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mardi, 04 juillet 2006

"La lucidité est le lieu de rencontre de la conscience et de la sensualité." Norman Mailer

Parcours amoureux en cinq rencontres...

 

Premier Chapitre: le Dieu Indifferent

 

Deuxieme Chapitre: le Prince des Fleurs

 

Troisieme Chapitre: le Maitre de mon Ame

 

Quatrieme Chapitre: le Chevaleresque Troisieme Visiteur

 

2006 - un amour d'orage

 

Vous etes imprevisible et insomniaque. Tantot nonchallant, tantot passione. Tantot fuyant, tantot empresse. Souvent cynique, parfois possessif bien que vous vous en defendiez. Vous vous defendez d'ailleurs frequement de certaines de vos emotions, et alors ce sont vos actes qui vous trahissent. C'est votre desir de me proteger du Maitre de mon Ame qui a etabli le lien, mais aussi une souffrance profonde dont vous semblez ne pas connaitre l'origine. Votre ame est a fleur de peau. Cette douleur raisonne en moi comme l'echo de celle de mon fillot. Notre premiere connexion dans les coulisses de nos blogs respectifs se fait dans un formidable orage particulierement electrise. Les orages depuis me suivent ou que j'aille, vigilants cerberes, encore a present. Les heures que nous passons ensemble sont intimes, sensuelles, intenses, pleines de confidences et de surprises et puis vous disparaissez, des jours, des semaines entieres. Votre ambivalence, vos contradictions, votre incredulite, votre humour, votre sensualite, vos decalages eveillent en moi une creativite rageuse et un desir avide. Souvent sur votre reserve, vous vous epanchez parfois sans retenue comme une cocotte minute dont on retire la soupape.  Nous nous amusons beaucoup l'un l'autre. Nous nous ressemblons sur de nombreux points, la meme soif de vivre, la meme polyvalence entre intellectuel et manuel, la meme curiosite pour tout, le meme gout de l'absolu, la meme attirance pour les sensations fortes, le meme etat d'insatisfaction latent, les memes envies libertines. Parfois, j'ai l'impression que vous etes moi, en moins baroudeur. C'est probablement ce qui vous fascine le plus en moi, les risques que je prends en pleine lucidite. Parfois, vous m'etes plus mysterieux que le Sphinx. Entre nous, pas de gris, c'est noir ou c'est blanc.

