lundi, 24 juillet 2006
"Sans jamais avoir compris que l'Amour, en aucun cas, n'empêche un homme de suivre sa Légende Personnelle. Quand cela arrive, c'est que ce n'était pas le véritable Amour, celui qui parle le Langage du Monde." Paulo Coelho
Suivre sa Legende Personnelle...
200ieme billet !!!
Nous nous sommes au fil de ces pages, des billets, des musiques, des images et des mots echanges, construit une culture bien a nous, notre Legende Personnelle.
Notre univers a son propre langage, ses propres rites, ses propres valeurs.
C'est un monde d'Empathie, de Visiteurs, d'Orages et de Bulles, ou "l'essentiel est invisible pour les yeux", ou l'on "s'apprivoise", ou la petite lumiere dans le cable a haut debit connecte inlassablement des ames les unes aux autres pour que la "vie soit comme ensoleillee" (Saint-Exupery).
C'est le territoire de "L'Amour Universel" d'ou l'on a banni l'exclusivite pour mieux gravir les "Marches de l'Escalier de la Maturite Amoureuse", ou l'on choisit d'ignorer les limites que l'on construit dans sa tete pour "connaitre une fois encore qu'on n'est pas plumes et os, mais liberte et espace que rien au monde ne peut plus limiter" (Bach).
C'est un empire ou, sous la protection d'anges bienveillants, le Prince de Fleurs, le Dieu Indifferent, le Maitre de mon Ame, le Chevaleresque Troisieme Visiteur, le Roi des Ondes, l'Adorateur de Fossette, et de nombreux Supplements d'Ame, on conquiert des demons comme l'infertilite, les troubles de l'attachement, l'arthrite, et ou l'on gagne jour apres jour la bataille contre la rouille du quotidien.
C'est un domaine sans accents (pour cause de clavier QWERTY), pleins de fautes d'ortographe (parce que le correcteur est casse et que l'anglais est la langue de tous les jours), et ou pourtant, meme "citoyen du monde" (Ibsen), on venere la langue francaise, la poesie de ses sons et de ses sens, ou l'on fait l'amour aux mots et ou l'on apprecie les raffinements sensuels du vouvoiement.
C'est un lieu ou l'erotisme s'exprime sans jamais ceder a la facilite de la trivialite ou du vulgaire meme dans ses jeux les plus libertins, parce qu'il est la sensualite a la fois insatiable et apaisee de la 8eme Marche, et ou toutes les rencontres meme les plus improbables peuvent avoir lieu parce que CARPE DIEM!
C'est un espace de respect de tous, le vrai sens des "hommes naissent libres et egaux". Vous etes encourages a vous y exprimer, vous n'y serez pas juge, pas modere, pas efface. Ici, on ne regarde qu'avec le coeur et l'on sait bien que meme les paroles les plus acerbes ou les plus incongrues ne sont que le reflet de souffrances.
C'est chez moi, c'est chez vous, c'est chez NOUS!
Merci de vos supplements d'ame...
lundi, 17 juillet 2006
"L'amour infini ne demande qu'à aimer sans rien demander en retour." Zhang Xianliang
Bouleversee...
Il y a des emotions qui parfois sont si fortes...
Avancer dans l'existence, pas a pas , jour apres jour, en essayant de ne pas trop regarder en arriere pour ne pas se laisser envahir par la nostalgie et de ne pas trop se projeter en avant pour eviter d'etre decue...
Utiliser son experience pour ne pas commettre les meme erreurs, prevenir les derapages...
S'exprimer en termes de besoins plutot que d'attentes afin que l'autre soit toujours libre de les satisfaire au non sans risquer de decevoir.
Tenter de ne pas trop se poser de questions, pour pouvoir jouir et se rejouir de chaque cadeau de la vie sans dicernement...
Et chaque fois se laisser surprendre...
C'est peut etre de la faute a l'estime de soi...Ne pas se croire digne d'absolu...
C'est peut etre de la faute au trouble de l'attachement...Peur panique d'etre abandonnee, besoin visceral d'independance, qui font douter de la profondeur des sentiments...
C'est peut etre de la faute a cette libido excessive qui ramene souvent les relations a leur composante sexuelle alors qu'elles sont des connections d'ame a ame...
Chaque petite attention me bouleverse, et surtout leur accumulation...alors imaginez l'impact de mots qui errigent en egerie...et le desarroi de ne pouvoir offrir la reciprocite...
Bouleversee...
Il y a des emotions qui parfois sont si fortes...
On voudrait juste les vivre comme un reve, sans penser a demain...
Et parfois, on le fait, meme si le prix a payer est cruellement eleve...
dimanche, 16 juillet 2006
"C'est par la séparation qu'on évalue la force des liens." Gérard Gévry
Angoisse de separation
Le coeur brise par l'emotion
Bloque, glace sans transition
Angoisse delire chagrin
Ame meurtrie blessee sans fin
Rincee comme par un gros grain
Pourtant vous etes si proche
Il faut qu'un sourire s'accroche
Alors le bonheur decoche
L'orage gronde de rage
Met la lumiere en servage
Enferme paix, joie en cage
Sans le reflet d'un arc en ciel
De solitude existentielle
Epuisee les larmes deferlent
Pourtant vous etes si proche
Il faut qu'un sourire s'accroche
Alors le bonheur decoche
samedi, 15 juillet 2006
"Se séparer, ce n'est pas quitter quelqu'un, c'est se quitter tous les deux." Sacha Guitry
Suintante blessure
Sanglante dechirure
Hurlante brisure
Rampante rupture
Dans un souffle, une seizure
De la peine la parure
De la douleur la culture
Comme une tache, une rature
A la hache violente ecriture
Crache sa mesaventure
Suintante blessure
Sanglante dechirure
Hurlante brisure
Rampante rupture
"Il y a l'amour. Et puis il y a la vie, son ennemie." Jean Anouilh
Humeur humour...
