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mardi, 20 février 2007

déliraude #22

Disséquer la Douceur

Son cœur de tendresse exposé

Explorer chaque pétale

Le creux de chaque drapé végétal

Soulever chaque voile de verre

Chaque brume de lumière

Regarder derrière chaque étamine de feu

Derrière chaque étreinte d’absence

Frôler d’un cil respectueux

Chaque anfractuosité humide

La moindre imperfection émouvante

Pénétrer son microcosme macroscopique

L’intangibilité de son royaume

Déchiffrer l’harmonie de ses silences

Les hiéroglyphes enchantés de son vide

Distiller ses essences naturelles

Les perles lubriques de son innocence

Y glisser les doigts sans la toucher

D’un souffle incandescent invisible

S’imprégner de ses odeurs solides

De sa fragilité indestructible

Flatter sa fermeté de velours

Jusqu’au jaillissement vital

Et encore ronronner dans sa force apaisée

Et encore brûler de toutes ses cendres

Et encore de tout son être

Et encore de toute éternité

lundi, 19 février 2007

déliraude #21

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Combinaison d'oppositions
Floraison de compositions
Pâmoison de la compassion
Mystification en passion
Explosion d'unification

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Au delà de l'imaginaire
Là où palpite l'univers

Sans jamais rien de rien vouloir
Emancipé de tout pouvoir

Le coeur soumis est le seul Roi
L'Amour te brûle et brille en toi

dimanche, 18 février 2007

déliraude #20

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Pacifiés, complets,

Sans rien à prouver,

A justifier,

Là sans y être,

Enracinés au présent,

 

Les extrêmes s’aiment.

 

Etincelle de vie.

 

déliraude #19

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Une mélodie de guirlandes de tendresse monte en saveur.

Ses senteurs révèlent des épopées fantastiques

Congelées dans le feu de l’instant.

La conversation peut sembler limitée

Aux insoumis bercés de mythes,

Mais elle s’incruste

De myriades de joyaux intimes

Aux couleurs méta arc-en-cielistes

Qui s’envolent

En pluies d’étincelles

De parfums inimaginables.

La vie demeure indomptable,

Incorruptible,

Intraitable.

Elle submerge ceux qui la vénèrent muets,

D’un bonheur indescriptible.

Chacune de ses caresses

Prélude et conclut

Le temps désentravé des convenances.

L’éclat insoutenable

Absorbe les circonvolutions chimériques

Pour alimenter l’infini des trésors

Insaisissables de douceur.

Repus d’être,

Dans tous nos états sans état.

 

vendredi, 16 février 2007

déliraude #18

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S’allonger sur le vide,
purifiés et nus,
hors de toute existence,
pour mieux ressentir l’étreinte
de rires et de sanglots.

 

Etre le jouet docile de ce flux
qui nous dépasse,
qui nous plie à l’infini,
qui marie les extrêmes dans l’harmonie.

 

Le vent s’essouffle.

La lune s’ensoleille.

La pierre s’écarquille.

 

Les émotions se métamorphosent en merveilles
qui nous laissent béats,
abîmés dans la contemplation essentielle,
juste là,
et ailleurs,
et nulle part,
et partout.

 

Souvenir d’un rêve infantile d’ubiquité,
cicatrice de la prémonition de cet instant,
toutes fenêtres ouvertes.

 

 

Morning diamonds

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déliraude #17

 

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La nature cocoone dans une pelisse de diamants et les branches ploient sous le foisonnement des couronnes et des colliers translucides, pures joyaux, messagers d’éphémère, amants de l’instant tétanisé. Le soleil lui-même est intimidé par la grâce immaculée, et n’ose qu’à peine frôler, de la pointe de sa langue de feu pastel, l’extrémité des arabesques transparentes qui frissonnent écorchées de délice. Le chœur des vierges cristallines étincelle dans chaque courbe, chaque vallon langoureux, se lovant dans un creux d’ombre pour mieux rejaillir de surprise, feignant une indifférence lascive pour mieux retenir le souffle de son charme incertain.

jeudi, 15 février 2007

Fièvre de glace

matin-glace-14-fev-07.2_150.jpgLe grondement lointain du sol s'amplifie en revenant à l'épicentre. Les cercles concentriques de la fièvre glacée se resserrent autour du coeur affolé. Le mental illusionne des justifications auto-centrées, futiles, ineptes et vaseuses, murs de cristaux de sucre qui fondent dans le flot frigide de l'air liquide. Une clochette délicate et stridente bat à toutes volées une mélodie fluette au goût de menthe. C'est comme une anomalie, un trou dans le temps et l'espace, un vortex, une ubiquité, comme un dédoublement, deux visions superposées, surimposées qui virent au flou, fusionnent,  surexposées un instant pour se désaccoupler dans le même souffle, en deux images encore plus nettes, plus sharp, plus précises, plus crisp que ce paysage blanc taillé au couteau que le  soleil découpe en ce matin de glace. C'est comme devenir aveugle pour voir par d'autres yeux. Le sang bleu se fige dans l'hallucination.


