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lundi, 29 novembre 2010

souffle

 

un souffle pour accoster nos âmes au repos
pour que se confondent platonique et luxure
pour être aussi proches que nos corps sont éloignés
pour que notre fébrilité à préserver chaque instant devienne havre

un souffle pour que nos eaux soient soleil
élixir contre les rampements diurnes
ascèse ébouriffante qui s’adonne à tous les délices
obscurité étincelante qui fond les lésions incurables

mardi, 16 novembre 2010

imagine

 

imagine un lit d’encre et de papier
parfumé d’ambre et de larmes
où tu viens reposer tes déchirures

imagine la noirceur complice
la colère acidulée presque sucrée
où ta tête s’endort entre mes seins

imagine la distance franchie
l’instant bleu
où l’inévitable s’accomplit

illusionnistes

 

 

prendre le voile de transparence
et enjouer encore une fois
les rubans de toi
qui momifient

entrer en ivoire
à rebrousse chagrin
limpide comme le torrent
qui baise les pieds

revenir à l’éclat du solitaire
petite fiancée des glaces
où tu effaces les traces
dans un vertige de vestiges

apparaitre et disparaitre
au gré de tes frasques
fidèles à l’illusion
ou volatilisés 

 

vendredi, 12 novembre 2010

Élysée

Au milieu de la forêt des circonstances contraires
Se fraie le chemin où l'on se rejoint
À peine un sentier de terre
Pourtant plus aveuglant que l'Elysée

Nous y cheminons sans certitudes
Un peu incrédules
Grisés par la simplicité du parcours
Finalement prête à tout

dimanche, 07 novembre 2010

réso-luz-ion

parfois au crucial de l'intime
à la fraction où tout peut enfin se résoudre
à la fourche où un seul passage luit
un grain de fable défraye le fatidique
et tout se défait comme un phoenix en flamme

dilapidées au vertige du néant
pourtant les cendres se réagrègent
agglutinations d'absurdes au seuil des plausibles
défis au réel dans l'âtre du songe
affabulations affolées de leur témérité

l'impossible reste inéluctable

 

chez Cribas