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jeudi, 05 avril 2007

irrétractable

 

Comme des épaves de pustules d'ego en décomposition, les porosités inoculées de la douceur se répondent en sempiternels échos d'âme à âme, de coeur à coeur. Brisées par les frissons des entrechats de dentelles parfumées, sans faim, sans frein, sans fin, les escarmouches de ratures en décontractures des escamoteurs dansent dans la récurrence du mot, condensée au pas unique, solitaire et offert jusqu'à saturation, préambule de la foulée initiale de la valse, celle de l'impulsion originelle, celle qui entraîne la fracture irréductible dans son inertie béante. L'occulte dilatation auto-détruit son élasticité jusqu'à aliéner toute faculté de se rétracter.

"je" perdu

S’est perdu le « je »

C’était au petit matin,

Non peut-être la nuit…

Bref, il est parti

Sans réclamer son rien

Silencieux otage

  « je » jaloux enfermait tout

Croyait maîtriser le feu

Se roulait plutôt dans la fange

Bien plus diable qu’ange

Et n’était jamais heureux

A vouloir plus comme fou

  Mais « je » évaporé

Tous les murs ont fondus

L’incendie a surgi

Puis a tout rempli

Rien était vraiment perdu

De mysticisme convolé

Chez Luis 

rigidité

Parfois
tout semble se rigidifier
d'un seul coup
comme une cascade
soudainement prise
par le gel
des errances névrotiques suintantes.

La tentation devient alors pressante
soit de calfeutrer les portes
soit de reprendre une place
dans le trafique visqueux
des espérances
en instance de déception.


Impossible...


La maison bleue n'a plus de clé
les voies express sont obturées.

Alors d'une longue exhalation
le regard se renverse
pour se fixer
sur la minuscule étendue
de sable humide
tout en haut du fond.

L'oeil gratte consciencieusement
la poussière moite
jusqu'à la petite flaque
qui pétille
des subtiles épices du vide
pour gicler
en jouissance de larmes de soleil
délugeant de douceur extatique.


Sans rien faire
l'amour culmine
offrant
sa plus belle parure d'abandon
à l'amertume
et repeint les résistances
aux arômes
du partage compassionnel.

mercredi, 04 avril 2007

coït

Purger l’appropriation fictive

En bouffées d’innocence

S’aveugler sans résistance

Isolés des sirènes maladives

Couler dans le magma de plumes

Poison des futiles passions

Antidote des illusions

Danser sur les folies des brumes

Pour dans la fleur de la mort

Connaître la féerie de l’oubli

S’embraser du coït de la vie

Jubilation du parfait accord

déliraude #62

Juste une larme de rien
Pour parfumer le matin
Aux coloris des refrains

Un fin soupir de néant
Pour incendier de diamants
Le coeur enflé des amants

Juste un petit rien de vie
Affûté, brûlé, poli
Gavé d'un instant sans prix

mardi, 03 avril 2007

be present

La transparence rend obsolètes les armures.

Les fauves ne griffent que le vide de l’ombre.

Alors tout reste en jeux, sans raison particulière.

Il serait prétentieux de prétendre comprendre.

  Be present.  

Juste être, là, présent, au présent, comme l’ombre.

Nul besoin d’être reconnu.

Ni vu, ni connu.

Etre est suffisant, nécessaire et suffisant.

  Be present.  

Pour être, il suffit d’aimer.

Nul besoin d’être aimé.

Juste être, aimer.

Dans l’ombre, fidèle comme l’ombre.

  Be present.  

Juste être, là, présent, au présent, comme la lumière.  

  Be Love.

déliraude #61

Les yeux s'embuent de bulles d'azur
Le frisson étire l'intolérance
Étourdissement de démesure
Trombes de douceur à outrance

Dérive à la brûlante fortune
Au bord des rameaux clairs de nuages
Dans l'anse cambrée de la dune
Qui s'embrase aux paisibles rivages

