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dimanche, 27 janvier 2008

cyclotron

quelques mots aléatoires s'enfouissent

dans les cavités accélératrices

pour subir les tensions electro-passionnelles successives

qui les précipitent

à la vitesse vertigineuse

de la désintégration

 

lorsqu'ils bombardent la barrière de potentiel

du noyau linguistique initial

la luminosité explose exponentiellement

jusqu'au seuil de crémation

 

au coeur de la fournaise

la matière se liquéfie

forgeant la langue la plus pure

synthèse d'isotope essentiel

particule élémentaire

subvertie

 

enchevêtrement

les fils s'enchevêtrent dans les cascades de palpitations

rais d'anfractuosités souriantes virevoltant dans les embruns

préfiguration du rythme congénital des souffles

mêlés aux émanations de framboise

les épices du velours

stérilisent le scintillement

sens après sens

jusqu'à l'unique

samedi, 26 janvier 2008

dans le lit du verbe

la douceur enlace les méandres du silence

se loge au creux de l'inflexion ensellurée

pur refuge de consentement unilatéral

tatoué sur les chevaux du plaisir

quand oser devient désuet

état d'impudeur tangible

aux éclats de coeur

sacrifice rituel de l'oubli

éviscéré jusqu'à la transparence

d'un pas de deux

kingdoms

after boredom kingdom
raging family kingdom
and nothing to stop the flames
what a shame
or not
I forgot
always the same
never lame

vendredi, 25 janvier 2008

brassée


à bras le coeur
tout retroussé
délicatement dépecé
par un brin de magma vocal
les yeux au miel
coquins en sable

état


état d'amour
spontané et instantané
désentravé de tout sujet
fut-il l'être idéal

état d'amour
dans les éclats de miroir
félicité métamorphe
aux saveurs d'intemporel

mercredi, 23 janvier 2008

fruit

fruition d'effusion

montée imperceptible vers l'apesanteur

reddition après reddition

peau dans peau

un seul homme

une seule femme

tous les hommes

toutes les femmes

et les oiseaux aussi

et les forêts

et le soleil qui se faufile dans la chevelure des nuages

la goutte de rosée qui éveille la corolle du jasmin

l'amant qui redevient enfant au berceau du sommeil

fruit transparent de l'union paradoxale

d'éclair et de dune

divin fruit d'amour

 

cavalcade

La poitrine se creuse comme le reflux, comme pour prendre de l'élan, en pressant le coeur à la cavalcade. La pulsation s'intimise progressivement, se confine aux confins, laissant échapper un aveu, une prière, une capitulation à chaque expiration, expiant la trivialité par le sublime de la tonalité. Broyant doutes et certitudes, la gamme s'amplifie, ravissant encore de nouveaux caprices de blanc au sourire empourpré de la lune consentante. Un peu plus haut, un peu plus bas, un peu plus loin, un peu plus proche, souffle confus, confondu, fondu, enchaîné sans la moindre entrave, le génial système d'irrigation  maintient l'ouverture à son apogée grâce à la dérive du temps fixe. Peut-être est-ce l'amour...cher amour...

mardi, 22 janvier 2008

peines purgées

 

une fois les peines purgées

leur profonde insignifiance est libérée

 

 

relaxe pour non conduite

puisque toutes les preuves finissent réfutées

 

 

les ailes de cire ne fondent plus

les flammes se blottissent au bout des phalanges

 

 

le regard perpetue la constance

pure tendresse d'assurance sans risque

 

 

le coeur rompt

grelotant d'affolement 

 

lundi, 21 janvier 2008

préludique

le prélude s'épanouie

comme une symphonie de clochettes de muguet

le ciel distribue l'escampette en grandes trombes

laissant sans défense les couleurs d'une saison en enfer

les saveurs fuguent de concert en caressant le tonnerre

sous la tonnelle

l'ouverture s'éveille encore

étirant la mansuétude jusqu'à l'éruption solaire

exhumant les noms perdus

jouant en boucle la pureté du feu

 

homme de confiance

une gerbe de mots liés d'un simple ruban de feu déposée sans retenue sur la margelle de la fenêtre ouverte

nulle encre pour en délimiter les détours

nulle volonté pour en saisir l'éphémère limpidité

nulle peur pour contenir leur débordement des illusions

nul reflet

juste l'éclair d'un regard

une aspiration innée

la fantaisie inépuisable que seule puisse conférer une confiance aveugle

 

dimanche, 20 janvier 2008

paroles paroles

des vers

des vers par dizaines

des vers par centaines

plus de vers

glanés au petit bonheur

doux complice d'une cause éperdue

des vers comme pour déclarer

quand le verbe redevient sauvage et fuit au premier soupir

des vers comme pour saturer la transparence de l'azur

comme pour consoler la pluie de n'être pas terre

comme pour verdir le désert

pour lui offrir un sourire d'enfant

pour enlacer le feu

au delà de l'ivresse

comme si la poésie pouvait créer la femme

 

samedi, 19 janvier 2008

Paul Eluard - Je t'aime

Je t'aime pour toutes les femmes que je n'ai pas connues
Je t'aime pour tous les temps où je n'ai pas vécu
Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud
Pour la neige qui fond pour les premières fleurs
Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas

Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu
Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte
Entre autrefois et aujourd'hui
Il y a toutes ces morts que j'ai franchies sur la paille
Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir
Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie
Comme on oublie

Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne
Pour la santé
Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion
Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas
Tu crois être le doute et tu n'es que raison
Tu es le grand soleil qui me monte à la tête
Quand je suis sûr de moi.



Je t'aime pour tous les hommes que j'ai aimé
Je t'aime pour la gloire de l'instant
Pour le parfum du feu et le parfum du pire
Pour la mort qui fait naître
Pour les roses qui illuminent le désert
Je t'aime pour aimer
Je t'aime pour ceux qui ont juste besoin d'être aimés

Qui me donne vie sinon toi j'en suis incapable
Sans toi tout reste existence ordinaire
Entre distance et absence
Il y a tous ces enfants qui me rient en plein coeur
Je ne sais pas être femme
La vie m'a soumise mois après mois
Comme une vocation

Je t'aime pour ta douceur qui me modèle
Pour l'ivresse
Je t'aime pour entr'apercevoir les territoires invisibles des mots
Pour ce coeur rebelle qui ne me reconnaît pas
Toi qui pourrait être femme et qui est tant homme
Tu es la symphonie qui m'éblouie
Quand j'oublie.

crue

la crue féerique enfle encore

l'intangibilité se parachève

dans un tourbillon d'inachevé

curse

 

tous les trente jours

revient le jour

le jour de tous les bleus

et la pluie repeindra la folie comme une amante

et un milliard de rien parfumera le soleil comme une faille

et les bleus se battrons quand même en duel riant du subterfuge

 

 

pas vue pas prise

l'aurore s'escamote

trente jour plus tard

elle avait déjà disparu