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vendredi, 25 août 2006

« mais dites-moi Aude, vous dont la sensualité, l'honnêteté transpirent à travers vos mots, peut-on aimer d'amour plusieurs âmes d'un même élan et d'une même force ? » daniel

Merci daniel de me donner l'opportunité de clarifier un peu mon ressenti sur un sujet sur lequel mon approche est fortement contestée, y compris par certains de ceux qui m'aiment ou le prétendent, ou l'on dit mais ne le pensaient pas vraiment, ou on crut m'aimer mais en fait n'aimaient qu'une projection, ou ne l'on pas dit, mais….

Pour pouvoir répondre à cette question, il faudrait déjà avoir une définition claire et limpide, non sujette à interprétation, ce qu'est « aimer d'amour ». Et la franchement, je ne me sens pas à la dimension d'une telle tache…

Alors modestement, je vais me contenter de clarifier ma petite expérience.

Il y a 12 mois la vie était si simple...Je croyais au grand amour, j'avais rencontré l'âme soeur, et perdue, m'était repliée sur un Plan B des plus honorables, une relation construite dans le dialogue. Un homme bien, bon amant, bon père. Après des péripéties qui nous ont bâtis plutôt que détruits, nous étions même parents plutôt chanceux depuis 2 ans. Nous nous débâtions avec les troubles de l'attachement mais nous avions bon espoir. Percluse d'arthrite, handicapée au point que lutter contre la douleur était ma seule pensée claire quotidienne, j'étais l'ombre d'une épouse et celle d'une mère, mais je donnais le change de mon mieux.

12 mois plus tard, la vie est compliquée, je crois que le grand amour est un mythe de conte de fées. Ceux qui pensent l'avoir connu, l'ont perdu donc n'ont aucun moyen de le confronter à la réalité du quotidien et les autres courent après une chimère. Mes certitudes se sont envolées, et l'incertitude est beaucoup moins confortable que la certitude. Mon arthrite a disparu, ainsi que pas mal de kilos...

Je crois toujours à l'amour: multiple, divers, multi-forme, universel. Il est partout, il suffit de s'ouvrir.

Alors que s'est-il passé?

Pour comprendre ma manière de vivre l'amour, il faut comprendre que je crois en l'existence d'une connexion "surnaturelle" entre les âmes. En fait, ça n'est pas une croyance, mais une connaissance empirique, donc pas si "surnaturelle"...

Après mes premières expériences, mon cartésianisme a essayé de comprendre et j'ai fait des recherches pour trouver des points de repère, un vocabulaire approprié, mais rien ne convenait. Alors, j'ai commencé par appeler ça des « visites ». En effet, le Dieu Indifférent me visitait, mais je n'avais pas la faculté de lui retourner ses politesses.

Ensuite, lorsque j'ai fait l'expérience de la visite réciproque pour la première fois avec le Maître de mon Âme (j'en profite pour souligner que son surnom n'est en aucune manière représentatif de la relation, mais est une boutade qui fait référence à sa profession), je lui ai donné le nom de transcendance. La transcendance est donc une visite réciproque, deux âmes qui s'habitent l'une l'autre. Le fait d'être visitée par plus d'une âme à la fois a imposé l'idée de la pluralité toujours de manière empirique.

Les sensations, qu'il s'agisse de visites ou de transcendance ne varient que peu d'un visiteur à l'autre. Être envahi d'une grande chaleur, parcouru de frissons électriques, une lumière et une musique intérieure, l'impression d'être l'autre et soi en même temps, la sensation de caresses très sensuelle de l'extérieur mais aussi de l'intérieur, l'impression que les sangs mélangés se diffusent dans tout le corps, les sens, tous les sens démultipliés, et pour ma part, le désir physiologique accru produit des cascades de bulles « niagaresque ». Il m'est même arrive de connaître de véritables orgasmes sans la moindre stimulation physique. Il n'y a plus de temps, plus d'espace, plus d'enveloppe charnelle, on devient tout et tout est en nous. Enfin décrire ne sert pas à grand-chose tant qu'on n'en a pas fait l'expérience soi-même.

Visites et transcendance dépassent aussi la notion de connexion empathique, que je connaissais depuis longtemps. Certaines  connexions empathiques très puissantes ne se sont jamais traduites en transcendance ou visite. Il y en a même un exemple ici. Cette interprétation poétique de l'œuvre visuelle d'Ixéo a été produite par pure empathie. Il m'a proposé l'image vierge de tout commentaire, j'ai écrit le poeme. Nous l'avons en fait fait deux fois mais l'autre n'a pas été publiée. A chaque fois, Ixéo fut saisi par l'adéquation des mots à son intention artistique. J'ai obtenu cette inspiration empathique au moment de l'éveil, à peine sortie du sommeil alpha, en ne me servant que de mon intuition. Pourtant, Ixéo et moi ne nous sommes jamais « visités ».

