dimanche, 27 mai 2012
Fenêtres
Nous regardons passer le monde sous les fenêtres de nos âmes, sans parvenir à nous résoudre, sans parvenir à nous dissoudre. L'agitation bat tant son vide, que les coeurs ralentissent à nausée, apnée impuissante comme un refuge de papier. Alors les yeux se ferment réfléchissant le chaos en dehors et les inspirations s'enlacent ranimées par le souffle impétueux. Sous les fenêtres de nos âmes, l'illusion s'efface et le monde s'épanouit.
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dimanche, 06 mai 2012
Arguments pausés
Vous me déposez là, en lisière du rêve, hors d'atteinte, à mille milles de toute certitude habitée, encore longtemps après l'extinction de votre voix. La persistance de votre timbre m'y colle comme une ombre. Fête ou défaite, j'y gagne toujours, exemptée des circonstances fortuites aux quelles personne ne peut me réduire. Je m'y pâme, m'y exclame, m'y tortille comme un vers hors d'inspiration et je vous retrouve jusqu'au fond du silence.
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lundi, 23 avril 2012
Superlatif
Le superlatif s'épanouit si facilement dans le sillage d'une réminiscence ou plus encore sur l'aile d'une fantaisie. Elle est alors «la plus douce au monde», la perfection, celle qui aurait le pouvoir d'effacer le dégoût, de bercer la nuit. L'existence, elle, se révèle plus crue, insoutenable prolongement du vide, sans nom, ni adjectif, ni verbe pour lui bailler chaînes, aussi translucide que l'attribut est superlatif.
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samedi, 14 avril 2012
Pavillon de complaisance
Soudain, la délicatesse suspend le souffle, l'intervalle d'une éternité. Les pensées s'effondrent sous la grâce et un néant limpide et idyllique s'épanouit. Que vous dire? Le champ de l'amour est si envahi de folles conquêtes que sa moindre évocation rebute. Alors je me soumets à l'indicible et je me complais juste d'être.
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mercredi, 04 avril 2012
Suivante
Peu importe ce qu'elle sera
La suivante ne tarde pas
Elle s'entend gronder de loin
Son orage gonfler d'éclairs
Ponctuelle comme la marée
Elle ensable efface toute trace
Peu importe ce qu'elle sera
Je la guette comme un amoureux
Et chaque fois elle tinte le glas
De l'illusion familière
Chaque fois tinte le glas
Et m'enterre
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mercredi, 14 mars 2012
Encaustiquée
Flanquée de sa causticité usuelle
L'existence ne se lasse pas de nous apprendre
A n'en rien attendre
Puissent les vagues de cette âme
Même marquées de votre fer de velours
Éclater invariablement sur chaque brisant
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mardi, 13 mars 2012
Rêverie d'une promeneuse solitaire
Nous n'irons pas, selon la tendance, nous perdre au fil des raccourcis fadasses des amours jetables. Vous n'aurez pas à sourire ou à faire mine d'apprécier les chairs affaissées. Vous n'aurez même pas à laisser échapper la moindre caresse qui risquerait d'embraser des sensations incontrôlables. Vous pourrez ne rien lâcher, rester aussi détaché qu'il vous sera nécessaire.
Vous n'aurez pas non plus à renoncer aux féminines qui vous divertissent et gagent de votre liberté.
Aucune acoustique, cette nuit là, ne sera plus familière que la petite musique du rêve endurci qui ne nous berce pas. Vous me clouerez un peu la bouche pour y sceller le verbe. Et au zénith, vous fendrez la lune.
Nous éviterons ainsi les raccourcis fadasses des amours jetables.
En miroir à «Ecolo-citadine» chez Cribas.
