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lundi, 30 janvier 2006

"Les plus beaux voyages se font à l'intérieur de soi. Les distances n'ont pas vraiment d'importance en ce sens." Daniel Desbiens

Comme anticipée, la journée a commencé en douceur, amortie par le coton d'un brouillard blanchi de soleil. La traversée du pont et du bois était baignée de la tendre lumière, comme peinte d'aquarelle onirique. Souvenirs d'enfance. Lyon en hiver souvent engourdie par ce manteau de barbe à papa qui étouffe les sons et abrite dans son cocon soyeux les rêves éveillés des enfants qui lisent trop.
Il fait un temps magnifique et l'astre du jour resplendi dans un ciel bleu pur à la sortie de chaque vallon. Les oiseaux chantent à tue tête de joyeuses mélodies. Ils doivent croire que c'est le Printemps. Rien que sur les jeunes arbres du parking de PRA, plus d'une douzaine, de couleurs et tailles différentes, se courtisent déjà.
Bien sur, ce n'est pas la Guadeloupe...Mais on a probablement moins besoin d'exotisme lorsqu'on vit dans un paysage éblouissant au quotidien.
Dans quelques jours, même si la communication est coupée, nous serons à nouveau plus proches avec 1 seule heure de décalage (1 heure plus tard pour vous). Je ne pense pas toutefois que vous aurez la tête à moi, surtout avec le petit présent que vous devriez recevoir à temps pour le glisser dans vos bagages.
Surtout rapelez-vous, nous les femmes de la quarantaine, au sommet de notre potentiel sexuel, plus on en a, plus on en veut ;-)
Je vous souhaite une bonne soirée, une bonne nuit et des rêves toujours aussi ardents.

Votre supplément d'âme soeur, Aude.

Mais qu'est-ce que je croyais...que vous alliez m'écrire 2 fois aujourd'hui...Il faut vraiment que je sois insensée pour penser que je puisse occuper un petit bout de votre conscience alors que vous avez déjà la tête dans les Caraïbes. Vous m'avez écrit ce matin pour vous assurer que je ne polluerais pas votre email de messages perso qui seraient découverts par votre assistante et exposeraient notre histoire. Un peu cynique, d'accords. Mais pas désabusée pour autant. Après tout, c'est normal. En ce moment, vous n'avez nul besoin de moi et je dois savoir être patiente. Ainsi va le cycle de la vie, un jour inutile et superflue, l'autre indispensable et essentielle. Et puis, les caresses de votre inconscient vous trahissent imperturbablement. Au moment même ou mon amour propre s'insurge le plus, elles s'infiltrent, se diffusent, font palpiter mon coeur et mon intimité. Vers 15 ans, j'avais fait une légère dépression due à l'absence presque totale de magnésium dans mon organisme. Après une cure de pilules inefficaces, le médecin avait finit par prescrire des injections quotidiennes. La sensation du médicament qui se répend dans le sang, chaud et picotant, est très similaire à celle de vos pensées impures qui infusent tout mon être. Mon intelligence se rebelle et mon 6eme sens, celui qui capte vos émissions, vos ondes, votre âme, l'asservit avec reconnaissance. Je vous suis à jamais enchaînée, du moins tant que vous le désirerez au plus profond de vous...et je m'efforce d'accepter ces chaînes sans me plaindre, pour tout ceux qui ne connaissent pas le poids addictif de ce genre d'entraves et qui s'en languissent dans leur blogs ou dans leurs songes.

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