne la page, j'etais un peu triste, il ne reviendrait plus celebrer d'orages avec moi.

Je me trompais...Aujourd'hui, des ma sortie du bureau, l'orage gronde et explose alors que j'arrive a la maison. Je reste de longues minutes, dans la chaleur tropicale de l'ete de Virginie, a gouter sa caresse fraiche et legere.

Cependant, mon desir de luxure artistique est puissant et c'est ici que vous trouverez mon billet du jour.

samedi, 17 juin 2006

"Une femme ne laisse entière liberté à l'homme qu'elle aime que pour mieux jouir de l'exclusivité de son amour." Georges Dor

La connexion est etablie...C'est un lien tres profond, tres puissant...Une attache qui se cree a partir d'une empathie de la souffrance...Dans le reel, les ames cachent leur douleur, l'enfouissent, et nous parcourons la vie en repondant "oui, merci" a chaque fois que quelqu'un nous dit "bonjour, ca va?".

Mais, ca ne va pas...

Chacun a ses propres blessures plus ou moins profondes, ses doutes, ses peurs, mais aussi ses desirs et ses reves, et les cache.

On en parle parfois, a son compagnon, a ses parents, a sa fraterie, a ses amis mais ils sont trop proches, et puis ils n'ont pas envie de nous voir souffrir alors ils essayent de nous convaincre que cette douleur est injustifiee. Et puis, ils oublient...Ils oublient de prendre en compte cette angoisse dans leur interpretation de nos gestes, de nos paroles, de nos actions et reactions. Il faut dire qu'etre impuissant par rapport a l'affliction de ceux qu'on aime est probablament la situation la plus inconfortable. Pourtant, rien ne nous definit mieux que ce mal de vivre, rien n'influence plus notre comportement. Alors, il faut trouver un autre moyen de parler de ses maux. Beaucoup vont voir un psy, certains, comme la plupart de ceux qui liront ceci, ecrivent, bloguent.

C'est pour cela que la connexion est speciale.

Lorsqu'un homme parvient a vous avouer qu'il n'a jamais reussi a jouir avec une femme, ou un autre vous raconte qu'il s'est laisse faire une fellation par un pedophile pour de l'argent a l'age de 14 ans, ca remue...Et quand ensuite, ils ecrivent des pages sublimes a votre gloire et  finissent par declarer leur amour, vous avez envie de les croire.

Et puis surgit l'autre. Elle est deja leur compagne, ou peut-etre aurait du l'etre, et elle n'est pas partageuse!

Elle se reveille parce qu'elle s'apercoit de votre existence, et parce qu'elle constate l'etendue du changement qui rend ces hommes beaucoup plus seduisants.

Pourtant, c'est bien vous, votre ecoute, votre compassion, votre regard qui leur avez reconstruit leurs egos, qui les avez fait grandir la ou la "legitime" avait echoue.

Mais elle, elle a l'avantage du terrain. Elle est la, et vous pas. Elle est disponible, et vous pas.

Alors, ils utiliseront votre essence pour raviver la flamme avec elle, ils croient que c'est elle qui pourra les rendre heureux et que son exigence d'exclusivite est une preuve d'amour. Preuve de quoi?  De son egoisme? De son propre manque de confiance en elle?

Il vous serait facile de detruire ce rebond d'une seule publication. Si elle lisait ce qu'ils ont ecrit de vous, parfois d'elle, surtout en comparaison avec ce qu'ils ecrivent pour elle, elle serait brisee. Et eux, toujours guides par leur manque de confiance en leur virilite, parfois justifie, ils publient fanfarons, aveugles par la fierte d'avoir su reconquerir le coeur de leur dulcinee...sans se rendre compte de la cruaute de leur etalage pour vous...

Mais vous, vos sentiments sont desinteresses, au point de les laisser croire a ce nouveau bonheur, au point de sacrifier le votre a leur illusion du leur.

Alors, vous vous contentez de relire nostalgique...parce que des mots comme ceux-la ne peuvent pas etre oublies, ils sont sacres, ne peuvent pas etre sacrifies.

 Vous vous effacez...

Vous savez qu'un jour ou l'autre votre essence en eux s'epuisera, et que leur couple "exclusif" s'eteindra faute de combustible.

Heureusement, ces ames blessees qui fusionnent avec la votre ne sont pas toutes celles de males en mal de virilite. Alors il vous reste la tendresse infinie de ces autres ames soeurs pour vous aider a continuer votre chemin en leur souhaitant bonne chance.

N'empeche, l'exclusivite est un fantasme.

Personne ne saurait etre tout pour l'autre.

