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dimanche, 26 novembre 2006

certains

Certains mots ont la fragrance d’un miel épicé qui enrobe les cœurs croustillants d’Extase.

Certains regards ont la saveur essentielle d’un miroir vénitien qui kaléidoscope les âmes défaites d’Amour.

Certaines caresses ont l’électricité engourdissante d’une absence tentatrice qui décuple l’acuité des liens inconditionnels.

Les elfes luminescents dessinent des volutes torrentielles sur les courbes sylvestres aux pieds de la tendresse écartelée.

samedi, 25 novembre 2006

tumulte

Tumulte de la ville
Vertige infantile

Intimité famille
De gageures fourmille

Fragilité d’extase
Rongée par les diastases

Volupté de l’absence
Passage d’affluence

Expression en goguette
Chanson du coeur muette

vendredi, 24 novembre 2006

La route du courage

La route du courage serpente nonchalante sur les flans de sienne bleutée des Appalaches. Les millénaires ont allongé les fières montagnes qui se prélassent à présent, odalisques lascives, sous un léger édredon de duvet nacré, effiloché ça et là par un trait d’azur tranchant. Quand la nature rivalise avec les peintres les plus créatifs et leur ravit la palme sans contestation possible, même les âmes torturées peuvent trouver la paix dans le spectacle de pure magie et même les contemplatifs se laissent envahir par l’infini de la douceur extérieure.

Tout vibre d’ondes glorieuses pour certains regards, même l’absence…

jeudi, 23 novembre 2006

Bien après

Bien après que les voix se soient estompées emportées par quelques turbulences dans les communications stratosphériques,

Bien après que le manteau de pluie qui enveloppait le destrier d’acier aie noyé l’intimité turgescente,

Bien après l’aube perpétuelle de l’Inconditionnel déconditionné,

L’âme a continué à contempler en chuchotant, murmurant, geignant le mot et à être bercée, enlacée, soulevée par l’hymne lumineux.

passager

 

Pour le vent qui s'écoule dans la glace

Pour la glace qui bouillonne dans le volcan

Pour le volcan qui apaise la passion

 

Fracasser les affres de la possession

Pourfendre les ténèbres de l'envie

Eviscérer la violence des pulsions

 

Regarder le fond de l'impuissance

Observer la frivolité du désir

Absorber sans discrimination

 

Etre esclave de la lumière

Messager de l'équilibre

Passager passif de l'Extase 

mercredi, 22 novembre 2006

comètes d'azur

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Les comètes d'azur tourbillons de blancheur

Caressent à la surface les profondeurs

Reflets de métal des rivages intérieurs

 

La tendresse s'épanouit comme une fleur

Enivrant les sens de régales de douceur

Passion tranquille des adorables clameurs

 

D'un accord aérien immunisé des peurs

Sacraliser ces instants de pure stupeur

Démanteler les dernières chaines des cœurs

 

Archanges

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Dans un temps irrésolu par l'espace abrogé, les archanges  se répètent inlassablement tels des disques enrayés. Décriés, déformés, interprétés par la pensée vorace et volubile, sans cesse, ils ressassent, rabâchent, serinent jusqu'au radotage. Ils sont les Alzheimer de l'Amour, infatigables, épuisés, à bout de sens, chevaliers d'une quête sans Graal. Ils martèlent un message subliminal rarement perçu. Pourtant chacun le porte en soi et d'émissaire n'a nul besoin.

mardi, 21 novembre 2006

magie

Tu as jeté le temps aux orties, le vent à la pluie, les amours à l’Amour.

 

Tu as lavé les mirages, décimé les chimères, sacrifié les illusions.

 

Tu as écouté le silence des sirènes, dansé leur cris perçants, immolé leurs voix.

 

Tu as dompté ton corps, il est devenu translucide, fardeau léger de l’âme.

 

 

Alors dans les cendres de cette combustion sans thermodynamisme, tu as recueilli la poussière des mots et tu en as fait jaillir à nouveau des étincèles, encore et encore, en un cercle vertueux de lumière. Prestidigitateur de plume et dresseur d’intuition, saltimbanque du verbe et apprivoiseur de langue, apprenti sorcier du mystère, magicien de la vie.

