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mardi, 02 mai 2006

"La Nature peut tout et fait tout." Montaigne


podcast

Sortir de mon placard de bureau pour decouvrir avec surprise la Virginie dans toute sa plendeur.

Le temps est arrete. Les oiseaux se taisent respecteusement.
Une brise legere comme une mousseline de soie caresse les jeunes feuilles des arbres amoureusement.

Un ou deux grillons chantonent tendrement, rythmant tout en douceur le coeur d'une nature epanouie 
delicatement rechauffee par les rayons du soleil qui avance resolument vers l'horizon.

Au loin, les ondulations bleues veillent rassurantes, la paix d'un instant d'eternite.

S'installer langoureusement dans le cuir tiede de la Monte Carlo en compagnie de Tom Waits,
ouvrir le toit, les vitres, pour s'impregner de douceur, humer l'air ethere, laisser le vent caresser mon visage.

Cajoler le volant en lancant les chevaux fermement d'une traite souple et assuree jusqu'au cours de danse de la Fillote en pleine repetition de son Gala de fin d'annee.


Elle vient de recevoir son costume et elle resplendit dans les lignes ideale d'un corps parfaitement gracieux pour son age, elle est la plus jolie bien sur et de loin, meme avec son sourire de berchue,...
Mais bon personne ne va encore me croire...sauf peut-etre si je vous dis que la Demoiselle a deja six soupirants dont un qui lui a ecrit son premier billet d'amour: I Love you avec un coeur et son numero de telephone,...
certains ne perdent pas le Nord meme a 6 ans!

Elle chante Tom avec moi sur le chemin du retour, incroyablement juste pour un ton si grave, vocalisant meme entre les phrases. Le rythme et la musique coulent dans son sang aussi surement que le foot dans le sang du Fillot, un sourire reste grave sur mes levres et la voiture ondule pour suivre la cadence lancinante :-)

Tout d'un coup, mes fantasmes, mes envies, meme ce desir a bout de nerf qui ne me quitte presque plus jamais,
tout est subjugue par la paix du bonheur tout simple d'une enfant qui chante et qui rit.
A cet instant la, j'aime n'etre qu'une Maman et je voudrais savoir m'en contenter.

Plus tard encore, le Fillot s'abandonne sur mon sein le temps de sa berceuse du soir...autre moment de perfection...

Au matin, nouvelle seance d'evaluation therapeutique, cette fois juste pour le Prince des Fleurs et moi...

Peur de craquer...
Peur de ne pas craquer...
Peur de moi-meme...
Peur d'admettre l'impuissance de mon amour pour ces enfants...
Peur de regarder ma douleur droit dans les yeux...
Peur de ne plus la supporter apres...
Peur ne plus assumer la pression professionnelle et mes responsabilites...
Peur de ne plus savoir rebondir...
Peur d'avoir oublie comment me reinventer, comment nous reinventer...

Peur de vivre...

 

20:02 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (22) | Tags : Journaux personnels

Commentaires

Tom Waits après Carla Bruni, nous sommes faits pour nous entendre... ;-)

"Peur de craquer, peur de ne pas craquer" : avoir peur de quelque chose ET de son contraire fait partie (hélas ?) de ce qui nous rend humains...

Écrit par : Duncan | mardi, 02 mai 2006

Si nous n'avions pas peur Duncan, pourrions-nous progresser?

Écrit par : Aude | mardi, 02 mai 2006

En effet, je ne le pense pas...
Et c'est aussi un très efficace moyen de préservation.

Écrit par : Duncan | mardi, 02 mai 2006

Vous avez déjà surmonté certaines de vos peurs, rien ne vous empêche de réussir à nouveau.

Écrit par : Jimmy | mardi, 02 mai 2006

The Dark Side oh the Moon et son Great Gig in the Sky...
Juste une anecdote à propos de cet album qui rejoindra la fin de ce texte.
Quand j'avais 8 ans mes parents m'ont emmené vivre en afrique. A cette époque, l'une des cassettes qu'emporta mon père était The Dark Side of the Moon. Vers l'âge de 9 ans j'écoutais quelques secondes du début de l'album sur mon walk-man reçu pour noël...

Quelques secondes seulement parce que le rire du début de cet album me fit si peur que je considérais immédiatement que c'était une cassette diabolique, dont les prêtres africains pendant les messes auxquelles je participais alors activement, me mettaient en garde.

Tout au long de mes déménagements successifs à Kinshasa, je gardais pourtant cette cassette, vérifiais régulièrement si elle était toujours dans le tiroir dans lequel je l'avais enfermée.

Vers l'âge de 12 ans, j'eu enfin le courage de l'écouter entièrement, en passant l'effroi de ces premières secondes, et le bonheur que je ressenti ne m'a jamais quitté. C'est l'album le plus important pour moi, celui qui me transporte immanquablement dans mon univers intérieur, bon ou mauvais.

La peur ne m'a pas quitté quelques années après cela, elle a choisi de s'attaquer à d'autres craintes, à d'autres schémas non formulés pour tenter de m'agenouiller.

