vendredi, 22 septembre 2006
"La douceur c'est la plénitude de la force." Alphonse Gratry
Pourtant il fallut continuer sans vous la défaite de l'espace
Vous vouliez vivre les enchantements des contes de fées
Et aux belles écorchées, il est si difficile de résister
Pendant que dans les illusoires chairs vous batifoliez
La soumise, stoïque et triste, vous observait vous étioler
Certains domaines doivent par soi-même s'appréhender
Une fois libéré des sortilèges fictifs des âmes égarées
Et affranchi de la vision translucide de l'extasiée effacée
Tout au fond de la surface intérieure resplendit la vérité
Lorsque de votre coeur meurtri vous accepterez la grâce
Vous volerez seul dans les chaos épanouis de l'espace
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jeudi, 21 septembre 2006
"Puisse le Grand Mystère faire se lever le soleil dans votre coeur." Bénédiction Amérindienne
Épiderme de cristal vibre en brise sirupeuse
Chairs pierres infusent d'un magma cryogénisé
Immobile est élan des faiblesses mystérieuses
Tel un microcosme de géants dociles et ailés
Il existent de très calmes torrents d'insignifiance
Qui s'ouvrent aux êtres affranchis de la défiance
Alors à la source tarie du néant prolifique
Jaillit la douce étincelle d'un turquoise plastique
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mercredi, 20 septembre 2006
"Vivre intensément ne signifie pas vivre chaque jour comme si c'était le dernier mais comme si c'était le premier." Paul Carvel
Incendient le temps brisé en jets de joies ascétiques
Abandonnés aux pulsions du vide de la création
Se rendre sans conditions à la voix du fou silence
Pales feux follets arrêtés sur images d'émotions
Immobiles et grouillant dans leur statuesque danse
Les dentelles chimères de la symphonie cosmique
Incendient le temps brisé en jets de joies ascétiques
Aux yeux lavés du coeur, le nuage qui couvre l'astre
Est un resplendissant linceul d'étincelles indigos
Mirage immolé à une exclusivité désastre
Enfermé dans une naphtaline de papier de mots
Les dentelles chimères de la symphonie cosmique
Incendient le temps brisé en jets de joies ascétiques
Parfois il suffit de croire que rien n'a d'importance
Ou que même si c'est essentiel, que c'est hors de contrôle
Pour qu'éléments futiles s'alignent pour faire sens
Dans une ineptie logique, burlesque et sans paroles
Les dentelles chimères de la symphonie cosmique
Incendient le temps brisé en jets de joies ascétiques
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mardi, 19 septembre 2006
"Prenez-moi tout mais laissez-moi l'extase et je serai plus riche que mes semblables." Emily Dickinson
A l'orée de la foret du temps inexistant
Un fil de soie de verre effervescent
Silencieux comme la corde d'une harpe
Musical comme le chant d'une carpe
De chaque coté, tout et rien
De chaque coté, plus et moins
Sur le filin vital, le pied de l'extasié
Nage et se noie dans le délicat brasier
Porté et consumé par l'abandon obscène
Invisible et opaque à celui qui possède
De chaque coté, plus ou moins
De chaque coté, tout et rien
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lundi, 18 septembre 2006
"La joie que nous inspirons a cela de charmant que, loin de s'affaiblir comme tout reflet, elle nous devient plus rayonnante." Victor Hugo
Charmer son serpent
Devenir son amant
Charmer son triste sire
S'abandonner au pire
Charmer sa luxure
Être impur et pur
Charmer le temps
Lui dérober ses instants
Charmer l'espace
Lui voler l'étendue rapace
Charmer l'eau
En faire un brasero
Charmer la terre
En faire un mystère
Charmer la flamme
En faire une lame
Charmer l'air
Enfer de Chair
Et puis, renier le charme
Dans un sourire de larmes
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"Le son du tambour dissipe les pensées." Joseph Joubert
Bang! Bang! Bang! Bang!