Voici une petite histoire qu'une amie m'a envoye aujourd'hui...
A man wanted to get married. He was having trouble choosing among three likely candidates. He gives each woman a present of $5,000 and watches to see what they do with the money.
The first does a total make over. She goes to a fancy beauty salon gets her hair done, new make up and buys several new outfits and dresses up very nicely for the man. She tells him that she has done this to be more attractive for him because she loves him so much.
The man was impressed.
The second goes shopping to buy the man gifts. She gets him a new set of golf clubs, some new gizmos for his computer, and some expensive clothes. As she presents these gifts, she tells him that she has spent all the money on him because she loves him so much.
Again, the man is impressed.
The third invests the money in the stock market. She earns several times the $5,000. She gives him back his $5000 and reinvests the remainder in a joint account. She tells him that she wants to save for their future because she loves him so much.
Obviously, the man was impressed.
The man thought for a long time about what each woman had done with the money he'd given her.
Then, he married the one with the biggest boobs.
Men are like that, you know.
There is more money being spent on breast implants and Viagra today than on Alzheimer's research. This means that by 2040, there should be a large elderly population with perky boobs and huge erections and absolutely no recollection of what to do with them.
Il faut savoir que mon amie doit bien faire un 120 de tour de poitrine ;-)
vendredi, 14 juillet 2006
"La passion, cet absolu désir qu'on ne peut jamais combler quand il a pour moteur l'absence de l'autre." Jean Royer
[...Ce texte a ete tres difficile a apprivoiser...Alors merci de votre indulgence...Si vous etes venu plus tot, prenez la peine de le relire, il a beaucoup evolue... Derniere mise a jour a 12h21 EST ou 18h21 heure de Paris]
Il y a quelques jours, suite a un commentaire bouleversant, je posais la question suivante a daniel:
"Ne croyez vous pas que le seul veritable Grand Amour, l'Unique, l'Exclusif, l'Irremplaceable, est celui que nous avons perdu?". J'aurai pu dire aussi pas eu...
daniel me repondait : "si Aude, je le crois..."
Et bien moi pas...plus...
En perdant l'objet de sa flamme, l'amour se fige, se crystallise dans un etat ideal. En devenant inaccessible, cet amour devient un reve, une illusion de l'amour, et donc ne peut pas etre Le Grand Amour.
On le considere comme tel parce ce qu'on croit qu'on ne l'a pas pleinement vecu, qu'il nous a ete arrache prematurement. Au debut d'une relation, tout est toujours idyllique, mais maintenir le paradis sur la duree est un defi quotidien.
C'est pour ca que les "histoires d'amour finissent mal en general" (Rita Mitsouko). C'est parce qu'en finissant, elles sont sublimees. Elles deviennent un souvenir que l'on peut pour toujours aduler, et jamais la vraie vie de peut rivaliser avec cet ideal.
Pour moi, ca n'est pas ca l'amour... Ca n'est pas Romeo et Juliette, ca n'est pas Belle du Seigneur...
L'amour n'est pas une illusion, pas un conte de fee, pas un reve. L'amour est partout autour de nous, chacun n'aspire qu'a le donner et a le recevoir, et il n'y a qu'en le pratiquant qu'on peut le rendre Grand!
Depuis un certain temps, une question me taraude. Pourquoi certaines blogueuses, certains blogueurs, brillants, intelligents, seduisants, au lectorat assidu et implique, pourquoi ces etres la , si aimables, puisqu'ils arrivent a fideliser tant de lecteurs, pourquoi sont-ils celibataires et souffrent-ils du manque d'amour? Pourquoi?
C'est injuste quelque part que certains puissent monopoliser tant d'amour et que d'autres puissent en manquer a ce point. Souvent la culpabilite me submerge et l'envie de partager s'impose, mais comment faire?
Qu'est-ce qui nous differencie?
Longtemps, meme au debut de l'aventure blogospherique, j'ai cru, comme eux, qu'on ne pouvait avoir qu'une ame soeur.
La mienne, le Dieu Indifferent, je l'avais quittee un beau jour, sans me retourner, car il ne pouvait pas me donner l'exclusivite que j'etait en droit d'attendre de lui puisqu'il est mon ame soeur...Il etait mon idole en tout, irremplaceable...
Celle du Prince s'appelait Stella. Elle etait roumaine et schysophrene. Elle a mis fin a ces jours. Et en plus, il se sent coupable...
Lorsque le Prince m'a rencontree, nous etions deux epaves qui avaient perdu, ou pas vraiment eu, leur ame soeur et donc ne croyaient plus a grand chose.
Pourtant, son sommeil a touche mon ame. Mon refus de le voir comme le monstre qu'il se voyait, la sienne.
Si en amour, 1 + 1 est toujours superieur a 2 et que clairement chacun de nous n'etait meme pas 1 entier avant et que nous sommes bien plus que 2 a present alors c'est bien de l'amour que nous partageons.
Pourtant, le Prince n'etait pas et n'est toujours pas mon ame soeur...Je ne suis pas la sienne non plus...
