Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 09 février 2007

déliraude #8

Pour toutes les colères,

pour chaque frustration,

pour cette blessure endormie qui s’éveille inopinément

en nous assourdissant,

son goût de sang dans la bouche,

 pour toutes ces illusions sensées nous construire

mais qui ne sont, elles aussi,

que des conditionnements de peur.

Pour chaque fois que le corps esquisse

une chimère d’oubli ou d’abandon,

à peine un feu de trois brins de paille,

 même pas l’ombre d’un plaisir

sans importance,

en dépit des apparences.

Pour ne plus revendiquer,

ne plus triompher

et se régaler d’abdiquer le pouvoir.

Pour chaque instant de pure magie

ravi à la banalité,

par la banalité elle-même,

parce que tout est exactement pareil

et pourtant tout à fait différent.

Pour la larme,

le cri de rage,

le coup de poing,

sans doute mérité,

qui finit dans le mur…

 

Un bouquet de nuages d’opale

dans un torrent de magma de douceur,

une brise pétillante de vice

dans la neige vierge de tout futur,

un chalumeau  de cascade d’ampleur

évaporant une déchirure de lune,

une collection d’armes castrées

par les perles du sourire de l'inconditionnelle reddition ,

un panier de pelotes de jugements

défaits maille après maille,

 une maladroite arabesque de langue

qui ne sera jamais que la pale ébauche

de l’hallucination du poète

et quelques brisures de cœur,

embruns de poussière résignée,

qui affichent leur innocence

dans l’œil du prétendu cyclone

de l’existence démasqué.

 

Et puis un mot…

Même ignoré...

Même refusé...

 

 

Les commentaires sont fermés.