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vendredi, 03 février 2006

"Ah! cher amour, chère passion qui m'emporte, les routes sont grandes ouvertes où fleurissent les baisers qui orneront nos tombes. J'ai voyagé sur ton souffle jusqu'aux lointains de l'amour." Louise Lévêque de Vilmorin

Vous êtes en transit, absent. Même pas un au revoir hier, et ni de visite cette nuit. Vous ne me lirez pas, je peux donc choisir des citations sans message particulier, juste pour le lyrisme que vous m'inspirez. Sans vos repères , je suis une coquille de noix ballottée par l'océan, utilisant une énergie considérable pour ne pas trop me laisser dériver dans les courants et rester à porté de regard de la terre. Heureusement, Fred est la, solide, disponible, mon phare, ma bouée. On était tellement épuisés hier, lui par une bronchite qui lui donne enfin la motivation de s'arrêter de fumer pour de bon, et moi par une migraine latente, persistante depuis 3 jours, combattue à coup d'ibuprofène à chaque fois qu'elle montre le bout de son nez, que nous nous sommes endormis à l'heure des poules, aussitôt les enfants couchés. Mais il s'est réveillé dans la nuit et est venu me prendre par surprise, d'un grand coup de rein, pour une joute entre rêve et sommeil, de celles que je préfère. L'esprit encore dans les limbes se dédie entièrement à la recherche du plaisir et fait fi de toute considération polluante. Je ne suis plus qu'un sexe béant, palpitant, degoulinant, sans amour propre, sans but autre que l'orgasme. J'aime cet abandon total, cet anéantissement de la personnalité, ce retour à une animalité basique, originelle. Aussitôt le plaisir accompli, le sommeil vous reprend brutalement et c'est le meilleur des assoupissements, libre de toute tension et même presque de fatigue. Je suis un peu triste que nous n'ayons jamais partagé cette ultime intimité, nous ne la partagerons probablement jamais, et en même temps heureuse de la connaître même si ce n'est pas avec vous. Je songe à un temps ou certains de mes amants mariés, parvenaient à trouver de bonnes excuses pour se lever trés tot. Je cachais la clé sur le pallier, et il venait me surprendre avant l'aube. Je n'arrive pas à me souvenir si vous l'avez jamais fait...je ne crois pas...Je déteste que tout cela soit si lointain qu'il n'en reste que des images floues, errodées par le temps...même pas une seule photo, même de vous tout seul. J'en ai cherché l'autre jour sur internet, mais je n'ai rien trouvé...Vous restez un rêve, à peine le fantome d'un souvenir, l'écho d'une voix au fin fond du téléphone, comme si tout n'était que l'invention d'un esprit malade.
Encore envie de vous entendre sur votre boite vocale, preuve que vous n'êtes pas juste un reflet de mon imagination, que vous avez une présence de chair et de sang. Votre voix me sourit 3 secondes, rassurante. Si vous existez, alors nous aussi peut être. Ombre d'un soupçon d'espoir.

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