Quand l'opportunite de la rencontre se profile, nous n'avons pas le temps de suivre votre rythme habituel. Vous aviez rompu toute communication off-blog pendant plus d'un mois et je ne suis meme pas sure de vos intentions. Je dois vous provoquer, brusquer un peu les choses. Alors je me lance et vous confirmez avec beaucoup de finesse le desir que vous n'aviez jusqu'alors pas avoue. Vous etes un sorcier des mots, choisissez chaque ingredient avec beaucoup de soin, j'aime cette dexterite. Nous nous voyons donc sans equivoque aucune sur l'objet de cette rencontre. Vous m'evoquez la nature, la montagne, la foret, et j'adore faire l'amour dans un cadre buccolique. Alors, nous choisissons de nous retrouver a Annecy. Annecy represente a mes yeux le souvenir d'un ete merveilleux, l'ascencion du Parmelan, une nuit tres tendre avec mes meilleurs amis dans un refuge, une baignade dans le lac sous la pluie, un jeune homme charmant avec un visage d'enfant que j'avais initie du haut de ma bien plus grande experience. Et plus tard, le marriage le plus emouvant auquel j'aie jamais assiste. Et plus tard encore, un reveillon de l'An 2000 magique malgre les degats de la tempete. Annecy est deja une ville qui fait partie de ma mythologie et il me plait de vous associer a ces souvenirs cheris. Vous semblez y avoir aussi de bon souvenirs mais pas le temps de nous les echanger. Vous m'attendez a l'embarcadere du bateau. Vous tenez a ce que ce soit moi qui vous reconnaisse. Nous avons tres peu de temps et en plus d'etre en retard, j'ai une sorte de coup de froid, la gorge dessechee et, malgre les medicaments, j'ai du mal a respirer, l'emotion est surement aussi fautive,  je me paume.  Puis, impossible de me garer. Finalement, nous nous retrouvons a la sortie du parking. Premier regard humide d'emotion, mais il faut attendre encore. Vous recuperez votre vehicule, je vous suis dans la montagne. Enfin sur un promontoire nous nous garons. Au bout du compte, il nous reste a peine une heure. Je vous sens timide, emu. L'attirance sensuelle est bien au rendez-vous mais vous n'osez pas me toucher, m'embrasser. Nous n'echangeons que quelques paroles, celles qui sont necessaires, vos yeux sont bien plus eloquents. Mon souffle s'est volatilise, suspendu a votre delicatesse. Nous partons a la recherche d'une clairiere propice a nos ebats, mais ne trouvons rien de bien encourageant, et, presses par les minutes qui s'egrennent inexorablement, sur le point de se satisfaire d'un a peu pres,  les pierres sombres de la Chapelle apparaissent au detour d'un arbre dans les jeux de lumiere du soleil entre les branches. Si nous l'avions fait expres, il aurait ete impossible de trouver un cadre plus romantique que cette ruine de Chapelle dont il ne reste qu'un pan de mur perce d'une fenetre gothique. Je me dis, c'est un signe...Je m'arete la...Mais vous cherchez encore plus loin un sol plus moelleux. Amusee, je vous regarde accoudee a l'ogive, reculer un peu l'echeance, prolonger encore le prelude, je m'impregne de votre etre. Vous etes plein de petites attentions qui me surprennent, vous etes attendrissant.  Nos corps se rapprochent enfin, nos levres se joignent, nous traversons le miroir. Si nous avions eu plus de temps, j'aurai prefere ne pas faire l'amour tout de suite. Prendre le temps de juste me perdre dans les etoiles de vos yeux, dans la douce fraicheur de vos levres, de decouvrir votre peau, de vibrer sous vos tendres caresses. La finesse musclee de votre corps tranche avec la massivite du Prince. Cela fait si longtemps. Charmee par vos douces attentions, je me soumets passionement sans effort ni contrainte a vos desirs. Les sens s'ennivrent lorsque l'emotion prive de mots et d'air.

S'il n'y avait eu que ces instants sylvestres, etheres et fougueux,  cette histoire pourrait tomber dans la banalite. Mais c'est ce qui se passe ensuite qui en scelle le caractere unique. Toutefois, l'apres, pour l'instant, reste notre secret. Nous l'avons enfoui au plus profond de nos coeurs, avons glisse la carte de ce tresor dans une bouteille, avons jete cette derniere a la mer. Peut-etre un jour retrouverons-nous le chemin...

lundi, 03 juillet 2006

"Il est permis à un amant de chercher les moyens de plaire, et on doit lui pardonner lorsqu'il a réussi." Marivaux

medium_Stormy_sunset.jpg

Silencieuse devenir votre ombre
Discrete cachee par la penombre
Dans le nean infini me fondre
Sans plus pouvoir correspondre

Dans l'abime notre amour sombre
S'enfonce dans les decombres
Un bout de mon coeur s'effondre
Me laisse perdue a me morfondre

Silencieuse devenir votre ombre
Discrete cachee par la penombre
Dans le nean infini me fondre
Sans plus pouvoir correspondre

dimanche, 02 juillet 2006

"Une rencontre, c'est quelque chose de décisif, une porte, une fracture, un instant qui marque le temps et crée un avant et un après." Eric-Emmanuel Schmitt

Parcours amoureux en cinq rencontres...

 

Premier Chapitre: le Dieu Indifferent

 

Deuxieme Chapitre: le Prince des Fleurs

 

Troisieme Chapitre: le Maitre de mon Ame

 

2006 - un amour sans rencontre

 

Vous avez l'air si malheureux, si seul. Vous laissez des details vous pourrir l'existence. Pourtant, vous avez tout pour vous, une carriere, ce reel talent pour la musique, de l'humour, vous etes cultive et sensible. Bon, vous etes un peu coince, un peu trop timide et vous avez tendance a vous laisser embarquer par des femmes aussi torturees que vous.

