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mardi, 21 avril 2009

à la mitraillette

le cœur s’enraille
railleries d’étincelles
déraillements liminaires
aux ras bords préliminaires

rameaux de mots en mitraille
les rails s’emballent
chevaux de trop tiraillent
à cris perdus

insémination stérile
braille en sourdine
décomposition sans faille
réfractée de ferveur

lundi, 20 avril 2009

rouge glace

tu délaces des carcans
en signe de soumission
opacité du grave
pour aveugles clairvoyants

combien de désert
combien de statue
debout face au vent
un chêne se courbe

et la pluie se fige
en rideau de lumière
apocalypse cinglant
de la lessive mentale

goût des tons
odeurs pleins les oreilles
un miroir sous les cils
et des perles de jouvence
résonnant dans la voix

et lui éphémère à l’affût
cet éclat dans l’œil
sait-il qui danse et qui voit
ce ballet aérien

un chevalier aux couleurs arc-en-ciel
défriche l’atmosphère
de ces illusions confortables
saccage d’un hier
où le circulaire n’a de sortie

laisse douceur
les armes rient
la blessure apaise
les iris survoltés




miroir de feu vert de gmc

renaissance

au berceau des mots
la berceuse tangue
feu de langue
tendre du sein maternel

le tango harangue
sous ses airs de duo
coquelicot solitaire
tout flétri d’ivoire

hors des gangues
infections affectives
éprouvées en pleine chair
naissance de l’évanescence

vendredi, 17 avril 2009

lustre

tout se lustre dans le rêve
accord presque suspect
qui endort les garde-fous
et regarde fou
au fond des prunelles du feu

étourdissement aux vapeurs d’âmes
où se croisent pas
en larmes poussiéreuses
des chants invisibles
transpirant le jour

libres dans les boites
qui nous emboîtent la voix
les sarments de serments s’embrasent
d’un mutisme tranchant
comme un soupir

lundi, 13 avril 2009

abjuration

L’amplitude de la déchirure ne se résorbe pas avec la résignation, elle devient juste plus incandescente comme le rêve familier s’harnache à la tessiture du silence pour ne pas s’écouler. L’insuffisance ne peut étrangler le geyser, elle se confond jusqu’à la verticale des facettes comme la résolution à l’impuissance se pare de flaques de sourires pour mieux s’interloquer. L’ivresse s’acharne, la douceur se parachève, saillie corrosive où s’engloutit l’existence à tous crins. Le rivage se fond à l’horizon, mirage de la source au zénith de fraîcheur, filet d’innocence suivant la ride d’un cheveu blanc. Reste le papillon d’un baiser à la commissure du cœur, là d’où il ne peut s’abjurer.

vendredi, 10 avril 2009

substantifique

substantifique absence
méandres de reflets
sans s’appartenir
sous le halo ardent
où ondoie la nitescence
en rapsodies de folies éclectiques

la verve en bandoulière
pour mieux naufrager
les sens intactiles
sous les vrombissements
de la torche rageuse
à la langue délurée

la douceur exogène
se perd un instant
sous l’élan bris
temps d’assimilation
suspendu à l’insouciance
des coups de foudre

mercredi, 08 avril 2009

les voix de la transparence

en plein silence
le regard erre
courbe après courbe
sous le vers univers
la vision s’affermit
et invente des tons parfumés
à bannir les masques
sans chercher le parfait
juste l’érogène du cœur
d’où s’envole la caresse

 

chez gmc

lundi, 06 avril 2009

réflexologie

caprice d’écartèlement
enveloppé comme nappé
du miel d’un châle douillet

tout tend au repli
et s’en épanouit de plus belle
défi aux cuirasses chauffées à blanc

climax de crescendo en boucle
vortex de lumière en filigrane
tombeau philosophale où l’or naît

le corps au repos de l’âme
dans la buée éthylique
de réflexes futiles

deux blessures insondables face à face
se réfléchissent à l’infini comme un pont de miroirs
où chatoie tout bas la transparence

dimanche, 05 avril 2009

absorption

une cellule souche étincelle
et le corps entier brasier
déchirant les chairs ténèbres
de plaies bouillonnantes

certains consomment et jettent
ailleurs se consume sans tarir
les ailes écartelant les omoplates
à la croisée de fantaisies désincarnées

que serait candeur
si elle était conditionnelle ?
un néant de page
imperméable à l’encre ?

passons l’éponge
tout se résorbe
mêlé aux songes
l’amour absorbe

 

chez Cribas


vendredi, 03 avril 2009

brin

douceur s’attarde
escale prolongée
voiles s’affalent
communions étranges

vulnérabilités complices
au détour d’une fêlure
harmonie désaccord
en arythmie

nuées de rosée
le temps d’un clignement
affolement tellurique
en confins de cils baissés

lundi, 30 mars 2009

subversif

tant de lumière déborde des iris
festival d’étincelles en dépigmentation
déflagration aux minéralités obliques

le cœur se dilate encore au point de rupture
suture terriblement déplacée
insoutenable déchirure d’alter intime

lorsque l’offrande brûle la peau
lorsque rien n’est pris
lorsque flottent
entre larmes et eaux amniotiques
vestiges d’ironie

tout ce qui sépare
répare et rapproche
égare et accroche
deux croches en noire
deux noires en blanche

aria d’aurore submergée

samedi, 28 mars 2009

au commencement

au commencement est la confiance
pas la dévotion à on ne sait quel être supérieur
juste la confiance qu’accorde qui n’a rien à perdre
et la témérité inimitable qui lui tient lieu d’ombre

si l’espace d’un instant gagner semble possible
alors ce qui peut être gagné peut être perdu
et tout finit emporté par la peur

donc au commencement est l’absence de possession
et son némésis l’absence du désir de possession
simple contemplation confondue sans envie
et la reddition inconditionnelle sa compagne

si l’espace se replie l’or d’un mot
alors la lumière jaillit
alors la vie exulte

vendredi, 27 mars 2009

foisonnement

floraisons à foison d'odorantes toisons
fomentées furtivement par l'équinoxe cinglant

fermentation des sèves en ébriétés
sobriété virginale de la blancheur

étole aux gris des blues
prélude à l'avènement des verts

un peu d'absence dans le sillage
que la palpabilité de l'ombre accentue

tuméfaction de fragments purs
en ballottage des courants d'origine

mardi, 24 mars 2009

haut le cœur

l'après n'advient pas
dès lors que le temps prend sa place

l'après n'advient pas

agitations, distractions, tergiversations
simples bousculades de vent
à peine une nutation indistincte
dans la grand’ roue cosmique

l'après n'advient pas
et l'instant se fixe
assise ergonomique
moulée sur le vif

l'instant se fixe
sur la plume caresse
et sans mot dire
maudire cet instant
qui n'en finit pas

applaudire l'aveuglement
jusqu'haut le cœur

voluptées

Le chant des impossibles grésille à l’orée des possibles tel la césure de lumière sur les flancs du vide. L’éclair dessine les courbes parfaites qui se mêlent voluptueuses en distillant de nouvelles dimensions instant après instant. L’ombre perd la mémoire entre les parallèles en perdition, susurrant encore en vain, résistance portée à incandescence, les yeux fermés. Le sourire reste hors d’attente, juste pour éreinter le plaisir inconditionnel, sommet de dérision au plus fort de l’inextinguible aliénation.