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jeudi, 21 décembre 2006

Inspirer

Fermer les yeux, zapper le chao névrotique…

Prendre la longue inspiration qui tourne le regard vers l’intérieur.

L’enveloppe charnelle se décompose en un fin voile transparent.

Elle ne suffit plus à contenir l’affluence d’Amour qui rayonne en excédant les limites.

Une fois les frontières violées, il n’est plus aucun obstacle et la tendresse des Amants fusionne dans les émanations viscérales du cœur pour battre le rythme imperturbable de la vie et de la mort.

La paix a le goût inimitable de l’éblouissement, l’odeur de l’amnésie de la peur et la texture soyeuse du déconditionnement. 

mercredi, 20 décembre 2006

Les clés

Vous livrer les clés de l’univers

Mais vous ne savez pas quoi en faire  

 

Vous pensez déjà les posséder

Mais ce sont elles qui vous ont liés 

 

Alors fredonner vos louanges

Pour toucher la grâce des anges  

 

Chérissant vos peurs et vos enfers

Sans espoir mais d’Amour toute entière  

 

De l’intérieur vient la solution

Ici n’est qu’un brin de compassion

mardi, 19 décembre 2006

Arpèges

Les doigts volent sur la harpe du sommeil

Quand les mélodies des songes appareillent  

 

Prendre le large sans contrainte

Dénouer les attaches de l’étreinte  

 

Ne plus croire au pouvoir faux

Sensé endiguer le flot  

 

Le raz de marée

De soie moirée  

 

Qui infiltre et glisse

Dans les interstices  

 

La femme de chambre de l’Amour

Ne saurait arrêter l’eau qui court

 

 

lundi, 18 décembre 2006

Dunes

Du fond du coeur, écho d'imaginaire, la chanson d'une autre âme enchante la source. La silhouette amoureuse tintinabule, voluptueuse réponse aux certitudes caustiques. Moissoner des brassées de tendresse pour visiter la nuit des rêves les plus câlins. Se laisser bercer par l'ivresse, sans la provoquer, sans la désirer, acceptant son avènement en ne résistant point. Etre girouette tournant au vent, objet involontaire sous la caresse incendiaire, esclave sans entrave du jeu paien de l'illusion d'émotion. N'être rien puisque tu ne veux rien, et en cela naitre de toi, accomplissant les rites immuables de la nature, libre d'émancipation comme de soumission, au point où le poids d'une plume peut tout faire basculer. Alors, retenir sa respiration pour respecter l'équilibre intangible et se plier docile à la parole silencieuse subjuguée par la vibration suave.
L'Amour submerge tout annéantissant même le néant.
Alors, être la dune léchée par la vague, impuissante et reconnaissante, jouissant de l'hommage inconditionnel, abandonnée.

dimanche, 17 décembre 2006

Soupirants

Que reste-t-il des déserts humides, des océans arrides, des diamants perfides?
Que reste-t-il des regards lourds de sensualité, des corps de luxure surexcités, des orgasmes prétendus partagés?
Que reste-t-il dans l'ablation des illusions, dans l'éviction des conventions, à la conjonction de la purification?
Que reste-t-il aux jouets innocents du courant, aux esclaves de l'Amour déflagrants, aux bannis de possession connivents?
Que reste-t-il après l'anti-redéposition des rancoeurs, après la sublimation de l'essence des fleurs, après l'éblouissement extravagant du coeur?
Il ne reste rien, à peine le clapoti lointain de la réminiscence du duo céleste des Soupirants transits.

 

Une réponse, joyau d'émotion, chez "Diaphane" ...

Magie

Magie noire, magie blanche
Abolition des sens

Magie blanche, magie noire
Purification des espoirs

Magie noire, magie blanche
Le coeur s'épanche

Magie blanche, magie noire
Le matin est soir

Magie noire, magie blanche
Eclat en avalanche

Magie blanche, magie noire
Illuminés sans histoire

Danser

Ils dansent.
Fantômes hallucinés d'une dimension oubliée.
Ils dansent.
Pauvres seigneurs délurés sur les ailes enthousiasmées.
Ils dansent.Serviteurs dociles de l'ombre claire désenchantée.
Ils dansent.
Emminences empourprées des astres ternes réveillés.
Ils dansent.
Sans un pas, sans le moindre souffle, joie pure désaltérée.

