dimanche, 22 février 2009
à propos du ruissellement
miroir de A propos de l'impuissance chez Cribas
rien ne se trouve, rien ne se meurt
tout se maintient
en quotidien maussade
les faiblesses sont des eaux
les génies des fables
j’essuie toutes les armes
de ces p’tites vulgarités
montée sur la comète
j’avale l’abysse
pour baver l’onde des sommets
les yeux irisés
et du verbe cru
sur la routine citadine
qu’il est drôle ce bon naufrage
humble tel une chute dorée
je suis épinglée comme un monarque déchu
j’oublie d’hurler avec les fables
je suis eaux mais je ne sais pas encore
qu’elles sont mirages
et que c’est dans l’orage
que ma course est la plus folle
tel un ruisseau, je coule
sur le dernier paon avant l’océan
je vois
je suis femelle
j’ai plu
rivée à un pont, suspendue
pantin désarticulé de leur vie
et le lagon de vair
tout est clair
et les enfants aux joues pommes
parlent de mères
et de trésors d’amour
rien ne naufrage
c’est le dernier orage
plus beau qu’au pied de l’arc-en-ciel
je me précipite
dans le bouillonnement limpide
et le monde liquide
lorsque le vent caresse
les gouttes pulvérisées
de sang transparent
au fond du siphon blanc
comme un éclair
ou un bouquet, selon l’humeur
je suis, ou flaque troublée
ou joyeux torrent de cascade en cascade
je me sens rugir comme un sanglot
qui crépite
et je coule
chaque instant dans la lumière
dans l’éclat impétueux
où tôt la nuit
se dilue la nature profonde
dévoilée au regard
rien ne se trouve, rien…
tout est déjà là
dans un monde où l’homme voile sa face
où les tricheurs
s’entichent de leur tricks
parmi les prestidigitations grossières
et les poudres aux yeux candides
tout se maintient sous l’orage
et en mélanges improbables
et j’ai su que le monde était mirage
le jour où j’ai aimé
aimantée
je brûle comme un cierge
plaqué sur l’acier
des cœurs coffres-forts
où les larmes de miel
fondent les serrures grippées
en flots de poésie
libre tu te liquéfies
comme un ru sous la glace
rien ne souffle, rien ne se rap
plus que le goutte à goutte
le crépuscule capital
où se recueillent pour filer
enfants sauvages et canards tristes
dans la rigole…
témoin de génies affables
fable naufragée
la matrice inféconde
refuge des semences éperdues
vidée de son imposture
ruisselle jusqu’à la mort
montée sur la comète…
23:54 Publié dans poésie intégrale | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : poésie, poème, extase, béatitude, amour, écrire, éveil
Commentaires
C'est vraiment très beau! Je suis une fan de poèmes mais j'en lis peu par manque de temps peut-être!
Merci de nous faire partager ce splendide texte.
Écrit par : Miss patatas | mardi, 24 février 2009
Merci Miss patatas, avez-vous pris le temps de lire le texte d'origine en lien? Il vaut le détour :)
Écrit par : @ude | mardi, 24 février 2009
Les commentaires sont fermés.