samedi, 27 septembre 2008
suture
les paupières se plombent
une minuscule flamme bleue
tourbillonne en un envol vertical
étreint l’axe vertébral
perforant le long de son ascension
des sas aux éléments
le souffle soulève la terre
le feu enrubanne l’eau
tout fond en un lac pétrifié
lisse comme un flocon d’obsidienne
chaud comme la matrice originelle
tendre comme l’amant illuminé
au passage des cervicales
la lumière devient or d’azur
fission neuronale étincelante
festival d’états omnipotents
accélérant le rythme symbiotique
de l’hymen essentiel
12:42 Publié dans poésie intégrale | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : poésie, poème, extase, béatitude, amour, écrire, recueil
Commentaires
Si je peux me permettre… en fait on ne comprend pas bien de quoi vous parlez (j'ai le même problème). C'est comme si vous aviez une liste de 250 mots "précieux" que vous assembliez. Je faisais ça avant, c'était, certes, joli comme tout mais ça n'évoquait rien d'essentiel ou d'intime.
Tenez ça :
"Femme, songe où fusionnent toutes mes fictions,
tu as vibré comme réelle dans mes nerfs;
pleurant dans mes sentiers de l'illusion perdue,
j'ai senti m'effleurer ta beauté inconnue."
Ya pas 36 idées parce que c'est simple et pourtant c'est très puissant.
Vous êtes une compliquée vous, dîtes… :-)
Écrit par : Cult! | mardi, 30 septembre 2008
Cet extrait de Neruda peut sembler abordable parce ce qu'il est facile d'y projeter la conception commune de la Femme...
La suite cependant offre une autre perspective:
"En flétrissant mes rêves et mes folles chimères
je t'ai forgée à brides de ciel et de chair,
comme une résurgence ou pareille au printemps
dans la forêt de tant d'aberrants idéaux...
Ta chair divine et parfumée, je l'ai rêvée
au milieu des tourments morbides de mon être;
et bien que floue, je sais, Aimée, comment tu es,
fiction faite réalité en chair de femme...
Je te cherche dans les yeux de toutes les femmes,
je te cherche et jamais n'ai pu te rencontrer.
Dans ma désillusion s'abrite l'illusion
que tu es ou seras plus belle qu'aucune autre.
Mes rêves te voudront éternellement mienne,
jaillissant de la nuit de toutes mes tristesses,
germe de joies étranges qui aviveront
la flamme que répand ta beauté inconnue. "
Ce texte, s'il semble bien reflèter l'expérience de nombreux hommes actuels, n'offre que les indices d'où la "féminité"ne se trouve pas. Se morfondre n'est pas vraiment "puissant"...Ce qui serait puissant serait de transcender ce constat et de trouver la source ;)
Écrit par : @ude | mardi, 30 septembre 2008
Justement il me semblait que je parlais plus de la forme que du fond, la forme est simple mais puissante et permet de se projeter plus facilement dans "l'idée poétique" exprimée.
Ensuite que Neruda se morfonde ou pas c'est un peu son problème, je trouve qu'il l'exprime puissamment et pas qu'il prône le fait de se morfondre comme quelque chose de puissant. :-)
Et puis s'il se morfond… pourquoi pas ? Je ne pense pas qu'il invente ce qu'il veut exprimer justement.
Il ne fait pas de la philosophie, on s'en fout un peu de la philosophie en lisant de la poésie, ce qu'on veut c'est ressentir une émotion. Enfin je parle pour moi qui ne suit pas un intellectuel ou un philosophe.
Et tout tient à la simplicité et au téléscopage, de la mise en paire de ses mots très usuels.
Sinon, je pourrais prendre une thèse de physique nucléaire pour faire un poème il resterait une expression technique et aucune réelle idée derrière ou alors encombrée d'un fatras de sens inutiles, enfin rien qui ne pourrait toucher le cœur du lecteur. Bon en même temps… moi le lecteur je m'en tape… donc…
Écrit par : Cult! | mardi, 30 septembre 2008
c'est mignon :)
Votre critique est justifiée et de plus, fond et forme forment une unité. "Ce qui se conçoit bien s'énnonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément" dit Boileau.
si l'on est sensible à ce sujet, Neruda évoque de manière efficace un sentiment conceptuellement ressassé.
Seulement voilà, la maxime de Boileau ne révèle pas comment partager par un langage considerablement abusé ce qui ne peut être conçu ou dit...
Écrit par : @ude | mardi, 30 septembre 2008
C'est clair que c'est mignon parce que de toutes façons je suis mignon.
Boileau est très clair là-dessus mais ne donne pas de recettes certes, mais il aurait pu l'écrire de façon plus compliquée afin de passer pour un fumiste. Ah !
Ensuite, je parle souvent de Neruda parce qu'il arrive, pour moi, à faire que le commun touche au sublime juste en provoquant des images qui sont de véritables prismes entre les sentiments, les pensées et les émotions. En même temps je n'y connais rien, j'ai décidé d'être candide partout. En plus quand je parle on retient le son de ma voix et pas ce que je dis, c'est pour ça que j'écris d'ailleurs (bien que ce soit difficilement compréhensible aussi).
Cela dit je ne crois pas que le langage soit abusé, je pense simplement qu'il est courant et que la poésie est aussi courante que ça, c'est juste une question d'écoute et de regard (et là je viens de sortir un poncif magnifique encore une fois).
Écrit par : Cult! | mardi, 30 septembre 2008
la poésie est comme tous les arts...une exploration, plus ou moins consciente, de l'incompréhensible et de l'indicible...
et vous avez encore raison, ce n'est probablement pas le langage qui est abusé mais l'amour lui-même dans la mesure où l'Eros commun et autres pastiches s'approprient constament son champ lexical tout en le faisant passer pour un vulgaire sentiment ;)
la poésie d'ici a touchée plus d'une vie, qui toutefois étaient prêtes à être touchées, c'est en effet "une question d'écoute et de regard", et de deuil aussi...
Écrit par : @ude | mardi, 30 septembre 2008
Moi, j'aime bien celui-ci...
Écrit par : Oncle Dan | samedi, 11 octobre 2008
Merci Dan :) Les uns touchent les uns, d'autres touchent d'autres, encore faut-il que le lecteur soit complice ;)
Écrit par : @ude | dimanche, 12 octobre 2008
Les commentaires sont fermés.