Notre amour est peut-etre toutefois le seul veritable amour. C'est un amour qui sait se vivre au quotidien et ne se laisse pas etouffer par la lente rouille de la vie de tous les jours, un amour absolu resiste en general mal a cette epreuve du feu...
Mais, pendant 14 ans, je suis restee fixee sur le Dieu: "stuck in a moment, and you can't get out of it" (U2).
Il semble que ce soit ca la difference dans la plupart des cas. Ces etres si aimables, si desirables et pourtant si seuls, sont, comme je l'etais, coince dans un instant et n'arrivent pas a en sortir. Ils deviennent insensibles aux signes d'amour tout autour d'eux, tout entiers consummes par leur illusion d'amour qu'est leur amour perdu ou pas eu. Que le deuil soit ouvert, ou ferme, ils ne le font pas.
Il faut sans doute ne plus chercher ou ne plus attendre ou oublier l'ame soeur unique pour trouver ses ames soeurs dans toute la gloire de leur diversite.
Pour moi, un jour est venu le Maitre de mon Ame. Aussi ephemere fut-elle, cette connexion fut une revelation. Le Maitre m'a propulsee sur la 8eme Marche, celle de l'universialite de l'Amour, celle ou si on sait aimer une personne, alors on peut aimer une infinite d'etres, parce que l'amour n'a de frontieres que dans nos tetes, et que lorsque notre ame le comprend, il n'y a plus aucune limite...
En apparence, on peut me considerer comme une infidele, une libertine, une seductrice qui ne croit pas au Grand Amour.
La realite, c'est qu'aucun de ces amours n'est du libertinage, meme si le libertinage peut tres bien en faire partie.
La realite est que "le sexe n'est qu'un territoire que l'amour s'approprie" (Kundera) parce que l'amour auquel je crois est l'Amour Universel.
L'Amour Universel ne connait ni critere, ni attente, ni exigence.
L'Amour Universel ne connait pas la possession, la jalousie, l'exclusivite, la domination.
L'Amour Universel ne finit pas...Il est intemporel...Il ne connait pas la notion d'espace...
Je souffre de ne pouvoir vous expliquer comment atteindre la 8eme Marche...
Le seul conseil que je puisse donner, c'est d'accepter sans dicernement tout ce qu'on vous donne...Tous les signes d'amour tout autour de vous...Toute la beaute de la vie autour de vous...
Petit a petit, le phenomene d'inertie prendra le dessus (The Fly-Wheel Effect).
Imaginez-vous poussant cette enorme roue tres lourde...Vous poussez de toutes vos forces mais elle bouge a peine...Vous ne relachez pas votre pression et continuez de pousser sans vous decourager...Petit a petit, elle se met a bouger un peu plus, un peu plus vite, et viendra un moment ou vous n'aurez plus besoin de pousser aussi fort car elle aura sa propre vitesse d'inertie...
Lachez-vous, ne retenez pas votre gourmandise de la vie, n'ayez pas peur d'aimer, laissez-vous aimer, ne craignez pas de souffrir, vivez chaque instant comme le dernier, sans retenue!
CARPE DIEM...
Je vous aime!
Compagnons de la Blogosphere
notre Quete a commence...
jeudi, 13 juillet 2006
"Rien ne devrait recevoir un nom, de peur que ce nom même ne le transforme." Virginia Woolf
Les declarations d'amour...
Dire ou s'entendre dire tout simplement "Je vous aime"...
J'ai deja ecrit des poemes et des textes sur ces sentiments qui veulent a tout prix s'exprimer, qui brulent les levres, le stylo, le clavier et font battre la chamade.
Au debut de l'aventure blogospherique, j'etais denuee de toute pudeur.
Physique, malgre mon manque de grace et mon excedent ponderal, je n'en ai jamais eu.
Des desirs, si on ne les exprime pas qui va se mettre dans notre peau pour savoir ce qu'ils sont?
Des sentiments, c'est une conquete realisee grace au Prince et grace aux enfants aussi. Il vaut mieux dire "Tu as heurte mes sentiments" plutot que leur dire "Ce que tu as fait n'est pas bien", c'est plus son ressenti qu'un jugement de valeur et pour des enfants a l'ego tres fragile, ca convient mieux. Pour eux, alors que ma mere ne m'a dit qu'elle m'aime qu'a Noel dernier, et que mon pere ne me l'a jamais dit, j'ai aussi pris l'habitude d'exprimer mon amour, en mots et en actes. Je n'ai donc aucun mal a dire, "je suis amoureuse", ou meme "je vous aime"...si je le pense...
Et puis, plusieurs declarations plus tard, mon approche a evolue.
Les mots sont-ils vraiment necessaires?
Ne perdent-ils pas leur sens s'ils sont trop utilises?
Prennent-ils plus de valeur s'ils sont refoules?
Une fois "une certaine information lachee" comme le disait l'un qui l'a literalement lachee, presque par megarde et a ma plus grande surprise et la sienne sans doute, cela transforme-t-il le sentiment? Comment?
Ce qui n'est pas dit n'est-il pas encore plus equivoque?
Ou alors est-ce l'inverse?
Pourquoi ne pas simplement dire ce que l'on ressent dans l'elan du moment?
Si c'est ephemere, est-ce moins beau, moins profond, moins vrai?
Pour le dire, faut-il avoir la volonte de s'engager?
Bref vous l'avez compris, la question seme la zizani dans mon petit coeur de boulimique d'amour.
Au bout du compte, on ne peut etre absolument certain que de ce que l'on ressent soi-meme...
Alors pour l'instant, l'influence de l'experience recente prime.
On me l'a dit, alors que je n'avais rien demande.