Les inconsumés

Alors que les ténèbres embrasent les derniers reflets du jour, se plonger dans un bain de lumière comme dans un torrent brûlant. S'abandonner à la volonté sans destination du flux lumineux, éperdus de félicité ascétique. Être ce miroir inconvoité et plus que parfait de l'inspiration, guidé par l'éclat intrépide de l'Extase qui perle dans chaque rime, dans chaque vers, dans chaque mot, dans chaque partage. La larme de cristal translucente du regard intérieur bénit le coeur irradié des amants transcendés d'une douceur immobile de vertige sauvage. Juste une goutte d'Amour, la première et la dernière, pour remplir les insatiables repentis qui lui sont asservis. La goutte universelle et essentielle qui ne se laisse plus jamais désirer et qui s'offre inconditionnelle aux passagers désactivés du Mystère éludé. Petite flamme revêche qui se perpétue dans la tempête alimenté par le seul combustible inconsumable, renouvelable à l'infini. S'envoler d'inconscience gouleyante et se régaler de rien, insouciance du présent suspendu des enfants insolents chevauchant la déflagration incrédule.
"Ils ne savaient pas que c'était impossible...Alors, ils l'ont fait." Mark Twain

samedi, 16 décembre 2006

voix

La voix parfois vagabonde, ardent écho, lune gironde, luxuriant drapeau. Heurtée par les lames de fond rocailleuses, elle scintille, virevolte de liberté, s'attendrie de mansuétude, pour s'extirper de la gangue gluante de l'inventé irascible. Elle claque comme un fouet, repoussant l'agitation à grands coups d'hypnose  dévêtue,  déglaçant l'espoir ignominieux de la tentation vénale. Elle susurre imperméable à l'activité, se donne sans discernement, vague souvenir d'un  état de grâce disgracié, d'une pureté déflorée, d'un avenir emprésenté. A la conjonction des oppositions est le commencement du néant terrestre, équilibre d'une fragilité respectable, absorption spongieuse sans fumée et cent feux, évanouissement salutaire.

vendredi, 15 décembre 2006

Parce que...

Parce que je t'aime
Le vent n'a plus de sens
La terre plus de gravité
Parce que je t'aime
L'espoir n'a plus d'errance
Le pouvoir plus de probité
Parce que je t'aime
Je fusionne à l'ignorance
Assouvie de satiété

Pour la gloire

Caler le souffle sur ton sommeil
Dans l'innocence qui s'émerveille
Mâle lunée contemplative
D'idées purgées méditatives
Fines broderies de paroles
Quand tout le néant caracole
Sagesse affable d'enivrement
Abandon glorieux des Amants

jeudi, 14 décembre 2006

Rose béat

Trouver la magie du temps révolu
Charmer l'esprit de quête irrésolue

Danser les farandoles immobiles
Oblitérées d'un battement facile

Écouter le parfum du silence
Des mots muets les couleurs intenses

Ignorer la caresse du pouvoir
La jouissance surannée de l'espoir

Fondre d'exaspération du vide
Les joues rose béat et livides

Repartir

Sans désir
Sans faiblir
Sans plaisir

S'en réjouir
En frémir
Et en jouir

mercredi, 13 décembre 2006

Que des mots

Tu bois les mots comme un sang bouillant, comme une sève qui ne parcoure plus tes veines, réminiscence de collisions d'hallucinations amnésiées.

Ils glissent en toi, goutte à goutte de tromperie vaniteuse, commémoration d'une existence imaginaire, d'un mensonge raide mort et enterré.

Ne laisse pas l'ivresse tentatrice des phrases t'attirer hors du terrier pour une hypothétique et vaine ressuscitassion.

Ce ne sont que des mots, cajoleurs, enjôleurs, charmeurs. Ils se font caresses sensuelles, philtre d'envoûtement passionnel, promesse d'un bonheur irréel.

Ce ne sont que des mots, insensés délires, associations aléatoires, sans but et sans fondement, qui transpirent sans intention d'une banale expérience terre à terre, appâts de relations chimériques qui s'évaporent avant même de commencer à se matérialiser.

Défie-toi de leur pouvoir, fuis-les sans un regard, reste terré hagard dans le lit nu de l'Extase, en équilibre et en phase.

Ce ne sont que des mots de perdition qui n'en valent ni la peine, ni la damnation.

Et pourtant, ils sont aussi les mots d'Amour.

mardi, 12 décembre 2006

Un rêve...

Dans les brumes nocturnes, un rêve.
Celui d'un corps lové au mien, endormi...
Intime animalité...
Juste
ensemble, assoupis ...
La plus improbable des improbabilités...

Nous partagerons la certitude de l'inéluctable, le destin qui s'accomplit contre toute logique rationnelle.
Nous partagerons les ébats, le mélange des corps, des fluides, des râles, des coups de reins, le glissement des peaux qui adhèrent l'une à l'autre engluées, les spasmes de l'orgasme, quelques instants ou quelques heures...
Mais s'endormir ensemble et se réveiller dans la nuit, blottis l'un contre l'autre, ne pas oser bouger,... Juste un rêve, élucubration chimérique d'un corps sevré de chaleur, fiction futile,...