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vendredi, 29 décembre 2006

Le sculpteur

Sculpter la matière verbale glaise incandescente


Modeler le silence des formes les plus indécentes


Pétrir la phrase, en dégager la beauté innocente



Creuser au couteau

jusqu'à la racine des mots

pour que l'ange se décante

jeudi, 28 décembre 2006

Dentelles de pierre gothiques


Étaler le manteau étoilé de la nuit sous nos pas, comme une aura lumineuse, pour nous préserver de toute vulgarité atmosphérique. Décanter des feux d'artifices poétiques finement ciselés, comme des dentelles de pierre gothiques, mariant le faste lyrique et la simplicité épurée, code épique décryptables des seuls contemplatifs romantiques. Offrir tour à tour le masculin et le féminin, unis et pluriels, dépouillés de tout atour, pour un équilibre d'Amour. Savoir être entièrement l'un à l'autre, sachant que l'un ne peut posséder l'autre et jouir de cette reddition complète sans pour autant collecter ni les armes, ni la glorieuse fête. Dans un partage où rien n'est échangé, goûter la confiance ultime de tout donner sans que jamais rien ne soit pris et de tout recevoir sans jamais rien s'approprier. Immoler les derniers désirs, rites sacrificiels essentiels aux fondations de l'Illumination. Cultiver jalousement la plénitude de la solitude, condition nécessaire à la permanence de l'instant. Se laisser emporter par la valse, jusqu'à l'ivresse, peut-être un jour, pour toujours, sans retour.




l'envers du décor

Des mots comme des traits de lumière qui éclairent l'envers de votre décor.

Des mots qui provoquent vos désirs inavoués, vos intentions inconscientes, vos envies de reconnaissance, vos rebellions futiles parfois.

Des mots pour vous, pour tous, portes éblouissantes, passages insensés, miroirs sans complaisance.

Des mots que vous revenez lire sans savoir pourquoi.

Des mots plaisir, des mots guérir, des mots frémir que vous ne comprenez pas.

Des mots dont vous pensez connaître la source mais qui ne jaillissent que du néant pour se révéler à ceux qui l'ont épousé.

Des mots sans maux qui ornent ces pages, jour après jour, qui ne servent à rien, ni à personne, esclaves discrets de l'Amour.

mercredi, 27 décembre 2006

Offrande

Un mot de toi
raisonne en moi
même quand je ne peux l’entendre.
 

Un mot de moi
s’envole vers toi
même quand tu ne peux l’entendre.
 

Un mot qui ne nous appartient pas
que nous partageons toutefois
si doux et tendres.
 

Un mot qui cultive le retranchement
opulent des rois
qui oublient d’attendre.
 

Un mot plus influent que le temps,
plus puissant que l’effroi,
le mot d’offrande.

mardi, 26 décembre 2006

cercles



Au delà du cercle polaire
Brûle le cercle de feu

Au delà du cercle des vipères
Brûle le cercle des aveux

Au delà du cercle éphémère
Brûle le cercle verteux

Au delà du cercle réfractaire
Brûle le cercle des non-désireux

Au delà du cercle imaginaire
Brûle le cercle des Amoureux

lundi, 25 décembre 2006

sans nous

Au jour de la nuit, les coeurs nus murmurent leur défi à l'absence.

 

Leur enchanteresse mélopée célebre la beauté incandescente, la permanence de l'intant, la servitude de l'abandon, les fleurs d'artifices de l'éblouissement, les voeux d'émancipation soumise.

 

Leurs berceuses, hymnes à l'impossible et à l'absurde, cajolent les jeux dépravés des enfants purs.

 

Le silence tisse un pont de lumière entre les âmes intimes aux désirs agonisants.

 

Un papillon de douceur évente les rêves et songeur attise la flamme.

 

Brûlons, sans lendemain, sans nous, sans rien, juste pour brûler...

dimanche, 24 décembre 2006

La lumière ne s'éteint plus

La lumière ne s'éteint plus. Elle transperce les paupières closes et inonde l'intérieur d'une fraicheur brûlante qui incendie chaque fibre de sa flamme inextinguible. Sur le bûcher des vanités, le coeur Roi est couronné et son règne glorieux rayonne dans l'inétendue de l'espace et au delà des frontières de tous les temps. Passé, présent et futur s'accouplent dans une orgie d'instantané pour dissoudre la vérité. L'absolu chevauche furieusement le relatif et l'union des contraires engendre une lignée de douceurs, maitresses irrésistibles auxquelles la soumission n'est que délice de torture. La lumière ne s'éteint plus et elle rend à la nuit son sens originel en affranchissant le simple crayon. La lumière ne s'éteint plus. Il suffit de fermer les yeux pour la connaître. La lumière ne s'éteint plus.

samedi, 23 décembre 2006

Eclosion

D'une voix claire et sereine
Embrasser toutes les peines

 

Du plus caressant murmure
Vaincre la tendre armure

 

Des émanations du coeur
Neutraliser l'errance et la peur

 

Transis par l'Amour fugace
Brûler quand l'éternité s'efface

 

Mourir et renaître encore
Livrés au Mystère éclore

Espiègles

Envoutées par l'espièglerie
Les clameurs parasites s'apaisent

Le silence mélé s'épanouit
Dans le frissonnement de la braise

Profitons de l'immortelle folie
Pour que la mécanique se taise

Amoureux au coeur dépoli
Voguent d'impureté en synthèse

D'une même âme réjouis
Le souffle enchanté baisent

vendredi, 22 décembre 2006

Résistance

D’abords résister, mollement, sachant que c’est inutile, un sourire au coin des lèvres.