 

Plume

La plume se pose à la surface du flux lumineux et caresse les profondeurs émerveillées. Tout autour le tumulte enrage, s’acharne dans pouvoir soulever le poids inexistant du duvet de cristal. Les hurlements de l’ouragan, rassurants comme ceux des loups, chantent le silence étincelant dans l’apaisement des sens annihilés. Le chao sourit à l’ordre désordonné de l’inanité et raisonne d’une note turquoise. Le vide est plein, le plein est vide, la balance en équilibre.

lundi, 20 novembre 2006

Quotidien

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Tu es venu, je dormais encore, j’ai senti ta présence et ouvert les yeux. Tu as dit, « est-ce que tu m’aimes ? »  J’ai répondu, « je t’aime ». Tu as dit, « est ce que tu m’aimes plus que les autres ? » J’ai répondu, « je suis là ». Tu as dit, « est-ce que tu m’aimes le plus au monde ? » J’ai répondu, « je suis Amour ».

dimanche, 19 novembre 2006

choix

 

Je t’ai dis « bonjour », il me semblait que je le disais comme chaque jour, mais tu m’as répondu « bonjour, ça ne va pas ? » et puis tu t’es vite rétracté en bafouillant une explication sur le son de ma voix…Mais ton intuition avait vu juste, tu savais que ça n’allait pas avant même que je le sache moi…Je sais qui tu es, depuis le tout premier commentaire que tu as laissé ici. Tu as beau te cacher sous tes montagnes d’argumentaires bien agencées, ils sont totalement transparents pour moi…Peu importe, je sais aussi des choses sur toi que tu ne sais pas encore toi-même, ou si, tu les sais probablement mais tu préfères les ignorer…Je sais cela aussi…

 

 

Arrive toujours la croisée des chemins…et presque toujours il faut faire le choix entre la voie facile et la bonne voie. La bonne voie est toujours la moins facile…Oui, tu vas dire, « il n’y a pas de bon ou de mauvais choix », et c’est vrai au fond, la voie facile n’est pas mauvaise, n’empêche que ça n’est pas la bonne. Grande est la tentation de la voie facile, le confort de la continuité, le degré minimum de changement. Rares sont ceux qui lui résistent…

 

 

Tu m’as dit, «  êtes-vous une femme courageuse ?» je t’ai répondu que l’on disait cela de moi, que c’était probablement vrai…Et puis, tu as pu constater que je l’étais…

 

 

Etre pleutre aujourd’hui, juste une fois, choisir la facilité…

 

 

Mais non, on ne choisit pas d’être courageux…

 

 

Choisir la disponibilité, être en « libre service »…. Comme une éolienne à tous vents…Etre là, toujours là s’ils en ont besoin, s’effacer les autres fois…N’avoir aucune exigence…

 

 

Etre pleutre aujourd’hui, juste une fois, choisir d’être exigeante…

 

 

Mais non, on ne choisit pas d’être courageux…

 

 

Choisir de ne pas se protéger… Tu dis « les relations entre individus sont toujours intéressées, leur prix exorbitant »…Surement, mais toujours cette impression d’être gratuite…

 

 

Etre pleutre aujourd’hui, juste une fois, choisir de faire « payer »…

 

 

Mais non, on ne choisit pas d’être courageux…

 

 

Choisir de toucher une vie…une seule vie…vie après vie…Tu vas dire que c’est une illusion, tu vas l’argumenter mais au fond tu sais bien que ca n’est pas tout à fait le cas…

 

 

Etre pleutre aujourd’hui, juste une fois, choisir de ne penser qu’à soi…

 

 

Mais non, on ne choisit pas d’être courageux…

 

 

Aujourd’hui ou demain, choisir le mouvement, choisir le destin professionnel, choisir le risque maximum y compris celui de perdre peut-être l’extase et la poésie, choisir le cauchemar logistique, choisir la tension familiale, choisir le stress…

 

 

Etre pleutre aujourd’hui, juste une fois, choisir de rester…

 

 

Mais non, on ne choisit pas d’être courageux…

 

samedi, 18 novembre 2006

solutions

Ce soir,  j’ai pleuré.

Toute la journée, j’avais répondu à tes provocations et tes agressions par un mot d’amour en souriant et en riant.

Mais ce soir, je ne pouvais plus.

Tu me regardais de l’autre coté de la table avec les yeux fous de la colère et le flot de tes paroles me faisait mal…

Tu avais raison.

J’avais besoin d’un peu de compassion, que tu reconnaisses mon état de fatigue, qui n’est certes pas une excuse, mais qui contribue néanmoins à ce que tu me reproches, que tu comprennes aussi la violence des déchirements auxquels je suis confrontée.

Mais tu ne pouvais voir que toi et ta propre culpabilité,  et comme à chaque fois que tu te sens coupable, tu t’en es pris à moi. J'étais si triste que tu te sentes ainsi, en partie par ma faute.

