samedi, 28 juin 2008
comme un bateau ivre
vol éméché
la vie défilait de port et d'autre
le flux empilait poussière et sel
le quotidien oxydait les légendes
formant de rutilantes concrétions de rouille
les strates successives s'amoncelaient
érigeant de volages cathédrales
temples aux fioritures orgueilleuses
ciselés de la superficialité de l'image
les tours s'élevaient toujours plus ambitieuses
mirages distordus d'un graal vaniteux
posées à même le sable sans fondation
prêtes à s'écrouler au moindre souffle
et les accrocs dans la mécanique idéale
ne manquaient jamais de sagacité
incisant de vastes plaies purulentes
sur l'insondabilité intérieure
petit à petit les blessures recouvraient tout
et les chairs vives s'enflammaient de plus belle
pour une rebutade ou une inattention
pour un souvenir ou une déception
elles ne survivaient que pour se complaire
se comparant volontiers à d'autres origines
par voyeurisme comme par désoeuvrement
pour se rassurer un peu aussi parfois
toute cette putréfaction ostentatoire
exposée sans pudeur d'un geste las
ne masquait jamais que le superflu
sans pouvoir camoufler le gouffre vertigineux
jusqu'au jour où le précieux échafaudage
se laisse surprendre par une implosion
aussi virulente qu'un mot unique
aussi tonitruante que le mutisme
la déflagration inverse le courant
et tout autre phénomène contingent
secousse endémique se propageant
d'un extrême à l'autre jusqu'à confusion
la foudre règne dans la silice en fusion
suffoquant les réflexes incontrôlés
comme un diadème en perte de soi
sur les contreforts de l'abandon
les jus se mêlent aux baisers de feu
dissolvant les pulpes dans le fiévreux torrent
les atomes de matière redeviennent énergie
origine de lumière furieuse et soumise
les apparences s'effilochent sous l'assaut d'essence
étalant leur carnage aux effluves mordorées
la voix n'est plus que sève d'un chant autodafé
hurlement d'absence en présence de poésie
les enfants sont jeux d'un amour éternisé
en vacances d'eux sur les ponts scintillants
les enfants sont flammes inertes et sourires
éclats d'âmes parsemant l'espace découvert
par delà toute fureur et le vent
sont encore des princes et des enfants
des convalescences à abréger
et des rutilances à savourer
un défi lancé par pseudonymes1
12:45 Publié dans poésie intégrale | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : poésie, poème, extase, béatitude, amour, écrire, éveil
Commentaires
Profitez !!!
Écrit par : pyrome | samedi, 28 juin 2008
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