mercredi, 14 février 2007

valentine's

"La vie est comme une boite de chocolats,..."*
croquer dedans à pleine dents,
briser la coquille fondante
pour se laisser surprendre
par la saveur
parfumée d'inattendu
du coeur,
tantôt coup de fouet
d'une liqueur brûlante
tantôt sirop d'eau de rose
qui tapisse la gorge
d'une étrange langueur,
tantôt fermeté
d'une noisette érectile
qui éclate
dans l'humidité accueillante
d'une caresse buccale,
tantôt crème délicate
à l'amertume équilibrée
d'un arabica exotique et précieux
tantôt juste l'esquisse
d'un reflet de flamme
dans le miroir
qui contemple la gourmandise
en train de se lécher les doigts.

 

 

 

 

* Dialogue de Forrest Gump 

 

mardi, 13 février 2007

dédicace

Un petit tas d'épluchures d'espoirs
Une jolie pile de pelures de chimères
Pour un coeur ébrouant la poussière
Qui fait l'autruche devant la souffrance
Feint insensibilité et indifférence
Dont il doit s'éfeuiller encore
Pour se dénuder hard core.

Plonger dans la peur du pire
Surfer la peur de souffrir
Refuser que la peur de l'avenir
Puisse l'instant parfait circonvenir
Alors la célèbrer, la chérir, l'offrir
A la compassion la dédicacer
Pour enfin s'en libérer.

déliraude #16

La poésie est une courtisane hors de prix qui agite les charmes du plus vieux métier du monde sur les genoux de voyeurs obsédés qui ne peuvent jamais s'offrir plus qu'une lap danse. Sa volupté est très agile pour exciter son monde, faisant miroiter de potentielles caresses extraordinaires que les clients, dans leur constante frustration, imaginent toujours plus fabuleuses. Ses savants effeuillages ne sont jamais que des teases et le poète, son protecteur, s'assure l'exclusivité de ses véritables faveurs. Quand la lumière rouge s'éteint et que les derniers amateurs se retirent, ils inventent un kamasoutra immobile et contorsionné sous une pluie d'éclairs givrés. Ils fusionnent et leur sensualité s'écoule sans limite.

déliraude #15

Le cycle du feu

est un cercle magique

qui emprisonne

les projections du Je

pour libérer le coeur.


Le cycle du feu

de sa puissance tranquille

avale les larmes

de solitude

et de rancoeur.


Le cycle du feu

illumine

les délires parfumés

de l'anesthésie

des bavardages de la pensée

dans un sourire apaisé.


Le cycle du feu

est l'anneau sacré

des amants émancipés

qui ne contemplent plus

que la plénitude

du vide universel.


déliraude #14

L’espace implose

dans un accord lumineux

et l’ivresse se perd

dans les voiles de la douceur.

L'ouragan enlace la vague

dans la fureur mélodieuse du silence.

Affleurant des fonderies

de l'enchantement originel,

Fées et Magiciens

se chuchotent les secrets

des philtres ancestraux

en poussière d'air liquide.

Le feu épouse la terre

dans une transe soumise

de réconciliation des contraires

qui crée une super nova

à chaque battement de coeur.

L'équilibre s'étouffe dans un sourire.

lundi, 12 février 2007

Diamond in the rough

Au cœur du morceau de charbon,

sous la couche de noirceur rugueuse,

le regard de feu

ne voit

que l’étincelle d’imperfection

du diamant brut.

La pierre,

translucide

dans son habit de poussière,

brûle

de ses mille et une facettes non taillées.

La tendresse des flammes qui la couvent

en lèche les arêtes acérées

en arabesques

voluptueuses et exaltées.

Nul besoin de polir

ce précieux joyaux

tant l’indécence

de son intransigeante beauté

resplendit

dans la douceur

de la contemplation.

Les yeux,

même baissés par la soumission,

continuent,

à travers leurs rideaux

de cils dociles,

de s’émerveiller

de ses illuminations

d’ Amour incendiaire

qui transpercent l’obscurité

pour effleurer,

l’éclair d’un instant,

le mystère de la vie.