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vendredi, 16 mars 2007

le zen de la tartine

 

la résignation a ce petit goût familier
de réglisse à la violette
dont le filet sirupeux minuscule
s'écoule lentement dans la gorge
diffusant un bien-être expansif

la résignation porte
la douce amertume
de la délivrance
en crinière ébouriffée
comme un besoin négligé
assouvi par hasard
une goutte de rosée improbable
qui grise une fleur de cactus
une tension délaissée
qui se relâche
devant la considération
du doigt de glace

la résignation est une compagne
à la fidélité exemplaire
sur le sein ouvert
elle connaît par cœur
le tempo du lâcher prise
cet unique temps de la valse
quand la tête bascule en arrière
que la vue se brouille
illuminée par la pâleur du plafond
et que l'ivresse redessine le rêve
atrophié au point de conciliation

la résignation enfante la compassion
en assassinant l'appropriation maladive
pour polir l'ange
au plus profond du marbre

la résignation est maîtresse
des mousquetaires du vent
courtisane dangereuse et surdouée
experte en arts primitifs du plaisir
odalisque invisible
à la volupté insaisissable
elle est le début et la fin
charmeuse de mythes venimeux
à la peau d'albâtre transparente
envoûtante diva
de mélodies ensorcelantes
en crescendos ronronnants
de cascades jouissives

la résignation est condition
de folie amnésique
tendre épouse
de l'instant sauvage
esprit de sang
source de paix

Commentaires

Apprendre la résignation comme pourvoyeuse de paix, de délivrance... (de liberté retrouvée?)
moi, qui jusqu'ici la craignait comme pis-aller, comme l' échec de celle qui n' a pas d' autre choix que d' abandonner la partie...ce qui est tout sauf s' abandonner. merci Aude de faire de la résignation ,un choix, pas une douleur.

Écrit par : Rhéa | vendredi, 16 mars 2007

Hummm Rhéa, "je" ne fait rien ;-)
La résignation est condition de la dernière étape du deuil, celle de l'adaptation.
Ces derniers jours, pour la première fois, l'acceptation qu'une prémonition, aussi insensée et dérangeante puisse-t-elle apparaitre, n'est pas plus une clé de contrôle qu'une autre illusion a permis l'adaptation et le retour à la contemplation passive. En y regardant bien, la fin d'une relation est certainement très belle...

Écrit par : Aude | vendredi, 16 mars 2007

Bah -au risque de faire genre cheveu dans la soupe- je voyais plutôt ça comme le début d'une autre...d'une "autre" relation...
D'une autre illusion...peut-être...

Écrit par : Pessah | vendredi, 16 mars 2007

Fin ou début, début et fin, tout est identique dans l'instant présent, Pessah, et tout est fabuleusement beau.

Écrit par : déliraude | vendredi, 16 mars 2007

Je vous trouve bien résignée... Je n'y crois pas complètement :)

Écrit par : pyrome | samedi, 17 mars 2007

Autopersuasion pyrome? LOL

Écrit par : déliraude | samedi, 17 mars 2007

Les commentaires sont fermés.