La vague persiste dans le flux et reflux régulier, peu lui importe le moment.

Pour elle, il n’est pas de temps, juste la sempiternelle cadence immuable de romance.

Nulle ne résiste à l’Amant qui insiste.

Alors la barrière de sable se désagrège et l’eau peut répandre sa caresse amoureuse.

Existe-t-il un point de non-retour ?

Un stade au delà duquel il est impossible de se soustraire à la dictature délicieuse et où l’interaction avec le monde matériel se dématérialise en faisant fi des conséquences ?

Toute résistance est futile.

A quoi bon se poser des questions, à quoi bon avoir peur ?

Juste se laisser envahir par l’indicible plaisir et peut-être une nuit prochaine, dormir…

Magma électrique

Le flux traverse comme un courant électrique continu, source intarissable de feu ardent. L’épiderme se transforme en zone neutre de libre échange et l’Amour s’écoule et pénètre par tous les pores. La sensation est aussi jouissive qu’insupportable, sorte de chatouille de l’âme, tremblement perpétuel qui s’amplifie au plus profond et secoue l’écorce d’une puissante émotion. La pensée n’adhère plus à ce bouleversement magmatique et seul reste le filet de lumière hypnotique du centre géographique. Le calme frissonne.

Egarer son corps

Egarer son corps,

à force d’en sortir et de le voir du dehors,

ne plus y prêter attention

jusqu’à l’évaporation.  

 

Il faudrait peut être le retrouver…  

 

Certes, il est un peu usé

et n’a jamais bien fonctionné,

mais on doit pouvoir encore en tirer

quelques bonnes années !  

 

Il faut dire qu’il était tout fiévreux,

il traînait un peu…  

 

Et puis, tout cet Amour débordant

devenait absolument indécent !  

 

Ca n’est tout de même pas une raison,

il va bien falloir réintégrer la maison,…

Comment écrire sinon ?

Le premier temps de la valse

Tracer les mots, lettre à lettre, en savourant, comme on effleure la peau d’un amant. Moduler les sons et les rythmes comme des caresses réinventées à l'infini. S’offrir à l’étreinte de la poésie comme à un corps à corps. Gémir sous le joug de sa douceur, soupirer de plaisir, exhalation purificatrice. Se soumettre librement à chaque tendresse sans tabou et la dispenser sans retenue. Accepter le vers tout nu, tel quel, sans fards, sans attente, sans intention, le goûter comme un baiser volé, le premier, celui qu’on n’ose espérer, si évident qu’on ne l’attend plus. S’en remettre d’un même élan à l’instinct et au destin, sans chercher à contrôler, à maîtriser. Apprécier sans exiger, sans désirer, plus ou autrement. Juste jouir de l’offrande une fois de plus. Et se laisser encore surprendre la fois suivante, comme par le premier temps de la valse.

jeudi, 21 décembre 2006

Chevauchée rêveuse

La douceur pure chevauche le rêve dans l'esprit lumineux de l'instant et fait comme un soleil lové sur l'horizon décadent. L'humeur nocturne du jour fredonne la comptine des échappées enfantines, pour presser la nuit câline de sa tendresse assassine. Le rossignol se pose dans la farandole parfumée au vitriol pour régaler les papilles de virtuosité subtile tandis que la caresse abrasive illumine les sens de candeur créative. Au creux du sommeil niche une poésie frivole qui offre au coeur la parcelle d'âme qui s'envole. Glacées d'une chaleur torride brulent les idées arrides.

Le change

Splendeur écorchée des fantasmagories brisées.
Liberté suprême de ne plus prétendre aller nulle part.
Donner le change pour ne pas se laisser engloutir par la mythologie ambiante.
Grand écart toujours à la limite de la rupture entre stratégique et tactique, entre conceptuel et pragmatique, entre spirituel et sensuel, entre l'éternité intemporelle et la brutalité du quotidien pseudo réel, progressant sur la corde raide qui se tisse à chaque pas et prendre ce risque à l'aveugle, sans certitude aucune que se prolonge effectivement le filin. Rien à perdre quand on ne veut rien. La peur s'endort du sommeil de la vérité nomade. Ne plus obéir qu'à la Force incomensurable. Vivre entièrement dans un mot, le mot, et en mourir aussi, dans le miroir du regard inconnu.