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vendredi, 10 novembre 2006

Fidèles

Vous, les fidèles de ces pages, vous qui pénétrez ici la plupart du temps sans laisser d'autre trace que le sillage impersonnel d'une adresse IP. Silencieusement, vous arrachez quelques instants à l'esclavage du quotidien pour lire des délires plus ou moins poétiques, que cherchez-vous ?

 

Il n'est pourtant ici, ni vérité, ni messie.

 

Il n'est pourtant plus ici de luxure perlante, de larmoiement d'écorchée vive, de lavage de linge sale, plus de réjouissances pour voyeurs de tous bords, plus de hurlements de frustration ou d'insatisfaction, plus grand-chose à quoi s'identifier ou se référer.

 

Pas que vous ne soyez pas les bienvenus, mais il n'est ici rien que vous n'ayez déjà…

 

Approchez…

 

Approchez plus près…

 

Approchez encore…

 

 

Voici le secret…


Recette de l'Amour

 

Prenez une bonne dose d'espérance et séparez-en le désir et la peur. Attention, comme pour les œufs, un soupçon oublié de désir ou de peur pourrait empêcher l'émulsion de monter. Le désir et la peur sont inutiles pour la suite de la recette alors vous pouvez en disposer. Placez l'espérance dans un grand saladier.

 

Choisissez un gros cœur bien charnu, le vôtre fera parfaitement l'affaire, et nettoyez-le méticuleusement de tous les nerfs qui l'enchaînent au cerveau. Cette opération peut paraître délicate, mais elle est plus simple qu'il n'y parait, il suffit de trouver le bon geste et de ne pas se décourager.

 

Une fois bien dénervé, pochez légèrement le cœur pour le ramollir et réduisez-le en bouillie. Réservez.

 

A l'aide du fouet, battez vigoureusement l'espérance en neige bien ferme, et mélangez précautionneusement avec la purée de cœur, sans casser la neige. L'appareil obtenu est l'intuition, plus le cœur a bien été dénervé, plus l'intuition est pure.

 

Placez l'intuition dans un plat et au four thermostat maximum.

 

Vous savez que votre préparation est prête lorsqu'elle devient incandescente. Vous pouvez alors retirer le plat du four, pas besoin de gants de protection, l'Amour ne brûle pas.

 

Dégustez l'Amour tel quel, tout simplement.

 

Notes de cordon bleu:
Une fois l'incandescence atteinte, l'Amour demeure à jamais incandescent.
C'est un plat très avantageux, favori de toute bonne ménagère. Il en faut en effet très peu pour être pleinement rassasié et de plus il se conserve éternellement.

Commentaires

les ingrédients sont la certain plus où moins compliquer à travailler mais la recette est tellement...

Écrit par : jacques | vendredi, 10 novembre 2006

Bonjour Aude. Ce texte me plonge dans une profonde méditation. En effet, tout si simple, comme de ventre à ventre...
Alors, pourquoi se braquer ? pourquoi se cabrer dans la poudre noirâtre de circonvolutions ?
Je délire, Aude, peut-être un poison dans la tête-pâte où serait demeuré un zeste de la terreur.
Je demande : la recette si délicieusement réussie se confie-t-elle à autrui ?

Écrit par : Marie Gabrielle | vendredi, 10 novembre 2006

...et j'ajoute : dans sa réalisation ? mais je vous laisse finir pour moi en vous suppliant puisque je n'en ai pas envie.
Je vous fais confiance et je sais que votre réponse saura abréger mes souffrances, d'un seul jet, ou trait.

Écrit par : Marie Gabrielle | vendredi, 10 novembre 2006

Voyons, jacques, tu sais bien qu'il n'y a pas vraiment de recette :-)

Écrit par : Aude | vendredi, 10 novembre 2006

Marie-Gabrielle, pardonnez-moi, les mots sont parfois espiègles sur ces pages...Il n'y a pas de recette, ou de truc. S'il y avait une recette, certains voudraient la réaliser, ce serait un désir et le désir est incompatible avec l'Amour tout comme la peur...
"il n'est ici rien que vous n'ayez déjà…"

Écrit par : Aude | vendredi, 10 novembre 2006

âme et oui... A de(ux) mèches, et zou !!!!!!!!
Hi and low..
'--thao, Aude.


Je saute quelques lignes... délicat, Aude, le sujet que vous abordez là me semble-til, l-être, l"'avoir, très très délicat...
je vais tâcher de suivre. Encore. Si vous continuiiez. (je ne sais pas écrire cela).
Merci. Réponse efficace à mes larmes. morceau choisi.

Écrit par : Marie Gabrielle | vendredi, 10 novembre 2006

Les commentaires sont fermés.