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mardi, 04 avril 2006

"Il faut bien que jeunesse se passe, et supporter patiemment que celle des autres se passe de nous." Marcel Pagnol

Cette tranche de vie vous surprendra peut-être...Pas que ces pages ne cachent quoi que ce soit, mais disons que j'en ai beaucoup à raconter. Nous avons toutefois generalement vole plus haut ensemble...Mais bon, quand on reçoit un appel comme ca, surgit du passé, et qu'un tel souvenir vous revient en mémoire...C'est un signe et il ne faut pas ignorer les signes...

Si vous n'êtes pas majeur(e) et averti(e), n'allez pas plus loin. Cliquez plutôt ici!
Voici donc le déroulement des événements...

Chapitre I: Le prologue

Dimanche, faire du ménage sur Skype...On reçoit des 10aines de contacts par jours de tous les coins de la planète, à la recherche de quoi, on se le demande...probablement la même chose que ceux qui m'abordaient dans le Metro, comme le Prince des Fleurs, du temps de ma gloire (ca c'est pour dire continuez, parfois ca marche!). Je fais ça presque machinalement sans aucune concentration...mais, premier signe, celui-ci attire mon attention, le pseudo d'abord, plutôt sophistiqué pour un appel au hasard, puis je lis le texte: "Seriez-vous Aude S. la copine de Brigitte G.?" Intriguée, je lance un "Oui, qui êtes-vous?"

Chapitre II: Le deuxième signe

Aujourd'hui, pas envie d'aller m'enfermer dans mon cagibi de bureau sans fenêtre alors que le Jet-stream couve la Virginie de la douceur du début de l'été. Alors je décide de travailler à la maison...enfin travailler, il faut le dire vite, la journée va être riche en rebondissements non professionnels...
Branchée sur mes 2 ordinateurs, celui du bureau, celui de la maison, plus l'iPAQ, un vrai régal pour ma cervelle multitâche, quand...un message instantané sur Skype: "Eric"...J'en connais plusieurs des Eric, mais qui connaissent aussi Brigitte, là le choix se réduit à un, incrédule: "Le Eric des bureaux de D.?" Mais oui, c'est lui!

Chapitre III: Le contexte

Il y a 15 ans, je n'avais pas encore 25 ans, mon MBA en poche et je venais d'arriver de ma Province natale (bon en passant par les States tout de même) pour conquérir la Capitale. J'avais rencontre Brigitte dans un "stage" de Télémarketing débile mais qui m'avait tout de même décoincée de ma phobie du téléphone, tellement décoincée que...mais bon c'est une autre histoire... Bref, elle avait une petite trentaine, 2 ravissantes filles, était séparée plus ou moins de son époux et dévergondée comme moi, nous étions donc copines de chasse...Et oui, les chasseurs sont parfois chassés...;-) C'était le Printemps...

Chapitre IV: La rencontre

Nous voulions diner un soir dans un resto branché derrière les Champs (les détails m'echappent). Vague souvenir d'une 3eme fille, pas sur. Il y avait une énorme queue, d'après l'hôtesse au moins une heure d'attente pour une table de 2 (ou 3?). Dans la file, derrière nous, 2 (ou 3?) jeunes hommes cravatés, clairement en chasse, plaisantent en disant que ca irait peut-être plus vite si on demandait une table de 4 (ou 6?). Chiche. Il y avait en effet beaucoup moins d'attente et nous dinons donc à la même table. Eric a emballé Brigitte ce premier soir, je ne me souviens pas s’ils ont fait l'amour ce soir là, il me semble que c'était quelques jours plus tard. Elle m'en fait de très gentils compliments, il est un excellent amant très attentif et très tendre. Je suis intriguée.