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dimanche, 04 mars 2012
Angle mort
Mieux vaut fuir que succomber
Bien qu'en dépit du verbe honni
Et de l'influx d'émoglobine
La greffe indésirable soit vouée à la nécrose
Rester toutefois malgré le rejet
Impassible face à la posture d'indifférence
Pâle éminence dévouée au génie
Jusqu'au delà de son reflet voilé
Dans le sillage de l'éblouissement
Impossible de perdre le jamais effleuré
Il ne reste qu'à se terrer atterré
Au fond de l'angle mort
23:54 Publié dans intégrale volume 6 | Lien permanent | Commentaires (0)
samedi, 03 mars 2012
Rêverie d'une promeneuse solitaire
Nous n'irons pas, selon la tendance, nous perdre au fil des raccourcis fadasses des amours jetables. Vous n'aurez pas à sourire ou à faire mine d'apprécier les chairs affaissées.Vous n'aurez même pas à laisser échapper la moindre caresse qui risquerait d'embraser des sensations incontrôlables. Vous pourrez ne rien lâcher, rester aussi détaché qu'il vous sera nécessaire.
Vous n'aurez pas non plus à rompre aucune des relations au sexe opposé qui vous divertissent et gagent de votre liberté. Aucune acoustique, cette nuit là, ne sera plus familière que la petite musique du rêve endurci qui ne nous berce pas.Vous me clouerez un peu la bouche pour y sceller le verbe. Et au zénith, vous fendrez la lune.
Nous éviterons ainsi les raccourcis fadasses des amours jetables.
Chez Cribas
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vendredi, 17 février 2012
L'heure
Alors qu'une barrière de corail fleurit sur l'horizon, ma voix se perd dans les accrocs des fils mal tissés. Le grincement de l'usure s'abat, assourdissant les derniers soubresauts d'un flux vital en voix d'extinction. Il est l'heure, l'heure de se raccrocher à une distance pour se donner l'illusion d'un frisson, une preuve de vie. Mais une fois encore, la sonnerie meurt dans le vide.
07:56 Publié dans intégrale volume 6 | Lien permanent | Commentaires (0)
mardi, 07 février 2012
Dans le vent
Il est une profondeur de solitude que les mots les plus feutrés ne peuvent cerner
Est-ce la solitude de l'enfant privé de maman?
La vôtre?
La mienne, à présent?
Il est une étendue de chagrin que les mots les plus sombres ne peuvent embrasser
Est-ce le chagrin du monde sans humanité?
Le vôtre?
Le mien, hors du temps?
Il est une illusion d'amour que les mots les moins chauds ne peuvent qu'embraser
Est-ce l'amour libre de tout espoir?
Un autre?
Un rien, dans le vent?
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dimanche, 29 janvier 2012
Morfondinite
Même avec le jour qui s'étire
La morfondinite s'aiguise
Parachève son mordant à flanc de bise
Que pourrait donc susciter le printemps
A part une bestialité décuplée
A la traîne d'amours découplées?
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samedi, 21 janvier 2012
Telle une toupie
Une vie se noie entre dégoût et émerveillement
Épuisée d'impuissance et d'insignifiance
Là où il n'est plus de branche où se raccrocher
Ainsi va le monde tournoyant sur lui-même
Telle une toupie insensée toujours fidèle
A un mouvement perpétuel dérisoire
Ainsi va l'amour emporté par le souffle de l'hiver
Par delà les étendus de terres et de mères
Sans cible sans fin, enfin délivré de sa futilité
02:07 Publié dans intégrale volume 6 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 09 janvier 2012
In extremis
Les images idéalisées d'une évanescence féminine sans âge, sans crabe, sans sordidité
Le goût obsessionnel de l'ordre comme si son pouvoir édulcorant donnait une rime à l'ineptie
Des câlins en guise de mots, expressions muettes de regrets inavouables et d'excuses post-extremis
Absente, pour la dernière fois...
21:33 Publié dans intégrale volume 6 | Lien permanent | Commentaires (0)
lundi, 05 décembre 2011
Confluence
A la confluence entre indépendance et interdépendance s'ouvre un espace de connivence où nous nous retrouvons parfois
Là est la pulsation vitale, la respiration fondamentale et un rêve si familier qu'il se réalise sans peine
Là, nous sommes seuls et ensembles, vivants, innocents comme les enfants que nous n'avons jamais été
Là, complets et complémentaires, nous cheminons âme dans l'âme le long d'un rai de lumière sans fin
13:23 Publié dans intégrale volume 6 | Lien permanent | Commentaires (1)