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vendredi, 20 janvier 2006

Sur la route de Richmond...

Deja Vendredi et la triste perspective de la separation de fin de semaine...Peu inspiree aujourd'hui, peut etre a cause de la fatigue...Le poids des ans s'accumule. Se concentrer 3 heures a fond et l'energie s'epuise. Heureusement que j'ai eu mon MBA avant 25 ans!
La route aller a ete charmante, le lever du du soleil , offrant sa suprise habituelle, sur une journee radieuse, presque printaniere avec les 18 degres atteints vers midi. L'horizon blanchit, rosit, les effilochements de la brume virrent du gris cendre a l'orange, les ondulations bleutes des Appalaches veillent au loin. La lumiere se fait progressivement et lentement plus vive...Et puis, on pense a autre chose l'espace d'un instant et la boule replendissante de l'astre bienfaiteur vous rapele a l'ordre d'un rayon rageur en pleine figure! Jean-Jacques Rousseau le decrit bien mieux que moi, je crois dans l'Emile, il faudra que je vous trouve ce texte un jour. A Richmond apres la reussite de l'examen, je me suis offert le luxe d'une ville un peu plus grande que C-ville, quelques heures dans un centre commercial digne de ce nom et quelques amplettes impossibles ici. Puis, ca a ete l'enfer du retour. D'abords un soleil brutal legerement rasant qui avec les troncs d'arbres cree un effet de stromboscope qui rend la conduite plus que penible, puis un accident proche de l'arrivee qui bloque totalement la circulation pendant pres de 45 minutes. Apres ca, le lit a ete apprecie, et je n'avais meme pas envie de de faire l'amour...Meme la sensualite exacerbee de Pauline Laffont dans "L'ete en pente douce", les caresses sans equivoque de mon homme ou les madeleines au gingembre n'ont pu reveiller mon desir qui n'a repris ses droits qu'apres votre visite. C'est donc equipee de dessous excitants (bustier corset de satin violet et dentelle noire accompagne d'un string a coeurs assorti) que je suis venue travaille, seul promesse d'eclaircie dans une journee plutot maussade.

Comme a notre habitude, nous nous retrouverons dans nos reves chaque nuit avant de renouer la conversation Lundi. Bonne fin de semaine et surtout beaux reves!

Votre supplement d'ame soeur, Aude.

Votre dernier message de la semaine me fait encore une fois l'effet d'un puissant narcotique, chaque mot, aussi anodin puisse-t-il etre, diffusant une sensualite qu'il ne represente pourtant pas, transporte par un sang bouillant au plus profond de mon corps et de mon ame. Je suis heureuse et fiere que votre portefeuille de competences disponibles se reduise, Janvier c'est le creux du cycle. Si on peut en sortir vite, l'annee sera belle. Vous avez cependant raison, on est jamais content dans cette industrie et il n'y a pas de moments calmes...Mais, c'est aussi bien Francais que de toujours se plaindre :-) Est-ce que je me plains moi, des baleines qui me forcent a me tenir droite et a me cambrer quand je suis assise pour qu'elles ne me blessent point? Et bien non, j'en redemande :-) Si votre week-end serra sportif et footeux, le mien est place une fois de plus, sous le signe de la sexualite debridee. Demain, c'est Kidz-Night -Out...Et j'ai bien envie de tester une ou deux recettes aphrodisiaques sur Fred...
En fait, il a mis les enfants au cours de Karate ce soir...et comme ca dure 1 heure et demi, nous avons deja un peu de temps pour nous...que nous utilisons aussitot. Ca demarre tres fort apres quelques travaux manuels

mardi, 17 janvier 2006

"Le bonheur est une denrée merveilleuse: plus on en donne, plus on en a."[Suzanne Curchod]

