vendredi, 29 décembre 2006
Le sculpteur
Sculpter la matière verbale glaise incandescente
Modeler le silence des formes les plus indécentes
Pétrir la phrase, en dégager la beauté innocente
Creuser au couteau
jusqu'à la racine des mots
pour que l'ange se décante
00:05 Publié dans Cartes postales de l'Extase | Lien permanent | Commentaires (10) | Tags : extase, béatitude, amour, songe, espérance, solitude, jouissance
Commentaires
La matière verbale n'est qu'un avatar le l'ange, qu'il investit d'un coup ou qu'il ignore, massivement.
Écrit par : le mendiant | vendredi, 29 décembre 2006
d'une main tremblante
il formait les ombres evanescentes
à la lumière incandente
de sa vie fulgurante
d'une main tremblante
il sculptait sa mort imminente
Écrit par : panne des sens | vendredi, 29 décembre 2006
quelle belle sculptrice de mots tu es!
Écrit par : mm | vendredi, 29 décembre 2006
Ce poème, le mendiant, fait référence à cette citation:
"J'ai vu un ange dans le marbre et j'ai seulement ciselé jusqu'à l'en libérer." Michel Ange
Écrit par : Aude | vendredi, 29 décembre 2006
La main ne tremble pas, panne des sens, car la mort n'est qu'une transformation de plus et il n'y pas de raison d'en avoir peur...
Écrit par : Aude | vendredi, 29 décembre 2006
Merci mm, mais comme Michel Ange, les poètes ne font que ciseler pour faire apparaitre ce qui existe déjà ;-)
Écrit par : Aude | vendredi, 29 décembre 2006
Libère-t-on le libérateur du marbre qu'il se choisit ? Prétention humaniste !
Je préfère ces vers de Rilke :
Qui donc, si je criais, parmi les cohortes des anges
m'entendrait? Et l'un d'eux quand même dût-il
me prendre soudain sur son cœur, ne m'évanouirais-je pas
sous son existence trop forte? Car le beau
n'est que ce degré du terrible qu'encore nous supportons
et nous ne l'admirons tant que parce que, impassible, il dédaigne
de nous détruire. Tout ange est terrible.
"
Écrit par : Rainer maria Rilke | vendredi, 29 décembre 2006
Michel Ange n'évoque pas, pas plus que ce poème, la forme spirituelle de l'ange, Rainer maria Rilke, mais plutôt une forme matérielle et esthétique. Le thème est celui de l'inspiration artistique et de la proprièté intellectuelle de ses produits. Michel Ange ne se sent pas propriétaire de sa sculpture. De la même manière, le poète se soumet au souffle, sans résister, sans imprimer une intention ou une volonté, et les mots s'imposent d'eux-même, il "voit l'ange et cisèle"...
Quand au fond du message de vos vers, il est l'antithèse de l'expérience retracée sur ces pages. Le beau devient le quotidien de douceur des êtres qui en lâchant prise, s'affranchissent des désirs et de la peur et se soumettent à la source véritable de l'Amour qui est leur coeur...La paix et l'équilibre sont extatiques...
Écrit par : Aude | vendredi, 29 décembre 2006
modeler l'argile des mots, des maux
dans ses pleins et ses déliés,
délivrer la beauté celle du dedans (*)
Écrit par : Céphée | dimanche, 31 décembre 2006
La beauté comme l'Amour vient en effet de l'intérieur, Céphée.
Écrit par : Aude | dimanche, 31 décembre 2006
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