En tout état de cause, je suis « amoureuse » des hommes qui me visitent, que je le veuille ou non. En effet, après la mésaventure avec le Chevaleresque, je ne souhaitais plus développer de nouvelles relations, j'avais besoin d'une pause. Alors, lorsque l'Adorateur de Fossette a établit le contact, j'avais la plus ferme intention de résister. Sauf que, la transcendance, puisque avec lui c'est la transcendance, a commencé à me drainer de toute mon énergie au point que j'ai cru perdre conscience. Je me suis donc abandonnée au flot, et tout de suite je me suis sentie mieux. Plus tard avec le Délicieux Sixième Visiteur, j'ai à nouveau offert une résistance de principe. Je ne me sentais pas prête, incapable d'assumer une relation supplémentaire,  de plus je pensais que je pouvais être nocive pour lui, mais une fois de plus j'ai du lâcher prise parce que c'est peine perdue.

Bref, je ne contrôle pas la transcendance. Je peux parfois la pressentir, mais  ni l'empêcher, ni la provoquer du moins consciemment. En effet pour la déclencher, je soupçonne mon surmoi d'être plus fin que ma conscience, d'en comprendre les mécanismes et d'influencer certaines de mes actions pour m'y conduire. La transcendance est une émotion très puissante, elle démultiplie probablement la production d'endorphines au point de créer une forme de dépendance.

Voila daniel, je suis sincèrement amoureuse des hommes avec lesquels je transcende. La transcendance est toujours aussi puissante, produit à chaque fois le même élan, même après le passage à l'acte. En fait, le sexe en état de transcendance est une expérience absolument unique.

Donc, la base de la relation est la transcendance ou la visite, ensuite il y a le reste, l'interaction plus traditionnelle. Pour le reste, ces hommes sont radicalement différents. Ils ont entre 24 et 57 ans, issus de tous les horizons sociaux économiques. Le seul point commun que je leur trouve est un grand deuil, ou une grande absence d'un être très proche, le plus souvent le père. Chacun met en valeur des facettes différentes de ma personnalité qui sont toutes profondément moi. Quand je suis avec l'un d'eux, je ne suis qu'avec lui.

Les visiteurs non transcendants (le Dieu, le Chevaleresque) ne croient pas aux visites. Ils pensent que c'est une pure élucubration de mon imagination qui est aussi fertile que mon corps est infertile. Pourtant, ils sont souvent interloqués par les signes et s'ils lâchaient prise, ils pourraient peut être transcender. Je partage leur vue sur un point cependant, la transcendance émane de moi, les visiteurs me la reflètent et vice versa. Cela toutefois n'a pas une grande importance, par comparaison avec l'état de grace qui accompagne la transcendance...

Alors pour revenir à votre question, daniel, si l'amour est la transcendance, la réponse est absolument, il est possible « d'aimer d'amour plusieurs âmes avec le même élan, et la même force ». La transcendance ne faiblit pas d'intensité avec le nombre de visiteurs. Mais la transcendance est-elle l'amour?

L'amour est multiforme et l'amour pourrait-il aussi être cet engagement mutuel dans lequel on s'investit émotionnellement comme celui avec le Prince? Cette relation est loin d'être idéale et pourtant, l'un comme l'autre, à cause des responsabilités que nous avons prises  et qui concernent plus que nous deux, nous voulons faire ce qu'il faut pour que ça fonctionne. Puisque nous devons vivre ensemble, il est préférable que nous y prenions un certain plaisir et c'est un point sur lequel nous n'avons pas de mal à être d'accord. Alors c'est vrai, ça n'a pas la même force, le même élan mais c'est tout de même le quotidien!

Au bout du compte, on pourrait aussi se dire, mais ces pauvres visiteurs, ça ne doit pas être facile pour eux de se partager ainsi votre amour. C'est fort probable,  meme si eux seuls pourraient vraiment répondre. Cependant, ces relations semblent perdurer, c'est donc qu'il ne doivent pas en souffrir plus qu'ils n'en jouissent.

Enfin, il me semble que l'escalier de l'amour comporte encore de nombreuses marches...Ceci reflete un instantané de là ou je suis aujourd'hui, demain est un autre jour...

