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mardi, 28 décembre 2010

sous les interstices

 

 

il n’est pas vraiment d’espace dans ce vide
juste un afflux d’interstices
une inflation de micro-fractures
limpides comme ton faste

même enseveli sous les usures ordinaires
le grand rift affleure
et le galop s’enfièvre
comme un carrousel en éruption

alors la dérive se désaxe
et seul le regard sur ton poing fixe
singulier mouillage d’abandon
atténue le tournis ou l’accélère 

 

 

samedi, 25 décembre 2010

pénétration

 

puisque nous aimons plus que de raison
l’horizon blêmit

puisque nos mémoires n’ont plus d’histoire
l’espoir s’enhardit

puisque nos cœurs fanés s’affalent
nos folies en fuite

le rêve s’émancipe
infuse l’empirisme
comme les pétioles détachés des branches sèches
volent au hasard du blizzard
pour polliniser les solitudes
et butiner encore les chairs vives

la friction des peaux offertes
pénètre plus profond l’âme
imprègne la voix
de son haleine céleste
serment consenti
au transi des caresses

mardi, 21 décembre 2010

blackout

finally the routine chokes
like the flatscreen
like the netbook
like the android
the ipod is off

the silence shines
shimmering lapel
swelling to a raging torrent
that washes off
pastimes and frustrations
glimmering waste of horrors

the blinded flow returned to spring
wanders off hurtlessly to you

this is where I belong

this is where uncertainty blooms
shaping the being

this is where nonsense finds purpose 

lundi, 29 novembre 2010

souffle

 

un souffle pour accoster nos âmes au repos
pour que se confondent platonique et luxure
pour être aussi proches que nos corps sont éloignés
pour que notre fébrilité à préserver chaque instant devienne havre

un souffle pour que nos eaux soient soleil
élixir contre les rampements diurnes
ascèse ébouriffante qui s’adonne à tous les délices
obscurité étincelante qui fond les lésions incurables

mardi, 16 novembre 2010

imagine

 

imagine un lit d’encre et de papier
parfumé d’ambre et de larmes
où tu viens reposer tes déchirures

imagine la noirceur complice
la colère acidulée presque sucrée
où ta tête s’endort entre mes seins

imagine la distance franchie
l’instant bleu
où l’inévitable s’accomplit

illusionnistes

 

 

prendre le voile de transparence
et enjouer encore une fois
les rubans de toi
qui momifient

entrer en ivoire
à rebrousse chagrin
limpide comme le torrent
qui baise les pieds

revenir à l’éclat du solitaire
petite fiancée des glaces
où tu effaces les traces
dans un vertige de vestiges

apparaitre et disparaitre
au gré de tes frasques
fidèles à l’illusion
ou volatilisés 

 

dimanche, 07 novembre 2010

réso-luz-ion

parfois au crucial de l'intime
à la fraction où tout peut enfin se résoudre
à la fourche où un seul passage luit
un grain de fable défraye le fatidique
et tout se défait comme un phoenix en flamme

dilapidées au vertige du néant
pourtant les cendres se réagrègent
agglutinations d'absurdes au seuil des plausibles
défis au réel dans l'âtre du songe
affabulations affolées de leur témérité

l'impossible reste inéluctable

 

chez Cribas

 

lundi, 18 octobre 2010

pureté

 

vous dénudez l’idylle
démasquant son obscénité
frémissements dans la quête abyssale qui vous hante

alors le rêve s’engouffre dans la réalité
nacrant le soleil
comme un astre halé

samedi, 16 octobre 2010

l'instant précieux

 

 

l’instant dépose un souffle sur les lèvres
trait d’innocence comme une perle de luxure
dard doux au corps de l’ordinaire

les frustrations fanent entre les conciliabules
rayonnements de connivences fortuites
lorsque la compréhension transcende le réel

 

samedi, 25 septembre 2010

splendeur dans la ville (en hommage à Elia Kazan)

 

 

tu t’es paré de lambeaux de nous
à tes oreilles et à ton cou
toi qui la solitude avait soustrait
du monde des fous
et comme je te regardais dans le miroir
tu en as brisé les lavoirs

je contemplais jusqu'à la lie
la fin de ces ébats
débats d’idéaux
sans cesse refoulés
colchiques foulés
dans les prés de la fièvre

la suie de la ville
ne t’avait pourtant pas noirci
tu rutilais toujours autant
d’un bleu indélébile

la fuite de la vie
ne m’avait pourtant pas aigrie
je resplendissais toujours autant
de tous nos impossibles

 

mardi, 21 septembre 2010

purge

 

je dépose l’animosité à votre chevet
j'épouse l’animalité sans une pensée

un simple mouvement transit la jugulaire
là où l’état prime sur le vulgaire

la peur sombre
l’ombre s’écarquille
donnant naissance à la forme détachée
d’une tendresse sans réciproque

spirale inversée
dans l’éclat d’un fragment

coma sacré
du ton primaire

dimanche, 12 septembre 2010

gite

 

les nuages tombent du ciel en cascades de vapeurs échevelées comme si la pluie pouvait conjurer la tristesse

des constellations d’isolations entre chocs les dissipations écartelées par les langueurs de la solitude consommée jusqu’aux chaines

la transparence étrangle le rêve en désincarnant ce qui reste de charnel et l’ultime plaisir a une saveur de charogne à détourner les vautours

engourdissement incandescent de la plus parfaite absence en volées de paradoxes hilares

le blanc brule les paupières au fin fou du noir
là où s’éclatent les miroirs
pour effacer ce reflet
que je croyais tien ou mien…

mais l’abime est un compagnon paisible
thérapie sans retour
où « je » git
repus

dimanche, 22 août 2010

douche froide à tous les étages

 

je ne suis pas
et je n’en reviens pas
les sages en fuite
voguent à jamais

alors essoufflée
me répond le gouffre
où cingle ce qui sangle
impasse du sans souci

pourquoi s’esquive-t-il
où s’esquisse l’intime
et ces vérités adultes
réchauffent les frissons

j’enrage en ce corps
et je m’évapore

 

miroir de L'incendié de bas étage chez Cribas

mardi, 17 août 2010

l’heure rose

 

à cette heure impossible
où le silence s’embrouille
où la rosée s’emmêle aux cils battus

à l’heure balbutiée
de l’alarme latente
de la mésattente

ton rêve me palpe
et je me maudis

vendredi, 13 août 2010

heures grisées

 

il s’agit d’arracher les heures grisées
une par une
de les filtrer hors des veines
jusqu'à la dernière
jusqu’au suintement blanc
comme un arc-en-ciel trop mélangé

il s’agit de saisir l’ouragan
puisque les mots se font le mâle

la pelisse de transparence
tombe sur les épaules
englouties par la nuit

à l’apogée de l’indifférence
la décadence inflige l’intransigeance
en messaline de soi

faute d’exister
un rien illumine
et le reflet passé
renvoie à l’amnésie