Votre message s'est deverse en moi comme un elexir de jouvance, me ramenant 10-15 ans en arriere. Une pensée legerement emue pour la vie frènétique parisienne et le souvenir de ces rencontres secretes, rapides, intenses. Si loin de tout ça. Pour tenir le rythme professionnel efrene, je me souviens que j'avais acquis un mini dictaphone pour enregistrer mes idées impromptues. Aujourd'hui, c'est mon iPAQ qui me permet de maintenir le cap. Mais surtout, le stress parisien est tres loin de la douce vie de Virginie. Ca ne me manque pas, ici mes sens sont bercés par la poésie du paysage plutôt qu'agressés par le bruit, la pollution et la suractivité d'une grande ville. Reussir a decrocher de sa dependance au stress, ca prend du temps mais c'est possible. Aujourd'hui, et aussi grace a vous, je sais prendre le temps de savourer les meilleurs instants de la vie, comme si demain n'existait pas. L'onctuosite du jaune d'oeuf, a peine cuit, qui caresse la langue comme un baiser profond. Les poches miniatures de la chair du pamplemousse qui eclatent sous le palais, liberent leur jus acide et titillent les papilles. La guepiere de dentelle noire et rose pale qui emprisonne les cotes, releve les seins forcant une posture bien droite, poitrine gonflee comme un paon, tirre sur les epaules, le long des cuisses, le long des fesses a chaque claquement de talon, a chaque fois qu'on s'assied, a chaque fois qu'on se releve, lancant des ondes de plaisir qui entretiennent l'humidite intime toute la journee. Vous ne savez pas ce que vous perdez vous les hommes! Et quand je pense que j'ai du mal a supporter le moindre soutien-gorge! Et puis aussi prendre le sexe tiede de son homme dans sa bouche juste apres la douche, sentir sa douceur gonfler et se tendre progressivement envahissant tout l'espace, le faire rouler avec la langue pour caresser le palais et le liberer en souriant pour lui rapeler son devoir conjugal. Se donner envie d'attendre, de faire monter le desir heure apres heure, minute apres minute.
Et puis dans un tout autre registre, les instants d'eternite des cascades pures des rires innocents des enfants, leurs assaults de tendresse quand jaloux des baisers de Fred, ils rivalisent de bisous plus gourmands les uns que les autres. Il est vrai que j'ai des joues a bisous. Chez Cap, quand je devais faire la tournee des bonjours, les hommes, et meme certaines femmes, s'appliquaient toujours a bien poser leur levres plutot que de m'octroyer le petit coup de joue habituel. Jouer a trouver les endroits ou Lamondre prefere qu'on l'embrasse, au coin de l'oeil, au coin de la bouche, a la lisiere de cheveux, derriere l'oreille, sur le menton, sur la joue, sur la paupiere, dans le cou. Le voir se detendre et apprecier cette exploration. Passer de la creme sur la peau de soie de Deja apres le bain.
Par vos visites nocturnes et surtout quand vos messages m'arrivent au reveil, vous m'alimentez en endorphines euphorisantes donnant une dimension nouvelle a mon quotidien. Tout est plus vivide, plus precis, plus intense, plus colore comme vu a travers une loupe filtree de rose. Vous etes vraiment un ensorcelleur et ma dependance est effrayante. Je choisis pourtant de risquer la confiance, comme on se jette dans la Mediterranee en Avril quand elle est encore trop fraiche pour une entree progressive.
Je voudrais aussi etre votre bonne fee. Vous insuffler le temps de respirer pour jouir de la meme sensation de vie intense, du meme apetit pour les petits bonheurs, du meme plaisir des sens. Liberer votre esprit de son carquant de bonne conscience. Arreter le sablier pour que vous ne soyez jamais en retard, jamais depasse. Vous donner des ailes pour que vous puissiez faire ce que vous voulez vraiment, pour que vous deveniez vous-meme.

Ceci est mon message de bonne soiree, de bonne nuit et de beaux reves peuples de rendez-vous secrets, plus tard je vous composerais le message de bienvenue dans une nouvelle belle journee pour vous accueillir demain matin et vous rapeler a quel point vous etes unique et a part.

