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mardi, 27 juin 2006

Variations sur un Fantasme, Aude, Opus #1 dit "La Montgolfiere"

Tous les fantasmes que vous avez pu lire sur ces pages jusqu'a present ont ete ecrits pour ou avec des hommes. Ils sont mon interpretation, sans doute personnelle, de fantasmes masculins. Le plaisir de les ecrire est similaire au plaisir de les realiser. Pendant de nombreuses annees, je n'avais pas de fantasmes et ma satisfaction etait de mettre en musique ceux de mes partenaires. Quelque part, c'etait une recherche d'equilibre de pouvoir: ils possedaient mon corps, je possedais leur esprit. Et puis vint le Prince des Fleurs et l'apprentissage du sentiment amoureux. Alors, j'ai abandonne le controle de l'esprit a l'amour et  a ma conquete de mon corps. Ce fut un cheminement laborieux , tres ralenti par la depersonalisation causee par les lourds traitements pour la fertilite. Quand son corps est sans cesse envahit par la medecine et qu'en plus, il se refuse obstinement a vous donner ce qui vous est le plus cher, comment l'envisager comme un temple de jouissance? Il n'y avait donc plus les fantasmes de mon partenaire qui ne m'excitent guere et ne sont de toute maniere pas vraiment realisables, et pas encore les miens, a part un vieux rabougri reste inscrit dans ma memoire depuis "9 semaines et demi" pourtant facile a realiser, pourtant partage avec de nombreux amants y compris le Prince et pourtant a ce jour reste a l'etat de fantasme...Et puis, les plus fideles de ces pages connaissent bien l'histoire. Il y a eu les bracelets de cuivre, la reconnexion avec le Dieu Indifferent, une libido de plus en plus developpee voire envahissante, la blogosphere, les autres visiteurs et ...l'emergence de mes premiers vrais fantasmes.

Alors, ce soir, l'emotion est grande de vous livrer ce premier opus, meme si un peu teintee par l'angoisse de vous decevoir. Et en meme temps, avec tous ces orages, la souffrance sombre du Troisieme Visiteur qui me hante, l'ame si douce de Dreamer qui m'apaise avec tant de fougue et de tendresse, la lecture d'une superbe scene sylvestre chez yoyostereo™ et d'une torride scene de douche chez johanna, j'aspire a l'equilibre lumineux de ce petit bout de mon paradis ecrit en Mars 2006, inspire par le deuxieme visiteur, mais pas pour attiser son desir, juste pour mettre des paroles sur la musique du mien.

Je ne sais pas si ceci est a reserver a une lecture dans l'intimite...

Je ne suis pas sure que si vous n'etes pas majeur(e) et averti(e) vous deviez passer votre chemin, mais dans le doute, abstenez-vous...

Pour les autres:


Nous volons à bords d'une montgolfière blanche délicatement portée par les courants tièdes d'un matin de fin d'été. Je suis dans vos bras, la tête reposant bien à l'abri au creux de votre épaule et nous contemplons ensemble une vallée vert tendre ou court un torrent frais qui rebondit rieur de gros rocher rond en gros rocher rond. Vous murmurez votre bonheur au creux de mon oreille, des mots simples et limpides comme les notes d'une harpe céleste. Le flot continu et calme des paroles vient doucement se recueillir au creux de mes reins pour se muer progressivement en désir. Je le sens enfler lentement en moi comme une vague prête à s'enrouler, dans la paix de la certitude qu'il va s'accomplir. Le panier se pose avec légèreté sur un épais tapis d'herbe fraîche. Nous débarquons, l'herbe est douce sous nos pieds et sent bon lorsque nous la foulons, nous choisissons un large rocher plat, chauffé de soleil, lisse sous nos épidermes nus. Les caresses que nous échangeons, yeux dans les yeux, semblent éternelles et se mêlent à une fine pluie tiède et délicate qui en attise la ferveur. Votre peau frémit sous mes mains et vibre au rythme des gouttelettes luisantes. Je m'abandonne aussi à l'effleurement divin de l'eau et de vos doigts qui pianotent délicatement comme sur un fin clavier de cristal. Nos souffles se font rares, nos coeurs figés entre arrêt et explosion. Nous repoussons par des baisers encore un peu plus longtemps l'échéance proche de l'union divine. Les goûtes ténues viennent rafraîchir ces tendres jeux de bouches et ma langue accompagnée par la fine soie de mes cheveux emprunte légère leur cheminement sur votre corps jusqu'à votre virilité que je prends palpitante entre mes lèvres. Votre paume pèse sur mon ventre impatient pour suivre ensuite amoureusement la courbe moelleuse de ma taille. Mes seins lourds d'excitation remplissent les coupes brûlantes de vos mains et les battements de mon coeur pulsent jusqu'à votre vigueur victorieuse. Les préludes s'éternisent encore un peu plus ainsi, nos regards se suppliant l'un l'autre, pour que nos corps, lorsqu'ils se joignent enfin, suspendus dans l'infini d'un même soupir, puissent respirer le rythme de la pluie d'une seule haleine jusqu'à l'apothéose et fusionner ainsi avec l'univers pour former une nouvelle étoile, notre étoile.


Commentaires

merci d'apprecier mes ecrits…

Écrit par : YOYOSTEREO™ | mardi, 27 juin 2006

Vous commentiez chez moi, je commentais chez vous...
J'aime ce qui est different de moi au point ce que je suis incapable de prevoir et d'anticiper. J'aimerai beaucoup etre aussi imprevisible que vous dans le choix des mots...Merci de m'etre fidele aussi Yoyostereo :-)

Écrit par : Aude | mardi, 27 juin 2006

C'est donc çà, l'étoile que j'ai vu briller dans le ciel...

Écrit par : pyrome | mardi, 27 juin 2006

Une nouvelle etoile, oui pyrome :-)

Écrit par : Aude | mardi, 27 juin 2006

N'ayant pas pu accéder à la lecture de "le dieu indifférent" -et pour cause sans doute puisqu'il est indifférent- je repasserai par vos pages trouvée par hasard. J'aimerais bien voir la chapelle en pierre et en air. Me direz vous comment la trouver?

Écrit par : Ondine | mercredi, 05 juillet 2006

La rencontre avec le Dieu Indifferent est belle Ondine, c'est la premiere. Se remet-on jamais d'un premier amour?
La Chapelle est un reve d'amoureux. Pour vous elle ne serait surement qu'un tas de vieilles pierres, mieux vaut que vous n'en gardiez que l'image mythique.

Écrit par : Aude | mercredi, 05 juillet 2006

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