Alors avec mon coeur de bon samaritain et parce que ca m'amuse, je vous propose une petite ordonnance pour vous remonter le moral:

  1. Faites au moins un compliment par jour a votre mechant chef.
    C’est désarmant les compliments. Vous pouriez etre surpris du résultat.
  2. Un peu de sport, ne serait-ce qu’une bonne ballade à pieds.
    Si vous êtes à Paris, allez traverser le Pont Neuf en ayant une pensée émue pour moi parce que Paris me manque. Levez le nez, vous pourriez surprendre la lune au détour d’un nuage !
  3. Un bon coup.
    Le sexe, c’est pas en option. C’est NECESSAIRE. On veut parfois se faire croire qu’on en a pas besoin, mais on se ment. C’est un peu plus tricky si vous n’avez pas la partneraire.
    Toutefois, l’auto-érotisme ne rend pas sourd. Si vous manquez d’inspiration malgre votre secretaire (j’ai un peu de mal à vous croire), faites-moi signe et je vous ferais cadeau, à condition que vous la consommiez, d’une variation sur un fantasme du Dieu Indifferent (le plus courant, 2 filles)…. Vous le méritez plus que lui…
  4. Respirez.
    Il faut l’aérer ce cerveau en ébullition. Quelques instants sophro ou yoga, recentrez vous sur votre souffle, votre corps, les battements de votre cœur, sentez le pomper votre sang dans vos veines. On n’écoute jamais assez le murmure de son corps.
  5. Enfin, ne laissez plus jamais la connerie des autres vous definir, surtout à l’usure. Vous vallez bien mieux. Vous êtes vibrant, intelligent, rafiné, cultivé, sensible. Normal que vous attiriez des jaloux qui veulent vous saper le moral. Ne vous rabaissez pas à leur niveau de canniveau !

Si vous avez un minimum de virilite, vous voudrez lire le fantasme...

Et bien sur, vous me le demandez.

Je n'en ai encore publie aucun, il me faut choisir entre les cinq variations. Je les relis pour la premiere fois depuis leur ecriture, et il me font le meme effet...Je choisis pour vous l'Opus #2 (tiens toujours pas publie celui-la ;-)).

Et a partir de la tout s'emballe.

L'emotion dans votre reaction me destabilise completement. Et vous en ajoutez une touche en m'offrant une musique composee pour une amoureuse. Cette musique, vous pourriez l'avoir ecrite pour moi tant elle parle a mon ame. De votre cote,  vous pensez que jamais personne ne vous ecrira un texte comme celui que je vous ai confie, et bien sur, je creve d'envie de vous donner tort...Mais c'est impossible. Nous ne ne connaissons pas. Nos odeurs, nos gouts, nos textures, nos preferences. Sans l'intimite du vecu, les mots ne pourraient capturer la magie...Le resultat serait vulgaire. Alors votre musique dans les oreilles, j'ecris l'Opus # 1 de mon fantasme et vous fondez a votre tour. En ce debut Mars, le JetStream souffle un vent tiede de folie sur la Virginie. Une longue jupe et un chale de soie me caressent sur le pont et j'ai l'impression de voler jusqu'a vous. Notre connexion est incroyable. Vous me visitez, et je vous visite aussi. Nous sommes boulverses. Je nomme cela la transcendance. C'est la premiere fois qu'une ame qui m'habite est aussi habitee par moi.  Comme une lumiere blanche au niveau du plexus solaire, et de grandes vagues de chaleur qui se deroulent et envahissent tout le corps. Vous le decrivez avec mes mots. En quelques heures, nous passons du courriel a l'instantane au telephone et a la video, sans presque s'en rendre compte, brulant toute les etapes. Je perds sommeil, apetit, interet pour tout ce qui n'est pas vous. Mais j'ai comme une vision de l'avenir. C'est un feu de paille, votre musique me l'a murmure, elle contient toute une histoire d'amour en quelques minutes. Pour composer une telle piece, il faut etre une sorte de vampire se nourrissant de l'essence d'une autre ame. Et quand tout est absorbee, c'est fini. Je ne suis qu'un rite de passage. Et comme Piaf, je prie juste pour vous garder un peu. Je vous confie ma peur, mais vous me rassurez. En attendant, je sais que votre celibat n'est pas tenable. Il vous faut une compagne. Alors je vous galvanise, je vous rassure. L'une de vos fans qui pourtant ne vous a pas toujours bien traite vous propose un week-end, je vous pousse a accepter. Ce mardi la, lors d'une conversation, je me rebelle contre votre attitude defaitiste en tout, je vous sermone et a la fin, je reste sans force, comme si vous aviez bu toute mon energie. Le dernier soir avant votre depart, je vous apprend encore a lacher prise, a vous abandonner. Pendant le week-end, je ne peux plus vous sentir en moi. A votre retour, vous me confiez qu'elle ne pourra pas supporter de vous partager...et que c'est elle que vous choisissez. Comment vous blamer? Comme vous etes fier! Alors, je vous laisse vous envoler, gardant la spiritualite de la 8eme Marche, une nouvelle conscience artistique et un detachement total du materiel.