Votre supplement d'ame soeur, Aude.

lundi, 16 janvier 2006

"Tant que l'amour innondera mes matins, tant que mon corps fremira sous tes mains..." Piaf

Ou plutot sous vos pensees...
Cette nuit encore, elles s'infiltrent en moi comme un puissant poison de plaisir se diffusant jusque dans le plus fin vaisseau sanguin pour transformer mon epiderme en une braise intense. Trempee, la peau frissonante, les tetons durcis, la chaleur du corps de Fred sous la couette n'est d'aucun reconfort. Je reste sans defense a la merci de vos sortileges.
Pourtant votre silence, toujours pas rompu, devrait me refroidir. Mais si vous pouvez controler vos ecrits, vos pensees vous trahissent invariablement. Il faudrait peut-etre que vous tombiez follement amoureux pour que notre connection ne s'affaiblisse...Et encore, l'effet ne serait sans doute que temporaire car on ne peut avoir qu'une ame soeur...Vous avez du comprendre a present que je continuerai de vous ecrire parce que cette gymnastique m'est salutaire. Par email, courrier ou sur le blog, vous aurez chaque jour un compte-rendu a chaud de mon etat d'esprit du moment. Bien sur, pas d'obligation entre nous, vous pouvez ou non les lire, ou non repondre. Je suis la si vous avez besoin de moi plus qu'en songe, ou juste pour le plaisir.

Je vous ecrirai a nouveau ce soir pour que votre matinee soit douce, pour que vous vous sentiez "un etre a part".

Votre supplement d'ame soeur, Aude.

"Le silence est une des formes les plus perfectionnées de l'art de la conversation." Inconnu
Enfin, un mot de vous, pas au reveil mais avant la journee de labeur. Un message vide d'information sur vous mais tout de meme une marque de tendresse...
Si vous aviez la moindre notion de l'effet qu'une seule ligne produit, vous seriez surement plus genereux. Chaque geste routinier devient a chaque fois une celebration charnelle: des jets fins et brulants de la douche, gouttes de volupte, sur les levres ou le bout des seins, au rituel parfume du maquillage, au souffle chaud comme la respiration d'un amant du seche-cheveux, a la caresse des sous-vetements precieux, au flottement des vetements ryhtme par la demarche sur les bottes a talons hauts, jusqu'au siege chauffant de la Monte-Carlo en contraste avec la fraicheur glacee du matin. Enfin, la nature incomparable de la Virginie finit de faire exploser ce feux d'artifice sensuel. Merci! Aucun cadeaux ne saurait etre plus precieux que cette intensite vitale, ce triomphe leger des sens sur le poids terne du quotidien. Souvent comme aujourd'hui vous promettez d'ecrire plus longuement et puis vous ne le faites pas...Ne culpabilisez pas, seule l'intention compte. Ce matin, ce bref message etait deja comme une excuse, deja un aveu, une sorte de laissez-passer pour qu'un autre message ne lui succede pas aujourd'hui. C'est donc sans grand espoir que j'ai regarde les minutes deffiler. Il ne faut retenir que le plaisir, laisser les obligations a la poupee lezarde, ne garder que le bonheur lisse de la "vie revee". Je compose votre numero en fermant les yeux pour mieux me laisser envahir par 3 secondes de votre voix. Fred sera encore mis a contribution voila tout! Ca ne semble pas lui deplaire...Il pourra retirer lentement agraffe apres agraffe le bustier de tulle noir borde de rose pale et brode d'un charmant "Sexy" ainsi que le string bijoux que j'ai enfile a votre gloire apres avoir recu votre message. Apres reflexion, il ne peut pas y avoir d'aphrodisiaque plus puissant que le desir que vous inspirez. Je lui ai tout de meme confectionne amoureusement de petites madeleines au gingembre confit de mon invention pour un petit coup de pouce...surtout phychologique. Elles picottent irresistiblement la langue avec ce melange de la douceur onctueuse de la chair...Proust le decrit bien mieux que je ne pourrais le faire: "Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel."

Avec l'espoir qu'un message de vous vienne illuminer mon eveil, cette nuit, dans nos reves, je viendrais vous faire gouter de petites madeleines au gingembre pour que vous cessiez de vous "sentir mediocre, contingent, mortel."

Votre supplement d'ame soeur, Aude.