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samedi, 20 janvier 2007

tempête de miel


Soudain,

en plein babil,

le temps se fige,

muet.



L'air épaissit.

Sa chaleur s'écoule lentement,
comme le miel nape la gorge
et féconde langoureusement partout,
vivifiant comme le torrent à la fonte des glaces.


Le murmure initial d'un battement de cil
pleure
comme l'aîné des accords de violons de l'Adagio.

L'éternité pénètre,
dominatrice.

Elle impose sa sourdine à la pensée,
qui devant l'autorité se tait.


L'écho écoute.

La marée monte,
inexorable,
envoûtée par la cadence régulière du ressac.

La dune,
blanchie par le joug de la Lune,
se cabre sous la badine lancinante
et se met fièrement dans le pas,
creusant les reins,
altière,
pour recueillir chaque vague soupirante
dans sa bouche humide et gourmande.

La reddition moelleuse se morphe
en texture suave de chocolat fondu
dans un tumulte lascif,
et,
insatiable bouc émissaire,
revient butter,
encore et encore,
sur le récif consentant
en éclaboussures incandescentes.

La respiration,
en apesanteur,
chuchote
l'indécence frémissante de la volupté
qui s'éternise
à force de se contempler,
surprise,
morte.








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