Les caresses du souffle grinçant
Sur le large tambour monacan
Enracinent le coeur éclatant
Bang! Bang! Bang! Bang!
Les doigts s'enfoncent à la surface
De la terre frugale et fugace
Purgent leur lumière et s'effacent
Bang! Bang! Bang! Bang!
Une poignée de poussière
La peau tendue de prières
L'âme rendue au vert
Bang! Bang! Bang! Bang!
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dimanche, 17 septembre 2006
"C'est de l'intérieur de soi que vient la défaite. Dans le monde extérieur il n'y a pas de défaite. La nature, le ciel, la nuit, la pluie, les vents ne sont qu'un long triomphe aveugle." Pascal Quignard
Croire connaître le sifflement du vent
S'apercevoir de son silence puissant
Croire connaître les envolées charnelles
S'apercevoir que seul le coeur fait ailes
Croire connaître le goût enivrant du pouvoir
S'apercevoir que la possession est désespoir
Enveloppés de doutes et de certitudes
Se battre pour l'hypothétique complétude
Avant de comprendre que la bataille est futile
Avant de s'équilibrer d'un battement de cil
Chercher, imaginer, inventer un sens à la vie
Le voir dans la brûlure du jour dans la goûte de pluie.
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samedi, 16 septembre 2006
"Qui aime la femme est cousin du soleil." Proverbe turc
Le vent dépose une mousseline de cristal
Dans les draperies de cieux brumeux de métal.
Au loin, à coté, la fête bat son plein de vide,
Des dizaines d'enfants courent en rires limpides.
Les yeux au firmament, il n'y a que dans les nues
La caresse bruissante de l'Amour reconnu.
La noirceur complice de l'orage fusionne
Avec le soleil en clin d'oeil d'ombre lionne.
Rien ne perturbe l'alignement impalpable,
Solide, l'eau insondable coule ineffable.
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vendredi, 15 septembre 2006
"La parole est une aile du silence." Pablo Neruda
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jeudi, 14 septembre 2006
"La douceur est invincible." Marc-Aurèle
Leurs bagues divaguent exhangues
Un cri cramoisi cristalin
Crucifie un éclat écrin
Une éclaboussure incarnate
S'écrase acrobate écarlate
Les dagues des vagues tanguent
Leurs bagues divaguent exhangues
Quand l'ombre d'égérie éclair
Distille la susbtance au vent vert
La douceur défait le dedale
D'issues desaffectées vandales
Les dagues des vagues tanguent
Leurs bagues divaguent exhangues
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"Quand on surveille, les patates cuisent trop lentement. Quand on va faire du piano en attendant, elles cuisent beaucoup trop vite." Thierry Midy
Ça m'angoisse un peu. Il y en a un qui dirait qu'il n'y a pas de vie privée sur un banc public, et il aurait raison...
N'empêche, surtout quand un visiteur "n'a pas le temps" de s'adonner a l'un de nos rites et qu'il trouve tout de même 6mn20 pour venir lire ici, j'avoue que ça m'agace...
Je sais que parfois on est pas prêt pour le dialogue, surtout avec une envahisseuse comme moi, et je le comprends. Ça m'arrive souvent aussi, même si j'essaie de m'en préserver. Mais ce qui me dérange, c'est cette inégalité. Eux ont les moyens de "prendre des nouvelles" sans avoir a en donner. Ils me laissent donc dans l'incertitude et l'ignorance qui viennent s'ajouter a la cacophonie ambiante de leur multiples présences...J'essaie de me blinder, de me dire que cet "espionnage" pseudo anonyme reste un hommage même muet, une attention...Mais j'ai un peu de mal surtout quand le cas isolé se transforme en épidémique et qu'ils sont plus d'un a opérer de la sorte, voire tous le même jour! Je sais, c'est de ma faute...Je paie ma transparence sur la non-exclusivité de mes relations. Ils doivent tous penser qu'ils peuvent être silencieux quelques jours, il y en aura toujours un pour s'occuper de moi...Sauf que c'est aussi vrai que de se dire: "si je perds la vue, les oreilles prendront la relève..."