Cela a enflamme ce qui, j'essayais de me convaincre, n'etait qu'un jeu amoureux en une passion devorante.
Le surlendemain, la rupture pour des causes externes a la relation etait consommee.
Alors disons que jusqu'a nouvel ordre, votre supplement d'ame est devenue supersticieuse...
Pas pudique...Mais supersticieuse...En ce qui concerne les mots d'amour...
Il n'empeche que les exacts memes mots peuvent etre compris comme un engagement ou pas...
On me l'a dit dans la continuite d'une relation amoureuse harmonieuse, comme une evidence, la peur au ventre...Un peu comme lorsqu'on pose la derniere carte au sommet du chateau. Cette maniere la de le dire capture une construction, une complicite, un partage, une reciprocite. Elle exprime une emotion intense qui perdure, une interdependance, un engagement a respecter l'autre et a le faire passer avant soi.
On me l'a aussi dit dans un tout autre contexte, de maniere tres spontanee, tres vite. C'est aussi terriblement emouvant et je ne le prends pas a la legere, surtout quand ca se repete. Mais, dans ce contexte precis, il semble que c'est plus l'expression d'un reel besoin d'amour et peut-etre du desir de s'entendre dire "moi aussi". Plus une declaration d'amour a l'amour...Peut-etre cette relation evoluera-t-elle mais elle n'a pas encore les fondations, et je ne l'ai donc pour l'instant pas pris personellement.
Bref, c'est toujours une surprise, c'est tres emouvant, assez destabilisant, et aussi tres flatteur.
Toutefois, pour citer le Prince, "Il n'y a pas de mots d'amour, il n'y a que des preuves d'amour".
Je vous rassure...Il les dit quand meme, et souvent...Mais il a tout de meme raison, ses actes sont encore plus convaincants!
Quand a moi, le dire?
Bien sur! Je le dis toujours, a ceux qui l'avaient deja entendu avant la mesaventure.
Pour les autres, si je suis convaincue de mes sentiments et s'ils comprennent bien qu'il n'est pas question d'exclusivite, sans aucun doute, puisque l'honnetete est pour moi la base de toute relation, mais alors les yeux dans les yeux...
L'Adorateur de Fossette a ecrit:
La question est alors : jusqu'a quel point? L'infini?
lundi, 10 juillet 2006
"On n'est pas maître de son coeur." Marivaux
Vous me tenez en si grande estime
Vous pensez de moi n'etre pas digne
Repoussez de votre coeur les signes
Croyez trop superficiel cet amour
Pensez solitude votre pour toujours
Voyez faibles et pauvres vos atours
Pourtant si seduisant et inspire
Vous possedez tout pour etre adule
Si seulement vous vous laissiez aimer
Vous pourriez jouir de votre potentiel
Avec comme seule limite le ciel
Car se laisser aimer donne des ailes
Ce poeme inspire par une ame qui risque de devenir triste et amere a force de se sous-estimer, de se resigner et de vouloir se conformer a un cadre qui ne lui convient pas est dedie a tous les amoureux transis qui se croient indignes d'etre aimes, a tous ceux qui ont plus peur de perdre qu'envie de gagner. La vie est courte, on est souvent decu, mais comme au loto, 100% des gagnants ont tente leur chance!
Compagnons de la blogosphere,
ne laissez pas la vie vous etouffer,
notre Quete a commence!
dimanche, 09 juillet 2006
Premier Fantasme du Chevaleresque Troisieme Visiteur
Voici un texte qui s'est impose il y a quelques nuits mais dont la fin ne voulait pas se laisser apprivoiser. Et puis hier, il a de nouveau impose sa loi, tentant d'immortaliser quelques instants de bonheur trop ephemeres, de conjurer la souffrance engendree par une histoire qui tourne mal. Aujourd'hui, longue hesitation...Publier, ne pas publier?...Mais ces mots bloquent les autres, les 3 autres billets commences ne veulent pas se laisser seduire...Alors, pas vraiment le choix...
Selon les precautions d'usage, ceci n'est a consommer que dans la plus stricte intimite...
Si vous n'etes pas majeur(e) et averti(e), n'allez pas plus loin.
21:20 Publié dans Amour, Blog, Fantasmes, Sensualite, Visiteurs | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : érotique, fantasme, amour, coeur, coquin, âme, rêve
samedi, 08 juillet 2006
"La réalité n'est qu'un point de vue." Philip K. Dick
mercredi, 05 juillet 2006
"Nous méritons toutes nos rencontres. Elles sont accordées à notre destinée." François Mauriac
Parcours amoureux en cinq rencontres...
Premier Chapitre: le Dieu Indifferent
Deuxieme Chapitre: le Prince des Fleurs
Troisieme Chapitre: le Maitre de mon Ame
Quatrieme Chapitre: le Chevaleresque Troisieme Visiteur
Cinquieme Chapitre: le Roi des Ondes par Dreamer
2006 - un amour harmonie
La gare de Lyon est rayonnante dans un habit d'été superbe, de lumière, de bleu du ciel, de rayons chatoyants. La journée s'annonce belle.
Dans la sphère de l'improbable, ce rendez-vous palpitant a un air irréel. Je ne sais pas encore comment, la lecture de ses écrits m'a transporté dans un univers empreint de culture et de beauté, ses billets sont attendus secrètement et résonnent telle la goutte de rosée qui s'irise au premier rayon.
Le blog se construit donc dans cet univers improbable qui se joue cruellement de la distance en tissant des liens si soudains que la réalité n'en est que plus banale.