Tout dilapider au ferment des embruns
Pour sublimer d'éther l'incertitude
Dissoute en épanouissement d'écrin
Offertes friandises d'amplitude

lundi, 02 avril 2007

clandestinité

La poésie vient sans intention, sans construction, effluve d’un souffle qui dépasse les capacités pulmonaires des poètes et surtout leur entendement. Ils ne font que surfer son univers, délicatement enlacés à la traîne de lumière des comètes pour se laisser porter au delà de l’imagination la plus fertile dans les vallées vertes et vertigineuses du néant prolifique. Passagers clandestins, ils se font le plus discrets possible, n’osant souvent qu’un œil intérieur timide en retenant leur respiration d’émerveillement, si humbles devant la beauté surréelle exposée à leur contemplation flibustière. Du vide intense de ces voyages, ils ne ramènent que de pâles ébauches, pauvres représentations bidimensionnelles de la multitude des profondeurs multidirectionnelles qu’ils découvrent. Alors sans relâche, effacés jusqu’à la transparence par la reconnaissance de l’immensité du privilège qu’il leur est accordé,  ils s’offrent à la tache ingrate et fructueuse de révéler la splendeur, repoussant juste un soupir plus loin les limites de la perception, en modestes serviteurs de desseins qui les submergent de grâce.

Opening Day

La déferlante de sang tout neuf envahit les artères de la ville pompée par les fanfares. Eclectisme au fil des pulsations du Printemps entre l’équipe de mono-cyclistes et les sauteurs à la corde, entre les croulants Purple Hearts et les rappeurs bondissants, entre la collection de Prowlers , les diligences et les hurlements des anciennes voitures de pompiers jalousement entretenues pour cette sortie annuelle. Toute la démesure de ce peuple qui faute de racines glorifie tout et n’importe quoi, défilant au pas pour le début de saison de Baseball puis déversant son hémoglobine bien disciplinée dans les rues perpendiculaires en direction de la rivière sur les bords de laquelle le cœur de la cité bat à présent au rythme des Home Runs. Fascinant.

 

Choix musical courtesy PBE:

 

déliraude #60

Un doigt de soleil malin
Porté par le vent mutin
Frôle le voile délicat
Qui couve les braises de froid

Les atomes doucement bousculés
Activent leurs électrons saturés
Échangent dans le gai chaos
Ces particules sans ego

L'homme rayonne de féminin
La femme s'embrase de masculin
Un devient deux dans l'âtre
Et un plus un font quatre

Comme l'histoire n'a pas de fin
Et que bien d'autres deux naissent d'un
L'amour conjugue à l'infini
Le coeur des créatures éblouies

dimanche, 01 avril 2007

déliraude #59

Les portes s'ouvrent
La première
Au creux de l'ensellure

Microscopique point lumineux
Qui enfle doucement
A chaque battement de coeur
Jusqu'à ce que le flux
Puisse s'infiltrer
Et s'échapper à la fois
L'échancrure s'agrandit encore
Et une explosion solaire
Remonte dans l'axe
Dépucelant le plexus
D'un coup de tonerre
Vivifiée
L'onde de lumière

Pénètre et se diffuse
Par les deux ouvertures
En alternance
Et en synchrone

La douceur continue de gonfler
Alimentée par l'énergie irradiante
Et la troisième porte
Au sommet de la nuque
Vole en éclat
Atomisant les cervicales
Incinérant la pensée
Le champs enfin libre
L'éclair fatal
Connecte les trois sas

La béance est totale
Trou noir éblouissant
Où tout dégringole
Berceau de galaxies
Où tout naît
Sans la rivière de miel
Se mêlant au torrent de foudre
Pour neutraliser la combustion
Tout serait instantanément calciné
Et les issues se refermeraient
Aussitôt
Mais le nectar afflue
Insatiable

Elargissant
La dilatation sidérale
Du vortex
à l'apogée
Agonie de volupté

 

 