Mais bon, comme je n'attend et n'exige rien, ce qui peut etre pris a tort pour de l'indifference, et que je pardonne toujours tout, ce qui a nouveau peut etre confondu a tort avec de l'indifference, que puis-je espérer d'autre?
mercredi, 13 septembre 2006
"Rêve comme si tu vivais éternellement. Vis comme si tu allais mourir aujourd'hui." James Dean
Les perles statiques des miroirs évidés dévalent
Érodant l'excédant luminescent qu'elles avalent
L'Amour au coeur de pierre, discret frimeur
S'ouvre en s'enfermant sur les chaudes rancoeurs
Et le venin savoureux remplace les pleurs
Toute voix exogène est joyeuse frayeur
La lumière laborieuse, infertile farceur
Quand la grouillante solitude la satisfait par erreur
Les perles statiques des miroirs évidés dévalent
Érodant l'excédant luminescent qu'elles avalent
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lundi, 11 septembre 2006
"In a strange way a lot of our response to Sept. 11 was modeling ourselves as much as we could on the people of London during the Second World War and the incredible way they withstood the attacks during the Battle of Britain..." Rudi Giuliani
Mais, au risque de baisser dans votre estime, le 11 Septembre pour moi n'est rien de tout cela. Cette tragédie à mes yeux a dévoilé une Amérique que vous ne connaissez probablement pas, une Amérique dont je ne soupçonnais même pas l'existence, même en y ayant vécu déjà plus de 3 années, loin des affrontements d'idéaux et de la politique, loin des clivages sociaux et raciaux, une Amérique que je n'aurais sans doute jamais connue sans le 11 Septembre 2001. La vraie force de ce pays n'est pas dans les politiques tous aussi corrompus que partout ailleurs, elle n'est pas dans ses multinationales qui avancent en écrasant tout, elle n'est pas dans son armée ultramoderne, dans son dollar, dans son libéralisme, la vrai puissance de cette nation est qu'elle a un coeur!
Là ou les institutions échouent, ou le gouvernement failli, le coeur de Amérique s'impose, il rayonne...
Il en fut ainsi au lendemain de ce dramatique mardi, le coeur de Amérique c'est soudain mis à battre de tout son Amour. La solidarité et la générosité ont pris le pas sur le débat. Les américains se sont précipités pour donner leur sang, ont organisé des collectes, ont parcouru des milliers de kilomètres en voitures, ambulances, camions de pompier pour venir prêter main forte à New-York à genoux. Ils se sont débrouillés pour rapatrier tous les voyageurs coincés loin de chez eux par l'arrêt du trafic aérien. Ils ont une puissance d'organisation extra-gouvernementale qui nous est étrangère dans l'hexagone. Mais plus encore que cette impressionnante débauche de charité, l'atmosphère était un mélange de deuil et d'amour, il y avait une vibration extraordinaire, comparable à celle d'une famille unie par la perte d'un proche.
Nous, nous sommes descendus du 24eme et avons chanté plusieurs dimanches d'affiler, oui nous les impies, les anticléricaux, avec les africains américains de la petite église baptiste nichée dans l'ombre des 42 étages d'Eugenie. Ces inconnus ont accueilli notre détresse d'expatriés loin de la protection de leur famille sans question et sans discrimination, en toute simplicité et nous ont aidé à remonter la pente.
Et puis le coeur s'est rendormi, laissant la place au pire de ce pays, la guère inepte motivée par des intérêts particuliers.
Et puis Katrina a frappé, réveillant à nouveau ce coeur pur, bien que souvent exploité et les chaînes de solidarité ont ré-émergé, palliant aux graves insuffisance du gouvernement fédéral qui contrairement au 11 Septembre ne fut pas compensé par l'efficacité du gouvernement local.
