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vendredi, 17 novembre 2006

trou

Tu as cueilli un à un les atours de pacotille, et tu les as regardé au creux de ta paume avec indifférence, sans même une plume de nostalgie.  Ta main est retombée le long de ton corps transparent et les morceaux de verre brisés se sont évaporés sans un souffle.

Dans cet état, l’essentiel devient superflu.

D’une seule inspiration, même ténue, le frisson remonte le long de ta colonne vertébrale et vient en onde de choc disperser la matière grise devenue halogène aux milliards de points cardinaux des milliards d’univers parallèles qui constituent le royaume du rien infini.

Niché là, au centre de l’anéantissement créateur luit l’Amour. Une petite poignée d’êtres lumineux le contemplent dans l’ombre de milliards d’individus qui s’agitent en tous sens et qui lui tournent le dos.

Tu ne parviens pas à t’extraire complètement de cette agitation souffreteuse et stérile.

Ta raison sait qu’il n’y à rien à faire, mais ton cœur ne peut s’y résoudre. C’est comme un trou au centre de ta poitrine, un trou béant de vide.

Alors parfois, tu tends la main vers les ombres, mais aucune ne la saisit.

Alors, plus souvent, tu pleures pour tous les agités du bocal, et tes larmes sont les linceuls temporaires de ces peines le temps d’un éclair.

Tu reviens ensuite à ta contemplation paisible, en compagnie du trou. Il fait partie de toi, tu ne cherches pas à le combler.

L’Amour luit.

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