samedi, 01 juillet 2006

Accomplir le Rituel...

Luxure Artistique, site du Rituel en collaboration avec Artistiquement Votre.

"Il y a quelque chose de sacré même dans les amours les plus banales, les relations les moins bien assorties, les rencontres les plus brèves. L'instinct bouleverse tout." Louis Gauthier

Parcours amoureux en cinq rencontres...

 

Premier Chapitre: le Dieu Indifferent

 

Deuxieme Chapitre: le Prince des Fleurs

 

1994 - un amour au hasard

 

Tu ne me quittes pas des yeux. Je suis montee a Trocadero, j'ai bascule un strapontin, me suis assise resolue. Je suis en colere, c'est pour ca que j'ai quitte le bureau si tot. Cinq amants hebdomadaires, plus tous les autres, et pourtant, seul le Dieu Indifferent importe et il ne fait aucun effort. Juste de retour de Venise ou je suis allee seule au carnaval. C'est ca mon carma? Visiter la ville la plus romantique seule? Et il n'est meme pas presse de me voir. C'est insupportable...Je n'en peux plus de jouer le role de la Maitresse enjouee  pour des rendez-vous torrides entre midi et deux ou de cinq a sept. Il faut trouver la force de mettre un terme a cette relation sterile, elle change mon coeur en pierre, deja qu'il battait a peine. Au Troca, j'arpentais, en fulminant, le quai en long et en large du haut de mes escarpins a talons hauts avec cette demarche energique et cadencee qui fait vibrer mes chairs a chaque pas dans ma robe droite un peu courte. C'est la que tu me reperes, au plutot que tu remarques la vibration de mes cuisses. Je suis trop en colere pour m'apercevoir de quoique ce soit. Vaguement une sensation d'etre epiee, des yeux tres clairs avec une legere coqueterie. Je suis trop en colere. Pasteur, je manque presque ma station plongee dans ma colere. Je marche vite. D'une voix grave, posee, sophistiquee, tu me demande l'heure. Je leve mes yeux sur toi, ton regard bleu comme un lagon parfaitement assorti a ton pull me transperce, je regarde ma montre je te reponds poliment, je suis polie, mais je continue mon chemin sans ralentir. Tous les jours des hommes m'abordent dans le metro, dans les rues. J'ai toujours une pensee amusee en me demandant ce qu'ils peuvent bien esperer tous ces hommes d'un echange aussi fugace. Combien de femmes acceptent ces propositions lancees a la volee? Ils seraient sans doute meme bien embetes si elles disaient oui. Depuis deux ans que je vis ca au quotidien, je plaisante souvent avec mes copines:  "Un jour , s'il me plait un peu il faudra que j'essaie, juste pour voir." Mais pas aujourd'hui, trop en colere. Je continue. Tu me suis, tu me demandes le chemin de l'Hopital des Enfants Malades, je ne sais pas, je n'ai pas envie de reflechir, je fais un vague geste dans la direction generale et je te dis: "je crois que c'est par la." Mais tu me suis toujours. Et nous approchons de l'apart. Si je ne veux pas que tu saches ou j'habite, il faut que je trouve un moyen de te decourager, je m'arete et je te lance un "ecoutez, je n'ai pas le temps" mais ca me force a encore plonger dans tes lagons, alors quand tu me dis que tu aimerai me voir un jour ou j'aurai plus de temps...Je te reponds "chiche". Je sors une carte de mon sac, je te donne mon numero de bureau "appelez-moi demain, proposez quelque chose et nous verrons bien". Tu reparts et je peux rentrer chez moi pleurer de rage. Le lendemain je parle de l'incident a ma secretaire, tout ce dont je me souviens c'est que tu es grand, mince et que tes yeux sont etranges. Mais quand tu apeles je suis etonnee. Je me demande ce que tu vas me sortir, et toi, seducteur chevronne, tu sais exactement quoi