Sauf que parfois, la réalité...
Sur le quai, l'étreinte dure une infinité mélangée, la chamade à fleur de peau. Les sens qui se cherchent, puis les doigts s'emmêlent pour un départ irréel. Si les corps ont une mémoire, alors parfois les sens ont un accord désordonnés que nul ne sait expliquer ni arrêter.
Tu avais l'oeil malicieux et entendu, celui qui rend le regard empressé.
Nous ne savions pas que nous savions, les sens le savaient pour nous. Les gestes s'arrêtèrent de respirer en même temps que les habits s'envolèrent. Puis la respiration du désir emporta dans son souffle léger toutes les inhibitions, enfin, presque toutes.
Comme une bulle de savon qui brille de mille couleurs de l'arc-en ciel , celle-ci s'envole vers l'éphémère, le temps n'a plus de prise sur l'instant.
Comme une bulle de savon qui le temps d'un regard s'envole à nouveau dans un scintillement diapré, celle-ci retombe en mille gouttelettes fines telles un feu d'artifice dans son bouquet final.
Les sens sans dessus dessous, l'improbable rencontre, la magie du moment, le magnétisme de l'espace, l'incroyable partage rend l'instant insatiable.
Le temps suspendu, ô vol !!!
Dreamer
"La poésie éclaire comme un feu d'artifice, elle ne veut pas chasser la nuit, mais, au contraire, en tirer parti." Jean-Paul
Dans les profondeurs de la nuit noire reglisse
S'adonner aux frissons du feu d'artifices
Se laisser emerveiller des malefices
Qui se font des etoiles miroirs complices
Taquinent la lune rousse de leurs malices
Emplissent les ciels de leurs vastes helices
Jaillissent en bouquets scintillants de tamaris
En gerbes ardentes et multicolores d'iris
En panaches rayonnants de fin myosotis
En brassees etincelantes de royaux lys
En touffes dorees de brillants narcisses
Replonger en une enfance evocatrice
D'orage tonnant de couleurs l'adoratrice
mardi, 04 juillet 2006
"La lucidité est le lieu de rencontre de la conscience et de la sensualité." Norman Mailer
Parcours amoureux en cinq rencontres...
Premier Chapitre: le Dieu Indifferent
Deuxieme Chapitre: le Prince des Fleurs
Troisieme Chapitre: le Maitre de mon Ame
Quatrieme Chapitre: le Chevaleresque Troisieme Visiteur
2006 - un amour d'orage
Vous etes imprevisible et insomniaque. Tantot nonchallant, tantot passione. Tantot fuyant, tantot empresse. Souvent cynique, parfois possessif bien que vous vous en defendiez. Vous vous defendez d'ailleurs frequement de certaines de vos emotions, et alors ce sont vos actes qui vous trahissent. C'est votre desir de me proteger du Maitre de mon Ame qui a etabli le lien, mais aussi une souffrance profonde dont vous semblez ne pas connaitre l'origine. Votre ame est a fleur de peau. Cette douleur raisonne en moi comme l'echo de celle de mon fillot. Notre premiere connexion dans les coulisses de nos blogs respectifs se fait dans un formidable orage particulierement electrise. Les orages depuis me suivent ou que j'aille, vigilants cerberes, encore a present. Les heures que nous passons ensemble sont intimes, sensuelles, intenses, pleines de confidences et de surprises et puis vous disparaissez, des jours, des semaines entieres. Votre ambivalence, vos contradictions, votre incredulite, votre humour, votre sensualite, vos decalages eveillent en moi une creativite rageuse et un desir avide. Souvent sur votre reserve, vous vous epanchez parfois sans retenue comme une cocotte minute dont on retire la soupape. Nous nous amusons beaucoup l'un l'autre. Nous nous ressemblons sur de nombreux points, la meme soif de vivre, la meme polyvalence entre intellectuel et manuel, la meme curiosite pour tout, le meme gout de l'absolu, la meme attirance pour les sensations fortes, le meme etat d'insatisfaction latent, les memes envies libertines. Parfois, j'ai l'impression que vous etes moi, en moins baroudeur. C'est probablement ce qui vous fascine le plus en moi, les risques que je prends en pleine lucidite. Parfois, vous m'etes plus mysterieux que le Sphinx. Entre nous, pas de gris, c'est noir ou c'est blanc.
