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jeudi, 10 janvier 2008

in vivo

Par un plongeon dans la matière primitive, l'exaltation assèche la pulpe graphitique en suffoquant les icebergs. Désinvolte,  la silice liquéfiée se moule aux caprices du murmure épousant éperdument chaque angle, chaque fissure, chaque exubérance, chaque dessin sans le moindre dessein. Les flux alors s'arrachent et se mêlent, les lèvres s'arrondissent autour du mot, le flagelle se détache, les noyaux fusionnent et par le maléfice de la fécondation, aussitôt la perpétuation s'accomplit.

 

 

mardi, 08 janvier 2008

light rain

 

la lumière tombe en pluie serrée sur le coeur

infiltrant les plus infimes failles

avec l'insistance de l'érosion

les mots glissent par tous les interstices

ployant sous la douceur

taillant à même le feu

de vastes tranchées

où l'or fondu se niche

la voix épluche jusqu'au centre de l'impossible

s'enfouissant par les verrières en mille éclats

le roulement de frissons

gronde assourdissant

claironne l'avènement 

inédit et intemporel

la furieuse effusion

aux extrêmes de la folie

lundi, 07 janvier 2008

just like heaven

 

comme une étreinte

une étreinte d'un genre de légende

toujours inégalable

toujours surpassée

comme une étreinte

mais pas entre deux

 

comme une ardeur

une ardeur d'un genre consumé

toujours insoutenable

toujours soutenue

comme une ardeur

mais ignifugée

 

comme un souvenir

un souvenir d'un genre compilation

toujours oublié

toujours retrouvé

comme un souvenir

mais maintenant

 

comme un rêve

un rêve d'un genre qui ne s'ose pas

toujours semblable

toujours nouveau

comme un rêve

mais réalisé

 

comme toi

toi qui n'est pas

comme moi

moi qui ne suis pas

comme toi et moi

mais indifférents

shoukrane



la foudre roucoule
sous les membranes fleuries
sa brûlure crée
l'homme et la femme
perpétuelle genèse
aromatisée au meshmoun

dans la torpeur de la pensée assoupie
les figues gorgées d'étoiles
fondent sous la langue
étourdies de menthe
et par les volutes de roses
d'un facétieux narghilé

les voiles ondulent
sur un rythme envoûtant
bercés par les hanches
des darboukas
vaporisés par le ney
de quelques vers ancestraux

chaleur imperturbable
au centre de l'hiver
quand dégèlent les intentions
et que les cigales
inventent la vie
à chaque crépitement

dimanche, 06 janvier 2008

pur soleil

 

 

les suffrages insouciants

virevoltent dans le torrent

révolte de sens

sous les cendres du jour

flirt de vapeurs essentielles

aux genres mélangés

 

 

les présages se soumettent

aux échos du passé

griffant l'imaginaire

dans la course de l'électron

ébrouant l'existence

jusqu'à la dernière peur

 

 

alors advient la magie

fraction originelle

amplifiée à l'infini

union des charges opposées

qui transforme les effigies de plomb

en pur soleil

 

samedi, 05 janvier 2008

contemplé

infidèle aux courbes hallucinées des mots

le verbe enchante les vallées de l'indicible

sous le pas de deux de baladins solitaires

plongeant toujours plus proches

dans les entrailles du désert

 

 

les regards laser transpercent les silhouettes translucides

sans les frôler

juste en jouant des drapés flamboyants de l'espace-temps

 

tatouée sur l'ADN du vent

l'omniprésence n'a pas d'absence

pas de visage sinon mille

pas d'éternité sinon l'instant

pas de temple sinon le contemplé

 

vendredi, 04 janvier 2008

extrapolation

 

 

les heures coulent

comme des guimauves

scellant dans le santal

l'abolition des étreintes

 

la tempête se calme

l'océan se laque

s'empourpre d'albâtre

en douce ébullition

 

le blanc des yeux se teinte de lavande

les corps s'extrapolent

comme le langage qu'ils innocentent

en unifiant les contraires

jeudi, 03 janvier 2008

lettre

savoir que c'est toi

comme si tu respirais

dans les chairs de l'enveloppe

comme si le timbre orchidée

clignait un oeil complice

savoir

malgré le feu qui unifie

et rend tout indifférent

presque

ne pas te poser

les doigts effleurent le glacé

l'oeil ému caresse la fleur

être déjà la pulpe imprégnée d'encre

être déjà la fibre des mots

avant même d'ouvrir

avant même de lire

par réflexe

ou par doute

résister à cette étrange intimité

minimiser

ironiser

faire durer encore

en équilibre entre deux impossibles

cette sensation presque charnelle

d'être papier

d'être écriture

d'être voix

juste avant de traverser le miroir

enfin s'abandonner

décacheter

dégager les feuillets

de leur gangue voyageuse

 

les pages déploient leur ailes

et le vertige flambe de plus belle

 

mercredi, 02 janvier 2008

neutralisation

les stimuli s'évaporent

un à un

défiant la fièvre

la privant de combustible

pourtant

l'embrasement s'amplifie

 

l'étreinte des silex

parvient à déchirer le jour

alors le rayon se condense

au point d'affolement

et déverse le serein

saturé de tendre

 

mardi, 01 janvier 2008

spiced-up coffee

une silhouette de lumière

des pétales de rosée

et quelques flocons de rêve

à saupoudrer dans le café

pour une bonne mesure d'insensé

à coeur perdu

l'an feu

au coeur du feu
un bain de lait
ressac de fanfare
le soleil sous la peau
le souffle court
qui court écart
sans départ
pétri par l'incendie
étreinte philoticide
en gerbes pyrophoniques