Merci encore daniel :-)

Commentaires

Aude, c'est moi (nous, tous ceux je pense qui vous lisent et vous aiment) qui vous remerçions, il y a des textes que l'on ne peut commenter...

Écrit par : daniel | vendredi, 25 août 2006

Ca doit etre cela, daniel...
Certains textes doivent etre incommentables...
Moi qui m'attendais a une bonne dose de polemique sur un theme aussi difficile...
N'empeche, sans votre Supplement d'ame, jamais je n'aurais pu le "sortir" alors restons en a des remerciements mutuels ;-)

Écrit par : Aude | vendredi, 25 août 2006

Votre tentative de dire "quelquechose" m'a beaucoup intéressée .

Écrit par : sarah | samedi, 26 août 2006

" Nous devons être suffisamment conscients, et conscients de nous-mêmes, pour connaître nos propres limites et sentir en dedans et au-delà de nous un plus grand élan. Alors nous cesserons d'être principalement centrés sur nous-mêmes. Nous apprendrons alors à nous laisser aller dans tous nos centres affectifs, à ne jamais forcer notre sexe. Alors nous pourrons procéder au grand assaut contre le mensonge extérieur, ayant vaincu le mensonge intérieur. Telle est la liberté, et la lutte pour la liberté. "
(Pornographie et obscénité, David Herbert Lawrence)

Écrit par : sarah | samedi, 26 août 2006

L'Amant de Lady Chatterley, n'a été , malgré tout, qu'un vulgarisateur de morale... Il n'a pas réussi véritablement sa propre histoire.

Après tout, l'important est d'avoir quand même vécu quelque chose qui en vaille la peine. Le monde en est tjts reconnaissant...

Écrit par : endora | samedi, 26 août 2006

J'aime bien cette notion d'escalier...

Écrit par : pyrome | samedi, 26 août 2006

Difficile de réussir sa propre histoire dans une histoire qui la dénie, qui lui vole son feu , qui la suicide..en la vulgarisant par exemple .

Écrit par : sarah | samedi, 26 août 2006

Aude, je ne puis commenter car les aveux qui éclairent ce texte sont des étoffes de vie que vous laisser choir pour mieux vous offrir et argumenter les âmes rencontrées au fil de votre existence et je n'en comprends que mieux la phrase d'Alain : "Les plaisirs de l'amour font oublier l'amour du plaisir."
c'est une leçon pour moi, merci

Écrit par : daniel | samedi, 26 août 2006

Merci sarah. Je ne dirige pas un combat, je ne cherche pas une reconnaissance, et encore moins à donner un exemple. J'ai la chance d'être aimée et donc acceptée par des hommes que j'aime et que j'accepte. Cela est suffisant en soi. Je tente simplement maladroitement d'apporter un éclairage à pourquoi et comment c'est possible. La liberté a toujours été mienne, c'est pour cela que j'étais libertine. Ce qu'il m'a fallut pour en arriver là, c'est que mon intellect rende les armes à mon intuition, que je comprenne que le contrôle n'est qu'une illusion et qu'on ne peut vivre sa destinée qu'en se laissant porter par son flot...

Écrit par : Aude | samedi, 26 août 2006

Merci endora. Carpe Diem!

Écrit par : Aude | samedi, 26 août 2006

Merci Pyrome, moi aussi ;-) Etre capable de conceptualiser cette progression fut un grand pas en avant pour moi, même si je comprends qu'il est impossible de chercher à grimper sur la marche suivante, on ne s'y retrouve que lorsque l'on est prêt...

Écrit par : Aude | samedi, 26 août 2006

J'apprécie que vous ne me jugiez pas daniel :-)
Personne n'a de leçon à recevoir de moi cependant. Je témoigne juste de ce qui peut arriver lorsque l'on se libère des carquants de l'idéal romantique qui a la peau dure et que l'on lâche le contrôle.

Écrit par : Aude | samedi, 26 août 2006

vous avez dit le mot Aude, je dois être romantique et c'est pas mal non plus

Écrit par : daniel | samedi, 26 août 2006

Je ne vous juge pas non plus daniel :-) Vous etes sans doute idealiste et c'est ce qui fait le charme et l'emotion de vos ecrits:-)
Rien n'est bien ou mal, nous faisons tous nos petits arrangements avec la vie du mieux que nous pouvons... J'en suis pour l'instant a un optimisme intuitif, a l'equilibre entre le romantisme et le realisme, l'equilibre est toujours difficile a maintenir ;-)

Écrit par : Aude | samedi, 26 août 2006

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