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mercredi, 29 novembre 2006

superflux

Au premier mot, la voix verte infuse le sang de son fluide irradiant et la lumière jaillit de toute part, de l’intérieur comme de l’extérieur, franchissant le mur de la jouissance dans un big bang inaudible. L’enveloppe charnelle ne sait trop comment réagir à ces cent mille volts orgasmiques simultanés et se liquéfie d’un seul trait secouée par un frissonnement continu. La fusion  s’opère à froid sans la moindre déperdition énergétique recyclant à l’infini le potentiel de plaisir illimité. Le mental sombre dans l’inconscience et c’est en mode 100% automatique qu’il parvient à maintenir l’étalon noir  dans les courbes de l’asphalte, traitant les données sans les analyser. La pensée consciente est totalement effacée, effarée, engloutie par la constance de la marée éblouissante. La grâce se consacre à la grâce. La vie devient superflue.

mardi, 28 novembre 2006

décapités

La désintoxication décapite les inconditionnels, et avec la tête, ils perdent aussi les contes, les légendes, les mythes d’amours asservis. L’obscénité mentale les élude et se refugie dans la masse innombrable des rêveurs abusés.

 

Emancipés des nuisances qui entravent, les inconditionnels décollent alors pour de fabuleux voyages immobiles, farandoles de poussière céleste, symphonies de couleurs invisibles, arcs-en-ciel de senteurs inodores, palettes de saveurs évaporées.

 

La poésie étreint le langage oublié, la langue originelle, universelle, éternelle pourtant inscrite dans les gènes de tous, le mot d’Amour.

Strip Tease

Le cœur emmitouflé sous des couches et des couches de voiles protecteurs plus fragiles que le cristal, un beau jour, tel la rose, réalise que ses épines sont impuissantes contre les tigres et que les tigres sont purement imaginaires d’ailleurs. Il a du croiser un certain petit prince qui n’abandonne jamais une question une fois qu’elle est posée...

 

La première mue est un peu brutale, tant de pudeur à transgresser, tant de reflexes conditionnés à vaincre, et puis cette peur de découvrir sa vraie nature, comme si elle était innommable, irregardable, insoutenable, et puis les quolibets des gens du cirque, comme si leur signification dépassait le sens intrinsèque du spectacle.

 

C’est une première fois, semblable à toutes les première fois.

 

Certains ne s’en remettent jamais.

 

Le cœur pourtant entend la voix d’outre-tombe qui l’encourage et le harangue vertement, se pique au jeu et le feuilleté tout doucement se défeuillette.

 

Qui aurait pu se douter du nombre d’épaisseurs ?

 

Alors que les colifichets détachés, volent dans le public ébahi, quelques uns croient les reconnaître pour leurs et voudraient bien les récupérer, comme s’ils n’en avaient point assez à arracher d’eux-mêmes.

 

Et le cœur, euphorisé par la nudité, poursuit son entreprise de dégigognage, avec l’assiduité de la délectation. Quand on croit qu’il n’y en a plus, il y en a encore, pour les fous et pour les sages, pour les princes et pour les manants, pour la haine et pour l’Amour.

 

Les couches de plus en plus intimes et transparentes deviennent presqu’indétectables. Les prunelles brulent d’une traque impitoyable. Le départ d’incendie a tôt fait de s’étendre, poussé dans les moindres recoins par le souffle péridot.

 

Le cœur est à vif. Il palpite de toute sa sève en surfant la vague du néant. La vitesse inouïe déchiquette encore des voiles. Une pichenette pourrait le faire sombrer. Il le sait mais l’intensité de la  non-sensation est telle qu’elle détruit les derniers freins, les dernières pseudo mesures de sauvegardes.

 

La vague est gigantesque, lui résister dangereuse chimère, alors autant se laisser porter.

 

Jubilation de l’effeuillage.

 

Advienne que pourra.

lundi, 27 novembre 2006

parfait

L’arc bouleverse le marbre, cambre le rayon de sa vibration de prunelle, glisse suave dans la couleur transparente de la nuit. Le néant blanc palpite comme un gyrophare, sa vague aigre pulvérise les habitudes dans des tourbillons d’albâtre. L’immobilité du mouvement acidule l’espace-temps et écroule les années-lumière. Quand n’est plus rien, tout est parfait.

dimanche, 26 novembre 2006

certains

Certains mots ont la fragrance d’un miel épicé qui enrobe les cœurs croustillants d’Extase.