samedi, 31 mars 2007

parade

Ce pays est pourtant un pays de sauvages, élevage de batteries de requins asexués dressés pour le duel à mort, les bonnes manières sont hors programme. Mais tout comme dans la grande indifférence de la ville de lumière, tout commence par la porte retenue, le pas de côté et le sourire entendu ouvrant le passage, et puis, sur la même lancée, la nonchalante saisie de l'addition au vol, au nez du jeune collègue ébahi, et le généreux "non, non, laissez, c'est pour moi" laissant le disciple sans voix. Que ne ferait-il pas pour forcer la gratification polie d'un merci, yeux dans les yeux?  En fait non, tout commence toujours par l'inexplicable globe de luxure exhibitionniste qui fait mine d'isoler la vulgarité du corps sans grâce, telle la couche collante du papier attrape-mouches, et qui attire irrémédiablement toute pensée lubrique  à moins de cinq mètres à la ronde, comme si l'instinct animal du mâle devinait le glissement des cuisses poisseuses. Une histoire aussi vieille que l'instant, à la morale toujours entre incrédulité ingénue, sincère amusement et un soupçon de compassion vaguement coupable. Et ça continue ailleurs, les portes flambent comme les dollars et les caprices "non, pas cette table, ça n'est pas la première fois que vous me faites le coup, c'est cette table-ci que j'ai réservé et c'est celle que je veux. Nous allons attendre au bar, apportez-donc un cocktail de crevettes et une bouteille de champagne, heu champagne-crevettes, ça vous va?...". Caprices qui ne lui donne pas plus d'autorité qu'une séance de sexe brutale et rageur, où il maltraite le corps d'une partenaire hurlante, plus ou moins consentante d'être le défouloir improvisé des frustrations qu'il a accumulées. Comme si défoncer des orifices à grands coups de reins, de langue et de poings pouvait conférer autre chose que l'illusion du pouvoir, toute aussi éphémère que son orgasme..."Exercer le pouvoir est semblable à être femme. Si vous devez rappeler à votre entourage que vous êtes une femme, c'est que vous n'en êtes pas une." Merci Madame Thatcher, il en va de même pour les hommes, et en se comportant comme des coqs, ils n'attirent jamais que des poules...

vendredi, 30 mars 2007

au scalpel

La poésie sculpte au scalpel dans l’insomnie de la chair des mots, bouillon gastrique digérant les pulsions charnelles, rongeant la matière érotique jusqu’à l’ossature, jusqu’à la violence sans perversion de la beauté, jusqu’à la tanière de la fulgurante constance du plaisir. Savoureuse oblitération de la dépendance dans la soumission, dans l’éviscération de l'assouvissement.  La sanguinolence nonchalante dévêt le jour des voiles de la nuit, braquant ses projecteurs  de paix impitoyable sur le charme bestial en surchauffe, jusqu’à la respiration de lente dilatation de l’azur, sous toutes les pluies de braises, dans l’infini des combinaisons empourprées, au point de non-retour, sans départ. Brûlure de sable comme un marquage au fer rouge sous la surface sensuelle, tatouage profond à même la substance tremblante de fragilité indestructible, empreinte fossilisée d’amour. Vague contre vague, intrépides gerbes d’opales.

jeudi, 29 mars 2007

comme ça

Rester comme ça.
Larvés dans les vocalises du silence, subjugués d'ignorance, gourmands de l'instance.
Sans regarder, ni écouter, ni toucher, ni humer, ni goûter.
Tout voir, tout entendre, tout caresser, tout sentir, tout savourer de la plus infime particule de beauté,
Des lumineux abysses aux sombres altitudes.
Comme ça, stupéfaits.
Comme ça, saisis par la jouissance déferlante, désincarnation en torrent délirant, temple des sucs fertiles mêlés dévalant les zones érogènes du coeur.
Comme ça, sexualisés d'admiration, statufiés de passion, perclus d'amour sans comprendre de qui ou de quoi...
Comme ça, éperdus et complets, avides et repus, soumis et affranchis.
Comme ça, comme quand l'amour se reproduit exponentiellement, accéléré par le pouvoir de réverbération de la multitude, jusqu'à la vitesse originelle en continuelle expansion, jusqu'au tournis.
Oui, comme ça, comme un disque rayé, comme un étalon emballé, le mouvement perpétuel de l'inertie.
Oui comme ça, rester comme ça, encore une fois, ou pas.

déliraude #57

Le Printemps s’empare résolument de chaque bâton de bois mort et en presse une nouvelle pulsion. La pulpe, grouillante d’étincelles métalliques, déflagre en éclaboussures de pétales iridescents, en grappes de bulles d’améthystes, en vapeurs de paillettes de péridot translucide. La douce haleine drape le goudron en élégantes nappes de soie moirée et fond le béton en joyaux catatoniques délicats. Emue, nue, sans arme, l’illumination de beauté se blottit dans une larme offerte aux plaisirs illettrés.