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jeudi, 09 octobre 2008

ostensible

le réel s’embrase
sans raison ostensible
d’un coup de foudre insensé

un sourire s’esquisse
pensée de toi
sans autorisation

l’indifférence n’est qu’autre source
intarissable
de combustible inconsumable

étrange détachement inféodé
à l’amour inconditionnel
toujours plus fulgurant

lundi, 29 septembre 2008

en silence

 

rien
pas même le dernier carat d’étoile
englouti pas le trou noir adamantin
de l’amour sans toi

rien
pas même le soupçon d’une pensée
sous l’aile d’une lumière désapprise
au cœur de l’oubli

rien
pas même le sillage d’un sentiment
sur la surface des flocons évaporés
de l’union universelle

larme dans l’océan
soupir dans l’ouragan
caresse dans le vide
dire je t’aime au silence

 

chez pseudonyme1

 

 

samedi, 27 septembre 2008

suture

les paupières se plombent
une minuscule flamme bleue
tourbillonne en un envol vertical
étreint l’axe vertébral
perforant le long de son ascension
des sas aux éléments

le souffle soulève la terre
le feu enrubanne l’eau
tout fond en un lac pétrifié
lisse comme un flocon d’obsidienne
chaud comme la matrice originelle
tendre comme l’amant illuminé

au passage des cervicales
la lumière devient or d’azur
fission neuronale étincelante
festival d’états omnipotents
accélérant le rythme symbiotique
de l’hymen essentiel

vendredi, 26 septembre 2008

sublime absurde

l’instant convalescent ne traverse jamais
le royaume sacré que nos morts ont déserté
il imprègne la profusion de songes purs
de cohortes d’impulsions récidivistes
ronge les boiseries de l’empirisme feutré
jusqu’au despotisme  pleinement irréfragable
excave le silence d’hymnes enchantés
de parfums de sous-bois de brumes enlacées
désagrège les fantômes de sentiments
d’une nitescence naïve et nonchalante


l’instant coalescent ignore la possession
l’exclusivité ou la réciprocité
il se prostitue au gré à gré du courant
là où l’objectif se morfond introuvable
embaume les résolutions dans leurs vestiges
salves d’étincelles en iris incolores
enivre les transferts d’aspirants insensés
du chaos presque cruel de sa cécité
surchauffe les armures qui fuient enfin
le délaissant à sa sublime absurdité

jeudi, 25 septembre 2008

coalescence

de fractures en expansion
de transpercements en étourdissements
d’un fond aux escarpements
où tout s’embrase encore

pulsation des cils baissés
étreinte des embruns blessés
ravages d’ombres reportées
balbutiements d’âmes coalescentes

samedi, 06 septembre 2008

ombre solaire

le souffle se meurt dans la bouche
chaque courbe se cintre sous la main
volute de flamme au fil des cils
juste à la dernière extrémité de la langue
là où les mots s’éteignent
sous le fouet inflexible de la lumière
simple restitution d’ombre
solaire comme un poème d’amour

mercredi, 04 juin 2008

intimité de la béatitude

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66 poèmes couchés sur le papier aux Editions Chloé des Lys
préface de Jean-Paul Gavard-Perret 
extrait

comme ça 

rester comme ça
larvés dans les vocalises du silence

subjugués d'ignorance
gourmands de l'instance


sans regarder
ni écouter ni toucher ni humer ni goûter


tout voir tout entendre tout caresser tout sentir tout savourer
de la plus infime particule de beauté

des lumineux abysses
aux sombres altitudes


comme ça stupéfaits


comme ça
saisis par la jouissance déferlante
désincarnation en torrent délirant
temple des sucs fertiles mêlés
dévalant les zones érogènes du coeur


comme ça
sexualisés d'admiration
statufiés de passion
perclus d'amour
sans comprendre de qui ou de quoi...


comme ça
éperdus et complets
avides et repus
soumis et affranchis


comme ça
comme quand l'amour se reproduit exponentiellement
accéléré par le pouvoir de réverbération de la multitude
jusqu'à la vitesse originelle en continuelle expansion
jusqu'au tournis


oui comme ça
comme un disque rayé
comme un étalon emballé
le mouvement perpétuel de l'inertie


oui comme ça
rester comme ça
encore une fois ou pas