Certains regards ont la saveur essentielle d’un miroir vénitien qui kaléidoscope les âmes défaites d’Amour.

Certaines caresses ont l’électricité engourdissante d’une absence tentatrice qui décuple l’acuité des liens inconditionnels.

Les elfes luminescents dessinent des volutes torrentielles sur les courbes sylvestres aux pieds de la tendresse écartelée.

samedi, 25 novembre 2006

tumulte

Tumulte de la ville
Vertige infantile

Intimité famille
De gageures fourmille

Fragilité d’extase
Rongée par les diastases

Volupté de l’absence
Passage d’affluence

Expression en goguette
Chanson du coeur muette

vendredi, 24 novembre 2006

La route du courage

La route du courage serpente nonchalante sur les flans de sienne bleutée des Appalaches. Les millénaires ont allongé les fières montagnes qui se prélassent à présent, odalisques lascives, sous un léger édredon de duvet nacré, effiloché ça et là par un trait d’azur tranchant. Quand la nature rivalise avec les peintres les plus créatifs et leur ravit la palme sans contestation possible, même les âmes torturées peuvent trouver la paix dans le spectacle de pure magie et même les contemplatifs se laissent envahir par l’infini de la douceur extérieure.

Tout vibre d’ondes glorieuses pour certains regards, même l’absence…

jeudi, 23 novembre 2006

Bien après

Bien après que les voix se soient estompées emportées par quelques turbulences dans les communications stratosphériques,

Bien après que le manteau de pluie qui enveloppait le destrier d’acier aie noyé l’intimité turgescente,

Bien après l’aube perpétuelle de l’Inconditionnel déconditionné,

L’âme a continué à contempler en chuchotant, murmurant, geignant le mot et à être bercée, enlacée, soulevée par l’hymne lumineux.

passager

 

Pour le vent qui s'écoule dans la glace

Pour la glace qui bouillonne dans le volcan

Pour le volcan qui apaise la passion

 

Fracasser les affres de la possession

Pourfendre les ténèbres de l'envie

Eviscérer la violence des pulsions

 

Regarder le fond de l'impuissance

Observer la frivolité du désir

Absorber sans discrimination

 

Etre esclave de la lumière

Messager de l'équilibre

Passager passif de l'Extase 

mercredi, 22 novembre 2006

comètes d'azur

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Les comètes d'azur tourbillons de blancheur

Caressent à la surface les profondeurs

Reflets de métal des rivages intérieurs

 

La tendresse s'épanouit comme une fleur

Enivrant les sens de régales de douceur

Passion tranquille des adorables clameurs

 

D'un accord aérien immunisé des peurs

Sacraliser ces instants de pure stupeur

Démanteler les dernières chaines des cœurs

 

Archanges

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Dans un temps irrésolu par l'espace abrogé, les archanges  se répètent inlassablement tels des disques enrayés. Décriés, déformés, interprétés par la pensée vorace et volubile, sans cesse, ils ressassent, rabâchent, serinent jusqu'au radotage. Ils sont les Alzheimer de l'Amour, infatigables, épuisés, à bout de sens, chevaliers d'une quête sans Graal. Ils martèlent un message subliminal rarement perçu. Pourtant chacun le porte en soi et d'émissaire n'a nul besoin.

mardi, 21 novembre 2006

magie

Tu as jeté le temps aux orties, le vent à la pluie, les amours à l’Amour.

 

Tu as lavé les mirages, décimé les chimères, sacrifié les illusions.

 

Tu as écouté le silence des sirènes, dansé leur cris perçants, immolé leurs voix.

 

Tu as dompté ton corps, il est devenu translucide, fardeau léger de l’âme.

 

 

Alors dans les cendres de cette combustion sans thermodynamisme, tu as recueilli la poussière des mots et tu en as fait jaillir à nouveau des étincèles, encore et encore, en un cercle vertueux de lumière. Prestidigitateur de plume et dresseur d’intuition, saltimbanque du verbe et apprivoiseur de langue, apprenti sorcier du mystère, magicien de la vie.

