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jeudi, 31 janvier 2008

tourbillon

le tourbillon propulse ses alluvions d'azur

par millier

dans toutes les dimensions

 

sous la puissance du souffle

elles basculent pour n'en faire qu'une

 

une seule dimension

centrée sur le coeur

s'inondant de toute part

pour rendre à la mer

la surface pimpante du miroir

 

la fissure s'écartèle

pour laisser entrer

la lumière génitrice

la matrice enfouie s'éveille

mercredi, 30 janvier 2008

trémolos

 

pour quelques trémolos 

offerts en guise de mots

l'amour danse sur le feu

et le bonheur s'embroche sur les larmes

il joue encore de chacune de ses cordes

en file même de plus brillantes

pour les tisser dans ses cheveux

et tant de grâce la ravit de ses couleurs

il la peint toujours d'une touche de soupir

dévoilant ses teintes éperdues

alors même qu'elle s'efface

dans le chant de l'aube

 

mardi, 29 janvier 2008

avalanches

la bulle se dilate et se dissout

laissant une petite flaque

de mercure frigorifié

l'onde pourtant imperceptible

parcourt la planète en un éclair

déclenchant des avalanches dans son sillage

la surabondance grelottante se précipite dans le vide

sans l'effleurer

et tout disparaît ainsi dans la transparence de l'instant

 

un autre instant en découle

un instant de simple irradiation

résignée

lundi, 28 janvier 2008

polychrome



faisceau acéré sans complaisance
parfois juste amusé
qui diffracte invariablement le reflet
sur la vague chromatique des émotions

bleu l'or du silence se réverbérant sur l'innocence
indigo le désert caressé par la pluie délurée
violet le tempo des pulsions assouvies
pourpre le berceau du fleuve en fuite
orange l'azur flamboyant des ténèbres
jaune l'insolence d'un réel songeur
verte l'orfèvrerie de l'indicible

toute gamme dehors
les obtus s'arrondissent
pour se livrer sans crainte
aux facéties fluidiminales

dimanche, 27 janvier 2008

cyclotron

quelques mots aléatoires s'enfouissent

dans les cavités accélératrices

pour subir les tensions electro-passionnelles successives

qui les précipitent

à la vitesse vertigineuse

de la désintégration

 

lorsqu'ils bombardent la barrière de potentiel

du noyau linguistique initial

la luminosité explose exponentiellement

jusqu'au seuil de crémation

 

au coeur de la fournaise

la matière se liquéfie

forgeant la langue la plus pure

synthèse d'isotope essentiel

particule élémentaire

subvertie

 

enchevêtrement

les fils s'enchevêtrent dans les cascades de palpitations

rais d'anfractuosités souriantes virevoltant dans les embruns

préfiguration du rythme congénital des souffles

mêlés aux émanations de framboise

les épices du velours

stérilisent le scintillement

sens après sens

jusqu'à l'unique

samedi, 26 janvier 2008

dans le lit du verbe

la douceur enlace les méandres du silence

se loge au creux de l'inflexion ensellurée

pur refuge de consentement unilatéral

tatoué sur les chevaux du plaisir

quand oser devient désuet

état d'impudeur tangible

aux éclats de coeur

sacrifice rituel de l'oubli

éviscéré jusqu'à la transparence

d'un pas de deux

kingdoms

after boredom kingdom
raging family kingdom
and nothing to stop the flames
what a shame
or not
I forgot
always the same
never lame

vendredi, 25 janvier 2008

brassée


à bras le coeur
tout retroussé
délicatement dépecé
par un brin de magma vocal
les yeux au miel
coquins en sable

état


état d'amour
spontané et instantané
désentravé de tout sujet
fut-il l'être idéal

état d'amour
dans les éclats de miroir
félicité métamorphe
aux saveurs d'intemporel

mercredi, 23 janvier 2008

fruit

fruition d'effusion

montée imperceptible vers l'apesanteur

reddition après reddition

peau dans peau

un seul homme

une seule femme

tous les hommes

toutes les femmes

et les oiseaux aussi

et les forêts

et le soleil qui se faufile dans la chevelure des nuages

la goutte de rosée qui éveille la corolle du jasmin

l'amant qui redevient enfant au berceau du sommeil

fruit transparent de l'union paradoxale

d'éclair et de dune

divin fruit d'amour

 

cavalcade

La poitrine se creuse comme le reflux, comme pour prendre de l'élan, en pressant le coeur à la cavalcade. La pulsation s'intimise progressivement, se confine aux confins, laissant échapper un aveu, une prière, une capitulation à chaque expiration, expiant la trivialité par le sublime de la tonalité. Broyant doutes et certitudes, la gamme s'amplifie, ravissant encore de nouveaux caprices de blanc au sourire empourpré de la lune consentante. Un peu plus haut, un peu plus bas, un peu plus loin, un peu plus proche, souffle confus, confondu, fondu, enchaîné sans la moindre entrave, le génial système d'irrigation  maintient l'ouverture à son apogée grâce à la dérive du temps fixe. Peut-être est-ce l'amour...cher amour...

mardi, 22 janvier 2008

peines purgées

 

une fois les peines purgées

leur profonde insignifiance est libérée

 

 

relaxe pour non conduite

puisque toutes les preuves finissent réfutées

 

 

les ailes de cire ne fondent plus

les flammes se blottissent au bout des phalanges

 

 

le regard perpetue la constance

pure tendresse d'assurance sans risque

 

 

le coeur rompt

grelotant d'affolement 

 

lundi, 21 janvier 2008

préludique

le prélude s'épanouie

comme une symphonie de clochettes de muguet

le ciel distribue l'escampette en grandes trombes

laissant sans défense les couleurs d'une saison en enfer

les saveurs fuguent de concert en caressant le tonnerre

sous la tonnelle

l'ouverture s'éveille encore

étirant la mansuétude jusqu'à l'éruption solaire

exhumant les noms perdus

jouant en boucle la pureté du feu

 

homme de confiance

une gerbe de mots liés d'un simple ruban de feu déposée sans retenue sur la margelle de la fenêtre ouverte

nulle encre pour en délimiter les détours

nulle volonté pour en saisir l'éphémère limpidité

nulle peur pour contenir leur débordement des illusions

nul reflet

juste l'éclair d'un regard

une aspiration innée

la fantaisie inépuisable que seule puisse conférer une confiance aveugle