Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 08 février 2007

déliraude #6

Au pays du silence enchanté, la performance est immolée à la gloire sacrée de l’être. Dans son creuset d’absence d’attentes extérieures, les engagements se dissolvent au profit de l’exigence intérieure, mécanique sophistiquée en révision constante pour optimiser un équilibre imparfait. Dans cette contrée aux légendes personnelles en voie d’extinction et à l’avenir asservi au présent, l’instant est le monarque absolu qui célèbre son omnipotence par des banquets orgiaques de douceur vertigineuse et de tendresse insoutenable. Les sujets, soumis et sereins, pataugent dans la plénitude, prélude aux envolées statiques et aux hymnes de jouissance étranglés. Le rayonnement du royaume reste indécelable aux soldats du rationnel qui tentent en vain de lui découvrir une queue et une tête dont il est simplement dépourvu. Seul le regard ignorant du cœur parvient à percer son invisibilité pour entr’apercevoir le goût insensé de ses couleurs,  la délicatesse du parfum capiteux de son moelleux, la chaleur de la mélodie grinçante de ses mots émancipés qui le plongent allègrement  dans l’absurdité de l’œil d’un tourbillon d’exquise vacuité.

Les commentaires sont fermés.