Quand l'opportunite de la rencontre se profile, nous n'avons pas le temps de suivre votre rythme habituel. Vous aviez rompu toute communication off-blog pendant plus d'un mois et je ne suis meme pas sure de vos intentions. Je dois vous provoquer, brusquer un peu les choses. Alors je me lance et vous confirmez avec beaucoup de finesse le desir que vous n'aviez jusqu'alors pas avoue. Vous etes un sorcier des mots, choisissez chaque ingredient avec beaucoup de soin, j'aime cette dexterite. Nous nous voyons donc sans equivoque aucune sur l'objet de cette rencontre. Vous m'evoquez la nature, la montagne, la foret, et j'adore faire l'amour dans un cadre buccolique. Alors, nous choisissons de nous retrouver a Annecy. Annecy represente a mes yeux le souvenir d'un ete merveilleux, l'ascencion du Parmelan, une nuit tres tendre avec mes meilleurs amis dans un refuge, une baignade dans le lac sous la pluie, un jeune homme charmant avec un visage d'enfant que j'avais initie du haut de ma bien plus grande experience. Et plus tard, le marriage le plus emouvant auquel j'aie jamais assiste. Et plus tard encore, un reveillon de l'An 2000 magique malgre les degats de la tempete. Annecy est deja une ville qui fait partie de ma mythologie et il me plait de vous associer a ces souvenirs cheris. Vous semblez y avoir aussi de bon souvenirs mais pas le temps de nous les echanger. Vous m'attendez a l'embarcadere du bateau. Vous tenez a ce que ce soit moi qui vous reconnaisse. Nous avons tres peu de temps et en plus d'etre en retard, j'ai une sorte de coup de froid, la gorge dessechee et, malgre les medicaments, j'ai du mal a respirer, l'emotion est surement aussi fautive, je me paume. Puis, impossible de me garer. Finalement, nous nous retrouvons a la sortie du parking. Premier regard humide d'emotion, mais il faut attendre encore. Vous recuperez votre vehicule, je vous suis dans la montagne. Enfin sur un promontoire nous nous garons. Au bout du compte, il nous reste a peine une heure. Je vous sens timide, emu. L'attirance sensuelle est bien au rendez-vous mais vous n'osez pas me toucher, m'embrasser. Nous n'echangeons que quelques paroles, celles qui sont necessaires, vos yeux sont bien plus eloquents. Mon souffle s'est volatilise, suspendu a votre delicatesse. Nous partons a la recherche d'une clairiere propice a nos ebats, mais ne trouvons rien de bien encourageant, et, presses par les minutes qui s'egrennent inexorablement, sur le point de se satisfaire d'un a peu pres, les pierres sombres de la Chapelle apparaissent au detour d'un arbre dans les jeux de lumiere du soleil entre les branches. Si nous l'avions fait expres, il aurait ete impossible de trouver un cadre plus romantique que cette ruine de Chapelle dont il ne reste qu'un pan de mur perce d'une fenetre gothique. Je me dis, c'est un signe...Je m'arete la...Mais vous cherchez encore plus loin un sol plus moelleux. Amusee, je vous regarde accoudee a l'ogive, reculer un peu l'echeance, prolonger encore le prelude, je m'impregne de votre etre. Vous etes plein de petites attentions qui me surprennent, vous etes attendrissant. Nos corps se rapprochent enfin, nos levres se joignent, nous traversons le miroir. Si nous avions eu plus de temps, j'aurai prefere ne pas faire l'amour tout de suite. Prendre le temps de juste me perdre dans les etoiles de vos yeux, dans la douce fraicheur de vos levres, de decouvrir votre peau, de vibrer sous vos tendres caresses. La finesse musclee de votre corps tranche avec la massivite du Prince. Cela fait si longtemps. Charmee par vos douces attentions, je me soumets passionement sans effort ni contrainte a vos desirs. Les sens s'ennivrent lorsque l'emotion prive de mots et d'air.
S'il n'y avait eu que ces instants sylvestres, etheres et fougueux, cette histoire pourrait tomber dans la banalite. Mais c'est ce qui se passe ensuite qui en scelle le caractere unique. Toutefois, l'apres, pour l'instant, reste notre secret. Nous l'avons enfoui au plus profond de nos coeurs, avons glisse la carte de ce tresor dans une bouteille, avons jete cette derniere a la mer. Peut-etre un jour retrouverons-nous le chemin...
dimanche, 02 juillet 2006
"Une rencontre, c'est quelque chose de décisif, une porte, une fracture, un instant qui marque le temps et crée un avant et un après." Eric-Emmanuel Schmitt
Parcours amoureux en cinq rencontres...
Premier Chapitre: le Dieu Indifferent
Deuxieme Chapitre: le Prince des Fleurs
Troisieme Chapitre: le Maitre de mon Ame
2006 - un amour sans rencontre
Vous avez l'air si malheureux, si seul. Vous laissez des details vous pourrir l'existence. Pourtant, vous avez tout pour vous, une carriere, ce reel talent pour la musique, de l'humour, vous etes cultive et sensible. Bon, vous etes un peu coince, un peu trop timide et vous avez tendance a vous laisser embarquer par des femmes aussi torturees que vous.
Alors avec mon coeur de bon samaritain et parce que ca m'amuse, je vous propose une petite ordonnance pour vous remonter le moral:
- Faites au moins un compliment par jour a votre mechant chef.
C’est désarmant les compliments. Vous pouriez etre surpris du résultat. - Un peu de sport, ne serait-ce qu’une bonne ballade à pieds.
Si vous êtes à Paris, allez traverser le Pont Neuf en ayant une pensée émue pour moi parce que Paris me manque. Levez le nez, vous pourriez surprendre la lune au détour d’un nuage ! - Un bon coup.
Le sexe, c’est pas en option. C’est NECESSAIRE. On veut parfois se faire croire qu’on en a pas besoin, mais on se ment. C’est un peu plus tricky si vous n’avez pas la partneraire.
Toutefois, l’auto-érotisme ne rend pas sourd. Si vous manquez d’inspiration malgre votre secretaire (j’ai un peu de mal à vous croire), faites-moi signe et je vous ferais cadeau, à condition que vous la consommiez, d’une variation sur un fantasme du Dieu Indifferent (le plus courant, 2 filles)…. Vous le méritez plus que lui… - Respirez.
Il faut l’aérer ce cerveau en ébullition. Quelques instants sophro ou yoga, recentrez vous sur votre souffle, votre corps, les battements de votre cœur, sentez le pomper votre sang dans vos veines. On n’écoute jamais assez le murmure de son corps. - Enfin, ne laissez plus jamais la connerie des autres vous definir, surtout à l’usure. Vous vallez bien mieux. Vous êtes vibrant, intelligent, rafiné, cultivé, sensible. Normal que vous attiriez des jaloux qui veulent vous saper le moral. Ne vous rabaissez pas à leur niveau de canniveau !
