jeudi, 12 janvier 2006
La douleur semble toujours etre a la mesure du bonheur.
"Un troubadour est un homme qui chante au monde entier la grâce d'une femme inaccessible, mariée à un autre que lui, mariée, pourrait-on dire, à tout sauf à lui. Cette dame a une première vie réelle, faite de contrariétés, de plaisirs et de souci des premières rides. Cette vie se déroule loin du troubadour. Il n'a rien à en savoir. Il est là pour chanter la deuxième vie de sa dame, pour inventer, en la chantant, sa vie rêvée dans les palais du ciel. Il prend soin, il répare et il brode. Il brode un vêtement d'immortalité, un châle en soie piqué d'or qu'il jettera sur les épaules de la dame idéale dont la forme lisse, vernie, recouvre entièrement la dame réelle, comme une poupée gigogne, au visage impassible, enferme dans sa nuit de bois une poupée-soeur, au visage lézardé, plus petite." Christian Bobin.
Cher troubadour, j'ai tant besoin de vos chansons...Sans votre protection, je me sens pareille a une biche tetanisee dans les fards d'une voiture. Je crois sentir que vous pouriez aussi aussi beneficier d'un petit message protecteur le matin mais le decalage horaire a subtilise ma volonte hier au soir. Je vous prie donc d'accepter mes excuses et je ne vous ferai pas defaut demain matin.
Je vous imagine tres occupe, voir preoccupe.
Je m'inquietais en m'eveillant ce matin qu'aucune visite de vous n'aie enfievree ma nuit, mais le simple fait de vous invoquer a succite une attaque de caresses virtuelles. Alors sous la longue jupe de dentelle brune , j'ai revetu un bustier rose et noir avec l'un des strings de soie aux rubans si coquins, et j'ai enfile volupteuseusement des bas jarretieres dont le frolement sur les jambes est une gourmandise a laquelle j'aime m'adonner. Pas question de laisser le sommeil me priver d'un corps a corps avec Fred ce soir.
Lamondre essaie depuis hier de me faire sortir de mes gongs mais je tiens bon. C'est un test car depuis notre retour il est bien plus detendu.
Cote travail, j'ai pas mal de trucs gonflants a faire en ce debut d'annee (administratifs) et je repousse un peu... je me dis que je peux m'y ateler la semaine prochaine sans impact negatif, alors pourquoi ce sentiment de culpabilite?
Je vous souhaite une fin de journee productive et la resolution des soucis qui vous preoccupent.
Votre supplement d'ame soeur, Aude.
Regarder les minutes s'egrainer jusqu'a l'heure fatidique ou je sais qu'il n'y aura pas de nouvelles de vous aujourd'hui. C'est un peu comme attendre le facteur et s'apercevoir qu'il n'a pas apporte la missive tant attendue. C'est donc le coeur opresse que j'ai pris le mord aux dents pour entamer le reste d'une journee radieuse assombrie par votre absence. Apeler votre boite vocale pour au moins entendre le son de votre voix. Minuscule consolation, 3 secondes a peine. Sans vous, tout me semble si fastidieux. Sans vous, impossible d'etre vraiment moi. Sans vous, mon corps se vide de son ame. Sans vous, le monde est protege sous un globe de verre, inaccessible. Sans vous, je deviens spectatrice passive de ma vie, desincarnee. Sans vous, comment me donner aux autres? Meme la caresse de la soie et la contrainte des baleines, sensees maintenir le desir en eveil pour ce soir, semblent impuissantes a m'enraciner dans la realite. Pourtant l'abandon du plaisir sera salvateur et mon sexe fremit a cette pensee humide. Il en faudra beaucoup, du plaisir, pour tenter de combler un peu cet abime! Votre fantasme m'envahit soudainement, aussi vite efface par l'ombre de la separation du week-end. Accepter que nos besoins different...Il vous suffit de me savoir la alors que j'ai soif de vos paroles...Envie que vous soyez mon troubadour et aussi d'etre le votre...pas tout a fait l'Amour Courtois.
La douleur semble toujours etre a la mesure du bonheur.
Comment renoncer au miracle de connaitre son ame soeur? Il faut donc accepter les souffrances qui le completent, peut-etre apprendre a s'en delecter. Elles sont les precurseurs d'un bonheur ideal, celui de la "vie rêvée dans les palais du ciel".
Rendez-vous donc au coeur de la nuit dans nos songes pour chanter nos louanges reciproques et cacher nos gigognes lezardees a l'abris de leur plus grandes poupees-soeurs impassibles, ideales, vernies et lisses, mais aussi chaudes, moites et vibrantes du desir de gouter un plaisir mutuel, sophistique et bestial a la fois.
Votre supplement d'ame soeur, Aude.
P.S. Peut-etre faut-il souffrir aussi pour avoir envie d'ecrire, ce soir je pourrais continuer a ecrire pendant des heures...
17:39 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : amour, solitude, sexe, bonheur, douleur, souffrance, miracle, songes