Chapitre V: Mon tour

C'étais au début de mon exploration de la 5eme marche (en reference a l'escalier de cette note), celle des fantasmes de mes amants.  Brigitte était passée avant moi, une femme plus jolie, plus d'expérimentée, une danseuse, très différente de moi, il fallait que assurer et j'étais d'humeur joueuse. Quand il m’a appelée dans mon placard de bonne du XVIème, c'était l'aventure... On commence à discuter de ce qui lui plairait, il parle de porte-jarretelles, d'un strip-tease à la "9 semaines et demi". Je n'ai pas la combi (pas encore) mais le porte-jarretelles si et les talons hauts et aussi le store...mais le store, il est au bureau…

Chapitre VI: Le lieu

On se donne donc rendez-vous au bureau, mon bureau, les bureaux de D. à Nanterre. Ils sont assez classe, gris perle, et high-tech ces bureaux. Certains sont équipés de vitres et de stores... et de musique. Nous n'en occupons à peu près que la moitié, le reste est vide. Il me dit qu'il veut faire l'amour dans toutes les pièces...Il doit y en avoir une bonne douzaine...

Chapitre VII: Le défi

Je l'accuse d'être présomptueux. Et quand il arrive, il admet que ca va être difficile. Je lui dis en plaisantant qu'il nous faut du renfort. Pas besoin de lui dire deux fois...

Chapitre VIII: La deuxième équipe

Eric appelle son copain Philippe et...le réveille! Philippe n'a pas envie de venir, il dort, il croit au canular... Finalement, je prends le téléphone, et avec ma voix la plus suave, celle qui chatouille, celle qui a fait qu'aucun homme ne m'a jamais raccroche au nez quand je faisais du télémarketing et qu'en fait ils ne voulaient meme pas raccrocher du tout, celle qui m'a fait avoir ce travail, je lui décris ma tenue et lui demande de s'exécuter sans discuter. Il dit qu'il prend une douche, un café, une bouteille et qu'il arrive.

Chapitre IX: L'ascenseur

L'ascenseur accède directement à l'accueil. Eric et moi, en porte-jarretelles et talons hauts, nous attendons Philippe sagement (presque) sur le canapé, en face de la porte de l'ascenseur. Le moteur se met en marche, la porte s'ouvre sur un Philippe éberlué! Les yeux du loup de Tex Avery...Sa tête...Son expression incrédule de pince-moi-je-rêve, restera à tout jamais gravée dans la mémoire de cette fille franchement banale qui n'avait de son point de vue comme arguments à mettre en avant qu'un 95 C, une voix chatouillante au téléphone, des yeux coquins et un gout prononcé pour les fantasmes des autres. Ce soir là, la petite jeunette un peu godiche et pas vraiment séduisante était la star du show. J'étais grisée.

Chapitre X: Le marathon

Premier bureau, celui du patron, parce qu'il est parano. Le fauteuil, le bureau avec Eric. Il est doué c'est vrai, un mélange de force et de douceur qui donne confiance. Il est clair qu'il ne joue pas que pour lui-même.
Deuxième bureau, le mien, histoire de le réchauffer un peu, toujours avec Eric, Philippe finit de se réveiller.
On saute un bureau pour visiter la table de la salle de réunion et là, c'est Philippe qui prend la relève et alors là Philippe, il est...bon je vous passe les détails...Mon dernier souvenir est Eric qui lui demande d'y aller doucement quand je lâche un petit cri de surprise...Tout c'est tres bien passé je vous rassure...N'est pas femme fontaine qui veut ;-) La suite m'echappe...J'ai du trop jouir...Il me semble qu'on a pas joué au strip-tease sur Joe Cocker en fin de compte...

Chapitre XI: L'épilogue

Je m'imaginais qu'ils faisaient ça tous les jours, enfin presque, Eric et Philippe. J'évoluais dans une demi-conscience pourtant sans alcool et autre drogue que le puissant stimulant du désir. Mais Eric aujourd'hui me dit que non, qu'il n'a jamais fait rien de semblable, qu'ils parlent toujours de cette soirée quand ils se remémorent leur heure de gloire entre amis. Il se souvient de mon nom, moi juste de son prénom, et même pas de celui de Philippe (pardon Philippe, comment ais-je pu oublier ?)...Mon orgueil est flatté. Je me dis qu'au moins cette quête stérile aura tout de même laissé un joli bouquet de souvenirs pour un certain nombre d'hommes qui peut-être me retrouverons sur Skype et m'appellerons pour parler du bon temps...