 

Plume

La plume se pose à la surface du flux lumineux et caresse les profondeurs émerveillées. Tout autour le tumulte enrage, s’acharne dans pouvoir soulever le poids inexistant du duvet de cristal. Les hurlements de l’ouragan, rassurants comme ceux des loups, chantent le silence étincelant dans l’apaisement des sens annihilés. Le chao sourit à l’ordre désordonné de l’inanité et raisonne d’une note turquoise. Le vide est plein, le plein est vide, la balance en équilibre.

lundi, 20 novembre 2006

Quotidien

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Tu es venu, je dormais encore, j’ai senti ta présence et ouvert les yeux. Tu as dit, « est-ce que tu m’aimes ? »  J’ai répondu, « je t’aime ». Tu as dit, « est ce que tu m’aimes plus que les autres ? » J’ai répondu, « je suis là ». Tu as dit, « est-ce que tu m’aimes le plus au monde ? » J’ai répondu, « je suis Amour ».

dimanche, 19 novembre 2006

choix

 

Je t’ai dis « bonjour », il me semblait que je le disais comme chaque jour, mais tu m’as répondu « bonjour, ça ne va pas ? » et puis tu t’es vite rétracté en bafouillant une explication sur le son de ma voix…Mais ton intuition avait vu juste, tu savais que ça n’allait pas avant même que je le sache moi…Je sais qui tu es, depuis le tout premier commentaire que tu as laissé ici. Tu as beau te cacher sous tes montagnes d’argumentaires bien agencées, ils sont totalement transparents pour moi…Peu importe, je sais aussi des choses sur toi que tu ne sais pas encore toi-même, ou si, tu les sais probablement mais tu préfères les ignorer…Je sais cela aussi…

 

 

Arrive toujours la croisée des chemins…et presque toujours il faut faire le choix entre la voie facile et la bonne voie. La bonne voie est toujours la moins facile…Oui, tu vas dire, « il n’y a pas de bon ou de mauvais choix », et c’est vrai au fond, la voie facile n’est pas mauvaise, n’empêche que ça n’est pas la bonne. Grande est la tentation de la voie facile, le confort de la continuité, le degré minimum de changement. Rares sont ceux qui lui résistent…

 

 

Tu m’as dit, «  êtes-vous une femme courageuse ?» je t’ai répondu que l’on disait cela de moi, que c’était probablement vrai…Et puis, tu as pu constater que je l’étais…

 

 

Etre pleutre aujourd’hui, juste une fois, choisir la facilité…

 

 

Mais non, on ne choisit pas d’être courageux…

 

 

Choisir la disponibilité, être en « libre service »…. Comme une éolienne à tous vents…Etre là, toujours là s’ils en ont besoin, s’effacer les autres fois…N’avoir aucune exigence…

 

 

Etre pleutre aujourd’hui, juste une fois, choisir d’être exigeante…

 

 

Mais non, on ne choisit pas d’être courageux…

 

 

Choisir de ne pas se protéger… Tu dis « les relations entre individus sont toujours intéressées, leur prix exorbitant »…Surement, mais toujours cette impression d’être gratuite…

 

 

Etre pleutre aujourd’hui, juste une fois, choisir de faire « payer »…

 

 

Mais non, on ne choisit pas d’être courageux…

 

 

Choisir de toucher une vie…une seule vie…vie après vie…Tu vas dire que c’est une illusion, tu vas l’argumenter mais au fond tu sais bien que ca n’est pas tout à fait le cas…

 

 

Etre pleutre aujourd’hui, juste une fois, choisir de ne penser qu’à soi…

 

 

Mais non, on ne choisit pas d’être courageux…

 

 

Aujourd’hui ou demain, choisir le mouvement, choisir le destin professionnel, choisir le risque maximum y compris celui de perdre peut-être l’extase et la poésie, choisir le cauchemar logistique, choisir la tension familiale, choisir le stress…

 

 

Etre pleutre aujourd’hui, juste une fois, choisir de rester…

 

 

Mais non, on ne choisit pas d’être courageux…