Alors, je n’ai pas pu retenir mes larmes, même sachant qu’elles affecteraient les enfants, et je les ai laissées couler.

Les enfants sont venus me câliner. La fillotte m’a dit qu’elle allait m’aider et être gentille puisque Papa avait heurté mes sentiments. Je lui ai répondu que ça n’était pas de sa faute si je pleurais, et que ça n’était pas vraiment de ta faute non plus. Je lui ai dit que ça n’était la faute de personne, que c’était juste un peu de découragement, un mauvais moment qui allait passer, que ça n’était pas grave. Le fillot s’est joint à elle pour débarrasser la table et m’aider à faire la vaisselle et à ranger la cuisine. Il a dit, « c’est ça une famille, une famille doit se serrer les coudes dans les mauvais moments ». Tous seuls, ils se sont préparés pour la nuit pendant que je pleurais en finissant de nettoyer. Et puis je suis allée les embrasser dans leur lit, leur chanter leur chanson, un peu secouée de sanglots, mais remplie d’amour et de fierté.

L’eau des larmes a pourtant fini par laver la tension, et à travers sa transparence, j’ai pu entrevoir des solutions. Le bon choix est évident, il est si dur à faire parce qu’il a des implications complexes qui, ce soir, m’ont parues insurmontables, alors il faut trouver des moyens de simplifier. Quelques idées se sont présentées…Ca ira mieux demain…

Peacocks Parade

Ils ont déroulé le tapis rouge, sorti le grand jeu du pouvoir, les strass et les paillettes, la Cadillac noire avec chauffeur, le restaurant le plus chic de la ville, le salut aux huiles et toute la parade des paons. Je les connais bien ces paons là, c’est une espèce très rare avec laquelle j’ai  déjà eu la chance de frayer. Je ne pensais pas avoir à nouveau le privilège d’admirer leur plumage lumineux de si près, en si grand nombre, je m'y étais résignée. Comme je n’attendais donc rien, j’ai été clouée sur place. Pas séduite puisque ça m’est égal, mais surprise, enfin si séduite un peu tout de même, j’ai toujours été charmée par ce qui me surprend, c’est tellement rare…Et aussi flattée, même si le regard des autres ne me défini plus, même si mon égo a perdu le contrôle depuis longtemps, flattée de voir dans leurs yeux  que mes plumes ne dépareillent pas les leurs, mon plumage m’est à ce point devenu transparent que je ne puis m'en rendre compte seule…

 

Et je n’ai pas triché…Pas une seule seconde de ces 8 heures je n’ai essayé d’être ce que j’aurai pu imaginer sans peine ils attendaient. J’ai été tentée, c’est vrai, comme on peut être tenté par une mauvaise habitude difficile à perdre, c’est plus facile d’être juste un miroir…surtout dans une société aussi hypocrite que celle-ci. Et puis, j’ai aussi appris à être prudente, à ne pas trop dévoiler et à produire juste le stricte nécessaire pour me conformer à l’environnement ambiant. Quand on évolue dans une autre dimension, la plupart de ceux qui ne comprennent pas prennent peur et vous isolent. A quoi sert-il d’avoir raison si on ne peut pas se faire entendre, si l’isolement prévient toute capacité d’action ? Alors on rentre dans le moule et on garde ses analyses pour soi, n’en utilisant que la partie la plus comestible et digeste pour la masse.

 

Pas cette fois. Cette fois j’ai assumé, je n’ai pas essayé de me protéger, je n’ai pas manipulé, je les ai laissé me décortiquer à leur gré, offrande sacrificielle soumise et consentante aux Dieux des Affaires. Ils ont pu disséquer mes entrailles, voir les schémas analytiques, la clairvoyance, l’inspiration, la manière intuitive de prendre les décisions, la maitrise technique,  l’art de dire « non », la capacité de soumission et celle de conviction, la séduction, le plaisir, la dérision. Ils ont pu voir comme je sais bien faire briller les autres, comment j’abandonne volontiers le premier rôle pour  lui préférer celui plus subtile de faire-valoir. Je n’ai pas non plus caché les cicatrices, ni la poésie. J’ai même gentiment expliqué que je ne suis pas dupe des manipulations et qu’il est souvent plus simple et plus efficace de me donner carrément un ordre que j’exécute alors en légionnaire bien discipliné.

 

Tout volatile commun avec la tête bien vissée sur les épaules aurait pris ses jambes à son cou… Pas cette race de paons…Eux, ils ont décidé de m’intégrer à leur parade…Ca fera un beau feu d’artifices !

