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vendredi, 22 décembre 2006

Magma électrique

Le flux traverse comme un courant électrique continu, source intarissable de feu ardent. L’épiderme se transforme en zone neutre de libre échange et l’Amour s’écoule et pénètre par tous les pores. La sensation est aussi jouissive qu’insupportable, sorte de chatouille de l’âme, tremblement perpétuel qui s’amplifie au plus profond et secoue l’écorce d’une puissante émotion. La pensée n’adhère plus à ce bouleversement magmatique et seul reste le filet de lumière hypnotique du centre géographique. Le calme frissonne.

Egarer son corps

Egarer son corps,

à force d’en sortir et de le voir du dehors,

ne plus y prêter attention

jusqu’à l’évaporation.  

 

Il faudrait peut être le retrouver…  

 

Certes, il est un peu usé

et n’a jamais bien fonctionné,

mais on doit pouvoir encore en tirer

quelques bonnes années !  

 

Il faut dire qu’il était tout fiévreux,

il traînait un peu…  

 

Et puis, tout cet Amour débordant

devenait absolument indécent !  

 

Ca n’est tout de même pas une raison,

il va bien falloir réintégrer la maison,…

Comment écrire sinon ?

Le premier temps de la valse

Tracer les mots, lettre à lettre, en savourant, comme on effleure la peau d’un amant. Moduler les sons et les rythmes comme des caresses réinventées à l'infini. S’offrir à l’étreinte de la poésie comme à un corps à corps. Gémir sous le joug de sa douceur, soupirer de plaisir, exhalation purificatrice. Se soumettre librement à chaque tendresse sans tabou et la dispenser sans retenue. Accepter le vers tout nu, tel quel, sans fards, sans attente, sans intention, le goûter comme un baiser volé, le premier, celui qu’on n’ose espérer, si évident qu’on ne l’attend plus. S’en remettre d’un même élan à l’instinct et au destin, sans chercher à contrôler, à maîtriser. Apprécier sans exiger, sans désirer, plus ou autrement. Juste jouir de l’offrande une fois de plus. Et se laisser encore surprendre la fois suivante, comme par le premier temps de la valse.

jeudi, 21 décembre 2006

Chevauchée rêveuse

La douceur pure chevauche le rêve dans l'esprit lumineux de l'instant et fait comme un soleil lové sur l'horizon décadent. L'humeur nocturne du jour fredonne la comptine des échappées enfantines, pour presser la nuit câline de sa tendresse assassine. Le rossignol se pose dans la farandole parfumée au vitriol pour régaler les papilles de virtuosité subtile tandis que la caresse abrasive illumine les sens de candeur créative. Au creux du sommeil niche une poésie frivole qui offre au coeur la parcelle d'âme qui s'envole. Glacées d'une chaleur torride brulent les idées arrides.

Le change

Splendeur écorchée des fantasmagories brisées.
Liberté suprême de ne plus prétendre aller nulle part.
Donner le change pour ne pas se laisser engloutir par la mythologie ambiante.
Grand écart toujours à la limite de la rupture entre stratégique et tactique, entre conceptuel et pragmatique, entre spirituel et sensuel, entre l'éternité intemporelle et la brutalité du quotidien pseudo réel, progressant sur la corde raide qui se tisse à chaque pas et prendre ce risque à l'aveugle, sans certitude aucune que se prolonge effectivement le filin. Rien à perdre quand on ne veut rien. La peur s'endort du sommeil de la vérité nomade. Ne plus obéir qu'à la Force incomensurable. Vivre entièrement dans un mot, le mot, et en mourir aussi, dans le miroir du regard inconnu.

Inspirer

Fermer les yeux, zapper le chao névrotique…

Prendre la longue inspiration qui tourne le regard vers l’intérieur.

L’enveloppe charnelle se décompose en un fin voile transparent.

Elle ne suffit plus à contenir l’affluence d’Amour qui rayonne en excédant les limites.

Une fois les frontières violées, il n’est plus aucun obstacle et la tendresse des Amants fusionne dans les émanations viscérales du cœur pour battre le rythme imperturbable de la vie et de la mort.

La paix a le goût inimitable de l’éblouissement, l’odeur de l’amnésie de la peur et la texture soyeuse du déconditionnement. 

mercredi, 20 décembre 2006

Les clés

Vous livrer les clés de l’univers

Mais vous ne savez pas quoi en faire  

 

Vous pensez déjà les posséder

Mais ce sont elles qui vous ont liés 

 

Alors fredonner vos louanges

Pour toucher la grâce des anges  

 

Chérissant vos peurs et vos enfers

Sans espoir mais d’Amour toute entière  

 

De l’intérieur vient la solution

Ici n’est qu’un brin de compassion

mardi, 19 décembre 2006

Arpèges

Les doigts volent sur la harpe du sommeil

Quand les mélodies des songes appareillent  

 

Prendre le large sans contrainte

Dénouer les attaches de l’étreinte  

 

Ne plus croire au pouvoir faux

Sensé endiguer le flot  

 

Le raz de marée

De soie moirée  

 

Qui infiltre et glisse

Dans les interstices  

 