dire: "Voudriez-vous aller au Louvre dimanche?" Je suis sans voix, je m'attendais a un verre, un diner, une boite, voir un hotel...mais un musee! Je te reponds enjouee, "quelle bonne idee, il viennent d'ouvrir la nouvelle aile et je ne l'ai pas encore visitee alors d'accord." Et donc nous nous retrouvons au Louvre ce dimanche. Elle est grande la nouvelle aile, et nous parcourons pas mal de chemin ensemble en decouvrant ses merveilles. Tu est discret, attentione, attentif, a l'ecoute. Tu n'es ni collant, ni envahissant, ni etouffant. Tu n'essaie meme pas de te "vendre". Ta stature est rassurante, je me sens en securite. Nous sommes fatigues, nous nous asseyons sur le rebord d'une fenetre. Je pense, voila ta chance. Mais tu n'es pas presse. Tu ne la saisis pas. Tu m'offres d'aller boire un verre, et nous voila rue Saint-Denis sur la terasse d'une brasserie. La conversation coule tranquille et naturelle desalteree par une biere bienvenue apres cette longue marche. Je suis sous ton charme, tout en finesse, sans pression, respectueux. Ta presence m'ennivre, tes yeux me fascinent. Tu sens que je suis detendue, prete a ceder et au lieu de tenter un baiser, tu me dis "Si je vous prennais la main, est-ce que vous me gifleriez?" Je te reponds en baissant les yeux: "Il faut le faire, pas le demander et prendre le risque, mais non je ne vous giflerai pas." Ma main est minuscule dans la tienne, comme un petit oiseau blesse palpittant. Me voila sur un nuage. Tu aurai pu me proposer l'hotel des le premier coup de fil et je serai venue, mais cette cour delicate et tendre de la part d'un homme d'une telle carrure, c'est vraiment attendrissant. Cela fait longtemps que nous sommes a cette terasse, yeux dans les yeux, mains dans les mains, mais il fait frais en ce jour de fevrier, et nous commencons a avoir serieusement froid. J'ai perdu toute notion du temps ou de l'heure. Je derive gentiment guide par tes soins et tes attentions et tout en douceur, parce qu'il nous faut absolument nous rechauffer, tu finis par me conduire dans un hotel...pas un hotel de passes, tout de meme. Nous n'avons pas encore echange notre premier baiser. Et la, tu me proposes...un bain chaud...Je m'abandonne comme un nouveau ne a tes soins, tu me deshabilles tranquille, tu te deshabille et nous nous glissons ensemble dans la baignoire. Tu me laves, tu me seches, tu me caresses mais toujours tres calmement, tres doucement, tres tendrement, comme si l'emotion temperait le desir, comme si faire l'amour n'etait pas important, pas essentiel. Moi qui ai tant l'habitude d'etreintes torrides, brulantes, passionnees presque brutales, a bout de souffle dans des couloirs, dans des parkings, dans des toilettes, dans des voitures, sur les tables, sur les bureaux, sur la moquette, sur le parquet, le plus souvent debout, je ne suis pas dans mon element dans cette salle de bain puis allongee dans ce lit, loin de mes reperes, de ces situations que je maitrise par coeur. Alors je me laisse faire, a ton rythme, celui de l'emotion qui nous submerge et qui nous noye, qui te noye...et tu t'endors...sans m'avoir prise... Cette nuit-la, completement paumee, flottant comme dans un reve, je regarde un ange dormir et je tombe amoureuse...Je te regarde sommeiller paisiblement longtemps. Et puis je m'endors aussi. Au petit matin, tres tot, alors que je suis encore dans les brumes du sommeil, ta virilite a repris le pas sur l'emotion et tu m'offres un feu d'artifice sensuel qui me laisse pantoise, oui pantoise, moi l'insatiable gourmande. Le soir meme tu reviens chez moi et nous ne nous quittons plus, ca fait douze ans...