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dimanche, 08 novembre 2009

du pouvoir

ils sont bleus
bleus comme l’enveloppement acide du soleil
bleus comme leur vit à la commissure
bleus comme tous les coups de cœur

ils sont battus
d’avance
roués de charisme
floués des autres

ils sont bruts
impitoyables
leurs silences plus létaux que leur verve
et ils ne peuvent rien

vitriol

la brûlure se vitriole
comme si chaque peine
ravivait la flamme
sa douceur insoutenable
son écume déraison
ses douleurs de saison

l’amour s’affale
toujours au bout du souffle
broyé encore et encore
réduit en pluie de cristal
qu’une dernière bouffée disperse
aux azimuts absurdes

tout disparaît

sauf cet éclat incontinent

lundi, 02 novembre 2009

peu importe

je m’importe peu
toujours la perspective s’échine
sans matérialiser un signe

au commencement des innocences
à la saillie des bois de chauffe
en mille lieux comme en sang

tu étires ton art maniaque
en plein contre les parallèles
au plus prêt des feintes accords

scellant la mort encore
dans les éclats d’amour
qui importent si peu

dimanche, 25 octobre 2009

sans voix

pour un souvenir dénudé d’intention
la fragilité de la déclaration qui perle au bord défunt
pour la provoc et les équivoques
les malentendus entendus
et la détente des corps appuyés

pour les tentatives arrachées à la banquise
et pour chaque fois qui transpire malgré tout
pour tout ce qui n’a pas de mot
et le rassemblement des cendres dans le lit des roses

je n’a pas de voix

 

chez cribas

éloquences

les éloquences ont pris leurs quartiers d’envers
sur les mots pelés à rêver
féerie de solitude à envergure de colombe
chatoiement délicat du désert grisé
valse tout autour d’un deuil qui nargue
comme l’armure plombée
devenue molle
au temps du génie
les étincelles d’azur sont accolées aux musées
la quête s’attarde aux pieds des muses assises

 

chez cribas

mercredi, 21 octobre 2009

oubliettes

cœur en oubliettes
un peu plus à l’arrachée
le miroir liquide se noie
en sa lymphe sans gènes
caractère bien détrempé
gonfl
é de platitude
blanchi à chaud
par le glas ininterrompu de nos attaches

lundi, 05 octobre 2009

extrémité

tout se creuse au rythme des rides
fines lignes au dehors d’existences
qui s’enfoncent au plissé du sourire
dans les failles infinies des langues de feu

neuf l’instant me réinvente
émancipé de références
hors preuve hors d’œuvre
la nécessité à jamais hors d’atteinte

le ciel s’ouvre dans une pluie de senteurs
surgissant des douleurs comme des coquelicots
germination du cœur sans gêne
en tension entre nos extrêmes

vendredi, 18 septembre 2009

milieu

 

une fine couche de verre en fusion
forme une chrysalide

à l’occident
agitation chaotique
spasme de fin

à l’orient
domaine des poètes
où le corps n’a pas cours
où le moindre frémissement
entre en séisme
dans la ronde immortelle du feu

au milieu
le cocon s’étiole
bombardé par les neutrons d’un réel de carton pâle
distendu par la forge d’attraction du verbe informulable

au milieu
contemplation

lundi, 14 septembre 2009

embruns inconsolables

 

 

embruns de la nuit sur les lèvres
entre deux nuages

comme une vapeur d’essence
prête à s’enflammer

 

si les assurances sont trompeuses
leur absence est étincelle vive
uni vers en expansion
au royaume des fractures inconsolables

 

vendredi, 04 septembre 2009

ébloui

l’écho de la dernière anecdote s’éteint
labouré jusqu’au sang
le dernier sujet inextricable se saborde
le dernier vertige
fatal

malgré le bouillonnement
la lassitude affleure et déborde
les autres sont de trop
au-delà même de la possession

le dernier reflet d’être se trouve isolé
dans un seul regard ébloui
un seul
ébloui

du fin fou de l’ennui
une autre mort se lève

répétitions prémonitoires

la page s’emplit de vide à ras
il aura phallus tirer les viscères sur toute la longueur
agonie au ralenti
jusqu’au bout du dernier boyau
gisant dans une flaque desséchée

et de cette avancée vers la seule certitude
reste zombie
sous assistance expiatoire
en suspension entre les puérilités

tant pis pour la vie
pas envie d’en vie
assez des divas
éclipse chronique
se confondre à l’ombre
même plus l’esprit
à se morfondre

jeudi, 03 septembre 2009

en vrille

le cœur au bord des reins
dans les volutes de mots
sombre contorsions d’airain
de vos luttes et oripeaux

la contemplation crucifie
les béantitudes exsangues
ravagées de confettis
pétillant sur la langue

tout se regarde
à défaut de se garder
et l’effort pétarade
se laissant emporter

le vent d’oubli
arase les fictions
paroles assourdies
vrillées de dérision

vendredi, 28 août 2009

conte à rebours

 

 

Le voile tombe au ralenti , une ligne après l’autre, rongé par la splendeur qu’il ne peut plus contenir. Le temps de se débattre s’est abattu, résolution pacifiste de l’autre côté des océans, impudeur frémissante à l’inversion des cambrures, lorsque le masculin se fond au féminin et que ses perpendiculaires ne sont plus qu’arabesques enlacées. Quel degré de virilité faut-il sonder pour arriver là ? Ainsi déportée, l’âme tressaute. Elle devient cœur, sans un souffle de regret, toute dévorée de premiers instants.

 

chez Cribas

lundi, 24 août 2009

effet Mary Poppins

le corps cascade
le feu gravé à même la carcasse

partout la beauté
à portée d’insolation

une fraîcheur embue les lèvres
et dès que le vent tourne

Mary Poppins s’envole
la magie se dépose

sillage scintillant
aux facettes innombrables

la nuque frémit encore
sous le souffle insatiable

mardi, 18 août 2009

à la ronde

sans cesse
l’extrême gravité
engloutit dans son trou noir
ce qui importe
ce qui différencie
un jour d’un autre

comme alors le soleil ne se lève plus
l’abjecte s’allonge
fébrile d’incolore

en étouffant les tentations
l’aspiration se concentre
en l’unité jubilatoire
de ne faire
plus qu’une seule chose à la fois

alors j’aime
sans toi ni moi
j’aime une caresse comme sang
un œil de crocodile en mille
de l’eau plein la bouche
plein les yeux
inondant la béance
en dépit de toute bienséance
j’aime quand même
pour rien
même si cela ne vaut rien
ne rime à rien
ne change rien
j’aime en folie
dans l’indifférence congénitale
combustion spontanée
en ronde échevelée
je t’aime