"La poésie se fait dans un lit comme l'amour. Ses draps défaits sont l'aurore des choses." André Breton
dimanche, 05 novembre 2006

Si un jour sombre d'amnésie frappés
Nous nous égarions sur la voie lactée
Nous murmurerions en chantant encore
L'Extase ébahie le silence d'or
Si un jour d'insouciance délaissée
Par l'abîme nous étions avalés
Bouche à bouche nous nous ferions fort
De désincarner l'un l'autre d'accords
Si nous étions faits de chair et de sang
Nous serions certainement des amants
Mais émancipés de ces mortels corps
Nous sommes anges assouvis d'aurore
Pourtant pour que soit un "nous"
Il faudrait que soient deux "je"
Mais ce jeu n'est pas à nous
Et l'Amour sans partage
Nous nous égarions sur la voie lactée
Nous murmurerions en chantant encore
L'Extase ébahie le silence d'or
Si un jour d'insouciance délaissée
Par l'abîme nous étions avalés
Bouche à bouche nous nous ferions fort
De désincarner l'un l'autre d'accords
Si nous étions faits de chair et de sang
Nous serions certainement des amants
Mais émancipés de ces mortels corps
Nous sommes anges assouvis d'aurore
Pourtant pour que soit un "nous"
Il faudrait que soient deux "je"
Mais ce jeu n'est pas à nous
Et l'Amour sans partage
30 commentaires
l'amour n'est il pas la poésie du corps?
textes et rimes sont si proches parfois de nos ébats:-)
Comme l'amour, la poésie ne se fait pas . Comme l'amour la poésie se commet, comme un crime .
Aude cette sitation de André Breton me fait penser je ne sais pourquoi à un passage de Pierre DE RONSAR :
Mais quand au lit nous serons,
Entrelacés nous ferons
Les lacifs selon les guises
Des amants qui, librement,
Pratiquent folâtrement
Dans les draps cent mignardises
Oui, le rat vit, comme toi j'ai beaucoup écrit comme on fait l'amour, et même fait l'amour par l'écrit...Et puis la 9ème Marche a ouvert la porte à l'abstraction...
Exacte Sarah, ce genre de poèsie ne se fait pas, mais elle ne se commet pas non plus...Elle est simplement là, le poète la cueille comme un bouquet de fleurs sauvages...
Merci de ce joli poème, coquin comme toi, le rat vit ;-)
Pourquoi cueillir les fleurs sauvages ?
Sarah, le poète est la partenaire dans la Valse, il se laisse conduire sans savoir où...
Je passe de temps en temps vous voir en espérant que le robot qui vous a avalée vous ait recrachée vivante . Ce n'est pas encore pour aujourd'hui ma foi ...Etrange histoire que la vôtre ...
Merci Sarah,
"Si un jour sombre d'amnésie frappés
Nous nous égarions sur la voie lactée
Nous murmurerions en chantant encore
L'Extase ébahie le silence d'or"
Quand on connait cela, c'est le monde de la pensée qui meure...
Mais qu'est-ce qu'être vivante pour vous?
Je ne me pose pas la question . En tout cas les morts-vivants, la poésie morte-vivante, sa non-odeur contagieuse, ses apôtres, plus agressifs que les vivants, qui empoisonnent dans sa recherche la parole généreuse et difficile , me gonflent . Il n'y a pas de monde de la pensée, ni de champions, mais des gens qui pensent parce qu'ils respirent, tout simplement . Penser c'est respirer Aude, et vos mots exangues ne sont tout au plus qu'un reflux veineux, qu'une respiration artificielle de légumes branchés .
ah ! si les poètes faisaient autant l 'amour qu'il noircissent les pages,il n 'y aurait plus de poèmes...
très chère sarah,
"Donc le poète est vraiment voleur de feu. il est chargé de l'humanité, des "animaux" même; il devra faire sentir, palper, ecouter ses inventions; si ce qu'il rapporte "de là-bas" a forme, il donne forme: si c'est informe, il donne de l'informe." (Arthur Rimbaud)
dans le même esprit, gmc avait écrit un texte qui parlait de "collaborateur du feu"...
qui es-tu donc pour juger, toi qui ne ramène jamais un vers de là-bas?
gmc se souvient te l'avoir déjà dit, tu t'en rappelles, n'est-ce pas?
pour la pensée: processus automatique non dépendant de la volition d'un individu supposé, gmc ne te fera pas de laïus supplémentaire.
Je suis la poésie .
très chère,
celles qui sont la poésie ne mènent pas de conversations dialectiques stériles qui tournent en boucle.
intrinsèquement oui, tu es la poésie; ceci resplendira dès que tu auras cassé les barrières mentales de l'expression - donc la peur -, ce jour-là tu pourras compter sur gmc pour te le dire.
le regard inversé, la mer à traverser...
quand tu te mettras en route, les mots viendront d'eux-mêmes, quelles que seront leurs formes...
Mais je suis depuis toujours en route.
Et la poésie va vers les hommes, les écoutent, et quand il le faut, s'il le faut, parle leur langage .
Elle ne recouvre pas comme un tintamarre ,le bruit du pas du coeur .
Ecoute le bruit du pas du coeur
ta fine plume sur la lande
Ecoute au milieu de la mer
cette nuit-là
ancienne
deux triangles sombres
surgis du voyage symétrique
Entend pour toujours
leur silence aigu d’angles qui se touchent
perdu
dans la vaste nuit lunaire
entend
Je te disais pour toujours
alors
et pour toujours tu entendais
ta fine plume
sur la lande
le bruit du pas du coeur
qui emplit l’univers
et les autres?
Déchirés pour la plupart, perdus, jetés , oubliés . J'ai écrit celui-là hier soir car quelqu'un m'appelait .
Merci Sarah :-)
Le brouhaha ininterrompu de la pensée couvre le chant muet du souffle.
Pour paraphraser Saint-Exupéry, l'essentiel est inaudible pour les oreilles, on n'entend bien qu'avec le coeur...
Un jour peut-être nous ferez-vous l'honneur de partager vos lignes pour éclairer les reflux veineux des morts-vivants.
Hummm, Sarah, pendant la réponse vous partagiez vos vers, merci :-)
Ahhhh temporel, nostalgique?
On n'entend bien qu'avec le coeur Aude , mais il ne faut pas que le coeur et la pensée rompent leur pacte . Autrement c'est la haine qui prend le pouvoir .
La pensée inhibe le coeur, qu'avez-vous à perdre sarah?
Il faudra que vous me montriez où vous voyez la haine sur ces pages ...
Le monde est vaste Aude , et ne peut tenir dans une oasis, si elle est .
Presqu'un compliment...:-) N'a de pouvoir que ce à quoi nous attribuons un pouvoir...La haine tente de s'infiltrer mais butte contre la douceur, alors elle va chasser ailleurs où elle a plus de chance de trouver un écho...
La pensée se joue de nous sarah, en mettant toujours tout en lumière par rapport au référentiel qu'elle croit connaître et comprendre. Si vous laissez votre coeur entendre la poésie de ces pages sans le bruit des autres poésies, si vous le laissez voir au delà du vernis des apparences, peut-être percevrez-vous alors que nous ne sommes pas si éloignées...
Superbe! et se laisser emporter tels les anges :)
Par la Valse, pyrome :-)
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