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dimanche, 20 avril 2008

amplitude

comme une rage sans courroux
un étourdissement incandescent
une ignition des inhibitions
qui monte irrémédiablement
gonfle enfle
au gré des syzygies
affluant aux vives eaux
en flammes de miel
union à l'étincelle élémentaire
quand la brume efface tout

vendredi, 18 avril 2008

salines

 

l'évaporation des vanités
abandonne une mince pellicule
à fort potentiel de réfraction
sur fond d'oeillets pourpres

à l'approche d'un coeur
la membrane cristalline frémit en murmurant
une mélodie à peine perceptible
et miroite délicatement
comme un regard ému
avant de finir de disparaître

mardi, 15 avril 2008

cap

au bord de toi amour
comme de petits galets fluorescents
convolant vers le rayon glorieux
des aubes bien rangées dans leurs quartiers
aubages dépourvus de dessein
des seins toujours offerts
mannes de rémission saugrenues
attraction céleste presqu'indésirable
repue du moindre sourire
furieusement à la dérive de soi
faisant voeux d'autre cap
vert comme les aigues-marines
d'un fleuve d'équinoxe
être là pour toi amour
planant dans l'instant
d'une aura eblouissante

lundi, 14 avril 2008

clair de nuit

l'épaisseur du jour s'était distendue
au point de n'être qu'un fil infime sur l'horizon

plus de cris
plus d'insignifiance
plus de défiance
n'auraient pas amoindri la dilatation
peut être se serait-elle même étirée  plus encore
comme nourrie d'ineptitude

des lointains avaient réapparu
si proches
comme absents
et à leur tour
avaient rejoint l'interstice

bravant destin et proportions
les mots s'enveloppèrent de notes silencieuses et parfumées
comme des empreintes célestes
repoussant leurs gangues au delà des corps

jamais plus la nuit ne semblerait sombre

dimanche, 13 avril 2008

sons

 

à l'unisson d'une parole
unissons-nous aux farandoles
tressons les colliers du resplendir
des cendres de la mémoire

lassons-nous de l'existence
enlaçons-nous aux rivages éventés
comme des oiseaux de désert
aux roses disséminées

 

tremblements

sur le scénario original d'un petit prince étoilé

 

les étoiles tremblent pour la nuit
elles ont beau la couver de rires
elles savent que l'aube va la ravir

les étoiles tremblent pour la nuit
et lui érigent un mausolée de marbre
un propylée nacré d'amour

la nuit tremble aussi pour les étoiles
et toutes vacillent d'un sourire
unies à l'orient d'albâtre

 

 

vendredi, 11 avril 2008

touch of grace

incongrue dans la brutalité ambiante
la douceur culmine à l'insoutenable
comme l'ultime abnégation
d'une révolution pacifiste

sous la voilette impudique
l'amplification emplit les débordements
de bourdonnements amoureux
dans les vaisseaux consanguins

l'idylle s'attarde au paroxysme
axe d'extinction pétrifiée
du sortilège d'accompagnement
d'un brin de grâce 

mercredi, 09 avril 2008

élégances

élégance de l'air
en instance de soi

il s'enhardit d'elle parfois
et elle de lui parfois aussi

fragiles comme l'existence
omnipotents comme l'amour

juste une panne d'écoulement
une parenthèse souriante

tous les suffrages à l'abandon
sous éclairages multilatéraux

mardi, 08 avril 2008

histoire

L'histoire naît des traînées de vortex de colibris quand l'éclat fait déborder les calices. Un étourdi embarque sur une étendue liquide sans fond ni fin, et si quelques vestiges à flanc d'abîme ou autre danse enivrante sur rivage insulaire ne détournent son regard, l'histoire tourbillonne dans le nectar en surfant les scélérates vers un horizon toujours plus aveuglant. Quand la lumière devient insoutenable, le promeneur est déposé en douceur à l'inflexion de la dune. Seul, il ne connaît pas la solitude tant l'intimité de l'or rend tout intime, tant l'essence le parcourt en lui dévoilant l'insondabilité de l'amour. L'histoire se dissipe alors à la gloire du soleil.

dimanche, 06 avril 2008

pinacle

le tempo fane le souffle jusqu'à la déchirure
les fragrances d'héliotrope nacrent l'or
les émanations de bardane empourprent le marine
les effluves de chèvrefeuille verdissent le vermillon

purifiés par la source les échos s'enlisent
lointains échafaudages obsolètes
reflets indissociables et distincts
immolations au pinacle

samedi, 05 avril 2008

débousculé

la mort s'embaume de perles vanillées
le combat s'abat terrassé
le lyrisme éclabousse l'azur repenti

à la cime de l'ouverture
une pluie d'étincelles frissonne
dilatation effusive des ombrages

alors la bousculade bascule
vers la torpeur intempestive
au sourire pyromane

 

jeudi, 03 avril 2008

attitude

comme un feu de paille de vers
les veines s'enveniment

plénitude attitude
les altitudes titubent

à fuser le silence
les mots coeur se dissipent

sens en débâcle
absolu dérive

un filet de voix
pour preuve intangible

au fil des voies
qui convolent en soi

 

free music

mardi, 01 avril 2008

et puis

le vin de lilas infuse les lambeaux d'épiderme calciné

onguent de souffre sur le frisson ébloui

qui défraie encore le ressort de la grâce en zébulant

les incursions vibratiles sont autant de larmes émues de surprise

et le plaisir naît en rafales affolées d'effluves fugaces

en gerbes de cercles vertueux à la virtuosité supra-virtuelle

en bouquets de supplices délicieux aux caprices fastueux

et puis naît encore dans l'holomélanocratie de la clochette de muguet

et puis emprunte le reflet moiré d'une aile pour jaillir au plus clair de l'inattendu

et puis s'étrangle de joie à la naissance du sourire pour l'épouser

et puis ne s'épuise plus

 

 

main gauche

 

free music

pyrogénéalogie

remonter lentement toute la généalogie du feu

consciencieusement

flamme après flamme

lignée après lignée

glissant sans bruit par les sentiers buissonniers

flânant encore au moindre scintillement

 

au delà des horizons ardents

plonger à l'échancrure de ses racines intimes

et danser dans l'enchevêtrement furieux

jusqu'à totale extinction

 

il est des mots d'emprunt empreints de mélodies

plus inflammables que le silence

 

il est des bouts de souffle

plus affûtés encore

 

il est des territoires

plus sauvages aussi

 

une paix dont on ne revient pas

dimanche, 30 mars 2008

stratovolcano rush

 

s'offrir à la nuée ardente

enlevés par le trémor harmonique

de la chambre à la cheminée

de la bouche à la stratosphère

les larmes péléennes faisant gémir les orgues basaltiques 

en s'unissant à la coulée incandescente

 

le souffre effusif s'échappe en panache de fumerolles

clarifiant les lapilli jusqu'à la pureté obsidienne

 

comme le stratovolcan

s'élever toujours un peu plus

presqu'imperceptiblement

dans les spasmes ignés de chaque éruption

pour échapper irrémédiablement à la gravité

dans un geyser de sourire