 

vendredi, 17 novembre 2006

trou

Tu as cueilli un à un les atours de pacotille, et tu les as regardé au creux de ta paume avec indifférence, sans même une plume de nostalgie.  Ta main est retombée le long de ton corps transparent et les morceaux de verre brisés se sont évaporés sans un souffle.

Dans cet état, l’essentiel devient superflu.

D’une seule inspiration, même ténue, le frisson remonte le long de ta colonne vertébrale et vient en onde de choc disperser la matière grise devenue halogène aux milliards de points cardinaux des milliards d’univers parallèles qui constituent le royaume du rien infini.

Niché là, au centre de l’anéantissement créateur luit l’Amour. Une petite poignée d’êtres lumineux le contemplent dans l’ombre de milliards d’individus qui s’agitent en tous sens et qui lui tournent le dos.

Tu ne parviens pas à t’extraire complètement de cette agitation souffreteuse et stérile.

Ta raison sait qu’il n’y à rien à faire, mais ton cœur ne peut s’y résoudre. C’est comme un trou au centre de ta poitrine, un trou béant de vide.

Alors parfois, tu tends la main vers les ombres, mais aucune ne la saisit.

Alors, plus souvent, tu pleures pour tous les agités du bocal, et tes larmes sont les linceuls temporaires de ces peines le temps d’un éclair.

Tu reviens ensuite à ta contemplation paisible, en compagnie du trou. Il fait partie de toi, tu ne cherches pas à le combler.

L’Amour luit.

Ca fait longtemps que vous savez…

Ca fait longtemps que vous savez…

La vie vous a rudement malmené, a multiplié de terribles épreuves, a parsemé le chemin aussi de plaisirs. Vous avez survécu, blanchi tel l’étalon en bout de galop, par le temps et la rudesse du parcours, tant et tant purgé, que vous en avez acquis une lucidité redoutable et que vous n’avez plus d’attentes. Vous êtes devenu cynique, savez vous détacher de vous-même pour vous regarder, critique et sans complaisance, en vous toisant d’un regard glacial et dédaigneux. Vous êtes votre juge le plus sévère. Plus question pour vous de vous laisser aller à la faiblesse de ressentir ou de croire en quelque chose, vous êtes au-delà des sentiments. Parfois, en suivant des yeux la danse du jupon de cette toute jeune beauté, vous seriez tenté de relâcher un peu la poigne de fer qui emprisonne votre cœur, mais pas question, « les histoires d’amour finissent mal, en général », à quoi bon, vous connaissez la fin, avant même de commencer. Alors vous remplissez votre vacuité d’adrénaline pure. Vous jouez à vous faire peur, vous démultipliez les parades de séduction, car sitôt séduite, sitôt incapable de retenir votre attention. Vous vous assurez sans cesse que votre charme opère et maintenez un fan club fourni en encourageant personnellement chaque adhérente avec des petits messages personnalisés. Elles, elles ne voient que la surface de l’armure rutilante que vous leur laissez voir, le spectacle bien rodé que vous avez monté à leur intention et qui vous assure un renouvellement permanent du cheptel. L’adrénaline est une drogue, et vous savez planifier intelligemment pour en garantir un stock inépuisable. Mais  comme à chaque fois il faut augmenter un peu la dose pour obtenir un peu de soulagement, ça fait longtemps que vous savez,… cette voie est sans issue.

Vous êtes là au bord du gouffre insondable et vous avez le vertige, votre regard ne peut se détacher de cette absence de fond…Vous entendez ma voix, mais ne levez pas le regard. La profondeur infinie vous attire et vous révulse tant que vous ne vous demandez même pas comment je me suis retrouvée de l’autre côté. Vous ne pouvez pas me voir. Perchée sur ce point infime d’équilibre, ça fait longtemps que je sais que je ne peux pas vous obliger à regarder la brillance que je vous réfléchis. J’essaie tristement d’attirer votre attention comme on ferait refléter les rayons du soleil dans un miroir, mais votre fascination pour l’abime analytique est trop forte…

Alors, je me contente d’être là…Alors, je perpétue le chant silencieux…Alors, je recueille chaque rayon…En attendant sans attendre, dans ce temps sans durée…Vous êtes si proche…

Ca fait longtemps que vous savez,... toute résistance est futile…

C’est là…juste là,…à portée d’un seul regard, d’un seul soupir, d’un seul pas, d’un seul mot…

Ca fait longtemps que vous savez…