Si vous avez un minimum de virilite, vous voudrez lire le fantasme...
Et bien sur, vous me le demandez.
Je n'en ai encore publie aucun, il me faut choisir entre les cinq variations. Je les relis pour la premiere fois depuis leur ecriture, et il me font le meme effet...Je choisis pour vous l'Opus #2 (tiens toujours pas publie celui-la ;-)).
Et a partir de la tout s'emballe.
L'emotion dans votre reaction me destabilise completement. Et vous en ajoutez une touche en m'offrant une musique composee pour une amoureuse. Cette musique, vous pourriez l'avoir ecrite pour moi tant elle parle a mon ame. De votre cote, vous pensez que jamais personne ne vous ecrira un texte comme celui que je vous ai confie, et bien sur, je creve d'envie de vous donner tort...Mais c'est impossible. Nous ne ne connaissons pas. Nos odeurs, nos gouts, nos textures, nos preferences. Sans l'intimite du vecu, les mots ne pourraient capturer la magie...Le resultat serait vulgaire. Alors votre musique dans les oreilles, j'ecris l'Opus # 1 de mon fantasme et vous fondez a votre tour. En ce debut Mars, le JetStream souffle un vent tiede de folie sur la Virginie. Une longue jupe et un chale de soie me caressent sur le pont et j'ai l'impression de voler jusqu'a vous. Notre connexion est incroyable. Vous me visitez, et je vous visite aussi. Nous sommes boulverses. Je nomme cela la transcendance. C'est la premiere fois qu'une ame qui m'habite est aussi habitee par moi. Comme une lumiere blanche au niveau du plexus solaire, et de grandes vagues de chaleur qui se deroulent et envahissent tout le corps. Vous le decrivez avec mes mots. En quelques heures, nous passons du courriel a l'instantane au telephone et a la video, sans presque s'en rendre compte, brulant toute les etapes. Je perds sommeil, apetit, interet pour tout ce qui n'est pas vous. Mais j'ai comme une vision de l'avenir. C'est un feu de paille, votre musique me l'a murmure, elle contient toute une histoire d'amour en quelques minutes. Pour composer une telle piece, il faut etre une sorte de vampire se nourrissant de l'essence d'une autre ame. Et quand tout est absorbee, c'est fini. Je ne suis qu'un rite de passage. Et comme Piaf, je prie juste pour vous garder un peu. Je vous confie ma peur, mais vous me rassurez. En attendant, je sais que votre celibat n'est pas tenable. Il vous faut une compagne. Alors je vous galvanise, je vous rassure. L'une de vos fans qui pourtant ne vous a pas toujours bien traite vous propose un week-end, je vous pousse a accepter. Ce mardi la, lors d'une conversation, je me rebelle contre votre attitude defaitiste en tout, je vous sermone et a la fin, je reste sans force, comme si vous aviez bu toute mon energie. Le dernier soir avant votre depart, je vous apprend encore a lacher prise, a vous abandonner. Pendant le week-end, je ne peux plus vous sentir en moi. A votre retour, vous me confiez qu'elle ne pourra pas supporter de vous partager...et que c'est elle que vous choisissez. Comment vous blamer? Comme vous etes fier! Alors, je vous laisse vous envoler, gardant la spiritualite de la 8eme Marche, une nouvelle conscience artistique et un detachement total du materiel.
samedi, 01 juillet 2006
"Il y a quelque chose de sacré même dans les amours les plus banales, les relations les moins bien assorties, les rencontres les plus brèves. L'instinct bouleverse tout." Louis Gauthier
Parcours amoureux en cinq rencontres...
Premier Chapitre: le Dieu Indifferent
Deuxieme Chapitre: le Prince des Fleurs
1994 - un amour au hasard
Tu ne me quittes pas des yeux. Je suis montee a Trocadero, j'ai bascule un strapontin, me suis assise resolue. Je suis en colere, c'est pour ca que j'ai quitte le bureau si tot. Cinq amants hebdomadaires, plus tous les autres, et pourtant, seul le Dieu Indifferent importe et il ne fait aucun effort. Juste de retour de Venise ou je suis allee seule au carnaval. C'est ca mon carma? Visiter la ville la plus romantique seule? Et il n'est meme pas presse de me voir. C'est insupportable...Je n'en peux plus de jouer le role de la Maitresse enjouee pour des rendez-vous torrides entre midi et deux ou de cinq a sept. Il faut trouver la force de mettre un terme a cette relation sterile, elle change mon coeur en pierre, deja qu'il battait a peine. Au Troca, j'arpentais, en fulminant, le quai en long et en large du haut de mes escarpins a talons hauts avec cette demarche energique et cadencee qui fait vibrer mes chairs a chaque pas dans ma robe droite un peu courte. C'est la que tu me reperes, au plutot que tu remarques la vibration de mes cuisses. Je suis trop en colere pour m'apercevoir de quoique ce soit. Vaguement une sensation d'etre epiee, des yeux tres clairs avec une legere coqueterie. Je suis trop en colere. Pasteur, je manque presque ma station plongee dans ma colere. Je marche vite. D'une voix grave, posee, sophistiquee, tu me demande l'heure. Je leve mes yeux sur toi, ton regard bleu comme un lagon parfaitement assorti a ton pull me transperce, je regarde ma montre je te reponds poliment, je suis polie, mais je continue mon chemin sans ralentir. Tous les jours des hommes m'abordent dans