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jeudi, 02 mars 2006

"La rêverie vagabonde est nécessaire à une bonne hygiène de vie, à l'équilibre de l'homme dans la bourrasque quotidienne." Bernard Pivot

Encore aujourd’hui, je n’ai pas le bonheur de vous lire en me réveillant. Pire, je reçois de bon matin, mon premier commentaire franchement négatif sur le Blog…Il me parait improbable que quelqu’un prenne cette peine et cela ne m’affecte guère, surtout avec une moyenne de plus de 50 visites par jour en constante augmentation. C’est juste que je préfère les mots d’amour, les pensées câlines, les émotions humides…Hier, vous me disiez que vous vous rattraperez, je n’en garderais que l’intention. Je ne vous crois plus quand vous dites ce genre de choses. En plus, d’une part vous n’avez pas à vous rattraper et d’autre part il est impossible de rattraper les sensations éphémères. On peut tout au plus les consigner dans un journal comme celui-ci pour tenter de les immortaliser mais certainement pas les rattraper. Carpe Diem. Souvenir de la lecture du Journal d’Ann Frank, quand j’avais à peu près son age…J’avais l’impression qu’elle décrivait ce que je ressentais.

Le message de Souveraine a collé cette chanson de Goldman dans ma tête. :
« Elle met du vieux pain sur son balcon,
pour attirer les moineaux, les pigeons.
Elle vit sa vie par procuration,
devant son poste de télévision. »

Mon Eric, c’est vrai qu’il vit à travers moi…Il n’y a guère qu’en vacances qu’il se retrouve un peu. Le reste du temps, je suis son cœur, son corps et ses yeux aussi. Il faudra un de ces quatre, que je poste un fantasme que je lui ai écrit avant de commencer le Blog. Il y a toujours eu cette part de fantaisie entre nous, cette part de curiosité presque malsaine, cet échappatoire. Même si lors de notre épisode physique, c’était plus sexuel que sentimental. Fred ne m’avait pas encore appris à ressentir, à aimer. Enfermée dans ma tour d’ivoire, je confondais encore sexe et sentiments.

Bon là, vous devez être paumé pour le coup…Sans Eric, je n’aurais pas rencontré Fred…Sans Fred, je n’aurais pas retrouvé Eric…Et pourquoi croyez-vous que je n’ai aucune intention de choisir ?

Un frisson de pensée pénètre mes cervicales et se répend comme un torrent bouillonnant le long de mes épaules et de mes bras. Etes-vous en train de lire mon message de bonne soirée à cet instant précis ? Refreiner mon impulsion de vous appeler sur le champs…vous ne seriez pas vraiment disponible de toute manière…me parlant comme à une étrangère…

mercredi, 01 mars 2006

"Il n'y a jamais un sommet d'où la vue ne soit pas belle." Sylvain Tesson

Merci à vous tous lecteurs!

Vos encouragements, votre humour parfois, mais surtout vos cœurs qui battent à l’unisson du mien le temps de lire une note, me réconfortent, me challengent, me donnent envie de vous séduire pour que vous reveniez encore et encore. Je commence à mieux comprendre, grâce à vous, tout le succès de ce nouveau mode d’expression qui dépasse de beaucoup la contemplation introspective de l’écrivain. Imaginez un Rimbault, un Verlaine, un Rousseau, un Voltaire, ou plus proches de nous un Saint-Exupéry, une Duras ou même un Christian Bobin, sortant de la discipline solitaire pour nourrir leur inspiration de l’âme de leurs lecteurs ! Comment le Blog aurait-il influencé leur génie ? Je n’ai pas la prétention de me comparer à ces penseurs ou ces écorchés vifs exceptionnels, je suis juste une petite artisane qui prend beaucoup de plaisir dans l’orfèvrerie des mots et dont la félicité est d’autant décuplée que vous êtes là, miroirs à facettes, réfléchissant mes émotions en autant d’arcs en ciel. Merci aussi à mon Papy, disparu il y a bientôt 10 ans, et qui, par la correspondance que nous échangions lors de mes premiers séjours à l’étranger, m’a donné le goût de coucher des descriptions croustillantes sur la page blanche et de chasser toujours plus loin le mot juste. J’aurais tant aimé qu’il puisse lui aussi lire ce Blog même si l’intimité que j’y partage n’est probablement pas de ce qui se révèle facilement au sein de relations familiales. Aujourd’hui, face au silence d’Eric qui se prolonge, c’est à vous d’abords que j’ai envie d’écrire, alors merci encore.

Enfin un petit mot du silencieux : un petit mot d’excuse, un petit mot d’appréciation, un petit mot d’explication. Un petit mot qui enlumine le monde de rose et caresse ma nuque tendrement, loin des grivoiseries téléphoniques de mon Fred qui elles peinturlurent la vie de rires.