Oui, l'Amérique a un coeur, malgré la superficialité de la plupart des gens, malgré les carquants de la conformité bien pensante, malgré qu'ils soient souvent incultes, basique et barbares, malgré tous les laissés pour compte et le quart monde qu'elle ne nourrie pas. Et les terroristes, fous de dieu, ont, contre toute attentes, en fait dévoilé des valeurs de solidarité et de générosité chères à l'islam...
samedi, 09 septembre 2006
"C'est l'incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume." Oscar Wilde
Brumes du matin, d'où vient cette fascination insatiable pour le brouillard?
Peut-être d'être née au pays des étangs, peut-être d'avoir grandi dans une ville à deux fleuves...
Souvenir..Pour aller au collège, je marchais le long d'une haute muraille grise qui enfermait tout un pâté de maisons et abritait des entrepôts. Sur le trottoir d'en face, de petits pavillons de banlieue avec leurs coquets jardinets miniatures. Cette rue, à cause du mur mystérieux était un peu étrange et mes amies préféraient emprunter un chemin plus long, d'autant plus qu'y sévissait parfois un exhibitionniste à mon sens pas très impressionnant. Je n'avais déjà aucune pudeur corporelle, la nudité ne me faisait ni chaud, ni froid, et puis elle était très petite par rapport à celles que j'avais déjà vues...Pour faire comme les autres, je m'en étais tout de même plainte à Maman qui m'avait à son habitude disqualifiée d'un geste las de la main: "T'as qu'à changer de trottoir"...Donc, souvent j'étais la seule âme en mouvement à longer ce mur. Je goûtais la solitude de cette courte marche en imaginant des mondes merveilleux par delà la barrière énigmatique.
Les jours de brouillard étaient mes favoris. A 11 ans, j'avais déjà lu le Grand Meaulne, et beaucoup d'autres choses qui n'étaient pas de mon âge, et le brouillard était devenu mon ami, compagnon des errances d'un imaginaire fébrile. Je m'enfonçais avec délectation dans la ouate savourant chaque pas dans mes mondes intérieurs où tout était possible. L'épaisseur de l'air faisait comme un cocon à mes divagations peuplées d'elfes et de sorciers tous droits sortis des volumes chéris de Tolkien ainsi que d'individus dotés du don d'ubiquité qui, bien avant les téléporteurs de Star Trek, m'entraînaient aux confins d'aventures rocambolesques. Précoce, le coeur palpitant comme celui d'Anne Frank, je fabulais aussi de grands amours passionnels qui empruntaient les traits de Frank ou de Lilian.
Les sens mis en veille par cette atmosphère irréelle, la vision éteinte, ou plutôt éblouie par la blancheur impalpable, l'écoute assourdie par l'air cotonneux, l'imaginaire pouvait s'envoler plus haut que Jonathan Linvingston le goéland. Il n'y avait qu'une rue à traverser sur le trajet, rompant quelques instants les chimères extravagantes de mon esprit débridé. Mais chaque autre pas me conduisait plus profond dans ces contrées fantastiques où les fées rayonnaient en douces maîtresses d'un Univers sans violence où tout finissait toujours idéalement.
A cette époque, je préférai lire et songer la vie...
Un jour comme aujourd'hui, où le souffle vaporeux de la Rivanna confère à sa foret enchantée une aura délicate, j'aimerai retrouver l'innocence sans soucis des élucubrations idéalisées d'une pré-adolescente trop mure...
vendredi, 08 septembre 2006
"La beauté du monde, qui est si fragile, a deux arêtes, l'une de rire, l'autre d'angoisse, coupant le coeur en deux." Virginia Woolf
La lumière ne cesse de tressauter
Comme un vieux néon fatigué.
Ses hésitations sont accompagnées
D'un sifflement strident d'intuition activé.
Il y quelque chose qui cloche. Cette angoisse n'est pas mienne.
Le coeur brille toujours, sous la chape de plomb qui le freine...
De quel visiteur émane-t-elle?
Certains silences coupent les ailes.
Quand la lumière a grand peine
A repousser les ténèbres,
Peut-être quelques sourires...
Peut-être une bonne dose de rires...