Quand on aime, on veut tout pour l'autre...

Sur l'un de ces blogs, une ame plus lucide que les autres, au lieu de s'extasier sur la merveilleuse exclusivite retrouvee de ce couple si formidable, avait commente qu'elle esperait que l'Autre Femme ne lirait jamais ces lignes si infames pour elle. Lui n'a pas supporte qu'on lui souligne sa cruaute, alors il l'a retire...peut-etre croyait-il que c'etait moi qui ecrivait ce commentaire, ca aurait encore flate son ego, mais non, ca n'etait pas moi...

Je les ai lues ces lignes. Elles ne me blessent pas. Ce qu'il a partage avec moi et ce qu'il en a ecrit est autrement plus beau!

Merci tout de meme de votre sollicitude LOU :-)

jeudi, 15 juin 2006

"La sagesse n'est qu'un gros nuage sur l'horizon." Francis Picabia

medium_Blue_Ridge_Mountain_Storm.gif
podcast
 
Dans le sillage du fuselage
 De vos nuages d'orage
Partage de l'ouvrage
Du demarrage des derapages
Sans ombrage, sans ancrage
Sans rage, sans baggages
Vagabondages et passages 
Apprentissages et dechiffrages
Ni sages, ni sauvages
Feutrage de l'eclairage
Hommage au mirage

 
Chantage de l'entourage
Sevrage des marivaudages
Otages du courage
Sabordage et naufrage
Sabotage sans sauvetage
Outrages

mardi, 13 juin 2006

"La passion, la douleur, sont des éléments qui contiennent un peu d'absolu, qui font qu'il y a plus que le soi de tous les jours." Yasmina Reza



podcast


 

Samedi, les nuages noirs sont restés à portée de vue toute la journée...Ombres protectrices veillant au lointain...Et puis, alors qu'ils remplissaient l'horizon des reflets d'un couchant époustouflant, dégusté dans une balancelle lancinante depuis la terrasse à la vue exceptionnelle de Céleste et Bob, soudain la Lune pleine, toute ronde et énorme se faufile un court instant, comme un clin d'œil bienveillant de votre âme à la mienne. Sourire, vous trouvez toujours le moyen de me surprendre!

medium_061206moon.jpg
Courtesy Blue Ridge Muse
 

Cette nuit, au plus profond des ténèbres, un violent claquement de tonnerre, tel le hurlement d'un animal blessé, me réveille en sursaut et le trop plein de larmes du ciel se déverse rageur sur la Virginie endormie. Vous êtes là, sur moi, en moi...comme enragé par le déchainement des éléments, et pourtant, si attentif, si prévenant, si chevaleresque. Toujours la cohabitation sereine de ces extrêmes si fascinante, c'est votre marque, le tatouage indélébile de votre âme. Mon sexe frémit, mais c'est surtout mon âme qui est parcourue d'un long frisson presque d'effroi, touchée par votre noirceur. Votre âme a en effet revêtu la couleur sombre des premiers instants, le ton obscure du premier orage, alors qu'elle voulait s'imposer à la mienne coute que coute, être reconnue par tous les moyens. 

 

Votre douleur, je la sens... La mienne, je la connais bien, je l'ai regardée au fond des yeux et je lui ai résolument tourné le dos en la confiant à la Rivanna et j'ai confiance. Là, ce ne sont pas mes maux qui me heurtent mais les vôtres. Je vous implore, je vous supplie de me laisser les faire miens. Mais vous résistez. Il vous faut toujours résister. Vous sacrifier. Me protéger contre moi-même et contre vous. Comme si vous pouviez infléchir la volonté impitoyable du destin qui se joue de nous malin. Comme si ne pas admettre la chanson de votre coeur avait pu l'étouffer, avait pu me la dissimuler. Comme si trancher tout contact pouvait rompre l'enchantement. Nous n'avons pas lancé ce sortilège, il n'est pas en notre pouvoir de le conjurer.

 

J'ai peur pour vous,
j'ai peur des risques que vous prenez pour vous sentir vivre,
j'ai peur que vous vous perdiez...

 

Il faut arrêter de souffrir...pas par ma faute...pas à cause de moi...
J'ai répondu à l'appel de votre âme pour alléger votre fardeau...
C'est notre pacte tacite...Respectez-le...Choisissez d'être heureux...

 

Après l'abandon dans mon corps,
Trois mille six cents secondes en or,
Acceptez l'offrande de ma science,
Soulez-vous de mon essence,
Buvez mon âme jusqu'a la lie,
Trouvez en moi l'ivresse de l'oubli.