Sauf que pour moi...le bon temps... c'est maintenant!

Le gout de l'Amour en plus et celui de la performance en moins...

Ce texte est dedié à tous les hommes qui m'ont laissée et qui me laissent encore être la Fée qui exhauce leur voeux!

L'Art, celui du grand A: L'exposition d'Eaux-Fortes de Rembrandt au Petit Palais d'Octobre 2006 a Janvier 2007 ou l'art du clair-obscur en noir et blanc, a tomber raide.

Commentaires

Epatant !

Gros bisous !!


Mimi

Écrit par : mimidup | mardi, 04 avril 2006

Merci Mimi, pas tant que l'aventure et le plaisir de l'evoquer aujourd'hui!

Écrit par : Aude | mardi, 04 avril 2006

Bonjour Aude. Je suis content d'apprendre que c'est le 60ème d'anniversaire du Petit Prince. Belles éditions anniversaire en perspectives, joli site aussi... Hum... (Mais quel hypocrite moi!!!). Serieusement, votre histoire est très bien racontée et pleine de raffinement.

Écrit par : Arno Du St Kant | mardi, 04 avril 2006

Merci Arno,
Si j'avais raconte cette annecdote plutot, elle aurait certainement parue sordide. Pourtant, dans ma quete du bonheur (que je confondais alors avec le sexe), je n'ai jamais eu le sentiment d'etre un jouet. J'etais plutot la fee qui exhaucait le voeux et ce pouvoir m'ennivrait. J'en avais toutefois sous-estime la resilience...:-) J'ai ete tres emue de recevoir un tel hommage 15 ans plus tard, oui tres emue...Il donne a cette histoire somme toute crue, la couleur pure d'un tendre bouquet de paquerettes.

Écrit par : Aude | mardi, 04 avril 2006

Les choses qui paraissent crues pour certains ne le sont pas pour d'autres. On a tous nos expériences, après c'est la manière et l'art de les raconter qui font que ça devient cru ou sensuel. Vous avez choisi les mots adéquate pour ça. Et puis quand les souvenirs ressurgissent c'est toujours bon de se replonger dedans, au moins vous avez pu le partager aujourd'hui

Écrit par : Arno Du St Kant | mardi, 04 avril 2006

Merci Arno.

Écrit par : Aude | mardi, 04 avril 2006

Cette quête n'aura pas été stérile, vous le dites vous même, c'était le passage obligé vers les autres marches d'un escalier dont je doute que l'on puisse gravir la rampe quatre-à-quatre .

Écrit par : Jimmy | mercredi, 05 avril 2006

Cher Jimmy,
Cette quete etait sterile d'un point de vue sentimental...Sexuellement, l'exploration de la 5eme marche etait geniale ;-)

Écrit par : Aude | mercredi, 05 avril 2006

Merci de partager ces beaux souvenirs avec nous... Votre "théorie" des marches me fait comprendre beaucoup de choses sur mes propres expériences et rencontres. C'est tellement vrai !

Écrit par : Bandido | mercredi, 05 avril 2006

Bienvenue Bandido,

et merci de votre hommage sur votre site.

Catapultee par chance sur le seuil de la 8eme marche, j'entrevois une dimension spirituelle insoupconnee...

Écrit par : Aude | mercredi, 05 avril 2006

aude, j'avais déjà lu cela, car j'ai épluché tes archives...avec plaisir

Écrit par : lesyeux | vendredi, 05 mai 2006

Merci leyeux, au fond, il n'y a que le plaisir qui compte ;-)

Écrit par : Aude | vendredi, 05 mai 2006

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