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samedi, 25 février 2006

Pour Stella

Cette histoire ne fut pas toujours virtuelle. Elle fut d'abord téléphonique pendant 9 mois (le temps de faire un enfant). Nous passions des heures à discuter chaque jour inventant un langage de double sens sans jamais rien révéler de nos sentiments. Nous pouvions tout oser puisque nous avions décidé de ne jamais nous rencontrer. Tel Solal, lui si séduisant ne voulait pas être aimé pour son physique et prétendait être "une boule". Moi, Maman m'avait bien dressée à détester mon apparence alors ça m'arrangeait drôlement. Et puis, j'ai du changer de boulot et nous ne pouvions plus rester ainsi scotchés au téléphone des heures durant. Alors nous avons craqué et nous sommes donné rendez-vous. Nous ne savions rien de nos vies respectives, nous sentions juste que nous partagions la même onde, pas encore que nos âmes étaient mêlées. Lui se souvient que nous nous sommes embrassé tout de suite, alors que je suis certaine que nous avons tourné, telles deux abeilles, autour du pot de confiture le temps d'un déjeuner et qu'il était déterminé à ne pas craquer. Il m'avait avoué qu'il avait une compagne entre 2 bouchées de tagine. Je lui avait rétorqué crânement qu'une femme qui voulait mettre un homme dans son lit finissait toujours par parvenir à ses fins, comme si c’était seulement coucher avec lui qui m’intéressait ! Il avait déjà 2 jeunes fils mais s'était bien gardé de me le révéler, laissant donc la porte ouverte à toutes les avances. Comme contre les Borgs, toute résistance aurait été futile. Nous avons donc été amants pendant plus de 2 ans et puis il m'a laissée couper les ponts pour me consacrer à Fred qui est devenu mon mari et le père des deux enfants que nous avons adopté. Pendant 11 ans, je n'ai guère pensé à Eric. Au fond de moi, je savais qu'il me manquait quelque chose, mais la nostalgie n'est pas mon genre . Et voila qu'au mois d'Octobre dernier, près de 14 ans après notre première entrevue au Drugstore de l'Etoile, une main invisible est venue saisir mon coeur. Au même moment, j'entendais cette journaliste qui Google ses prétendants et puis tout s'emballait.
Depuis, je suis le réceptacle de sa crise de la quarantaine et peut-être est-il celui de la mienne. Un supplément d'âme soeur qui nous blinde contre l'érosion du quotidien. En tout cas, j'écris presque chaque jour. Des mails, un carnet que j'ai parfumé avant de lui envoyer avec une mèche de cheveux et enfin le Blog, parce qu'il ne peut pas humainement absorber le flot de mon épanchement et qu'ainsi ce n'est peut-être pas perdu pour tout le monde;-)

Commentaires

Très chouette ... vraiment très chouette ...

Écrit par : Syd Barrett Jr | dimanche, 26 février 2006

Merci Syd,

Mes epanchements ne sont donc pas completement perdu pour tout le monde et ca fait chaud au coeur :-)

Revenez souvent!

Aude.

Écrit par : Aude | dimanche, 26 février 2006

Bonsoir Aude,

Je suis vraiment touchée par cette note, tu sais (je me permets de te tutoyer) j'ai l'habitude de beaucoup lire, et j'aime ton écriture, elle inspire des émotions et tes notes donnent envie d'être lues jusqu'au dernier mot.

je pense que tu fais partie de ces personnes qui voient les choses simples et parfois les choses dures de la vie d'une manière poétique et surtout romantique.
Une rédactrice qui transforme les faits et les souvenirs en mots enchantés avec une touche de magie.
je ne pense pas être la première à te le dire, en tout cas, c'est sincère.

En ce qui concerne mon aventure virtuelle, je redoute tellement LA rencontre au bout de ces longs mois de discutions que je refuse pour l'instant de le voir...
J'aimerais avoir tes impressions lorsque tu l'as rencontré pour la toute première fois...

A très vite :D
** bisous **

Écrit par : stella | samedi, 04 mars 2006

Chère Stella,
La première fois...
Je l’attendrai à midi devant le Drugstore de l’Etoile les yeux fermés pour ne pas avoir à nous décrire mutuellement…
Il me reconnaitra parce que je serai la seule idiote aux paupières closes en plein trafic piétonnier, je reconnaitrai sa voix.
Mon idée, c’était que si je ne lui plaisais pas, il ne me parlerait pas, et donc j’en serai quitte pour avoir attendu un quart d’heure, enfin on se rassure comme on peut. Nous n’avions cependant pas convenu de cette échappatoire.
Il a parlé…
Que te dire Stella, je n’aurai jamais imaginé dans mes fantaisies les plus audacieuses que ça pourrait être aussi fort…Quand l’heure fut venue de nous séparer, nous avons fondu l’un dans l’autre dans un baiser digne d’un travelling de Lelouch, j’ai cru m’évanouir dans le flot de la foule rythmé par les arrivées successives des rames de métro. Nous ne pouvions plus nous détacher l’un de l’autre. L’univers se résume à un baiser d’éternité. Après plus rien n’est pareil. On sait qu’à l’instant du dernier soupir, il n’y aura que cette émotion et on pourra partir tranquille.
Au fond de vous, vous savez surement ce que vous devez faire. Certaines choses s’imposent d’elles même quand on est prêt.

Bonne chance !

Écrit par : Aude | samedi, 04 mars 2006

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