Mais le souvenir de ce moment, où j'ai senti que j'étais enfin capable, grâce au temps qui avait passé, "d'affronter le dragon", ce souvenir soulage ma panique, me fait arrondir le dos face à la vague, me fait plier au lier de résister, pour ne pas rompre.

Alors chaque moment de doute me rend plus vivant encore, plus présent au monde (ça c'est juste avant que je m'effondre en grelottant !!!).

Je ne suis pas un superman, je suis un être humain, comme le dessinerait Taniguchi, je suis un "homme qui marche".

Laurent

Écrit par : Laurent | mardi, 02 mai 2006

Je ne cherche pas a me preserver Duncan, mais plutot a proteger mes enfants...

Écrit par : Aude | mardi, 02 mai 2006

Merci Jimmy. L'evaluation est terminee, j'ai deballe sans rien retenir et sans craquer, et j'ai toujours aussi peur...Mon reseau de supplements d'ame m'est aujourd'hui encore bien necessaire...

Écrit par : Aude | mardi, 02 mai 2006

Laurent, merci d'avoir partage cette experience avec moi a travers ce fort joli texte. Merci de votre supplement d'ame.

Écrit par : Aude | mardi, 02 mai 2006

... n'ai pas peur... ce n'est que du bonheur...

Écrit par : Madison | mardi, 02 mai 2006

Merci Madison, si seulement c'etait vrai ;-)

Écrit par : Aude | mardi, 02 mai 2006

J'arrive un peu tard
j'aime comme l'impression de vous avoir abandonné
alors je vous presse simplement dans mes bras

Écrit par : laparhasard | mardi, 02 mai 2006

Il n'est jamais trop tard laparhasard :-)
Merci de votre tendresse.

Écrit par : Aude | mardi, 02 mai 2006

je découvre ton blog ce soir
sais tu ce qui me frappe, au-delà du plaisir de te lire ? c'est jonathan le goéland référencé ds tes bouquins .....je l'ai référencé sur mon blog, et je sais que c'est un livre que peu connaissent...moi c'est un livre que je relis très très souvent...

Écrit par : lesyeux | mardi, 02 mai 2006

heureuse de te lire oui, et surtout heureuse de voir que tes écrits en catégorie fantasme ne soulève pas de haut le coeur comme à certain de mes lecteurs...

très joliment écrit, je reviendrai...

Écrit par : lesyeux | mardi, 02 mai 2006

Merci et bienvenue lesyeux,
Jonathan et moi, c'est ma plus longue histoire d'amour. Decouvert a 11 ans, je le relis regulierement en francais ou en anglais, particulierement les jours comme aujourd'hui ou tout semble insurmontable. Il m'a appris a conquerir mes limites :-)
Quand aux fantasmes, disons que c'est mon peche mignon ;-)

Écrit par : Aude | mardi, 02 mai 2006

Je suis contente de vous trouver ici toutes les deux...un début de lien, leger, aérien comme un goéland...

Écrit par : laparhasard | mardi, 02 mai 2006

Peut-etre laparhasard.
Qui se ressemble finit -il toujours par s'assembler, meme dans la Blogosphere?...
Pourtant, mes fantasmes me semblent plus vecus...sans doute le sont-ils...ou peut-etre est-ce la perspective de le 8eme Marche...

Écrit par : Aude | mardi, 02 mai 2006

laparhasard c'est vrai, quelque chose de doux et jubilatoire à se retrouver sur des espaces qui nous touchent

aude ...tu dis 'fantasmes vécus' bel oxymore.....par définition...
moi, c'est le plaisir des mots, avant tout, et de raconter,
je ne cherche jamais à être vraisemblable, surtout dans l'imaginaire, surtout dans le domaine de l'érotisme aussi..

par contre je n'imagine pas de vivre autrement qu'en liant étroitement les sens la chair et l'esprit, l'imaginaire et le réel, depuis toute petite...

j'ai deux vies, mon quotidien, et celle de mon jardin secretqui n'est accessible à personne, ou si peu, j'aime le secret, le non dit, je meplanque, et je vis là, (qui est aussi le réel, un peu une double vie) ) sans doute l e plus en accord avec ce que je suis

Écrit par : lesyeux | mercredi, 03 mai 2006

L'un (protéger tes enfants) va-t-il sans l'autre (te préserver) ?

Écrit par : Duncan | mercredi, 03 mai 2006

Me voilà passé instinctivement au tutoiement... :-)

Écrit par : Duncan | mercredi, 03 mai 2006

Merci lesyeux,
comme nous nous decouvrons, il semble utile de preciser que j'ai la passion de realiser les fantasmes de mes partenaires. C'est pourquoi, mes ecrits dans ce domaine sont impreignes de cette quete donc d'un certain vecu. De plus, les fantasmes interpretes sur ces pages ne sont pas les miens ;-)

Écrit par : Aude | mercredi, 03 mai 2006

Cher Duncan,
Aimer, c'est se livrer entierement, prendre le risque de s'abandonner totalement a l'autre. Si je ne lui montre pas l'exemple, comment mon fils pourra-t-il apprendre a aimer et donc a se laisser aimer?
De plus tel le Phoenix, si necessaire, je peux renaitre de mes cendres...

Écrit par : Aude | mercredi, 03 mai 2006

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