La femme de chambre de l’Amour

Ne saurait arrêter l’eau qui court

 

 

lundi, 18 décembre 2006

Dunes

Du fond du coeur, écho d'imaginaire, la chanson d'une autre âme enchante la source. La silhouette amoureuse tintinabule, voluptueuse réponse aux certitudes caustiques. Moissoner des brassées de tendresse pour visiter la nuit des rêves les plus câlins. Se laisser bercer par l'ivresse, sans la provoquer, sans la désirer, acceptant son avènement en ne résistant point. Etre girouette tournant au vent, objet involontaire sous la caresse incendiaire, esclave sans entrave du jeu paien de l'illusion d'émotion. N'être rien puisque tu ne veux rien, et en cela naitre de toi, accomplissant les rites immuables de la nature, libre d'émancipation comme de soumission, au point où le poids d'une plume peut tout faire basculer. Alors, retenir sa respiration pour respecter l'équilibre intangible et se plier docile à la parole silencieuse subjuguée par la vibration suave.
L'Amour submerge tout annéantissant même le néant.
Alors, être la dune léchée par la vague, impuissante et reconnaissante, jouissant de l'hommage inconditionnel, abandonnée.

dimanche, 17 décembre 2006

Soupirants

Que reste-t-il des déserts humides, des océans arrides, des diamants perfides?
Que reste-t-il des regards lourds de sensualité, des corps de luxure surexcités, des orgasmes prétendus partagés?
Que reste-t-il dans l'ablation des illusions, dans l'éviction des conventions, à la conjonction de la purification?
Que reste-t-il aux jouets innocents du courant, aux esclaves de l'Amour déflagrants, aux bannis de possession connivents?
Que reste-t-il après l'anti-redéposition des rancoeurs, après la sublimation de l'essence des fleurs, après l'éblouissement extravagant du coeur?
Il ne reste rien, à peine le clapoti lointain de la réminiscence du duo céleste des Soupirants transits.

 

Une réponse, joyau d'émotion, chez "Diaphane" ...

Magie

Magie noire, magie blanche
Abolition des sens

Magie blanche, magie noire
Purification des espoirs

Magie noire, magie blanche
Le coeur s'épanche

Magie blanche, magie noire
Le matin est soir

Magie noire, magie blanche
Eclat en avalanche

Magie blanche, magie noire
Illuminés sans histoire

Danser

Ils dansent.
Fantômes hallucinés d'une dimension oubliée.
Ils dansent.
Pauvres seigneurs délurés sur les ailes enthousiasmées.
Ils dansent.Serviteurs dociles de l'ombre claire désenchantée.
Ils dansent.
Emminences empourprées des astres ternes réveillés.
Ils dansent.
Sans un pas, sans le moindre souffle, joie pure désaltérée.

Les inconsumés

Alors que les ténèbres embrasent les derniers reflets du jour, se plonger dans un bain de lumière comme dans un torrent brûlant. S'abandonner à la volonté sans destination du flux lumineux, éperdus de félicité ascétique. Être ce miroir inconvoité et plus que parfait de l'inspiration, guidé par l'éclat intrépide de l'Extase qui perle dans chaque rime, dans chaque vers, dans chaque mot, dans chaque partage. La larme de cristal translucente du regard intérieur bénit le coeur irradié des amants transcendés d'une douceur immobile de vertige sauvage. Juste une goutte d'Amour, la première et la dernière, pour remplir les insatiables repentis qui lui sont asservis. La goutte universelle et essentielle qui ne se laisse plus jamais désirer et qui s'offre inconditionnelle aux passagers désactivés du Mystère éludé. Petite flamme revêche qui se perpétue dans la tempête alimenté par le seul combustible inconsumable, renouvelable à l'infini. S'envoler d'inconscience gouleyante et se régaler de rien, insouciance du présent suspendu des enfants insolents chevauchant la déflagration incrédule.
"Ils ne savaient pas que c'était impossible...Alors, ils l'ont fait." Mark Twain

samedi, 16 décembre 2006

voix

La voix parfois vagabonde, ardent écho, lune gironde, luxuriant drapeau. Heurtée par les lames de fond rocailleuses, elle scintille, virevolte de liberté, s'attendrie de mansuétude, pour s'extirper de la gangue gluante de l'inventé irascible. Elle claque comme un fouet, repoussant l'agitation à grands coups d'hypnose  dévêtue,  déglaçant l'espoir ignominieux de la tentation vénale. Elle susurre imperméable à l'activité, se donne sans discernement, vague souvenir d'un  état de grâce disgracié, d'une pureté déflorée, d'un avenir emprésenté. A la conjonction des oppositions est le commencement du néant terrestre, équilibre d'une fragilité respectable, absorption spongieuse sans fumée et cent feux, évanouissement salutaire.

vendredi, 15 décembre 2006

Parce que...

Parce que je t'aime
Le vent n'a plus de sens
La terre plus de gravité
Parce que je t'aime
L'espoir n'a plus d'errance
Le pouvoir plus de probité
Parce que je t'aime
Je fusionne à l'ignorance
Assouvie de satiété