le metro, dans les rues. J'ai toujours une pensee amusee en me demandant ce qu'ils peuvent bien esperer tous ces hommes d'un echange aussi fugace. Combien de femmes acceptent ces propositions lancees a la volee? Ils seraient sans doute meme bien embetes si elles disaient oui. Depuis deux ans que je vis ca au quotidien, je plaisante souvent avec mes copines: "Un jour , s'il me plait un peu il faudra que j'essaie, juste pour voir." Mais pas aujourd'hui, trop en colere. Je continue. Tu me suis, tu me demandes le chemin de l'Hopital des Enfants Malades, je ne sais pas, je n'ai pas envie de reflechir, je fais un vague geste dans la direction generale et je te dis: "je crois que c'est par la." Mais tu me suis toujours. Et nous approchons de l'apart. Si je ne veux pas que tu saches ou j'habite, il faut que je trouve un moyen de te decourager, je m'arete et je te lance un "ecoutez, je n'ai pas le temps" mais ca me force a encore plonger dans tes lagons, alors quand tu me dis que tu aimerai me voir un jour ou j'aurai plus de temps...Je te reponds "chiche". Je sors une carte de mon sac, je te donne mon numero de bureau "appelez-moi demain, proposez quelque chose et nous verrons bien". Tu reparts et je peux rentrer chez moi pleurer de rage. Le lendemain je parle de l'incident a ma secretaire, tout ce dont je me souviens c'est que tu es grand, mince et que tes yeux sont etranges. Mais quand tu apeles je suis etonnee. Je me demande ce que tu vas me sortir, et toi, seducteur chevronne, tu sais exactement quoi dire: "Voudriez-vous aller au Louvre dimanche?" Je suis sans voix, je m'attendais a un verre, un diner, une boite, voir un hotel...mais un musee! Je te reponds enjouee, "quelle bonne idee, il viennent d'ouvrir la nouvelle aile et je ne l'ai pas encore visitee alors d'accord." Et donc nous nous retrouvons au Louvre ce dimanche. Elle est grande la nouvelle aile, et nous parcourons pas mal de chemin ensemble en decouvrant ses merveilles. Tu est discret, attentione, attentif, a l'ecoute. Tu n'es ni collant, ni envahissant, ni etouffant. Tu n'essaie meme pas de te "vendre". Ta stature est rassurante, je me sens en securite. Nous sommes fatigues, nous nous asseyons sur le rebord d'une fenetre. Je pense, voila ta chance. Mais tu n'es pas presse. Tu ne la saisis pas. Tu m'offres d'aller boire un verre, et nous voila rue Saint-Denis sur la terasse d'une brasserie. La conversation coule tranquille et naturelle desalteree par une biere bienvenue apres cette longue marche. Je suis sous ton charme, tout en finesse, sans pression, respectueux. Ta presence m'ennivre, tes yeux me fascinent. Tu sens que je suis detendue, prete a ceder et au lieu de tenter un baiser, tu me dis "Si je vous prennais la main, est-ce que vous me gifleriez?" Je te reponds en baissant les yeux: "Il faut le faire, pas le demander et prendre le risque, mais non je ne vous giflerai pas." Ma main est minuscule dans la tienne, comme un petit oiseau blesse palpittant. Me voila sur un nuage. Tu aurai pu me proposer l'hotel des le premier coup de fil et je serai venue, mais cette cour delicate et tendre de la part d'un homme d'une telle carrure, c'est vraiment attendrissant. Cela fait longtemps que nous sommes a cette terasse, yeux dans les yeux, mains dans les mains, mais il fait frais en ce jour de fevrier, et nous commencons a avoir serieusement froid. J'ai perdu toute notion du temps ou de l'heure. Je derive gentiment guide par tes soins et tes attentions et tout en douceur, parce qu'il nous faut absolument nous rechauffer, tu finis par me conduire dans un hotel...pas un hotel de passes, tout de meme. Nous n'avons pas encore echange notre premier baiser. Et la, tu me proposes...un bain chaud...Je m'abandonne comme un nouveau ne a tes soins, tu me deshabilles tranquille, tu te deshabille et nous nous glissons ensemble dans la baignoire. Tu me laves, tu me seches, tu me caresses mais toujours tres calmement, tres doucement, tres tendrement, comme si l'emotion temperait le desir, comme si faire l'amour n'etait pas important, pas essentiel. Moi qui ai tant l'habitude d'etreintes torrides, brulantes, passionnees presque brutales, a bout de souffle dans des couloirs, dans des parkings, dans des toilettes, dans des voitures, sur les tables, sur les bureaux, sur la moquette, sur le parquet, le plus souvent debout, je ne suis pas dans mon element dans cette salle de bain puis allongee dans ce lit, loin de mes reperes, de ces situations que je maitrise par coeur. Alors je me laisse faire, a ton rythme, celui de l'emotion qui nous submerge et qui nous noye, qui te noye...et tu t'endors...sans m'avoir prise... Cette nuit-la, completement paumee, flottant comme dans un reve, je regarde un ange dormir et je tombe amoureuse...Je te regarde sommeiller paisiblement longtemps. Et puis je m'endors aussi. Au petit matin, tres tot, alors que je suis encore dans les brumes du sommeil, ta virilite a repris le pas sur l'emotion et tu m'offres un feu d'artifice sensuel qui me laisse pantoise, oui pantoise, moi l'insatiable gourmande. Le soir meme tu reviens chez moi et nous ne nous quittons plus, ca fait douze ans...